Aller au contenu principal

Le Conseil des droits de l’homme poursuit son débat de haut niveau

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l’homme a poursuivi, ce matin et cet après-midi, son débat de haut niveau en entendant les déclarations de plus d’une quinzaine de hauts dignitaires.

La guerre d’agression menée depuis le 24 février 2022 par la Fédération de Russie contre l’Ukraine a été maintes fois condamnée, d’aucuns insistant à cet égard sur le rôle de la Cour pénale internationale pour enquêter sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans ce contexte.

De nombreuses autres situations de violations des droits de l’homme à travers le monde ont été dénoncées au cours du débat. Ont en particulier été mentionnées à maintes reprises les situations qui prévalent en Afghanistan et en Iran.

Ont fait des déclarations des hauts dignitaires des pays suivants : Bahreïn, Bulgarie, Philippines, Hongrie, Saint-Marin, Libye, Canada, Bélarus, Chypre, Qatar, Australie, Macédoine du Nord, Lituanie, Mexique, et Égypte. Le Secrétaire général de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) s’est également exprimé.

 

Le Conseil poursuit ses travaux en fin de journée pour tenir sa de table ronde de haut niveau sur les Fonds de contributions volontaires pour l’assistance financière et technique aux fins de l’application des recommandations issues de l’Examen périodique universel (EPU). Le débat de haut niveau doit se poursuivre, lui, demain matin, à 10 heures.

 

Débat de haut niveau

M. ABDULLATIF BIN RASHID AL ZAYANI, Ministre des affaires étrangères du Royaume de Bahreïn, a notamment fait savoir que son Gouvernement travaillait à l’application du programme gouvernemental (2023-2026) intitulé De la relance à la croissance durable, qui reflète le consensus national sur la consolidation des acquis démocratiques et des droits de l'homme des citoyens obtenu au terme de six élections législatives et municipales, dont la dernière, en novembre 2022, a connu un taux de participation de plus de 73 %. Le Gouvernement de Bahreïn place au premier rang de ses priorités la promotion des droits à la sécurité, à la justice et au développement durable, a fait savoir le Ministre. Le Royaume assure la protection des droits civils et politiques, au premier rang desquels la liberté d'opinion et d'expression, par le biais d’un système judiciaire équitable et impartial, ainsi que de plusieurs institutions des droits de l'homme indépendantes, a-t-il ajouté. M. Al Zayani a aussi mis en avant les progrès de son pays en matière de droits des femmes – progrès reflétés dans le quatrième rapport soumis au Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW).

Bahreïn est conscient de l'importance de la solidarité et de partenariats internationaux dans la réalisation des objectifs des Nations Unies en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, a poursuivi le Ministre. Il a mentionné, dans ce contexte, l’organisation par son Gouvernement de conférences internationales pour le dialogue religieux, dont la plus récente s’est déroulée avec Sa Sainteté le pape François. Le Royaume vient aussi en aide aux peuples de Syrie et de Turquie touchés par les tremblements de terre, a souligné M. Al Zayani.

M. NIKOLAY MILKOV, Ministre des affaires étrangères de la République de Bulgarie, a d’abord souligné l'importance de garantir l'indépendance, l'intégrité et la pérennité du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, des mécanismes du Conseil des droits de l’homme et des organes de traités des droits de l'homme. La Bulgarie, a-t-il ajouté, soutient aussi le mandat du Haut-Commissariat consistant à intégrer les droits de l'homme dans l'ensemble du système des Nations Unies. M. Milkov a ensuite indiqué que son pays commémorait, cette année, le quatre-vingtième anniversaire du sauvetage des juifs bulgares pendant la Seconde Guerre mondiale. « Cet épisode unique de l'histoire contemporaine nous inspire à continuer d'affirmer la tolérance et la compréhension comme valeurs fondamentales de la démocratie moderne, et à combattre toutes les formes de discrimination et de haine », a-t-il souligné.

M. Milkov a d’autre part condamné « dans les termes les plus forts possibles » les violations du droit international des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises au cours de l'agression de la Fédération de Russie contre l'Ukraine. « La Bulgarie est consternée par le mépris généralisé et systématique des droits de l'homme et les violations du droit international humanitaire dans les territoires occupés de l'Ukraine. Ces violations exigent une condamnation unanime et une responsabilité totale des auteurs », a affirmé le Ministre. Il a ensuite rappelé les priorités de son pays au sein du Conseil, citant notamment la promotion de la culture de la paix, ainsi que la pleine égalité entre les femmes et les hommes. Il a enfin fait savoir que la Bulgarie aspirait à un nouveau mandat de membre du Conseil pour la période 2024-2026.

M. JESUS CRISPIN REMULLA, Secrétaire à la justice des Philippines, a indiqué que son Gouvernement poursuivait un programme de réforme global pour faire en sorte que l’État de droit prévale. Il a notamment évoqué le renforcement de la coopération entre les procureurs et les forces de l’ordre dans la collecte de preuves ; les mesures prises pour décongestionner les établissements pénitentiaires ; les plans en cours pour la régionalisation des établissements pénitentiaires ; ou encore les mesures prises pour réduire considérablement la caution des indigents. Il a par ailleurs mis l’accent sur les dialogues constructifs engagés entre, d’une part, son Gouvernement et, de l’autre, le Comité des droits de l’enfant, le Comité des droits civils et politiques, ainsi que le Conseil (dans le cadre du dialogue interactif renforcé avec ce dernier). Par ailleurs, a-t-il rappelé, Le Rapporteur spécial sur la vente et l’exploitation d’enfants a effectué une visite officielle aux Philippines. M. Remulla a assuré que la culture de l’impunité n’existait pas dans son pays.

Le Secrétaire à la justice a en outre évoqué la décision de la Cour pénale internationale de reprendre les enquêtes sur les crimes présumés commis lors de la campagne contre les drogues illégales. Il a affirmé que le Gouvernement philippin rejette cette décision et a assuré que les Philippines disposent d'un système judiciaire pleinement opérationnel. Les ingérences extérieures injustifiées ont très rarement, voire jamais, servi la cause des droits de l'homme, a-t-il fait observer.

M. PÉTER SZIJJÁRTÓ, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la Hongrie, a rappelé que son pays est voisin de l’Ukraine et qu’en tant que tel, les effets de la guerre s’y font ressentir. Estimant que le devoir de la communauté internationale est d’aider à sauver des vies humaines, il a affirmé que face à une telle situation, la réponse ne consiste pas à livrer des armes ni à prendre de nouvelles sanctions, qui font d’ailleurs plus de mal à l’Union européenne qu’à la Fédération de Russie. Plus les livraisons d’armes se poursuivent, plus on nourrit la rhétorique de guerre, plus il y a escalade de guerre et plus il y a de morts, a-t-il insisté. C’est pour cette raison que la Hongrie ne livre pas et ne livrera pas d’armes dans ce conflit, a-t-il indiqué, ajoutant que la Hongrie n’acceptera pas non plus que ces armes transitent par son territoire. M. Szijjártó a jugé « illusoire » de penser qu’il y aurait un vainqueur dans cette guerre. Cela n’est sans doute pas évident quand on se trouve à des milliers de kilomètres de là, mais en tant que voisin, la Hongrie le sait, a-t-il affirmé. Nous sommes à la 25ème heure, devant un risque de troisième guerre mondiale, de guerre nucléaire, a prévenu le Ministre des affaires étrangères, appelant à la diplomatie pour sortir de cette guerre.

M. Szijjártó a également évoqué la question des minorités nationales et a rappelé que des milliers de personnes appartenant à la communauté hongroise vivent dans les pays voisins. Or, une série de lois et règlements ont été adoptés en Ukraine visant à diminuer les droits de ces minorités, a-t-il déclaré, précisant que les 99 écoles de la communauté hongroise ne pourront plus fonctionner en tant qu’écoles de minorité et que les personnes issues des minorités ne pourront plus passer des examens universitaires ou travailler dans leurs langues nationales. Par ailleurs, la Hongrie a été informée que les autorités ukrainiennes envisagent d’offrir 100 000 euros aux familles qui renoncent à inscrire leurs enfants dans les écoles des minorités au profit des écoles ukrainiennes. C’est l’Union européenne qui vient en aide financièrement à l’État ukrainien et cet argent est maintenant utilisé pour violer les droits des minorités issues de pays membres de l’Union européenne, s’est insurgé le Ministre, qualifiant cette proposition [des autorités ukrainiennes] d’inacceptable et espérant qu’elle serait retirée. La Hongrie ne demande rien de compliqué à l’Ukraine ; elle lui demande seulement de restituer les droits qu’elle enlève depuis 2015 aux minorités nationales.

M. LUCA BECCARI, Ministre des affaires étrangères de la République de Saint-Marin, a tenu à adresser sa première pensée « au peuple et aux institutions ukrainiennes, qui vivent l'un des pires et des plus sombres chapitres de leur histoire après l'agression de la Fédération de Russie ». Saint-Marin, qui condamne fermement l'invasion militaire de l'Ukraine par la Fédération de Russie ainsi que l'implication du Bélarus, estime essentiel que le Conseil des droits de l'homme continue à traiter ce sujet avec soin et objectivité, afin d'éviter d'ajouter des frictions à un conflit qui a déjà fait trop de dégâts et détruit trop de vies innocentes, a ajouté M. Beccari. Il a insisté sur la nécessité de réactiver le dialogue de bonne foi pour mettre fin aux hostilités, sans détourner l'attention des violations répétées des droits de l'homme.

M. Beccari a aussi fait part de la préoccupation de son pays face au « mépris constant des droits humains qui se produit quotidiennement en Iran », ainsi que face aux politiques qui empêchent les femmes et les filles en Afghanistan d'exercer leurs droits fondamentaux. Au niveau multilatéral, le Ministre s’est dit fier que son pays ait approuvé chaque résolution ou déclaration visant l'abolition de la peine de mort. M. Beccari a par ailleurs plaidé pour que la communauté internationale, après la pandémie de COVID-19, se concentre sur les jeunes « afin de pouvoir les laisser créer l'avenir qu'ils souhaitent et méritent ».

MME NAJLA M. EL MANGOUSH, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Libye, a affirmé que l’actuelle session du Conseil se déroulait à un moment où la communauté internationale et ses institutions n’ont pas été en mesure de mettre fin aux souffrances de larges groupes de populations. Elle a indiqué que son Gouvernement était parvenu à mettre fin à des années de guerres difficiles au cours desquelles le pays a été témoin de violations massives de droits de l’homme et de l’absence d’institutions de l’État. La révolution du peuple libyen était inévitable, a souligné Mme El Mangoush, avant d’ajouter que ce que recherche maintenant la Libye, c’est la justice, pour les victimes et pour les opprimés, mais aussi pour tous ceux qui n’ont pas abandonné le rêve de construire une société forte au sein de laquelle les droits de l’homme soient respectés. Aussi, la Ministre a-t-elle lancé un appel à tous pour soutenir le pays dans cette quête. Elle a en outre rappelé qu’elle était la première femme à occuper le poste de Ministre des affaires étrangères, avant de détailler les récentes mesures adoptées par son Gouvernement pour mettre fin à la période de transition, notamment celles relatives aux enfants de femmes libyennes mariées à des étrangers ou encore au processus de transition démocratique. Elle a également mis l’accent sur la coopération fructueuse entre son Gouvernement et la Mission indépendante d’établissement des faits chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme en Libye.

Mme El Mangoush a également souligné l'évolution de son pays quant au traitement de la question de l'immigration illégale, après des années de divisions politiques qui ont exacerbé les souffrances des migrants arrivant en Libye pour traverser jusqu’en Europe. Le Gouvernement travaille de manière responsable pour éviter toute tragédie que pourraient subir les migrants, a assuré la Ministre.

MME MELANIE JOLY, Ministre des affaires étrangères du Canada, a rappelé qu’il y a un an, le Conseil se réunissait quelques jours après l’invasion « injustifiable et illégale » de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Aujourd’hui encore, « Poutine et ses complices » continuent de lancer des missiles directement sur des infrastructures civiles, kidnappent des enfants ukrainiens, et torturent des innocents, a-t-elle souligné.

Par ailleurs, Mme Joly a rappelé que son pays a, à plusieurs reprises, exprimé sa préoccupation face à la situation au Xinjiang, en Chine. Elle a également cité l’Iran, où « le régime iranien a eu recours aux méthodes les plus horribles et brutales pour intimider ses citoyens ». Pendant ce temps, a poursuivi Mme Joly, en Haïti, des millions de personnes sont confrontées à une situation désastreuse en matière de droits humains : l'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux médicaments vitaux est constamment menacé. La politique étrangère féministe du Canada considère l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles comme étant au cœur de la lutte pour tous les droits humains, a poursuivi la Ministre canadienne. Le Gouvernement canadien reconnaît toutefois avoir pendant trop longtemps nié les droits des Premières Nations, de la Nation métisse et des Inuits, a-t-elle ajouté, avant de préciser que le pays s’efforce de remédier aux inégalités de longue date. Le Canada estime que les travaux du Conseil seraient renforcés avec la participation accrue des peuples autochtones, a-t-elle conclu.

M. YURY AMBRAZEVICH, Vice–Ministre des affaires étrangères du Bélarus, s’est demandé si le Conseil des droits de l’homme sert aujourd’hui le « noble objectif » qui a présidé à sa création, à savoir assurer une coopération internationale pour améliorer la mise en œuvre du concept des droits de l'homme dans les États-nations. Selon lui, « la réponse objective [à cette question] ne peut être que négative ». Les discussions actuelles au sein du Conseil démontrent clairement non seulement le manque de coopération, mais aussi l'antagonisme des points de vue. Tout en admettant qu’il puisse y avoir des positions opposées dans le cadre des discussions entre participants égaux, il a souligné qu’il ne saurait admettre que suite au résultat de ces discussions lorsque des parties égales ne sont pas parvenues à un accord, ce soit la position d'une certaine partie usant d’une position dominante qui soit toujours reconnue comme la seule correcte. L'obstination avec laquelle un certain groupe de pays impose à tous sa conception de la hiérarchie des droits de l'homme en faveur de la suprématie inconditionnelle des libertés civiles et politiques individuelles est comparable au fanatisme religieux des participants aux croisades et à la croyance en la supériorité de la nation aryenne, a déclaré le Vice-Ministre bélarussien. Si la position des partisans de la démocratie libérale ne change pas, alors les droits de l'homme seront renversés du piédestal où ils ont été élevés par les vainqueurs de la guerre froide, puisque leur domination dans le monde est remise en question très sérieusement, a-t-il averti.

En ce qui concerne le Bélarus, M. Ambrazevich a assuré que personne ne pourra convaincre sa délégation que la situation des droits de l'homme y est pire que dans tout autre pays et qu'elle nécessite un examen attentif au sein du Conseil. Personne n'est parfait et le Bélarus ne fait pas exception, a-t-il admis, avant d’ajouter que ce dont le Belarus est sûr, c'est que les restrictions et interdictions économiques unilatérales imposées par les États-Unis et leurs alliés violent grossièrement les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme.

M. KORNELIOS KORNELIOU, Vice-Ministre des affaires étrangères de Chypre, a condamné l’invasion « illégale » de l’Ukraine par la Fédération de Russie et réitéré son soutien à la souveraineté, à l’indépendance et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Il a rappelé que Chypre elle-même était victime d’une agression et d’une occupation étrangères dont les terribles conséquences, y compris en termes de violations des droits de l’homme, ont encore à ce jour un impact sur tous les Chypriotes. Le Vice-Ministre a par ailleurs évoqué la détérioration choquante des droits humains en Afghanistan, en particulier s’agissant des droits des femmes et des filles. Il a en outre fait part de la profonde préoccupation de Chypre face à l’usage de la peine de mort et des arrestations et détentions arbitraires en Iran. M. Korneliou a d’autre part plaidé pour la réouverture du corridor de Latchine.

Le Vice-Ministre a ensuite fait état des acquis de son pays en matière de droits de l’homme, en particulier en ce qui concerne les droits des femmes. Ainsi, a-t-il précisé, le pays a adopté une loi sur le féminicide, désormais considéré comme crime à part entière avec circonstance aggravante : le féminicide constitue le crime le plus élevé en matière de violences basées sur le genre. Le Vice-Ministre a ensuite indiqué que Chypre est candidate à une mandature en tant que membre du Conseil des droits de l’homme pour la période 2025-2027. Si Chypre est élue, elle travaillera d’arrache-pied pour promouvoir, protéger et préserver les droits de l’homme dans le monde entier, a-t-il promis, insistant sur la nécessité de réaliser les objectifs de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

MME LOLWAH RASHID AL-KHATER, Ministre adjointe des affaires étrangères du Qatar, a affirmé que tous les regards sont tournés vers Doha, qui s’apprête à accueillir, du 5 au 9 mars 2023, la cinquième Conférence des Nations Unies sur les pays moins avancés (PMA). Les défis auxquels ces pays font face sont nombreux et ont été exacerbés par la pandémie, a-t-elle souligné, indiquant que le Qatar espère que cette Conférence sera l’occasion de discuter et de construire des plans et des partenariats efficaces.

Mme Al-Khater a en outre affirmé que la Coupe du monde exceptionnelle organisée par son pays avait fourni un important espace de communication rassemblant des personnes de nationalités et de croyances différentes. Par ailleurs, a-t-elle ajouté, le Qatar est particulièrement attaché aux questions relatives à l’éducation et fournit dans ce domaine une aide internationale à un certain nombre de pays, parmi lesquels l’Afghanistan ; ainsi, en coopération avec l’Indonésie, le Gouvernement qatarien a organisé l’an dernier une conférence sur l’éducation de la femme afghane.

M. TIM WATTS, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Australie, a tout d’abord indiqué que son Gouvernement était déterminé à faire des progrès réels dans son parcours national de réconciliation avec les Australiens autochtones et qu’il s’était engagé à prendre des mesures tangibles pour améliorer enfin la vie des Aborigènes et des Insulaires du détroit de Torres. Ainsi, l'Ambassadeur de l'Australie pour les peuples des Premières Nations aidera à introduire leurs perspectives dans la politique étrangère et la diplomatie australiennes, et à faire progresser les droits des peuples autochtones dans le monde, a assuré M. Watts. D’autre part, le Gouvernement australien élaborera cette année une nouvelle stratégie internationale en matière d'équité et de droits des personnes handicapées, a poursuivi le Ministre adjoint. Le Gouvernement s’investit aussi dans la protection des droits des personnes LGBTI, a-t-il ajouté. De plus, une action urgente et percutante concernant les changements climatiques est une priorité pour l'Australie : c'est pourquoi le pays a annoncé sa candidature pour co-organiser la COP31 en 2026, a indiqué M. Watts.

Le Ministre adjoint a par ailleurs fait part des préoccupations de l’Australie s’agissant de l’« invasion unilatérale, illégale et immorale de l'Ukraine » par la Fédération de Russie ; des « violations des droits de l'homme à l'encontre des Ouïghours et des autres minorités musulmanes du Xinjiang » ; des rapports faisant état d’une érosion des droits et libertés en matière d’éducation, de religion, de culture et de langue au Tibet ; de la situation des femmes et filles, des minorités ethniques et religieuses et des opposants politiques en Afghanistan ; de la lourde répression des manifestations par les autorités iraniennes ; du coup d’État militaire au Myanmar en 2021 ; et des violations continues des droits de l’homme perpétrées en République populaire démocratique de Corée. Enfin, consciente qu’« aucun pays ne peut s’exempter d'une évaluation équitable de ses réalisations en matière de droits de l'homme », l’Australie a lancé une invitation permanente aux titulaires de mandat au titre des procédures spéciales de l'ONU, a indiqué M. Watts.

MME FATMIRE ISAKI, Ministre adjointe aux affaires étrangères de la Macédoine du Nord, a fait observer que « l'agression russe contre l'Ukraine a exposé la vulnérabilité du système de sécurité collective, laissant une empreinte forte sur la situation des droits de l'homme ». « La justice et la responsabilité sont nécessaires pour le bien des victimes en premier lieu », a-t-elle souligné, indiquant que son pays soutenait l'enquête du Procureur de la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre et contre l'humanité commis en Ukraine.

Mme Isaki a d’autre part jugé alarmant qu'un grand pourcentage de la population mondiale vive toujours dans une pauvreté et une faim extrêmes, ce qui remet en question la jouissance des droits économiques et sociaux. Elle a aussi mis en garde contre la limitation de l'espace dévolu aux activités de la société civile, les menaces contre le travail indépendant et professionnel des médias, les fake news qui entraînent une augmentation de l'intolérance et de la discrimination, ainsi que la violence toujours plus grande à l'égard des femmes et des filles. La Ministre adjointe a ensuite fait savoir que son pays avait mené des réformes pour atteindre les normes les plus élevées en matière de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, conformément au principe It's about people – lequel est aussi la devise de la Macédoine du Nord pendant sa présidence de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en 2023. Mme Isaki a ajouté que son pays était candidat pour être membre du Conseil pour la période 2025-2027.

M. MANTAS ADOMENAS, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Lituanie, a fait observer que depuis qu’elle est devenue membre du Conseil en janvier dernier, la Lituanie s'efforce de veiller à ce que les efforts collectifs soient consacrée à un avenir où personne n'est laissé pour compte. Le 24 février 2022, a-t-il rappelé, la Fédération de Russie, aidée par son complice le Bélarus, a lancé une guerre d’agression « non provoquée, injustifiée, illégale et brutale » contre l’Ukraine. Cet acte remet en question la viabilité de notre système d’organisations multilatérales qui a singulièrement échoué à empêcher le déclenchement de la plus grande guerre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, a affirmé le Vice-Ministre lituanien. L’invasion russe de l’Ukraine a provoqué une catastrophe humanitaire aux conséquences considérables dans le monde entier, a-t-il souligné. La communauté internationale a la responsabilité de lutter contre l’impunité afin de mettre un terme aux violations continues du droit international et d’empêcher qu’elles ne se reproduisent à l’avenir, a-t-il affirmé. Un tribunal spécial international doit être créé pour compléter le rôle de la Cour pénale internationale dans le jugement du crime d’agression, a-t-il estimé.

M. Adomenas a affirmé que le Bélarus était un autre exemple de la manière dont l’étranglement de la démocratie a permis à un dirigeant « autocratique » et « illégitime » de réprimer la société civile et de réprimer brutalement toute dissidence politique, tout en transformant un pays et son peuple en complices d'un « agresseur impérialiste ».

M. CHRISTOPHER BALLINAS VALDES, Directeur général pour les droits de l’homme et la démocratie au Ministère des affaires étrangères du Mexique, a déclaré que pour trouver des solutions aux différentes situations actuelles, il faut une action conjointe et collaborative entre les États. Nous sommes témoins de plus de trente conflits dans le monde, qui non seulement tourmentent les sociétés qui les affrontent, mais polarisent également les travaux du Conseil, a-t-il fait observer. Nous devons accorder une attention juste et égale à ces conflits armés et sociaux et nous devons également leur consacrer des ressources suffisantes pour générer les conditions nécessaires à leur solution, a-t-il déclaré. Telle est l'orientation que suit le Mexique dans diverses régions, a-t-il souligné, précisant que le pays promeut une solution pacifique à la situation en Ukraine ; appelle à rendre des comptes pour les violations des droits de l'homme en Palestine ; accueille actuellement, à la fois, les dialogues de paix entre le Gouvernement colombien et l'Armée de libération nationale, et le processus de négociation et de dialogue entre le Gouvernement et la Plate-forme unitaire du Venezuela. C’est cette politique d’ouverture que le Mexique a suivie durant ses cinq mandats au Conseil des droits de l’homme et lorsqu’il a présidé cet organe, a insisté M. Ballinas Valdes.

Se disant convaincu de l'importance de sauvegarder les objectifs inclus dans le mandat du Conseil, M. Ballinas Valdes a indiqué que le Mexique continuera de travailler pour promouvoir la coordination et la complémentarité entre les trois piliers des Nations Unies et selon les principes de collaboration, de transparence et de sérieux. Dans cette optique, le Mexique est candidat à devenir membre du Conseil pour la période 2025-2027, a-t-il fait savoir. S’il est élu, le pays continuera de promouvoir le dialogue et la collaboration, conformément à sa politique d'ouverture et à sa politique étrangère féministe, a-t-il assuré.

M. KHALED EL BAKLY, Ministre adjoint des affaires étrangères de l’Égypte, a condamné « les actions honteuses » des extrémistes qui ont brûlé un exemplaire du Coran et a mis en garde contre les dangers de tels actes qui alimentent des sentiments de haine et de violence sous prétexte de liberté d'opinion et d'expression. Il a appelé le Conseil à accorder une attention particulière au problème de l'islamophobie et aux mouvements hostiles à l'islam en Occident, ainsi qu'aux pratiques racistes qui en résultent et qui menacent la sécurité et la stabilité des sociétés. L'Égypte estime aussi que le Conseil doit accorder une attention particulière à la promotion des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés et elle appelle à l'adoption d'initiatives consensuelles pour atténuer les souffrances des peuples de Syrie, de Libye et du Yémen, de même que pour remédier aux violations contre les musulmans rohingya au Myanmar, a indiqué M. El Bakly.

De nombreuses décisions ont été prises et ont contribué à améliorer le climat général des droits et libertés en Égypte, s’agissant en particulier des droits politiques et civils, mais aussi pour ce qui est de la promotion des droits économiques et sociaux, a ensuite indiqué le Ministre adjoint. Il a en outre mentionné l'adoption du Plan de Sharm el-Cheikh concernant l’application des engagements en matière de changements climatiques pris pendant la Conférence sur le climat qui s’est tenue dans cette ville d’Égypte. M. El Bakly a demandé à la communauté internationale de mener des efforts concertés pour résoudre les problèmes résultant des facteurs humains et naturels qui aggravent la crise mondiale de l'eau.

M. HISSEIN BRAHIM TAHA, Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a déclaré que les stéréotypes et les violences basés sur la race et la religion sont des sujets qui nous préoccupent tous. Il y a quelque temps, a-t-il poursuivi, le monde a assisté à une violation des valeurs auxquelles croit ce Conseil et qu’il défend. La profanation du « saint Coran » est un acte que nous devons tous condamner, a-t-il déclaré, déplorant que sous couvert de liberté d’expression, on justifie des actes qu’il a qualifiés d’islamophobes.

M. Taha a également alerté le Conseil sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés. La communauté internationale doit assumer ses responsabilités, protéger les droits de l’homme du peuple palestinien, faire cesser les politiques israéliennes et tenir Israël responsable de ses actes, a-t-il déclaré. Il a également appelé les « autorités de facto » en Afghanistan à revenir sur leur décision visant à entraver le droit à l’éducation des filles. Il a en outre apporté le soutien de l’OCI à l’Azerbaïdjan et condamné les actes de l’Arménie visant à nuire aux droits de l’homme des personnes dans la région du Haut-Karabagh. Concernant les musulmans rohingya, il a appelé les autorités du Myanmar à garantir un retour sûr, digne et volontaire des personnes déplacées.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

 

 

HRC23.009F