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Le Conseil poursuit son débat général au titre du Rapport annuel du Haut-Commissaire et des rapports du Haut-Commissariat et du Secrétaire général, et entend une déclaration du Ministre azerbaïdjanais des affaires étrangères

Compte rendu de séance

 

Le Conseil des droits de l’homme a poursuivi ce matin, en entendant de très nombreuses délégations*, son débat général, entamé hier après-midi, au titre du point 2 de son ordre du jour (« Rapport annuel du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et rapports du Haut-Commissariat et du Secrétaire général »).

En début de séance, M. Jeyhun Bayramov, Ministre des affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, a fait une déclaration dans laquelle il s’est dit préoccupé par les tendances croissantes à l’intolérance religieuse, notamment l’islamophobie, et aux discours de haine. Ces attitudes menacent l’harmonie des sociétés, a-t-il souligné. Profaner les textes saints dans certaines parties du monde sous le prétexte de la liberté d’expression est inadmissible et constitue un crime de haine, a-t-il en outre affirmé.

Le Ministre a par ailleurs affirmé être préoccupé que des titulaires de mandat se soustraient aux dialogues avec les États en publiant des déclarations sans tenir compte des points de vue des États ou sans vérifier les faits. Ces irrégularités doivent être traitées pour redonner confiance dans le pilier droits de l’homme des Nations Unies, a-t-il ajouté.

Depuis trois décennies, a poursuivi M. Bayramov, l’Azerbaïdjan a souffert des agressions de l’Arménie et de son animosité contre la population azerbaïdjanaise. Cette agression représente un déni du droit international humanitaire, avec de nombreux crimes de guerre et contre l’humanité commis par l’Arménie, a-t-il dénoncé. Il a également déploré que l’Arménie ait expulsé de force de nombreux Azerbaïdjanais et qu’elle refuse de leur octroyer le droit au retour. L’Arménie, guidée par un esprit de revanche, présente des discours falsifiés à la communauté internationale, a déclaré M. Bayramov, plaidant pour que la communauté internationale fasse en sorte que ce pays arrête ce « comportement irresponsable ».

Poursuivant son débat général entamé hier après-midi au titre du point 2 de son ordre du jour, le Conseil a ensuite entendu nombre d’intervenants saluer le travail du Haut-Commissaire aux droits de l’homme et de ses équipes et ont souligné le rôle essentiel du Haut-Commissariat aux droits de l’homme alors que – a-t-il été souligné – « les droits humains font l’objet de nombreuses pressions, et ce, à travers toutes les régions du monde ».

Une délégation a souligné que la mise à jour du Haut-Commissaire [faite à l’ouverture de la présente session] « présente une vision cohérente, concrète et convaincante d’un avenir où personne ne serait laissé pour compte, pour autant que les gouvernements soient prêts à prendre leurs responsabilités en matière de réalisation de tous les droits humains ».

Plusieurs intervenants ont rappelé l’universalité, l’indivisibilité et l’interdépendance de tous les droits de l’homme. À ces attributs s’ajoute aussi l’inaliénabilité de ces droits et le fait que nul ne doit en être arbitrairement privé, a-t-il été affirmé.

Ont par ailleurs été regrettées les réticences de certains États à collaborer de façon constructive avec le Haut-Commissaire et ses représentants sur le terrain. Ainsi, certaines délégations ont-elles regretté la fermeture de certains bureaux du Haut-Commissariat dans plusieurs pays. Les États concernés ont été invités à renouer le dialogue avec le Haut-Commissariat.

De nombreux intervenants ont pour leur part affirmé qu’ils déploraient que ce point de l’ordre du jour du Conseil soit utilisé pour promouvoir des mesures à motivations politiques contre les pays du Sud, et ont dit regretter la politisation de certains rapports (soumis au titre de ce point de l’ordre du jour) qui, selon eux, ne tiennent pas compte des informations données par les pays concernés et qui ne respectent pas la souveraineté des États.

Dans le cadre de ce débat général, ont d’autre part été exprimées de nombreuses préoccupations s’agissant de situations spécifiques des droits de l’homme dans de nombreux pays. Ont ainsi été dénoncées les violations graves et croissantes des droits de l’homme à l’encontre des populations – et plus particulièrement à l’encontre des personnes vulnérables, des femmes et des filles, des migrants, des défenseurs des droits de l’homme, des avocats et des journalistes. De nombreux intervenants ont également regretté la réduction croissante de l’espace accordé à la société civile partout dans le monde. Des délégations ont tout particulièrement dénoncé les graves violations à l’encontre des migrants et les nombreux décès de personnes sur les routes migratoires.

Ont également été condamnés à plusieurs reprises les incidents « répétés, publics et provocateurs » contre les musulmans, notamment les atteintes au Coran. La liberté d’expression n’est pas une liberté de répandre la haine et d’inciter à la violence sans conséquence, a-t-il été affirmé.

De nombreuses délégations ont aussi dénoncé les guerres d’agression, les conflits, ainsi que les activités de milices privées dans certains pays, qui entraînent des conséquences négatives très graves sur les droits de l’homme. Ont également été condamnés les coups d’État survenus dans certains pays d’Afrique et plusieurs appels ont été lancés au respect des processus démocratiques.

Nombre d’intervenants ont appelé à la reddition de comptes pour toutes ces violations et certaines délégations ont prôné la création de mécanismes d’enquête concernant certaines situations spécifiques. 

Une délégation s’est dite encouragée par les évolutions positives dans le monde s’agissant de la peine de mort. Néanmoins, certains intervenants se sont dits alarmés par la forte augmentation des exécutions en 2022 ainsi que par les lois ou projets législatifs visant à punir l’homosexualité par la peine capitale.

Plusieurs pays ont attiré l’attention sur les défis que représentent - pour la jouissance des droits humains – les inégalités croissantes, les changements climatiques, la sécheresse, les crises énergétiques, ou encore les perturbations des chaînes d’approvisionnement et ont invité le Haut-Commissariat à y prêter une plus grande attention. Le Conseil a aussi été invité à prendre davantage en compte les questions liées au droit au développement. Certaines délégations ont notamment appelé à la mise en œuvre d’une « justice climatique ».

Plusieurs délégations ont en outre dénoncé l’imposition de mesures coercitives unilatérales à l’encontre de certains pays, affirmant que de telles mesures « devraient faire l’objet de condamnations de la part du Haut-Commissariat ».

Le succès ou l’échec du Sommet des ODD (Objectifs de développement durable) qui se tiendra la semaine prochaine à New-York dépendront de la disponibilité de tous les pays à reconnaître et combattre leurs propres manquements, a déclaré une délégation. Plusieurs délégations ont fait part de leurs propres mesures nationales aux fins de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 (Programme de développement durable à l’horizon 2030).

Cet après-midi, le Conseil des droits de l’homme poursuivra ce débat général.

*Liste des intervenants : Bahamas (au nom de la Communauté des Caraïbes), Allemagne, Qatar, Luxembourg, Tchéquie, Finlande, Belgique, France, Ukraine, États-Unis, Chili, Mexique, Géorgie, Malaisie, Honduras, Bolivie, Lituanie, Roumanie, Afrique du Sud, Bangladesh, Maldives, Pakistan, Royaume-Uni, Népal, Maroc, Cuba, Algérie, Côte d’Ivoire, Inde, Émirats arabes unis, Viet Nam, Kazakhstan, Sénégal, Chine, Érythrée, Suisse, Brésil, Portugal, Lesotho, Namibie, Équateur, République de Corée, Iraq, Australie, Slovénie, Iran, Pays-Bas, Norvège, Japon, Saint-Siège, Koweït, Autriche, Arménie, Malte, El Salvador, Irlande, État de Palestine, Thaïlande, Fédération de Russie, Indonésie, Sri Lanka, Espagne, Burkina Faso, Pérou, Égypte, Italie, Colombie, République-unie de Tanzanie, Panama, Tunisie, Estonie, Yémen, République démocratique populaire lao, Philippines, République démocratique du Congo, Venezuela, Éthiopie, Nigéria, Afghanistan, Danemark, République populaire démocratique de Corée, Mozambique, Türkiye, Bélarus, Ouganda, Hongrie, Grèce, Suède, Niger, Nicaragua, Islande, Arabie saoudite, République de Moldova, Guinée équatoriale, Slovaquie, et Botswana.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

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