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Examen de l’Albanie au CESCR : les experts du Comité font part de leurs préoccupations s'agissant du faible niveau de financement des services publics essentiels, de la situation des Roms et des Égyptiens, ou encore de la fuite des cerveaux

Compte rendu de séance

 

Le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) a examiné, hier après-midi et ce matin, le rapport présenté par l’Albanie au titre du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Dans le cadre du dialogue noué entre les experts membres du Comité et la délégation albanaise conduite par Mme Vasilika Hysi, Représentante permanente de l’Albanie auprès des Nations Unies à Genève, une experte a constaté que le niveau de financement des services publics essentiels en Albanie était faible, en particulier pour ce qui est des dépenses consacrées à l’éducation et à la santé. Elle a en outre fait état de problèmes d'accès des communautés vulnérables aux services publics, notamment pour ce qui est de l’éducation, des soins de santé et de la protection sociale.

L’experte a par ailleurs constaté que l’Albanie était confrontée à une « fuite des cerveaux » qui pose des problèmes pour le développement économique du pays. Un expert a fait observer que l'écart salarial important par rapport au reste de l’Europe reste le principal facteur d'émigration de la main-d'œuvre albanaise.

Plusieurs membres du Comité se sont enquis des mesures concrètes prises pour lutter contre la discrimination envers les membres des minorités rom et égyptienne s’agissant, entre autres, de l’accès au logement et à l’emploi. Il a été demandé comment le pays remédiait aux niveaux disproportionnés de pauvreté parmi les groupes marginalisés, notamment les femmes, les Roms et les Égyptiens, et comment il garantissait l’accès aux services essentiels tels que l’eau, l’assainissement et l’électricité. Quelque 60% des enfants roms et égyptiens ne sont pas scolarisés, a relevé une experte.

Un expert a souhaité savoir comment l’État abordait les problèmes de logement qui, a-t-il souligné, existent de longue date et ont été exacerbés par le tremblement de terre de novembre 2019.

Plusieurs experts ont demandé si l’Albanie ratifierait le Protocole facultatif se rapportant au Pacte, qui instaure une procédure de plaintes individuelles (communications) devant le Comité. D’aucuns ont voulu en savoir davantage sur l’accord migratoire passé entre l’Albanie et l’Italie.

Présentant le rapport de son pays, Mme Hysi a précisé que, conformément aux recommandations du Comité, l'Albanie avait adopté, au cours de la période couverte par le rapport, plusieurs lois et stratégies pour la mise en œuvre des droits couverts par le Pacte. Le Gouvernement a soigneusement pris en considération les recommandations de diverses institutions indépendantes, telles que l'Avocat du peuple et le Commissaire à la protection contre la discrimination, et y a donné suite en intégrant une série d'entre elles dans des documents stratégiques et des plans nationaux, a ajouté la cheffe de délégation.

Quant au Plan d’action national en faveur des minorités rom et égyptienne (2021-2025), il cible l'éducation, la justice, l'emploi, le logement social, la santé, les services sociaux et la participation sociétale, a indiqué la Représentante permanente. Le Gouvernement s'est engagé à garantir une éducation inclusive pour les minorités rom et égyptienne par le biais de la Stratégie nationale sur l'éducation 2022-2026 et du Plan d'action national pour l'égalité, l'inclusion et la participation 2021-2025, a-t-elle ajouté.

L'Albanie s'est aussi engagée à promouvoir des politiques de formation, d'emploi flexible et d'auto-emploi, ainsi qu'à fournir une assistance pour accroître la participation des femmes au marché du travail, a souligné Mme Hysi. Elle a par ailleurs indiqué que le Ministère de la santé élaborait actuellement une loi sur la santé reproductive et qu’il introduirait cette année des services de fécondation in vitro dans les hôpitaux publics.

Outre Mme Hysi, la délégation albanaise était également composée, entre autres, de plusieurs représentants des Ministères des affaires européennes et étrangères, de l’intérieur, du tourisme et de l’environnement, de l’économie, de la santé, de l’éducation et des sports, et des finances. Le Parlement albanais, l’Institut des statistiques et l’Inspection étatique du travail et des services sociaux étaient aussi représentés.

Au cours du dialogue, la délégation a notamment fait état d’une augmentation prévue des dépenses sociales, éducatives et pour la santé entre 2024 et 2026. Elle a en outre souligné que le Gouvernement avait formulé des recommandations concernant la lutte contre la discrimination envers les minorités rom et égyptienne en matière de logement : il finance à ce titre, avec les municipalités, la rénovation de logements, et octroie des subventions. D’autres initiatives visent la promotion des langues et cultures des Roms et des Égyptiens ; leur participation plus active à la vie sociale et politique du pays ; et leur insertion sur le marché de l’emploi par le biais de la formation professionnelle, a ajouté la délégation.

La délégation a par ailleurs indiqué qu’aux termes de l’accord migratoire passé avec l’Italie, deux sites en Albanie seraient gérés par l’Italie: trois mille personnes y seront hébergées au maximum, pour des délais conformes aux normes italiennes. Les soins de santé aux migrants seront prodigués par le système de santé albanais mais payés par l’Italie, a précisé la délégation.

Le Comité adoptera ultérieurement, à huis clos, ses observations finales sur le rapport de l’Albanie et les rendra publiques à l’issue de sa session, le 27 septembre.

 

Cet après-midi, à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de Chypre.

 

Examen du rapport de l’Albanie

Le Comité est saisi du quatrième rapport périodique de l’Albanie (E/C.12/ALB/4) ainsi que des réponses du pays à une liste de points à traiter qui avait été soumise par le Comité.

Présentation du rapport

Présentant le rapport, MME VASILIKA HYSI, Représentante permanente de l’Albanie auprès des Nations Unies à Genève, a précisé que, conformément aux recommandations du Comité, l'Albanie avait adopté, au cours de la période couverte par le rapport [2014-2021], plusieurs lois et stratégies pour la mise en œuvre des droits couverts par le Pacte. Le Gouvernement a soigneusement pris en considération les recommandations de diverses institutions indépendantes, telles que l'Avocat du peuple et le Commissaire à la protection contre la discrimination, et y a donné suite en intégrant une série d'entre elles dans des documents stratégiques et des plans nationaux, a ajouté la cheffe de délégation.

Ainsi, a poursuivi Mme Hysi, l'accès à l'aide juridique garantie par l'État a-t-il été considérablement amélioré: en 2023, le nombre de bénéficiaires de l'aide juridique primaire était de 7008 personnes, contre 21 en 2019. De même, en 2023, le nombre d'avocats fournissant une assistance juridique secondaire a augmenté pour atteindre 159 avocats, contre 60 en 2019.

D’autre part, le Gouvernement albanais a entrepris de réduire l'empreinte carbone, conformément aux obligations découlant de l'Accord de Paris. De nombreux efforts sont faits pour diversifier les sources d'énergie, avec une stratégie à long terme et un plan d'action visant à augmenter la capacité de production des sources d'énergie solaire et éolienne. Des mesures supplémentaires sont prises pour remédier aux effets négatifs des changements climatiques sur les droits économiques, sociaux et culturels.

Par ailleurs, l'Albanie dispose d'un cadre juridique et politique complet en matière de droits de l'homme et de lutte contre la discrimination, a ajouté Mme Hysi. La législation du pays énonce le principe de non-discrimination dans tous les domaines de la vie pour les minorités nationales. Dans la pratique, l'Avocat du Peuple transmet les plaintes concernant la discrimination au Commissaire à la protection contre la discrimination.

Quant au Plan d’action national en faveur des minorités rom et égyptienne (2021-2025), il cible l'éducation, la justice, l'emploi, le logement social, la santé, les services sociaux et la participation sociétale, a indiqué la Représentante permanente. Le Gouvernement s'est engagé à garantir une éducation inclusive pour les minorités rom et égyptienne par le biais de la Stratégie nationale sur l'éducation 2022-2026 et du Plan d'action national pour l'égalité, l'inclusion et la participation 2021-2025. Les efforts portent notamment sur l'emploi de médiateurs pour améliorer l'assiduité scolaire et la priorité accordée aux enfants roms dans les jardins d'enfants et l'enseignement à temps partiel, a précisé Mme Hysi.

Mme Hysi a aussi mentionné l’adoption en 2021 du Plan d'action national en faveur des personnes LGBTI+ (2021-2027), qui vise notamment à sensibiliser et à lutter contre la discrimination et les crimes de haine à l'encontre de ces personnes.

Le Gouvernement a par ailleurs approuvé une nouvelle Stratégie nationale pour l'égalité des sexes 2021-2030 et, en 2022, l'Albanie a ratifié la Convention de l’Organisation internationale du Travail concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, a poursuivi Mme Hysi. Parallèlement, la police a modernisé son système de traitement des données pour les statistiques sur la violence domestique et sexiste, et elle applique une analyse d'évaluation des risques dans tous les cas de violence domestique.

L'Albanie s'est aussi engagée à promouvoir des politiques de formation, d'emploi flexible et d'auto-emploi, ainsi qu'à fournir une assistance pour accroître la participation des femmes au marché du travail, a souligné Mme Hysi. Le Gouvernement a introduit des horaires de travail flexibles pour les employés de l'administration publique afin d'améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi que la productivité.

Les rapports des unités de protection de l'enfance dans les municipalités indiquent que les mariages précoces forcés ne sont pas très répandus : le nombre de mariages d'enfants a diminué et est désormais considéré comme très rare, a par ailleurs fait valoir Mme Hysi.

S’agissant du droit à la santé physique et mentale, Mme Hysi a indiqué que le Ministère de la santé élaborait actuellement une loi sur la santé reproductive et qu’il introduirait cette année des services de fécondation in vitro dans les hôpitaux publics.

Enfin, en 2022, deux nouvelles lignes directrices ont été introduites, qui définissent les matières enseignées à la fois en albanais et dans les langues minoritaires dans l'éducation de base, et qui décrivent les plans d'enseignement spécifiques aux minorités nationales dans l'éducation de base, a ajouté la Représentante permanente.

Questions et observations des membres du Comité

Le Comité avait chargé un groupe de travail composé de quatre de ses membres de procéder à l’examen du rapport de l’Albanie : Mme Preeti Saran, M. Nadir Adilov, M. Ludovic Hennebel et Mme Laura-Maria Craciunean-Tatu.

Rapporteuse de ce groupe de travail, MME SARAN a voulu savoir à quels problèmes l'Albanie, en tant que « pays candidat potentiel » à l'adhésion à l’Union européenne, était confrontée dans le cadre du processus d'adhésion, en particulier en ce qui concerne l'harmonisation de sa législation en matière de droits économiques, sociaux et culturels. L’experte a par ailleurs voulu en savoir davantage au sujet de la coordination des institutions chargées de lutter contre la discrimination.

Mme Saran a ensuite fait état de l’emploi de termes discriminatoires et d’incitations à la haine contre les LGBTIQ+, entre autres groupes vulnérables, dans les médias albanais, de même que d’obstacles mis à l’intégration des personnes transgenres dans le pays.

L’experte a d’autre part fait remarquer que la procédure d'enregistrement des organisations non gouvernementales (ONG) en Alabnie était complexe, chère et très centralisée dans la capitale, ce qui rend l'enregistrement de ces organisations particulièrement difficile pour les personnes vivant dans des régions éloignées. Elle s’est enquise des mesures prises pour assurer un suivi judiciaire efficace dans les cas d'attaques contre des journalistes et pour prévenir l'intimidation à leur encontre, y compris [par] la dépénalisation complète de la diffamation.

L’experte a ensuite constaté que le niveau de financement des services publics essentiels était faible, en particulier pour ce qui est des dépenses consacrées à l’éducation et à la santé, lesquelles sont inférieures à la moyenne mondiale. Elle a en outre fait état de problèmes d'accès des communautés vulnérables aux services publics, notamment pour ce qui est de l’éducation, des soins de santé adéquats et de la protection sociale.

Mme Saran s’est enquise des mesures concrètes prises pour lutter contre la discrimination envers les membres des minorités rom et égyptienne s’agissant de l’accès au logement et à l’emploi. Elle a en outre fait remarquer que, malgré les mesures prises, les personnes handicapées en Albanie étaient toujours victimes de discrimination en matière d'emploi, d'éducation, d'accès aux infrastructures, ou encore d'accès à la prestation de services.

L’experte a ensuite constaté que l’Albanie était confrontée à l’exode des jeunes et des personnes qualifiées, c’est-à-dire à la « fuite des cerveaux », ce qui pose des problèmes pour le développement économique du pays ; aussi, s’est-elle enquise des mesures prises ou envisagées par le pays pour inverser la tendance. L’experte s’est en outre interrogée sur les conséquences de l’accord migratoire passé entre l’Albanie et l’Italie.

Mme Saran a par ailleurs fait remarquer que, selon la Banque mondiale, 90% des femmes en Albanie ne possèdent aucun titre foncier enregistré à leur nom.

Mme Saran a ensuite posé plusieurs questions relatives aux politiques d’égalité des sexes, visant en particulier la réduction des écarts salariaux.

M. HENNEBEL a souhaité savoir les dispositions du Pacte étaient [directement] invocables devant la justice albanaise.

M. Hennebel a ensuite voulu savoir comment l’Albanie garantissait l’intégration, dans le système national de protection de l’enfance, des enfants non accompagnés arrivant sur son territoire. Il a aussi demandé ce qui était fait pour prévenir et éliminer le travail des enfants dans les secteurs à haut risque tels que l’agriculture, les mines, la construction, le travail domestique, ou encore la mendicité.

M. Hennebel a par ailleurs souhaité savoir comment l’État abordait les problèmes de logement qui, a-t-il souligné, existent de longue date et ont été exacerbés par le tremblement de terre de novembre 2019. Il a en outre demandé quelles solutions de relogement étaient proposées aux personnes concernées par les expulsions forcées.

L’expert a aussi voulu savoir comment le pays remédiait aux niveaux disproportionnés de pauvreté parmi les groupes marginalisés, notamment les femmes, les Roms et les Égyptiens, et comment il garantissait l’accès aux services essentiels tels que l’eau, l’assainissement et l’électricité. D’autres questions de l’expert ont porté sur l’accès des groupes marginalisés aux services de santé.

M. Hennebel a par ailleurs demandé si l’Albanie envisageait de décriminaliser la consommation de drogues.

M. ADILOV a demandé ce qui était fait en Albanie pour remédier au problème du chômage parmi les jeunes Roms, de même que pour faire respecter les droits des personnes qui travaillent dans le secteur informel, notamment dans l’agriculture, la construction et le commerce de détail. L’expert a par ailleurs voulu savoir ce qui était fait pour augmenter le salaire minimum légal, qui – a-t-il affirmé – est d'environ 270 euros en Albanie, faisant observer que l'écart salarial important par rapport au reste de l’Europe reste le principal facteur d'émigration de la main-d'œuvre albanaise.

M. Adilov a d’autre part demandé ce qu’il en était du droit de grève dans les secteurs du transport et de l’audiovisuel public.

M. Adilov a par ailleurs relevé que, selon les informations parvenues au Comité, l’État ne verse pas de prestations en espèces pour les enfants ni de services de soins de longue durée pour les personnes âgées. D’autre part, a-t-il ajouté, il existerait des lacunes dans la couverture des régimes d’assurance sociale contributifs et non contributifs.

MME CRĂCIUNEAN-TATU a relevé, s’agissant des questions relatives à l’éducation, que les résultats de l’évaluation PISA 2022 en Albanie étaient inférieurs à la moyenne de l'OCDE, avec des écarts entre les zones rurales et urbaines, de même qu’entre les filles et les garçons, au détriment des premières, s’agissant en particulier des résultats en lecture et en mathématiques. De plus, 60% des enfants roms et égyptiens ne sont pas scolarisés, a relevé l’experte. Un cas de discrimination dans une école a fait l'objet d'un arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme, a-t-elle en outre fait remarquer.

Mme Crăciunean-Tatu a aussi voulu savoir si l’Albanie allait ratifier la Charte européenne des langues minoritaires et régionales.

Un autre expert a demandé si le Gouvernement avait consulté la société civile pour l’élaboration du rapport ici examiné.

Plusieurs experts ont demandé si l’Albanie allait ratifier le Protocole facultatif se rapportant au Pacte, qui instaure une procédure de plaintes individuelles (communications) devant le Comité.

Réponses de la délégation

S’agissant de la place du Pacte dans l’ordre juridique interne, la délégation a fait valoir que tous les instruments internationaux ratifiés par l’Albanie ont rang constitutionnel.

Le rapport a été rédigé par de nombreux départements du Gouvernement ; il a compté avec des contributions d’institutions indépendantes, comme l’Avocat du peuple, et a tenu compte des rapports de la société civile, a par ailleurs indiqué la délégation.

La délégation a fourni des explications concernant la coordination et la coopération entre l’Avocat du peuple et le Commissaire à la protection contre la discrimination . Elle a fait état d’une augmentation des ressources humaines affectées à ces deux institutions et d’un bon taux d’application de leurs recommandations respectives.

Des réformes ont été menées en 2021 et 2023 pour simplifier et numériser la procédure d’enregistrement des organisations non gouvernementales , a poursuivi la délégation. Le coût, symbolique, de cette procédure est resté le même: deux euros.

L’Albanie procède actuellement à l’ harmonisation de sa législation par rapport aux normes européennes, a d’autre part souligné la délégation. La modification du Code de la famille et du Code pénal, par exemple, nécessite de rechercher l’accord de l’ensemble de la société civile, ce qui est parfois difficile, a-t-elle fait observer.

Le Parlement albanais a transposé les directives européennes s’agissant de la lutte contre les discours de haine dans l’audiovisuel, a poursuivi la délégation. Le code de radiodiffusion intègre les meilleures pratiques mondiales dans ce domaine, a-t-elle assuré.

Le budget alloué à l’ aide juridictionnelle a été porté de 170 000 euros en 2018 à quelque 1,2 million d’euros à l’heure actuelle, a fait valoir la délégation. Cette augmentation s’est accompagnée de campagnes destinées à mieux faire connaître l’existence de ce dispositif auprès des populations, a-t-elle ajouté.

La délégation a par ailleurs fait état d’une augmentation prévue des dépenses sociales, éducatives et pour la santé entre 2024 et 2026.

Le Gouvernement a formulé des recommandations concernant la lutte contre la discrimination envers les minorités rom et égyptienne en matière de logement, a d’autre part indiqué la délégation. Il finance à ce titre, avec les municipalités, la rénovation de logements, et octroie des subventions. D’autres initiatives visent la promotion des langues et cultures des Roms et des Égyptiens ; leur participation plus active à la vie sociale et politique du pays ; et leur insertion sur le marché de l’emploi par le biais de la formation professionnelle, a ajouté la délégation.

Conforme aux recommandations du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale et engageant tous les ministères, le Plan d’action pour lesRoms et Égyptiens prévoit, notamment, un quota de 5% de logements sociaux réservé à leur intention, a par la suite souligné la délégation, avant d’indiquer que ces deux minorités sont officiellement reconnues par une loi adoptée récemment.

La délégation a en outre mentionné le Plan d’action pour la santé des Roms et des Égyptiens, lequel prévoit notamment un service de santé ambulant qui rencontre un très grand succès. Ce Plan s’accompagne de mesures sociales et favorables à l’emploi, a ajouté la délégation. Les familles roms et égyptiennes reçoivent aussi des primes à la naissance, c’est-à-dire des subventions octroyées à la naissance d’un enfant.

La stratégie nationale de réduction de la pauvreté vise toutes les catégories de personnes concernées, a d’autre part souligné la délégation, précisant que les plans sociaux des soixante municipalités albanaises sont orientés, en particulier, en faveur des personnes handicapées, des femmes, ainsi que des Roms et des Égyptiens. Les transferts sociaux de l’État ont permis de réduire le nombre de personnes risquant de tomber dans la pauvreté, a fait valoir la délégation.

La loi sur le logement social définit les conditions des expulsions forcées , a d’autre part indiqué la délégation.

La délégation a par la suite indiqué que le plan national de résilience face aux catastrophes était en train d’être mis à jour, s’agissant en particulier du système d’alerte aux séismes et aux inondations, ou encore des changements climatiques. Des efforts sont notamment consentis pour diversifier l’approvisionnement en énergie du pays, avec un recours accru aux énergies solaire et éolienne, a-t-il été indiqué.

L’ accord migratoire passé avec l’Italie permet au Gouvernement albanais d’aider l’Italie et l’Union européenne dans leur gestion des migrations et de contribuer ainsi à la stabilité sociale en Europe, a expliqué la délégation. Deux sites en Albanie seront gérés par l’Italie: trois mille personnes y seront hébergées au maximum, pour des délais conformes aux normes italiennes, a indiqué la délégation. Les soins de santé aux migrants seront prodigués par le système de santé albanais mais payés par l’Italie, a-t-elle précisé.

La Loi sur les étrangers de 2021 a unifié et simplifié les procédures d’octroi d’autorisations de séjour, a par ailleurs indiqué la délégation. Les réfugiés peuvent bénéficier du regroupement familial, a-t-elle précisé.

Les apatrides peuvent obtenir un permis de séjour avant de voir leur situation régularisée, a aussi indiqué la délégation. L’inscription des enfants à l’état civil se fait dans les mêmes conditions pour tous les nouveau-nés, ce qui permet de réduire le risque d’apatridie des jeunes roms et égyptiens, en particulier, a-t-elle ajouté.

Le Gouvernement est en train de renforcer le service d’inspection dutravail, dont l’activité vise notamment le secteur risqué et en pleine expansion de la construction, a ensuite fait savoir la délégation, avant de mentionner d’autres initiatives relatives à la santé au travail.

Quelque 70% des employés du secteur public sont couverts par des conventions collectives, a précisé la délégation. Elle a en outre mentionné les activités des organes tripartites de médiation des conflits du travail ou encore la régularisation de plus de 3000 personnes actives dans le secteur informel du travail.

Le salaire minimal en Albanie a été porté à 400 euros – au lieu des 270 euros mentionnés par M. Adilov, a tenu à préciser la délégation.

Quelques 15 000 pères ont déjà profité de la nouvelle disposition relative au congé de paternité, a en outre fait valoir la délégation.

Les fonctionnaires ont le droit de faire grève, sauf ceux qui travaillent dans certains secteurs considérés comme vitaux, a d’autre part indiqué la délégation.

Le Gouvernement veille à ce que chaque personne bénéficie effectivement des prestations auxquelles elle a droit, a ajouté la délégation.

Depuis 2020, a d’autre part souligné la délégation, il est fait obligation au notaire de vérifier que les noms des deux conjoints, y compris celui de le femme, apparaissent, le cas échéant, sur les certificats de propriété émis par le cadastre.

La délégation a mentionné plusieurs mesures prises en faveur de la lutte contre la violence envers les femmes, citant notamment l’adoption par le Parlement d’une loi portant ratification de la Convention (n°190) de l’Organisation internationale du Travail concernant l’élimination de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, ou encore la création de services spécialisés en faveur des victimes de la violence domestique.

L’Albanie est en train de revoir totalement son Code pénal afin de mieux protéger les femmes contre la violence, a poursuivi la délégation. En l’état actuel des choses, le féminicide n’est pas encore sanctionné, mais le biais sexiste est considéré comme une circonstance aggravante de la commission d’un crime, a-t-elle expliqué.

La délégation a par ailleurs décrit le dispositif mis en place pour identifier les victimes de la traite des êtres humains et leur venir en aide.

Les soins de santé sont prodigués gratuitement à toute personne qui en a besoin, qu’elle cotise ou non au système social, a souligné la délégation. Face à la recrudescence des cas de VIH/sida, le Gouvernement mène une campagne de prévention et de dépistage, et gère des programmes de santé destinés aux personnes les plus exposées, a-t-elle en outre indiqué.

La délégation a donné d’autres informations concernant l’intégration des personnes handicapées.

Le pays a pris plusieurs mesures pour éviter la fuite de cerveaux , a d’autre part affirmé la délégation : il a d’abord porté à 900 euros les salaires dans le secteur public, ce qui a eu pour effet de revaloriser aussi les salaires du secteur privé ; il a en outre renforcé la collaboration avec les universités pour améliorer la qualité et la diversité des formations ; et il a mis en place de nouvelles places de stage dans l’administration publique. L’Albanie veille ainsi à ce que les jeunes aient des raisons de rester ou revenir au pays, a dit la délégation.

S’agissant des questions relatives à l’éducation, la délégation a mentionné la création d’un mécanisme chargé de lutter contre l’abandon scolaire, ainsi que l’adoption de mesures, telles que des bourses scolaires ou des cours de soutien scolaire, visant à aider les enfants roms et égyptiens à rester à l’école. La délégation a par ailleurs fait état de la construction de nouvelles écoles et de mesures visant à encourager les écoliers roms et égyptiens à se familiariser avec les technologies de l’information et des télécommunications. Par ailleurs, le Gouvernement est en train d’étudier les moyens de donner effet à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme mentionné par une experte [concernant un cas de discrimination dans une école], a ajouté la délégation.

Concernant les résultats de l’enquête PISA en 2022, la délégation a reconnu que l’Albanie avait enregistré un recul par rapport à 2018 – un recul qui s’explique entre autres par un problème d’infrastructures, la plupart des étudiants et enseignants sondés vivant dans la zone du séisme qui a frappé le pays, a expliqué la délégation. Le Gouvernement a chargé un groupe de travail de préparer des mesures pour mieux former les enseignants en vue d’améliorer les résultats scolaires, en particulier s’agissant des mathématiques, des sciences et des technologies de l’information et des télécommunications, a d’autre part indiqué la délégation.

 

 

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