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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ENTEND DES ONG SUR LES MISSIONS EFFECTUÉES AU LIBAN ET EN ISRAËL AINSI QUE SUR DES QUESTIONS DIVERSES

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a entendu cet après-midi, au cours d'une brève séance publique, les interventions de douze organisations non gouvernementales.

Quatre de ces organisations se sont exprimées au sujet des rapports, présentés ce matin, sur la mission au Liban du Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation et la mission conjointe au Liban et en Israël de quatre experts chargés respectivement de la question des exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires, du droit de jouir du meilleur état de santé possible, des personnes déplacées et du logement convenable. Sont intervenus dans ce cadre les représentants de Human Rights Watch, Nord-Sud XXI (au nom également de Arab NGO Network for Development), Mouvement indien Tupaj Amaru (au nom également du Conseil mondial pour la paix) et United Nations Watch.

Les représentants des organisations non gouvernementales suivantes ont fait des déclarations sur des sujets variés, notamment la question de la diffamation des religions et de nouvelles questions que devrait aborder le Conseil: People's Decade of Human Rights Education; Coalition of Activists Lesbians-Australia (au nom également du Réseau juridique canadien VIH/sida); Centre on Housing Rights and Evictions (au nom également d'Earthjustice; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Pour le droit à se nourrir - FIAN; Franciscain international; Human Rights Advocates et la Commission internationale de juristes); Association internationale des juristes démocrates; Interfaith International; Union internationale humaniste et laïque; Association pour l'éducation d'un point de vue mondial (au nom également de l'Union mondiale pour le judaïsme libéral); Becket Fund for Religious Liberty; Human Rights Watch; Nord-Sud XXI (au nom également de Arab NGO Network for Development); Mouvement indien «Tupaj Amaru» (au nom également du Conseil mondial de la paix) et United Nations Watch.

Sri Lanka a exercé le droit de réponse suite à l'intervention d'une organisation non gouvernementale.

À 10 heures, le 5 octobre, le Conseil devait examiner des projets de résolution et de décision qui lui ont été soumis pour adoption. Il a par la suite été décidé que le Conseil tiendrait sa prochaine séance publique le vendredi 6 octobre, jour de clôture de la présente session.

Aperçu des interventions des organisations non gouvernementales concernant des questions diverses

M. WALTER LICHEM (Peoples' Decade for Human Rights Education) a cité, au nombre des défis que le Conseil doit encore relever, l'intégration des droits de l'homme dans les politiques de développement et dans les politiques de sécurité, comme dans toutes les actions visant à l'établissement de la paix. Il a ensuite évoqué la nécessité de ne pas se focaliser seulement sur les politiques et les pratiques des États, mais aussi sur les aspects sociétaux des droits de l'homme. Il a enfin insisté sur la nécessité pour le Conseil de renforcer l'approche opérationnelle et les stratégies concrètes.

MME KIM VANCE (Coalition of Activist Lesbians-Australia et le Réseau juridique canadien VIH/sida) a rappelé que, comme l'a lui-même rappelé le Secrétaire général de l'ONU, le Conseil a été créé pour protéger tous les droits de l'homme. Le Conseil doit prendre acte d'un certain nombre de questions émergentes peu reconnues jusqu'ici, notamment en ce qui concerne la torture et le viol. Dans le cadre du dialogue interactif, un État membre a défendu devant le Conseil la pratique de la lapidation pour homosexualité, a relevé la représentante. Elle s'est dite choquée que dans cette salle, de telles choses soient acceptées.

MME NATHALIE MIVELAZ (Centre on Housing Rights and Evictions au nom également d'Earthjustice; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme; Pour le droit à se nourrir - FIAN; Franciscain international; Human Rights Advocates et la Commission internationale de juristes) a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre le droit à l'eau, soulignant que ce droit ne relève pas de la charité mais constitue bien un droits de l'homme. Elle a invité le Conseil à accorder une priorité à cette question et à mettre en place des mécanismes pour assurer l'application de ce droit fondamental.

M. RAYMOND MERAT (Association internationale des juristes démocrates) a rappelé que le 5 août dernier, des membres d'Action contre la faim ont été assassinés à Sri Lanka. Quand un meurtre est commis, le devoir des autorités est de juger les assassins, a-t-il souligné. Aussi, a-t-il souhaité attirer l'attention du Conseil sur cette affaire, faisant observer que le tribunal qui en a été saisi a été transféré dans une zone très éloignée de celle où les faits se sont produits. Il faudrait qu'une résolution condamnant ces assassinats soit votée par le Conseil avant la fin de la session et que le Haut-Commissariat suive de près ce procès.

M. CHARLES GRAVES (Interfaith International) a évoqué la situation de la population du Baloutchistan. Il a dénoncé le terme de «terroristes» par lequel les fonctionnaires pakistanais qualifient cette population.

M. ROY BROWN (Union internationale humaniste et laïque) a attiré l'attention du Conseil sur la nécessité de veiller à ce que toute résolution concernant la diffamation des religions ne définisse désormais plus la diffamation des religions comme étant le fait d'associer l'islam au terrorisme et aux violations des droits de l'homme, car cette approche fait l'impasse sur des questions essentielles. Ainsi, une résolution sur cette question pourrait-elle recueillir une bien plus large adhésion.

M. DAVID LITTMAN (Association pour l'éducation d'un point de vue mondial au nom également de l'Union mondiale pour le judaïsme libéral) a rappelé que son organisation a déjà invité le Conseil à condamner tous ceux qui appellent à tuer au nom de Dieu, en adoptant une résolution intitulée «combattre la diffamation des religions». Il a regretté que cet appel n'ait pas été entendu. Il a en outre instamment invité le Conseil à se mobiliser pour faire cesser le génocide perpétré contre la population du Darfour. Il a par ailleurs demandé au Conseil de réagir aux propos du Président de la République iranienne qui a réitéré son souhait qu'Israël soit rayé de la carte.

MME ANGELA C.WU (Becket Fund for Religious Liberty) a attiré l'attention du Conseil sur la prolifération des lois antidiffamation qui permettent de persécuter les minorités religieuses, ce qui est inadmissible. Elle a fait observer que ce sont malheureusement toujours les religions majoritaires qui encouragent l'adoption de telles lois. Le Conseil doit s'efforcer de protéger les minorités religieuses contre la violence.

Droit de réponse

O. AMEER AJWAD (Sri Lanka), répondant à de l'Association internationale des juristes démocrates, a souligné que son Gouvernement déplorait les incidents mentionnés dans la déclaration de cette organisation non gouvernementale et a souligné qu'une enquête est en cours.

Fin de l'examen des rapports présentés ce matin concernant la situation au Liban

MME PEGGY HICKS (Human Rights Watch) a déclaré se féliciter du rapport conjoint présenté ce matin par les détenteurs de mandats de quatre procédures spéciales concernant leur mission conjointe au Liban et en Israël. Elle a réitéré l'appel de son organisation en faveur d'une enquête sur les violations du droit de la guerre. Il y a eu des violations massives du droit de la guerre et cela équivaut à des crimes de guerre, a-t-elle insisté. Les Israéliens ont lancé plus d'un million de bombes à fragmentation, a-t-elle rappelé. Quant au Hezbollah, il a délibérément tiré des milliers de roquettes dont bon nombre ont touché des zones civiles en Israël. Tous ces faits constituent des crimes de guerre, a insisté la représentante.

M. MOHAMMED SAFA (Nord-Sud XXI, au nom également de Arab NGO Network for Development) a dénoncé la partialité du rapport présenté conjointement par les quatre procédures spéciales concernant leur mission au Liban et en Israël. Ce rapport cache un certain nombre de faits imputables au Gouvernement israélien. Il est regrettable que les quatre détenteurs de mandats concernés n'aient pas tenu compte des déclarations faites par les militaires israéliens qui ont exprimé leur volonté de détruire les villages du Sud-Liban. Le représentant de Nord-Sud XXI a déploré que le rapport mette sur un pied d'égalité l'agresseur et l'agressé.

M. LAZARO PARY (Mouvement indien Tupaj-Amaru, au nom également du Conseil mondial de la paix) a félicité M. Jean Ziegler, Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, pour son rapport objectif quant à la situation au Liban. Dans les prisons israéliennes, il y a des milliers de prisonniers politiques libanais, a-t-il rappelé. Il a en outre souligné que «l'agresseur israélien» avait lancé en toute impunité des milliers de petits missiles sur le territoire libanais. Israël a créé une situation très dangereuse qui va nourrir la haine, a insisté le représentant.

M. HILLEL NEUER (United Nations Watch) a félicité les quatre détenteurs de mandats pour leur rapport conjoint concernant le Liban et Israël. Il a affirmé que ce rapport conjoint constitue un cas rare de rapport tenant compte du point de vue et de la situation de deux parties. Il a invité le Conseil à s'assurer du démantèlement et du désarmement du Hezbollah qu'il a qualifié d'organisation illégale.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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