Fil d'Ariane
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale ouvre les travaux de sa 114 ème session
Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale a ouvert ce matin les travaux de sa cent-quatorzième session, qui se tient à Genève jusqu’au 13 décembre et au cours de laquelle il examinera les rapports présentés par six pays au titre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale à savoir (dans l’ordre chronologique d’examen) : Équateur, Arabie saoudite, Monaco, Arménie, Grèce et Kenya.
À l’ouverture de la séance, le Comité a entendu une déclaration de Mme Sara Hamood, Cheffe de la Section de la lutte contre la discrimination raciale au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, avant d’adopter l’ordre du jour provisoirede la session.
Mme Hamood a d’abord souligné que ce 25 novembre marquait la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et que le Haut-Commissariat se concentrerait, dans ce contexte, sur la lutte contre les différentes formes de violence sexiste auxquelles sont confrontées les femmes et les filles dans les situations de conflit – et qui, comme l'a déjà souligné le Comité lui-même, peuvent avoir une grave dimension de discrimination raciale.
Mme Hamood a aussi rappelé que le 13 août 2024, l'Assemblée générale des Nations Unies avait proclamé le 25 juillet « Journée internationale des femmes et des filles d'ascendance africaine », afin de « souligner l’importance de ce jour, qui est l’occasion de commémorer la lutte mondiale contre l’esclavage et le racisme et l’engagement pris de parvenir à l’égalité des genres, ainsi que l’importante contribution de toutes les femmes et toutes les filles d’ascendance africaine au développement des sociétés ».
Mme Hamood a par ailleurs indiqué que, dans son discours devant la soixante-dix-neuvième session de l'Assemblée générale, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme avait mis en garde contre l'intensification et la propagation des conflits, les menaces pesant sur le droit international et l'impunité généralisée, tout en notant que la haine fondée sur le sexe, la race, la religion et l'orientation sexuelle progressait rapidement, alimentant la discrimination, les divisions et la violence. Le Haut-Commissaire a alors relevé que « c'est précisément dans le contexte de ces crises que les droits de l'homme offrent des solutions efficaces ».
À cet égard, Mme Hamood a rendu hommage au travail important réalisé par le Comité, en particulier ses recommandations sur la manière dont les États doivent aborder les dimensions de discrimination raciale de ces défis urgents. Le soixantième anniversaire de la Convention, en 2025, sera l'occasion d'explorer les moyens de susciter une volonté politique et une action plus importantes pour lutter contre la discrimination raciale, a-t-elle souligné.
Mme Hamood a ensuite relevé que 2025 serait la dernière année de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine. Dans son rapport à l'Assemblée générale, le Secrétaire général a donné une évaluation finale des progrès réalisés depuis dix ans, en mettant l'accent sur ce qui reste à faire pour que toutes les personnes d'ascendance africaine puissent jouir de tous leurs droits de l'homme. Les États Membres négocient actuellement une résolution en vue d’une deuxième Décennie, a indiqué Mme Hamood.
Mme Hamood a en outre présenté les résolutions adoptées en septembre par le Conseil des droits de l’homme – concernant l'éducation en tant qu'instrument de prévention du racisme et un appel mondial à une action concrète contre le racisme – ainsi que les travaux des différentes procédures spéciales [du Conseil] chargées de la lutte contre la discrimination : Groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine, Instance permanente pour les personnes d'ascendance africaine, Mécanisme international d’experts indépendants chargé de promouvoir la justice et l’égalité raciales dans le contexte du maintien de l’ordre , Groupe d'éminents experts indépendants sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban et Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.
Quant au rapport sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales des Africains et des personnes d’ascendance africaine face au recours excessif à la force, soumis au Conseil par le Haut-Commissaire, Mme Hamood a souligné qu’il portait sur les principaux éléments de l’intersectionnalité en tant que cadre essentiel de la lutte contre le racisme systémique et contre les séquelles de l’esclavage et du colonialisme.
Enfin, Mme Hamood a relevé que le processus de renforcement des organes de traités avait atteint un moment charnière avec l'adoption, la semaine dernière par l'Assemblée générale, de la résolution biennale sur le système des organes de traités. Bien que la résolution n'approuve pas explicitement certaines propositions importantes des présidents des Comités – en particulier le calendrier d'examen prévisible sur huit ans –, le texte mentionne un « calendrier clair et régularisé pour la présentation des rapports », a notamment indiqué Mme Hamood. Quant à la situation difficile en matière de liquidités, elle se poursuivra dans un avenir prévisible, a-t-elle fait remarquer.
Suite à cette déclaration d’ouverture, plusieurs membres du Comité ont pris la parole.
La documentation relative à cette cent-quatorzième session du Comité, en particulier le programme de travail, est disponible en ligne sur le site Internet du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.
Demain après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport l’Équateur.
CERD24.016F