Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SE PENCHE SUR LA PORTÉE D'UN TRAITÉ RELATIF AUX MATIÈRES FISSILES

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu, cet après-midi, une brève séance plénière officielle au cours de laquelle l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Australie, la République de Corée, le Japon et l'Allemagne ont exposé leurs points de vue s'agissant de la question de la portée d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires.

Le traité devrait servir à la fois les objectifs de désarmement nucléaire et de non-prolifération nucléaire, a affirmé une délégation. Un autre intervenant a estimé que les régimes associés à un tel traité et dans le cadre de l'Agence internationale de l'énergie atomique coïncident en ce sens qu'ils cherchent à assurer le non-détournement des matières fissiles utilisées à des fins pacifiques vers des objectifs militaires. Le Traité de non-prolifération nucléaire et un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire sont complémentaires, a affirmé une autre délégation.

Le traité devrait s'appliquer à des installations pré-existantes, existantes ou prévues capables de produire des matières fissiles réputées directement utilisables à des fins de production d'armes nucléaires, a souligné une autre délégation. S'il existe un consensus quant au fait que la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires doit être interdite, la production de matières fissiles à des fins civiles, en revanche, ne devrait pas être interdite, a-t-il été rappelé.

Lors de sa prochaine séance plénière officielle, demain matin à 10 heures, la Conférence se penchera sur la question des stocks dans le contexte d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

Déclarations

MME GLAUDINE MTSHALI (Afrique du Sud) a affirmé que, pour être effectif, un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire devrait servir à la fois les objectifs de désarmement nucléaire et de non-prolifération nucléaire. Un tel traité devrait contribuer au processus de désarmement nucléaire et paver la voie pour de nouvelles réductions dans les arsenaux nucléaires, tout en contrôlant la prolifération nucléaire par le biais d'un plafonnement de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire, a-t-elle ajouté.

Mme Mtshali a exprimé l'espoir que le document présenté par son pays sur la portée et les éléments de base d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire puisse s'avérer utile pour les délégations. L'Afrique du Sud estime que les difficultés rencontrées en tentant de définir la portée d'un tel traité ne devraient pas bloquer les négociations jusqu'à ce que la question soit résolue, d'autant plus que le champ d'application sera déterminé par le résultat des négociations.

M. HAMSA KHELIF (Algérie) a indiqué ne pas être d'accord avec ce qu'a exprimé ce matin l'expert du Japon selon lequel l'objectif du traité sur les matières fissiles ne coïnciderait pas avec l'objectif du régime de garanties de l'Agence internationale de l'énergie atomique. En effet, de l'avis de l'Algérie, ces deux régimes coïncident, en particulier en cherchant à prévenir le détournement des matières fissiles utilisées à des fins pacifiques vers des objectifs militaires. Les stocks de matières fissiles constituent un danger que la menace du terrorisme nucléaire ne fait qu'exacerber du fait que ces stocks peuvent tomber entre les mains de terroristes.

M. RUSSEL LESLIE (Australie) a rappelé qu'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire devrait, de l'avis de son pays, contenir des dispositions concernant le statut des stocks et la question de la vérification. Un tel traité s'appliquerait à des installations pré-existantes, existantes ou prévues capables de produire des matières fissiles réputées directement utilisables à des fins de production d'armes nucléaires.

M. WAN-KI YOON (République de Corée) a souligné que le Traité de non-prolifération nucléaire et un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire sont en fait complémentaires.

M. MASAHIRO KIKUCHI (Japon) a relevé que jusqu'ici, il existe un consensus pour interdire la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. La production de matières fissiles à des fins civiles, en revanche, ne devrait pas être interdite. La question de l'inclusion des stocks existants dans le champ d'application d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire doit encore être débattue, a souligné M. Kikuchi. Ce qui est certain, c'est que la production future de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire tombe, elle, sous le coup de l'interdiction envisagée dans un tel traité, a-t-il ajouté. Le fait pour un État de transférer des matières fissiles destinées à l'armement nucléaire devrait aussi être interdit par un tel traité, étant entendu qu'un transfert serait à cet égard considéré comme équivalant à la production même de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

M. BERNHARD BRASACK (Allemagne) a indiqué que, selon son pays, un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire devrait notamment viser à interdire toute nouvelle production de matières fissiles utilisées directement à des fins d'armement, mais aussi tout recyclage et tout transfert de matières fissiles à des fins militaires. Il faut faire en sorte que les matières fissiles soient correctement stockées et que les responsabilités associées à leur détention soient accrues, a ajouté M. Brasack.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC06024F