Fil d'Ariane
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes ouvre les travaux de sa quatre-vingt-dixième session
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a ouvert ce matin, au Palais des Nations à Genève, les travaux de sa quatre-vingt-dixième session. Au cours de cette session, le Comité examinera successivement les rapports soumis par les huit pays suivants au titre de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes : République démocratique du Congo (rapport exceptionnel), Népal, Bélarus, Luxembourg, Belize, Congo, Sri Lanka et Liechtenstein.
La session a été ouverte, au nom du Secrétaire général des Nations Unies, par M. Andrea Ori, Chef de la Section des groupes cibles à la Division du Conseil des droits de l'homme et des mécanismes de traités du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Dans son allocution, M. Ori a rappelé que l'année 2025 marque le trentième anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing. Il a souligné que, malgré les avancées réalisées dans la promotion des droits des femmes, d'importants défis subsistent. M. Ori a notamment insisté sur la recrudescence des violences sexistes et sexuelles à travers le monde, rappelant que près d'une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Il a évoqué l’utilisation du viol comme arme de guerre dans certains conflits et la persistance des mariages forcés et des mutilations génitales féminines dans de nombreuses régions.
M. Ori a aussi alerté sur les disparités persistantes dans la participation des femmes à la vie publique et politique, notant que seulement 26% des parlementaires dans le monde sont des femmes et que leur représentation dans les processus de paix et de médiation demeure marginale. Il a souligné que la sous-représentation des femmes dans les instances de décision constitue un frein majeur à la réalisation de l’égalité des sexes.
Sur le plan économique, M. Ori a dénoncé l’écart salarial entre les hommes et les femmes, la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires et mal rémunérés, ainsi que l’absence de reconnaissance du travail non rémunéré, majoritairement assumé par les femmes. Il a également pointé du doigt la faible présence des femmes dans les domaines scientifiques et technologiques, notamment dans les secteurs de l’intelligence artificielle et des STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).
M. Ori a d’autre part insisté sur l’importance de garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles, attirant l’attention sur les restrictions imposées dans certains pays qui empêchent les femmes et les filles de poursuivre leurs études, notamment dans l’enseignement supérieur. Il a rappelé que l’accès à une éducation de qualité constitue un levier essentiel pour l’autonomisation des femmes et la réduction des inégalités de genre.
En outre, M. Ori a mis en garde contre les reculs observés dans certains pays en matière de droits reproductifs, avec des restrictions accrues concernant l'accès à l’avortement et aux soins de santé sexuelle et reproductive. Il a exprimé son inquiétude face à la montée des mouvements opposés aux droits des femmes et face à la réduction des financements des organisations de défense des droits humains.
Enfin, M. Ori a évoqué les défis budgétaires croissants affectant le travail des organes de traités des Nations Unies. Il a averti que ces restrictions financières compromettent l'efficacité du Comité, en limitant sa capacité à examiner les rapports des États parties et à mener à bien ses missions de suivi et de recommandation.
M. Ori a conclu son intervention en insistant sur le rôle crucial du Comité pour assurer la mise en œuvre des engagements internationaux, ainsi que sur l’importance de dialogues constructifs avec les États parties et sur la nécessité d’adopter des mesures concrètes pour renforcer la participation des femmes à tous les niveaux de la société.
Suite à cette déclaration, les huit nouveaux membres du Comité ci-après ont fait la déclaration solennelle prévue à l’article 15 du Règlement intérieur par laquelle ils se sont engagés à exercer tous leurs devoirs et attributions de membres du Comité « en tout honneur et dévouement, en pleine et parfaite impartialité et en toute conscience » : Mme Hamida Al-Shukairi (Oman), Mme Violet Eudine Barriteau (Barbade), Mme Nada Moustafa Fathi Draz (Égypte), Mme Mu Hong (Chine), Mme Madina Jarbussynova (Kazakhstan), Mme Jelena Pia-Comella (Andorre), Mme Erika Schläppi (Suisse), et Mme Patsilí Toledo Vasquez (Chili)
Le Comité a ensuite adopté son programme de travail pour cette 90ème session et entendu des mises à jour sur les activités menées par ses membres depuis la précédente session. Il a également entendu la présentation du rapport sur le suivi des observations finales.
En fin de séance, la Présidente sortante du Comité, Mme Ana Peláez Narváez, a fait une déclaration pour remercier les experts du Comité de leur soutien et tirer le bilan de sa présidence.
Le Comité devait ensuite, en séance privée, procéder à l'élection de son Bureau pour la période 2025-2026.
Toute la documentation relative à la session, y compris les rapports présentés par les États, est disponible sur la page dédiée du site web du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Cet après-midi, à partir de 15 heures, le Comité auditionnera des organisations de la société civile concernant l'application de la Convention dans les pays dont les rapports seront examinés cette semaine : République démocratique du Congo, Népal, Bélarus et Luxembourg.
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CEDAW.25.001F
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