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Examen de la Zambie devant le Comité des droits des personnes handicapées : les préoccupations relatives à la gestion de la santé mentale dans le pays sont au cœur du dialogue

Compte rendu de séance

 

Le Comité des droits des personnes handicapées a examiné, hier après-midi et ce matin, le rapport initial présenté par la Zambie au titre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

Au cours du dialogue noué entre les experts membres du Comité et la délégation zambienne venue soutenir ce rapport, ont été particulièrement saluées l’adoption en 2012, par la Zambie, d’une Loi sur les personnes handicapées, qui vise à transposer dans le droit national la Convention, ainsi que l’élaboration d’une politique du handicap et la mise en place d’une politique nationale de développement qui traite largement de l’inclusivité.

Un expert a toutefois voulu savoir si les décrets d’application de la Loi de 2012 dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de l’accessibilité avaient été adoptés. Le Comité souhaite aussi savoir ce qui est fait pour éliminer les termes négatifs à l’égard personnes handicapées qui figurent dans certaines lois et dans le Code pénal, a d’autre part souligné cet expert, qui a en outre fait état de dispositions discriminatoires envers les personnes handicapées dans la Loi sur la santé mentale. Il est toujours fait recours, en Zambie, à l’enfermement de personnes handicapées dans des hôpitaux psychiatriques, a observé l’expert.

Plusieurs membres du Comité ont regretté que la Zambie soumette encore des personnes ayant des handicaps intellectuels à des thérapies par électrochocs – ce qui est contraire à la Convention, a souligné une experte. De plus, le Comité est informé que des enfants handicapés sont soumis à des traitements sans leur consentement, a regretté cette experte. Plusieurs questions ont porté sur l’accès des personnes handicapées aux services de santé mentale.

Il a été regretté que l’article 167 du Code pénal zambien contienne des termes péjoratifs à l’encontre des personnes handicapées et autorise la détention, pour une durée indéterminée et sans examen régulier de leur cas, de personnes atteintes dans leur santé mentale.

Un expert s’est enquis de ce qui était fait pour modifier les lois et les coutumes qui compromettent la jouissance du droit à la vie des personnes handicapées. Il a en outre voulu savoir si la Commission zambienne des droits de l’homme surveillait les hôpitaux psychiatriques pour y évaluer le recours à la contention mécanique ou chimique, et de quels recours disposent les personnes handicapées qui y seraient victimes de torture ou de traitements inhumains.

D’aucuns ont en outre voulu savoir où en était la mise en place annoncée du Conseil de la santé mentale.

De nombreux élèves en Zambie sont scolarisés dans des pensionnats, a relevé une experte ; les pensionnats pour élèves handicapés peuvent être assimilés à des institutions, ce qui ne correspond pas aux exigences de la Convention en matière d’inclusion, a-t-elle mis en garde.

La délégation a par ailleurs été priée de dire quelles mesures étaient prises contre la stigmatisation, la discrimination et les agressions parfois mortelles à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme en Zambie.

Quatre ans après l’adoption d’une loi relative à la ratification du Protocole facultatif se rapportant à la Convention [Protocole qui instaure une procédure de plainte individuelle devant le Comité], le pays n’a toujours pas ratifié cet instrument, a-t-il en outre été observé.

En fin de dialogue, un membre du Comité a plaidé pour une meilleure coordination entre les différents ministères et services chargés des questions relatives au handicap en Zambie.

Présentant le rapport de son pays, Mme Eunice M. Tembo Luambia, Représentante permanente de la Zambie auprès des Nations Unies à Genève, a déclaré que la Zambie avait fait de nombreux progrès dans l’application de la Convention, notamment par le biais de l’adoption de la Loi de 2012 sur les personnes handicapées. L'action menée par le Gouvernement en faveur de l'inclusion a été inaugurée par la « stratégie de développement inclusif basée sur la communauté », qui vise à permettre aux personnes handicapées de vivre de manière indépendante et de participer pleinement à la vie de la société, a-t-elle indiqué. Elle a ensuite souligné que le Gouvernement zambien avait modifié la législation pour en supprimer les termes péjoratifs à l’égard des personnes handicapées, et que la Zambie est en train de réviser la Loi de 2011 contre la violence fondée sur le genre, afin de l'harmoniser avec le Code pénal et d’assurer sa mise en œuvre effective.

La Zambie a par ailleurs promulgué la Loi sur le Code de l'enfance, qui tient compte des dispositions de la Loi sur les personnes handicapées concernant les enfants handicapés, a ajouté la Représentante permanente. Elle a fait savoir que la Zambie avait entrepris d'élaborer des normes d'accessibilité au niveau du pays, et que les personnes handicapées, notamment les femmes et les jeunes, bénéficiaient d'une formation à l'inclusion financière, y compris à la finance numérique. Le Gouvernement veille à ce que des fonds publics soient affectés au niveau communautaire au profit des jeunes et des personnes handicapées, a ajouté Mme Luambia.

La délégation zambienne était également composée, entre autres, de représentants du Ministère de la justice, du Ministère du développement communautaire et des services sociaux, ainsi que de l’Agence pour les personnes handicapées.

Au cours du dialogue, la délégation a notamment souligné que le Gouvernement avait pris des mesures pour aborder la question des hospitalisations et traitements forcés, y compris par la sensibilisation du personnel médical aux droits des personnes handicapées ainsi que par des contrôles dans les centres psychiatriques. Elle a aussi mentionné le fait que l’Agence pour les personnes handicapées collaborait avec la police, par l’intermédiaire de personnes recrutées à cet effet dans les zones rurales, pour dénoncer les crimes commis contre les personnes atteintes d’albinisme et pour en traduire les auteurs en justice.

Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur le rapport de la Zambie et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 22 mars prochain.

 

Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de Bahreïn.

 

Examen du rapport de la Zambie

Le Comité est saisi du rapport initial de la Zambie (CRPD/C/ZMB/1, à paraître en français) ainsi que des réponses du pays à une liste de points à traiter (CRPD/C/ZMB/RQ/1, à paraître également en français) qui avait été soumise par le Comité.

Présentation du rapport

Présentant le rapport de son pays, MME EUNICE M. TEMBO LUAMBIA, Représentante permanente de la Zambie auprès des Nations Unies à Genève, a déclaré que la Zambie avait fait de nombreux progrès dans l’application de la Convention, notamment par le biais de l’adoption de la Loi de 2012 sur les personnes handicapées. Pour la Zambie, a expliqué la Représentante permanente, l'inclusion permet aux communautés de lutter contre la discrimination, y compris contre les stéréotypes néfastes, de reconnaître la diversité et de promouvoir une participation effective des personnes handicapées. L'action menée par le Gouvernement en faveur de l'inclusion a été inaugurée par la « stratégie de développement inclusif basée sur la communauté », qui vise à permettre aux personnes handicapées de vivre de manière indépendante et de participer pleinement à la vie de la société, a précisé Mme Luambia.

D’autre part, a fait valoir la Représentante permanente, le Gouvernement zambien a modifié la législation pour en supprimer les termes péjoratifs à l’égard des personnes handicapées. La Zambie est en outre en train de réviser la Loi de 2011 contre la violence fondée sur le genre, afin de l'harmoniser avec le Code pénal et d’assurer sa mise en œuvre effective. La Zambie a par ailleurs promulgué la Loi sur le Code de l'enfance, qui tient compte des dispositions de la Loi sur les personnes handicapées concernant les enfants handicapés, a ajouté la Représentante permanente.

Mme Luambia a encore fait savoir que la Zambie avait entrepris d'élaborer des normes d'accessibilité au niveau du pays, et que les personnes handicapées, notamment les femmes et les jeunes, bénéficiaient d'une formation à l'inclusion financière, y compris à la finance numérique. Le Gouvernement veille enfin à ce que des fonds publics soient affectés au niveau communautaire au profit des jeunes et des personnes handicapées, a ajouté Mme Luambia.

Questions et observations des membres du Comité 

M. SAMUEL NJUGUNA KABUE, corapporteur du Comité pour l’examen du rapport de la Zambie, a salué l’adoption en 2012, par la Zambie, d’une Loi sur les personnes handicapées qui vise à transposer dans le droit national la Convention, de même que l’élaboration d’une politique du handicap, ainsi que la mise en place d’une politique nationale de développement qui traite largement de l’inclusivité.

Le Comité, a poursuivi M. Kabue, souhaite toutefois obtenir des précisions concernant l’application de la Loi de 2012, en particulier pour ce qui est de savoir si ses décrets d’application dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’emploi et de l’accessibilité ont été adoptés. Le Comité souhaite aussi savoir ce qui est fait pour éliminer les termes négatifs à l’égard personnes handicapées qui figurent dans certaines lois et dans le Code pénal, a ajouté l’expert, qui a aussi fait état de dispositions discriminatoires envers les personnes handicapées dans la Loi sur la santé mentale.

M. Kabue a constaté que quatre ans après l’adoption d’une loi relative à la ratification du Protocole facultatif se rapportant à la Convention [Protocole qui instaure une procédure de plainte individuelle devant le Comité], le pays n’avait toujours pas ratifié cet instrument. L’expert a ensuite demandé de quels moyens humains et financiers bénéficiait l’Agence nationale pour les personnes handicapées ; et ce que l’État avait fait pour appliquer les normes nationales d’accessibilité prévues par la Loi sur les personnes handicapées.

Les personnes sourdes et malentendantes en Zambie estiment être victimes de discrimination dans l’accès au permis de conduire, a par ailleurs relevé le même expert. Il a voulu savoir comment les personnes handicapées pouvaient obtenir justice si elles s’estiment victimes de discrimination.

Plusieurs questions ont en outre porté sur le soutien accordé aux enfants, aux femmes et aux filles handicapées en Zambie. M. Kabue a fait remarquer que les femmes handicapées s’estimaient négligées par les programmes de sensibilisation et de gestion traitant du VIH/sida.

M. Kabue a par la suite fait observer qu’il était toujours fait recours, en Zambie, à l’enfermement de personnes handicapées dans des hôpitaux psychiatriques.

M. ABDELMAJID MAKNI, corapporteur du Comité pour l’examen du rapport de la Zambie, a voulu savoir ce qui était fait pour modifier les lois et les coutumes qui compromettent la jouissance du droit à la vie des personnes handicapées. Il a aussi voulu savoir comment les personnes aveugles et les personnes atteintes d’albinisme étaient informées des mesures à prendre en cas de situation d’urgence.

L’expert a par ailleurs demandé ce qu’il en était de la protection, dans la loi, des personnes ayant un handicap psychosocial ou intellectuel, et de l’obtention de leur consentement informé. Il a voulu savoir si la Commission zambienne des droits de l’homme surveillait les hôpitaux psychiatriques pour y évaluer le recours à la contention mécanique ou chimique, et de quels recours disposent les personnes handicapées qui y seraient victimes de torture ou de traitements inhumains.

Le même expert s’est en outre interrogé sur l’accès des personnes handicapées aux tribunaux et sur les informations qui leur sont données dans ce contexte. Il a demandé si les policiers et fonctionnaires de justice recevaient une formation aux droits des personnes handicapées.

M. Makni a par la suite salué le fait que, pour la Zambie, l’éducation inclusive soit envisagée comme une solution pour mieux intégrer les enfants handicapés. Il a demandé quelle proportion de jeunes handicapés suivaient une formation universitaire.

M. ALFRED KOUADIO KOUASSI, également corapporteur du Comité pour l’examen du rapport de la Zambie, a demandé des précisions statistiques sur les affaires de traite, d’exploitation et de maltraitance de personnes handicapées en Zambie. Il a aussi voulu savoir où en était la mise en place annoncée du Conseil de la santé mentale, et ce qui était fait pour remédier aux difficultés rencontrées par les personnes souffrant de handicap physique et mentale pour se faire enregistrer à l’état civil.

M. Kouassi a ensuite demandé s’il était envisagé en Zambie de faire de la langue des signes une langue officielle, et s’est enquis de ce qui était fait dans le pays pour sensibiliser les personnes handicapées et leurs familles quant à leur droit à la protection de leurs données personnelles.

M. Kouassi s’est aussi interrogé sur l’accès des personnes handicapées à des informations sur la santé sexuelle et procréative dans des formats qui leur soient accessibles.

D’ autres experts ont prié la délégation de dire quelles mesures étaient prises contre la stigmatisation, la discrimination et les agressions parfois mortelles à l’encontre des personnes atteintes d’albinisme en Zambie, et si le pays allait appliquer le Plan d'action de l'Union africaine pour mettre fin aux attaques et autres violations des droits de l'homme visant les personnes atteintes d'albinisme en Afrique (2021-2031).

D’autres questions ont porté sur la participation des personnes handicapées à l’élaboration du questionnaire utilisé pour le recensement national. Une experte a relevé que les personnes sourdes et aveugles semblent être négligées dans les consultations publiques et la collecte de données en Zambie.

Des experts ont regretté que l’article 167 du Code pénal zambien contienne des termes péjoratifs à l’encontre des personnes handicapées et autorise la détention, pour une durée indéterminée et sans examen régulier de leur cas, de personnes atteintes dans leur santé mentale.

Plusieurs experts ont regretté que la Zambie soumette encore des personnes ayant des handicaps intellectuels à des thérapies par électrochocs – ce qui est contraire à la Convention, a souligné une experte. De plus, le Comité est informé que des enfants handicapés sont soumis à des traitements sans leur consentement, a regretté cette experte.

Une experte a demandé comment la sécurité physique et mentale des personnes handicapées, ainsi que leur droit de participer à la vie publique et de ne pas être dépossédées de leurs biens étaient garantis.

Plusieurs questions ont porté sur l’accès des personnes handicapées aux services de santé mentale.

Une experte a voulu savoir si tous les enfants ayant un handicap pouvaient fréquenter les écoles générales. De nombreux élèves en Zambie sont scolarisés dans des pensionnats, a relevé une autre experte ; les pensionnats pour élèves handicapés peuvent être assimilés à des institutions, ce qui ne correspond pas aux exigences de la Convention en matière d’inclusion, a-t-elle mis en garde.

Il a par ailleurs été demandé ce qui était fait pour éliminer la stigmatisation des femmes et des filles vivant dans les zones rurales.

Un quart des enfants atteints d’albinisme en Zambie ne seraient pas scolarisés ; de plus, nombre d’enfants atteints d’albinisme seraient scolarisés dans des établissements pour jeunes aveugles, séparés des autres élèves, a insisté une experte.

Un expert a recommandé que le Gouvernement informe mieux les personnes handicapées de l’existence des subventions, programmes et services publics qui leur sont destinés.

Réponses de la délégation

Le processus de consultation relatif à la ratification du Protocole facultatif se rapportant à la Convention est presque achevé, a indiqué la délégation.

D’autre part, l’adoption des règlements d’application de la Loi sur les personnes handicapées de 2012 a bien avancé, a fait savoir la délégation ; il reste à passer un accord avec le secteur privé concernant l’adoption de quotas [d’emploi] de personnes handicapées, a-t-elle précisé.

Le Gouvernement organise des consultations avec des parties concernées, y compris les organisations de personnes handicapées, afin de revoir plusieurs textes juridiques, notamment le Code pénal, et d’en supprimer les termes péjoratifs pour les personnes handicapées. Il s’occupe en même temps de mettre en accord la Loi sur la santé mentale avec la Loi sur les personnes handicapées, a indiqué la délégation. 

L’Agence pour les personnes handicapées est entièrement financée par le budget de l’État, a-t-il été précisé. L’Agence, présente dans tous les districts et provinces du pays, compte 157 employés à l’échelle nationale. Elle gère une base de données comprenant toutes les organisations de personnes handicapées et leurs activités et l’État consulte régulièrement ces organisations, a indiqué la délégation.

L’Agence collabore avec les organisations non gouvernementales pour faire en sorte que les messages de sensibilisation parviennent aux femmes handicapées rurales, a ajouté la délégation en réponse à une question portant sur l’accès des femmes handicapées aux services liés au VIH/sida.

La Cour suprême est saisie d’une affaire concernant l’octroi du permis de conduire aux personnes sourdes et malentendantes, a précisé la délégation. Le Gouvernement procède, en parallèle, à des consultations et à un examen de la pratique d’autres pays pour déterminer comment ces personnes peuvent disposer d’un permis de conduire, a-t-elle indiqué.

La Zambie est en train d’actualiser le Code de l’enfance pour mieux tenir compte des droits des enfants handicapés, a fait savoir la délégation. Les parents d’enfants handicapés bénéficient d’allocations familiales doublées et reçoivent des informations ciblées sur les services qui sont mis à leur disposition.

Le Gouvernement a recruté un consultant pour élaborer un règlement concernant l’accessibilité, a poursuivi la délégation. Des sanctions seront par exemple infligées aux médias qui ne respectent pas les dispositions de la loi relatives à l’accessibilité de leurs contenus par les personnes handicapées, a-t-elle indiqué. Le Gouvernement veille déjà à ce que les personnes handicapées puissent participer aux activités de l’État en procédant aux aménagements nécessaires, y compris en organisant l’interprétation en langue des signes, a ajouté la délégation.

Concernant l’accès matériel à la justice, la délégation a expliqué qu’une personne en fauteuil roulant pouvait se présenter et témoigner devant un tribunal et que tous les locaux étaient en train d’être progressivement dotés de rampes d’accès. Les tribunaux et les commissariats de police ont recours aux services d’interprètes en langue des signes, a par ailleurs souligné la délégation. De plus, une aide juridictionnelle gratuite peut être accordée aux personnes handicapées qui ne peuvent payer un avocat.

On compte deux personnes handicapées parmi les magistrats qui composent les hautes cours de justice en Zambie, a d’autre part précisé la délégation.

La délégation a ensuite indiqué que l’Agence pour les personnes handicapées collaborait avec la police, par l’intermédiaire de personnes recrutées à cet effet dans les zones rurales, pour dénoncer les crimes commis contre les personnes atteintes d’albinisme, de même que pour en traduire les auteurs en justice. L’Agence travaille aussi à déconstruire les mythes préjudiciables aux personnes handicapées, y compris aux personnes atteintes d’albinisme.

Les personnes handicapées victimes d’actes de violence peuvent recevoir assistance et protection dans des foyers sécurisés gérés par l’État, a-t-il en outre été précisé.

Les organisations de personnes handicapées ont participé à la préparation du dernier recensement, afin que les formulaires soient accessibles et que les foyers comprenant des personnes handicapées fassent l’objet de visites des recenseurs, a indiqué la délégation.

La Zambie est en train de concevoir des activités visant une meilleure intégration des personnes sourdes et aveugles, a-t-il d’autre part été précisé.

Un expert du Comité ayant souhaité savoir si les personnes handicapées pouvaient bien se marier, la délégation a indiqué que tel était bien le cas.

Les agents de police suivent, pendant leur formation de base, un module consacré aux droits des personnes handicapées, a-t-elle indiqué.

En cas de discrimination, les personnes handicapées peuvent accéder à un mécanisme de plainte accessible en ligne et, physiquement, au niveau des communautés, a précisé la délégation.

Le Gouvernement a mis en place des « tribunaux rapides » chargés de recevoir les plaintes pour violations des droits des personnes handicapées et d’accélérer les procédures judiciaires y relatives, a par la suite ajouté la délégation. Ces tribunaux sont dotés de personnels paramédicaux capables de soutenir les personnes handicapées, a-t-elle précisé.

Le Gouvernement a pris des mesures pour aborder la question des hospitalisations et traitements forcés, a par ailleurs souligné la délégation. Le personnel médical est ainsi sensibilisé aux droits des personnes handicapées, et le Gouvernement diffuse des informations sur ces droits, a-t-elle précisé. Des contrôles et des entretiens sont menés avec les personnels des centres psychiatriques, a-t-elle ajouté. Toutes ces mesures ont pour but de protéger l’intégrité des personnes handicapées et de garantir le respect de leurs droits, a insisté la délégation. La Zambie a aussi légiféré pour encadrer la stérilisation, laquelle doit se faire avec le consentement des personnes handicapées, a en outre indiqué la délégation.

Le Gouvernement procède actuellement aux consultations préalables à la création du Conseil de la santé mentale, a par ailleurs fait savoir la délégation. La Loi sur la santé mentale garantit l’accès des personnes handicapées à des soins de qualité par le biais de personnels infirmiers spécialisés au niveau des soins primaires généraux, a poursuivi la délégation. Le Conseil de la santé mentale prévu par cette Loi devrait être opérationnel sous peu, a-t-elle insisté.

Le Gouvernement est en train d’adapter les écoles d’accueil général pour qu’elles puissent prendre en charge les élèves handicapés, a ensuite fait valoir la délégation. Il reste un certain nombre d’écoles spécialisées pour enfants ayant des handicaps lourds, a-t-elle indiqué. Le Ministère de l’éducation dispense des formations aux enseignants pour qu’ils soient en mesure de gérer tous les types d’élèves dans leurs classes, a-t-elle souligné. De plus, a-t-elle ajouté, des programmes visent l’inclusion des personnes handicapées dans le corps enseignant par le biais d’un quota, dont le respect est contrôlé. Il existe enfin un mécanisme chargé de veiller au respect, par les écoles, des prescriptions en matière d’inclusivité, a complété la délégation.

Les pensionnats sont bien adaptés aux besoins des enfants handicapés, en particulier pour ce qui est des enfants sourds, qui y trouvent l’occasion de se perfectionner, entre pairs, dans le langage des signes, a affirmé la délégation.

Il n’existe pas en Zambie d’école réservée aux enfants atteints d’albinisme, a tenu à préciser la délégation en réponse aux préoccupations de plusieurs experts. Le Ministère de l’éducation déploie des spécialistes chargés de veiller à ce que tous les enfants handicapés, y compris les enfants atteints d’albinisme, aient accès à une éducation de qualité dans les écoles publiques, a-t-elle ajouté.

En réponse à un certain nombre d’autres questions soulevées par les membres du Comité, la délégation a indiqué que le Gouvernement avait pris des mesures pour que les enfants nés avec un handicap soient inscrits à l’état civil, et que le Gouvernement était en train d’attribuer des terres à des personnes handicapées vivant dans les zones rurales afin qu’elles puissent se loger et vivre de manière indépendante dans des fermes et exploitations agricoles.

Les autorités sont en train d’élaborer un dictionnaire de la langue des signes, a d’autre part fait savoir la délégation. La télévision recourt aux services d’interprètes en langue des signes et les personnels infirmiers sont formés à cette langue, qui sera bientôt promue au rang de huitième langue nationale, a-t-elle précisé.

La confidentialité des données relatives aux personnes handicapées est protégée par la loi, a assuré la délégation, qui a précisé que les personnes handicapées étaient sensibilisées à leurs droits dans ce domaine.

Des informations sur la santé sexuelle et génésique sont dispensées à toutes les femmes, y compris les femmes handicapées, a d’autre part assuré la délégation. Des infirmières et sages-femmes ont été formées à la langue des signes pour mieux prendre en charge les femmes handicapées, a-t-elle précisé. D’autre part, a-t-elle ajouté, le Ministère de l’éducation applique une stratégie destinée à faciliter l’accès des jeunes handicapés aux services de santé génésique.

La Commission des droits de l’homme mène des évaluations indépendantes dans les centres correctionnels et publie sur cette base des rapports contenant des recommandations à l’intention du Gouvernement, a poursuivi la délégation. Le projet de loi contre la torture qui est actuellement à l’examen a été élaboré sur recommandation de ladite Commission, a d’autre part indiqué la délégation.

Le Commissaire des services de police est une personne atteinte d’albinisme, ce qui montre l’engagement de l’État à assurer la participation des personnes handicapées à la vie publique, a par ailleurs fait valoir la délégation, qui a cité les cas de plusieurs autres fonctionnaires de haut rang qui sont malvoyants, sourds ou ont d’autres handicap.

Concernant l’emploi, les autorités ont introduit un quota de 10% de postes de la fonction publique réservés aux personnes handicapées, et elles sont en pourparlers avec le secteur privé afin qu’il participe au même effort, a indiqué la délégation. Le Gouvernement zambien, qui applique une politique d’embauche délibérée, est actuellement le plus grand employeur de personnes handicapées, a-t-elle fait valoir.

Les personnes handicapées peuvent participer à tous les processus électoraux, la Commission électorale veillant à ce que les isoloirs et locaux de vote soient aménagés en conséquence et à ce que les documents nécessaires soient imprimés en braille, a par ailleurs indiqué la délégation.

Remarques de conclusion

MME LUAMBIA a remercié les membres du Comité pour leur patience et a assuré que sa délégation leur fournirait des compléments d’information par écrit.

M. KABUE s’est félicité du dialogue riche qui s’est noué avec la délégation zambienne. Il a plaidé pour une meilleure coordination entre les différents ministères et services chargés des questions relatives au handicap en Zambie.

 

 

 

 

 

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CRPD24.003F