Fil d'Ariane
Le Comité des droits de l’enfant ouvre les travaux de sa quatre-vingt-dix-huitième session
Le Comité des droits de l’enfant a ouvert ce matin les travaux de sa quatre-vingt-dix-huitième session en entendant une déclaration de M. Andrea Ori, Chef de la Section des groupes cibles à la Division du Conseil des droits de l'homme et des organes conventionnels du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme.
Durant cette session, qui se tient jusqu’au 31 janvier prochain au Palais Wilson à Genève, le Comité doit successivement examiner les rapports présentés, au titre de la Convention relative aux droits de l’enfant, par sept pays : Slovaquie, Érythrée, Honduras, Saint-Kitts-et-Nevis, Pérou, Gambie et Équateur.
Tous les documents relatifs à la session – y compris les rapports soumis au Comité – sont disponibles sur la page web du site du Haut-Commissariat aux droits de l’homme consacrée aux travaux de cette 98 ème session.
Dans sa déclaration d’ouverture, M. Ori a attiré l’attention sur les multiples crises mondiales – conflits armés, changements climatiques, crises économiques et urgences sanitaires – qui mettent en danger les enfants, alors qu’un enfant sur six vit dans des zones de conflit. Il a également mis en avant les efforts déployés par le Comité autour de l’élaboration du projet d’observation générale n°27 sur le droit des enfants à accéder à la justice et à des recours efficaces et a appelé à une mobilisation renforcée pour transformer les engagements des gouvernements en actions concrètes.
Mme Ann Marie Skelton, Présidente du Comité, a, de son côté, exprimé son inquiétude face aux conflits au Moyen-Orient et en Afrique, soulignant les pertes humaines importantes, notamment parmi les enfants à Gaza, et les violences sexuelles au Soudan et en République démocratique du Congo. Elle a appelé à intensifier les efforts pour protéger les enfants et transformer les promesses internationales en mesures concrètes.
Au cours de cette séance d’ouverture de la session, des représentantes du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de Child Rights Connect ont mis en lumière leurs initiatives récentes en faveur des droits de l’enfant.
Ce matin, le secrétariat du Comité a précisé que depuis la précédente session, tenue à l’automne dernier, des rapports au titre de la Convention avaient été reçus de deux États Membres, ce qui porte à 69 le nombre de rapports en attente d'examen. Le nombre total de ratifications de la Convention est resté stable à 196, tout comme sont restés stables les nombres de ratifications du Protocole facultatif concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés (173), du Protocole facultatif concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (178), et du Protocole facultatif sur la procédure de communication (52).
En fin de séance, le Comité a adopté son ordre du jour.
Cet après-midi à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de la Slovaquie.
Aperçu des déclarations
M. ANDREA ORI, Chef de la Section des groupes cibles à la Division du Conseil des droits de l'homme et des organes conventionnels du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme, a mis en lumière les défis actuels auxquels les enfants sont confrontés à travers le monde. Il a évoqué une convergence de crises – conflits armés, changements climatiques, crises économiques et urgences sanitaires – qui exacerbent les risques pour les enfants. Plus d’un enfant sur six vit dans des zones de conflit, exposé à des violations graves telles que le recrutement forcé, les attaques sur les écoles, les violences sexuelles et la privation d’accès aux soins et à l’éducation, a-t-il fait observer. M. Ori a insisté sur l’importance pour les gouvernements de respecter leurs engagements en vertu de la Convention pour garantir la protection et le bien-être des enfants.
M. Ori a également salué les efforts déployés par le Comité concernant l’élaboration du projet d’observation générale n°27 sur le droit des enfants à accéder à la justice et à des recours efficaces – lequel s’appuie sur plus de 300 contributions et 90 consultations avec des enfants et des adultes. Il a attiré l’attention sur les témoignages d’enfants qui mettent en avant leurs besoins de sécurité, de respect et de justice face aux violations de leurs droits, ainsi que sur l’importance de réponses adéquates qui empêchent la répétition de ces actes.
M. Ori a par ailleurs abordé les défis logistiques et financiers auxquels le Comité est confronté, notamment en raison de la crise de liquidité des Nations Unies. Cette situation complique la planification et la mise en œuvre du travail du Comité, mais le Haut-Commissariat reste engagé à soutenir le Comité et les organes conventionnels en général, notamment en promouvant une meilleure coordination des méthodes de travail et en renforçant l’usage des technologies numériques pour améliorer leur efficacité, a-t-il indiqué.
Parmi les priorités à venir, M. Ori a annoncé la journée complète que le Conseil des droits de l’homme consacrera aux droits de l’enfant lors de sa session en mars prochain et qui se concentrera sur le développement de la petite enfance ; il a également attiré l’attention sur la première réunion intergouvernementale, prévue pour septembre 2025, qui visera à explorer un projet de protocole additionnel à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant l’éducation. Ces initiatives seront menées en collaboration avec les États, la société civile et des organisations partenaires comme l’UNICEF, avec une attention particulière portée à la participation directe des enfants, a-t-il souligné.
Enfin, M. Ori a exprimé sa profonde gratitude envers les cinq membres sortants du Comité, soulignant leur engagement et leur contribution exceptionnelle à la défense des droits de l’enfant, notamment durant des périodes complexes comme la pandémie de COVID-19. Il a salué leur professionnalisme et leur créativité, qui ont permis d’accroître la visibilité du Comité et d’avoir un impact durable sur les droits de l’enfant.
Mme Ann Marie Skelton, Présidente du Comité, a évoqué les nombreux défis auxquels les enfants sont confrontés à travers le monde, notamment les conflits armés, les violences sexuelles, les déplacements et les abus. Elle a souligné que les conflits au Moyen-Orient, particulièrement à Gaza, ont entraîné des pertes humaines tragiques, avec 44 000 décès recensés, dont une grande partie concernent des enfants. En Afrique, a-t-elle ajouté, des violences sexuelles ont été signalées, notamment au Soudan et en République démocratique du Congo, où les enfants déplacés sont particulièrement vulnérables.
Mme Skelton a par ailleurs attiré l’attention sur les récentes initiatives mondiales visant à promouvoir les droits des enfants, y compris dans l’environnement numérique, ou encore sur la conférence internationale organisée en Colombie, qui a conduit à des engagements significatifs – notamment l’interdiction des châtiments corporels et le soutien accru à la parentalité dans plusieurs pays. Malgré ces avancées, il est urgent de transformer ces promesses en actions concrètes et d’intensifier les efforts internationaux pour protéger les enfants, a-t-elle souligné. Mme Skelton a appelé à une collaboration renforcée entre le Comité, les institutions de l’ONU et la société civile pour construire un monde où les enfants seraient à l’abri de la violence et des abus.
Mme Imma Guerras, représentante du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a présenté un certain nombre d’initiatives récentes concernant les droits de l’enfant, évoquant notamment la préparation de rapports majeurs : l’un sur les violations des droits des enfants dans les conflits armés (pour septembre 2025), l’autre sur l’éducation pour la paix et la tolérance (pour juin 2025). Des consultations régionales seront également organisées sur la sécurité des enfants dans l’environnement numérique, visant à établir un cadre mondial de protection, a-t-elle ajouté. Elle a d’autre part souligné que le Haut-Commissariat poursuit ses efforts pour intégrer les droits de l’enfant dans toutes les activités des Nations Unies, en partenariat avec l’UNICEF et d’autres parties prenantes.
Mme Anne Grandjean, représentante du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a attiré l’attention sur l’aggravation des violations des droits de l’enfant, avec plus de 473 millions d’enfants vivant dans des zones de conflit. Elle a insisté sur l’importance du rôle du Comité pour tenir les États responsables et a présenté les initiatives récentes de l’UNICEF, notamment en ce qui concerne la promotion de la participation des enfants aux processus d’établissement des rapports nationaux en vue de l’examen devant le Comité, le soutien à la nouvelle observation générale sur l’accès à la justice, ou encore le développement d’un cours sur les droits de l’enfant pour son personnel. Elle a aussi remercié les membres sortants du Comité pour leur engagement et a réaffirmé son soutien aux efforts du Comité en faveur des droits de l’enfant.
Mme Agnès Gràcia Corberó, représentante de Child Rights Connect, a salué le travail des membres sortants du Comité et a fait part de ses préoccupations face à la crise de liquidité des Nations Unies, qui limite la participation de la société civile aux pré-sessions. Elle a également regretté le manque de ressources pour instaurer un calendrier prévisible d’examen des rapports au Comité et a appelé les donateurs à mieux soutenir les droits de l’enfant. Elle a ensuite présenté les initiatives récentes de son organisation, dont une réunion d’experts pour contrer le recul des droits de l’enfant et un événement visant à renforcer leur prise en compte par les procédures spéciales. Elle a en outre réaffirmé l’engagement de Child Rights Connect à mobiliser la société civile pour contribuer à l’observation générale sur l’accès à la justice.
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