Fil d'Ariane
Le Conseil des droits de l’homme entame son dialogue autour du rapport annuel du Haut-Commissaire aux droits de l’homme
C’est en entendant les déclarations de très nombreuses délégations* que le Conseil des droits de l’homme a entamé, cet après-midi, son dialogue autour du rapport annuel présenté hier par le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Volker Türk.
Le Haut-Commissaire a été félicité pour les progrès réalisés dans la promotion et la protection des droits de l'homme dans un contexte international marqué par des crises complexes et multiformes. A notamment été mis en avant le rôle joué par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme dans le domaine de l'assistance technique et du renforcement des capacités, d’aucuns soulignant que cela permet aux États Membres de mieux respecter leurs engagements en matière de droits de l'homme. Les États ont été appelés à coopérer avec le Haut-Commissariat, à autoriser l'accès des procédures spéciales et à donner suite aux recommandations formulées par le Haut-Commissaire et par les instances onusiennes en matière de droits de l’homme, y compris celles émanant de l’Examen périodique universel et des organes de traités. A l’instar du Haut-Commissaire hier, certaines délégations ont cet après-midi insisté sur la nécessité de davantage de coopération internationale dans le domaine des droits de l’homme.
Plusieurs délégations ont remercié le Haut-Commissariat pour le soutien qu’il apporte à leurs pays respectifs. L’importance d’une présence régionale étendue du Haut-Commissariat a été soulignée.
Le problème du financement insuffisant des activités des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme a été évoqué à plusieurs reprises. Plusieurs pays se sont engagés à augmenter leur contribution financière en faveur du Haut-Commissariat.
Il a par ailleurs été recommandé que le Haut-Commissariat accompagne davantage les États dans le renforcement de la démocratie et la promotion de l’état de droit – qui sont les « seuls véritables moyens de garantir la protection de la vie et de la dignité humaine », a-t-il été souligné. Tous les droits humains – droits civils et politiques, ainsi que droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit au développement – doivent être défendus dans la même mesure, ont tenu à souligner plusieurs délégations.
Nombre d’intervenants ont dit partager la préoccupation de M. Türk devant les représailles exercées contre celles et ceux qui coopèrent avec l’ONU. Les gouvernements responsables doivent comprendre que les défenseurs des droits humains sont leurs meilleurs alliés pour s’acquitter de leurs obligations internationales, a-t-il été affirmé.
La nécessité de respecter les principes d’objectivité, d’impartialité et de non-sélectivité – hors de toute politisation – dans l’approche des droits de l’homme a été mentionnée à plusieurs reprises cet après-midi. Le Conseil lui-même a été appelé à assumer sa responsabilité de protéger les droits humains de manière juste et équitable. Plusieurs délégations ont en outre dénoncé la « vision occidentale » des droits de l’homme et l’ingérence dans les affaires internes des États sous couvert des droits de l’homme.
De nombreux intervenants ont par ailleurs dénoncé l’adoption de lois restreignant les droits des personnes LGBTI ou de lois anti-homosexualité, notamment dans certains pays d’Afrique. Certaines délégations ont dénoncé le recours, au sein du Haut-Commissariat, à certains concepts qui ne font pas consensus au sein de la communauté internationale. Plusieurs intervenants ont souligné que certains de ces concepts ne faisaient pas partie de la culture de leur pays et que les imposer pouvait avoir comme conséquences une incompréhension de la population et des discours de haine.
Plusieurs délégations ont mis en garde contre la régression perceptible des droits des femmes et des filles au niveau mondial, y compris pour ce qui est du respect du principe même de l'égalité des genres.
Il a en outre été recommandé d’identifier la manière de prendre en compte l'ensemble des droits de l'homme dans le cycle de vie de l'intelligence artificielle.
Des délégations ont par ailleurs plaidé en faveur de la liberté religieuse, d’aucuns soulignant que la religion pouvait être un rempart contre l’extrémisme.
Durant ce dialogue, des délégations ont dénoncé des violations des droits humains commises dans de nombreux pays, régions et territoires sur tous les continents, telles que la répression de la société civile et des dissidents politiques et l’utilisation de lois antiterroristes pour faire taire les oppositions ; les disparitions forcées de personnes ; le recours à la torture ou au mauvais traitements ; l’adoption de lois anti-LGBTI ; les activités de colonisation et le déni du droit des peuples à l’autodétermination ; la persécution de minorités religieuses et ethniques ; les guerres d’agression ; les crimes de guerre ; la destruction d’infrastructures civiles et les violences envers des populations lors de conflits ; les violences interethniques ; ou encore la répression des médias et de la liberté d’expression.
Face au rétrécissement de l'espace dévolu à la société civile, ainsi que face au racisme, à la discrimination sexiste et à la désinformation et face aux changements climatiques et aux crises humanitaires, le réengagement en faveur des droits de l'homme est plus important que jamais, a-t-il été affirmé. Plusieurs pays ont dit soutenir à cet égard l'initiative « Droits humains 75 » du Haut-Commissariat, initiative lancée à l’occasion du soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, célébré cette année.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil doit achever ce dialogue avant de tenir une réunion-débat sur les violations des droits de l’homme à l’encontre des Rohingya et d’autres minorités au Myanmar.
*Liste des intervenants : Australie (au nom d'un groupe de pays), Chine (au nom d’un groupe de pays), Union européenne, Zimbabwe (au nom d’un groupe de pays), Liban (au nom du Groupe des États arabes), États-Unis (au nom d'un groupe de pays), Côte d'Ivoire (au nom du groupe des États africains), Côte d'Ivoire (au nom d'un groupe de pays), Bahamas (au nom de la Communauté des Caraïbes - CARICOM), Royaume-Uni (au nom d’un groupe de pays), Burkina Faso (au nom d’un groupe de pays), Pakistan (au nom de l'Organisation de la coopération islamique - OCI), Oman (au nom du Conseil de coopération du Golfe), Égypte, Norvège, Allemagne, Lituanie, Luxembourg, Pérou, Portugal, Émirats arabes unis, Qatar, République de Corée, Burkina Faso, Costa Rica, Pays-Bas, Arménie, Liechtenstein, Belgique, Japon, République tchèque, Italie, Slovénie, Équateur, Ordre souverain de Malte, Paraguay, États-Unis, France, Espagne, Australie, Bahreïn, Finlande, El Salvador, Mexique, Colombie, Venezuela, Maroc, Maldives, Brésil, Inde, Royaume-Uni, Syrie, État de Palestine, Cameroun, Irlande, République populaire démocratique de Corée, Afrique du Sud, Pakistan, Kazakhstan, Malaisie, Bangladesh, Malawi, République-Unie de Tanzanie, Oman, Chine, Gambie, Suisse, République de Moldova, Danemark, Autriche, Chili, Niger, Sénégal, Yémen, Soudan du Sud, Mauritanie, Iraq, Argentine, Géorgie, Saint-Siège, Mali, Zambie, Cuba, Fédération de Russie, Roumanie, Algérie, Liban, Botswana, Kenya, Monténégro, République démocratique populaire lao, Bolivie, Thaïlande, Népal, Suède, Mozambique, Azerbaïdjan, Arabie saoudite, Philippines, Bélarus, Lesotho, Iran, Rwanda, Uruguay, Ukraine, Grèce, Panama, République dominicaine, Érythrée, Éthiopie, Vanuatu, Nigéria, Croatie, Sri Lanka, Samoa, Türkiye, Viet Nam, Estonie.
Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.
Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.
HRC23.066F