Fil d'Ariane
Le Conseil entame son débat général sur le suivi et l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne
Le Conseil des droits de l’homme a entamé cet après-midi son débat général au titre du point 8 de son ordre du jour, intitulé « Suivi et application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne » [deux documents adoptés à l’issue de la Conférence mondiale sur les droits de l’homme tenue à Vienne en juin 1993].
Durant ce débat, de nombreuses délégations ont relevé que trente ans après leur adoption, la Déclaration et le Programme d'action de Vienne demeurent un point de référence important pour guider les efforts collectifs de protection et de promotion des droits de l'homme. Il a été rappelé qu’en 1993, les États Membres de l’ONU ont convenu que tous les droits de l'homme sont universels, indivisibles, interdépendants et intimement liés et que la communauté internationale doit tous les traiter sur un pied d'égalité. Dès lors, de nombreuses délégations ont plaidé pour que davantage de reconnaissance soit accordée au droit au développement, qui est explicitement reconnu par la Déclaration et le Programme d’action de Vienne.
À l’occasion de ce trentième anniversaire des deux documents adoptés à Vienne, plusieurs délégations ont souligné qu’elles continuaient de défendre les principes d'universalité, d’interdépendance, d’indivisibilité et de non-politisation dans l’approche des droits de l'homme. D’aucuns ont rappelé l'engagement solennel pris par tous les États Membres, dans le cadre de la Déclaration de Vienne, de s'acquitter de leurs obligations de promouvoir le respect universel de tous les droits de l'homme et de toutes les libertés fondamentales pour tous, conformément à la Charte des Nations Unies, aux autres instruments relatifs aux droits de l'homme et au droit international.
Bien que beaucoup de progrès aient été réalisés au cours de ces trente dernières années, le monde est confronté à des défis nouveaux et persistants qui sont étroitement liés, a-t-il été constaté. Il a été déploré que l’ampleur des défis mondiaux en matière de droits de l'homme, qu’il s’agisse des conflits en cours ou prolongés, du terrorisme, des mesures coercitives unilatérales, des inégalités, de la pauvreté, ou encore de la discrimination raciale et d'autres formes de discrimination, continue d'augmenter dans le monde entier.
De nombreuses délégations ont déploré l'érosion des droits de l'homme dans diverses régions, avec notamment des restrictions croissantes, en ligne et hors ligne, aux libertés d'expression, de réunion pacifique et d'association. A en outre été dénoncée la persistance de formes multiples et croisées de discriminations et de violences à l'encontre des personnes marginalisées et vulnérables, y compris contre les femmes. Plusieurs intervenants se sont en outre dits préoccupés par l'augmentation – que d’aucuns ont jugé « alarmante » - des manifestations de haine religieuse et, en particulier, d'islamophobie et de haine antimusulmane.
Des délégations se sont inquiétées des conséquences des changements climatiques sur la jouissance des droits de l’homme, l’une d’elle insistant sur le besoin urgent de coopération climatique.
De nombreuses délégations ont souligné que tous ces défis mondiaux exigent des solutions mondiales et un engagement véritable en faveur des droits de l'homme. Dans ce contexte, les États ont notamment été encouragés à adopter des plans d'action nationaux pour améliorer la promotion et la protection des droits de l'homme.
Il a en outre été rappelé que les documents adoptés à Vienne en 1993 considèrent le déni du droit à l'autodétermination comme une violation des droits de l'homme.
Alors que d’aucuns dénonçaient « les efforts visant à réinterpréter le droit international des droits de l'homme afin de légitimer et de normaliser le concept controversé d'orientation sexuelle et d’identité de genre », de nombreux intervenants ont pour leur part dénoncé les discriminations fondées sur ces motifs.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil doit poursuivre ce débat général.
Liste des intervenants : Pakistan (au nom de l’Organisation de la coopération islamique), États-Unis (au nom d’un groupe de pays), Ukraine (au nom d’un groupe de pays), États-Unis (au nom d’un groupe de pays), Maroc (au nom d’un groupe de pays), Lituanie (au nom d’un groupe de pays), Chine (au nom d’un groupe de pays), Espagne (au nom de l’Union européenne), Venezuela (au nom d’un groupe de pays), Azerbaïdjan (au nom du Mouvement des pays non alignés), Libye (au nom du Groupe des États arabes), Uruguay (au nom d’un groupe de pays), Finlande (au nom d’un groupe de pays), Afrique du Sud (au nom d’un groupe de pays), Canada (au nom d’un groupe de pays), Cuba (au nom d’un groupe de pays), Qatar, Malawi, États-Unis, Lituanie, Géorgie, Luxembourg, Chine, Bangladesh, Maldives, Pakistan, Cuba, Algérie, Gambie, Inde, Bolivie, Soudan, Allemagne, Ukraine, Iraq, International Development Law Organization, Bahreïn, Israël, Arménie, Autriche, Colombie, Égypte, Fédération de Russie, Indonésie, Zimbabwe, Burkina Faso, Tunisie, Venezuela, et Afghanistan.
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