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Alors que les atteintes à l'environnement assombrissent leur avenir, les jeunes doivent pouvoir exprimer leurs préoccupations et participer au travail commun pour y répondre, demande le Haut-Commissaire aux droits de l’homme

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l’homme a tenu, en fin d’après-midi, sa réunion-débat annuelle sur l’intégration des droits de l’homme, consacrée, cette année, à une réflexion sur les cinq ans de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse et à l’élaboration d’un plan pour les prochaines étapes.

Introduisant le débat, M. Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a indiqué que, dans d'innombrables enquêtes et interviews, les jeunes se disent surtout préoccupés par les droits de l'homme et par les changements climatiques. Dans ce contexte, a rappelé le Haut-Commissaire, l’ONU a publié il y a cinq ans sa stratégie Jeunesse 2030 destinée à intensifier les efforts visant à « travailler avec et pour les jeunes » dans l'ensemble du système onusien. Entre autres progrès à cet égard, M. Türk s’est félicité de la création du Bureau de l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse.

Mais certaines institutions dialoguent avec les jeunes de manière superficielle, a regretté le Haut-Commissaire. Alors même que le changement climatique et les atteintes à l'environnement assombrissent l’avenir des jeunes, M. Türk a jugé essentiel de leur donner l'espace nécessaire pour exprimer leurs préoccupations et participer au travail commun pour y répondre.

Dans ses propres remarques liminaires, Mme Jayathma Wickramanayake, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a constaté que les jeunes étaient très clairement entravés dans l’exercice de leurs droits. La réunion de cet après-midi, a-t-elle suggéré, devra notamment répondre à la question de savoir comment intégrer la jeunesse dans les cadres existants relatifs aux questions les concernant, tout en tenant compte de leurs besoins spécifiques.

Quatre panélistes ont ensuite éclairé le débat de leurs contributions : Mme Diene Keita, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ; Mme Ana Luiza Thompson-Flores, Directrice du bureau de liaison de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) ; M. Gilbert Houngbo, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT) ; et Mme Christine Salloum, représentante du Comité international de coordination des organisations de jeunes au sein du Comité directeur de haut niveau de la Stratégie Jeunesse 2030.

Mme Keita a constaté que l’espace de participation dévolu aux jeunes se rétrécissait dans bien des pays, avant de plaider pour que les États coopèrent dans le cadre d’un dialogue multiculturel qui tienne compte des opinions des jeunes. Pour Mme Thomson-Flores, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans certains domaines de la Stratégie Jeunesse 2030, notamment en ce qui concerne la connaissance et l'engagement des jeunes. M. Houngbo a appelé, pour sa part, à une réflexion sur la manière de faire en sorte que les jeunes ne soient pas les laissés pour compte de la transformation des économies, de l’emploi et des moyens de production. Enfin, Mme Salloum a jugé nécessaire d’instituer un cadre redditionnel pour garantir que chaque jeune puisse apporter son expérience et sa vision.

Dans le cadre de l’échange qui a suivi ces présentations, de nombreux intervenants* ont pris la parole. Plusieurs initiatives ont été mentionnées visant à autonomiser les jeunes et à favoriser leur rôle au sein de leurs communautés. Il est également important, a-t-on souligné, de permettre aux jeunes d’accéder au marché du travail sans aucune discrimination ni exploitation liée à l’âge. Plus largement, des intervenants ont plaidé pour la création de sociétés davantage inclusives, dans lesquelles les jeunes participent pleinement aux processus décisionnels.

 

Demain matin à 9 heures, le Conseil tiendra une réunion-débat biennale de haut niveau consacrée à la question de la peine de mort. Il poursuivra ensuite le débat de haut niveau qui s’est ouvert ce matin.

 

Réunion-débat annuelle sur l’intégration des droits de l’homme : réflexion sur les cinq ans de la Stratégie des Nations Unies pour la jeunesse (Jeunesse 2030) et sur l’élaboration d’un plan pour les prochaines étapes

La réunion-débat a été ouverte par M. VÁCLAV BÁLEK, Président du Conseil des droits de l’homme.

Déclarations liminaires

M. VOLKER TÜRK, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a indiqué que, dans d'innombrables enquêtes et interviews, les jeunes se disent surtout préoccupés par les droits de l'homme et par les changements climatiques. Le but de cette discussion sera notamment de faire en sorte que le système des Nations Unies amplifie les voix de la jeunesse sur ces sujets.

Dans ce contexte, a rappelé le Haut-Commissaire, l’ONU a publié il y a cinq ans sa stratégie « Jeunesse 2030 » pour intensifier les efforts visant à « travailler avec et pour les jeunes » dans l'ensemble du système onusien. Entre autres progrès à cet égard, M. Türk s’est félicité de la création du Bureau de l'Envoyé spécial du Secrétaire général pour la jeunesse, ainsi que du lancement de la campagne Step Up!, en juin 2021, qui défend les droits des jeunes et des générations futures à un environnement sain.

Des progrès ont donc été réalisés, a relevé M. Türk. Pourtant, certaines institutions dialoguent avec les jeunes de manière superficielle, presque symbolique. De plus, même si les jeunes n'ont jamais été aussi instruits ou aussi connectés, ils continuent de se heurter à des obstacles importants pour réaliser pleinement leur potentiel, ainsi qu'à des discriminations qui les empêchent d'accéder à de nombreux droits fondamentaux, a fait remarquer le Haut-Commissaire.

Alors que les changements climatiques et les atteintes à l'environnement assombrissent l’avenir des jeunes, a mis en garde M. Türk, il est essentiel de leur donner l'espace nécessaire pour exprimer leurs préoccupations et pour participer au travail commun pour y répondre.

MME JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a déclaré que les jeunes sont très clairement entravés dans l’exercice et la jouissance de leurs droits. Il est donc important que cette question soit abordée aux Nations Unies et en particulier au sein du Conseil des droits de l’homme. À cet égard, Mme Wickramanayake a remercié les délégations qui ont soutenu l’adoption de la résolution 76/306 portant création de son mandat.

La Stratégie Jeunesse 2030, lancée en 2018 par le Secrétaire général, est la première initiative d’intégration des droits de la jeunesse. À ce jour, pas moins de 130 équipes-pays y travaillent, a fait savoir l’Envoyée du Secrétaire général. Les bases de la mise en œuvre de la Stratégie sont déjà disponibles, notamment des tableaux de bord, indicateurs, guides et manuels.

Pour autant, la réflexion doit se poursuivre, notamment dans le cadre de la réunion de cet après-midi. Il s’agira notamment de répondre à la question de savoir comment intégrer la jeunesse dans les cadres existants pour aborder les questions les concernant. Il faudra également déterminer comment intégrer les jeunes en tant compte de leurs besoins spécifiques, a suggéré l’Envoyée du Secrétaire général.

MME DIENE KEITA, Directrice exécutive adjointe du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a ensuite souligné la bonne dynamique qui entoure aujourd’hui la Stratégie Jeunesse 2030. Mais les stratégies et les cadres resteront lettre morte si rien n’est fait sur le terrain, a mis en garde Mme Keita, qui a présenté certaines activités menées par le Fonds pour aider les jeunes à donner forme aux décisions qui conditionneront leur vie demain, en particulier s’agissant de la santé sexuelle et procréative. Par d’autres initiatives, le FNUAP soutient les organisations de jeunes pour participer à l’Examen périodique universel, a ajouté Mme Keita.

L’espace de participation dévolu aux jeunes se rétrécit toutefois dans bien des pays, a aussi relevé Mme Keita. Pour que le monde soit prospère, les États doivent coopérer dans le cadre d’un dialogue multiculturel qui tienne compte des opinions des jeunes, a-t-elle recommandé.

M. GILBERT HOUNGBO, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a déclaré que 280 millions de jeunes dans le monde ne suivent pas de formation, se trouvant ainsi entravés sur les chemins de l’emploi. Les filles sont bien plus représentées que les garçons dans ce chiffre. Plus des trois quarts de ces jeunes sans formation se retrouvent dans l’économie informelle. Or, le chômage et l’incertitude au travail peuvent entraîner des conséquences délétères, tout comme les emplois dangereux et mal payés, a souligné le Directeur général de l’OIT, appelant à une réflexion sur la manière de faire en sorte que les jeunes ne soient pas les laissés pour compte de la transformation des économies, de l’emploi et des moyens de production.


MME ANA LUIZA THOMPSON-FLORES, Directrice du bureau de liaison de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à Genève, a indiqué que l’UNESCO agissait avec la conviction que l'engagement des jeunes est essentiel dans et à travers tous ses domaines d'action. L'UNESCO travaille ainsi, avec ses réseaux de jeunes sur le climat, à la recherche de nouvelles solutions pour notre planète et pour la biodiversité ; ou encore, par le biais du Forum des jeunes sur le patrimoine mondial, pour favoriser l'apprentissage interculturel et les échanges sur le patrimoine et sa conservation.

Toutefois, a ajouté Mme Thomson-Flores, des efforts supplémentaires sont nécessaires dans certains domaines de la Stratégie Jeunesse 2030, notamment en ce qui concerne la connaissance et l'engagement des jeunes, pour obtenir un impact politique tangible. Quant aux entités des Nations Unies et aux États Membres, ils doivent renforcer leurs capacités à dialoguer et à travailler avec les jeunes dans les politiques et les programmes.

Pour l'avenir, il faudra renforcer les approches sur mesure pour concrétiser les droits des jeunes et « nous rapprocher des jeunes pour promouvoir les droits de l'homme et la lutte contre les discriminations » : le soixante-quinzième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme sera une bonne occasion pour ce faire, a estimé Mme Thomson-Flores.

MME CHRISTINE SALLOUM, représentante du Comité international de coordination des organisations de jeunes au sein du Comité directeur de haut niveau de la Stratégie Jeunesse 2030, a jugé nécessaire d’instituer un cadre redditionnel pour garantir que chaque jeune puisse apporter son expérience et sa vision. Pour ce faire, l’ONU doit donner la priorité à la participation des jeunes afin de combler le déficit entre eux et les acteurs politiques. Il faut également mettre en avant les expériences individuelles ou collectives au moment d’intégrer les jeunes aux travaux des institutions et organes des Nations Unies, comme le Conseil des droits de l’homme, a suggéré la panéliste.

Aperçu du débat

Actifs, déterminés et concernés, les jeunes sont d’importants acteurs du changement et les manifestations qui ont lieu dans diverses régions du monde montrent qu’ils jouent un rôle essentiel en faveur de la dignité humaine, a-t-il été observé pendant le débat. Les jeunes sont également à l’avant-garde des initiatives prises pour favoriser une plus grande justice sociale, a-t-il été souligné.

Dans le même temps, les jeunes sont également confrontés à des obstacles bien particuliers dans l'exercice de leurs droits humains, ont fait remarquer des intervenants. Plusieurs orateurs ont mis l’accent sur la nécessité de permettre aux jeunes de jouir de leurs droits fondamentaux et d’instaurer un monde où tous les jeunes puissent réaliser leur plein potentiel – un monde qui les reconnaisse en tant que vecteurs du changement. Il faut également leur offrir un avenir sûr, prospère et exempt de conflits, a-t-il été souligné.

Ont en outre été mentionnées par les intervenants plusieurs initiatives visant à autonomiser les jeunes et à favoriser leur rôle au sein de leurs communautés. Il est également important de permettre aux jeunes d’accéder au marché du travail et d’augmenter l’emploi des jeunes sans discrimination ni exploitation liée à l’âge, a-t-il été ajouté.

A en outre été soulignée la nécessité d’une coopération renforcée entre le secteur privé, les gouvernements et la société civile, car c’est en travaillant ensemble que ces acteurs pourront créer des plates-formes permettant aux jeunes d’exprimer leurs préoccupations et de participer aux processus de prise de décisions, a-t-on relevé.

Plus largement, les intervenants ont mis l’accent sur la création de sociétés plus inclusives dans lesquelles les jeunes participent pleinement aux processus décisionnels afin de construire des sociétés plus fortes, plus légitimes, durables, inclusives, pacifiques et démocratiques. L’accent a aussi été mis sur la nécessité d’inclure davantage les jeunes dans le travail et le système des Nations Unies.

Enfin, si beaucoup d’orateurs ont reconnu les progrès réalisés, il a été noté qu’il reste encore des domaines à améliorer pour introduire des politiques, des processus et des plates-formes permettant une participation concrète des jeunes.

* Liste des intervenants : Afrique du Sud (au nom d’un groupe de pays), Cabo Verde (au nom d’un groupe de pays), Ouzbékistan (au nom d’un groupe de pays), Lituanie (au nom d’un groupe de pays), Union européenne (au nom d’un groupe de pays), Qatar (au nom du Groupe des États arabes), Union européenne, El Salvador (au nom d'un groupe de pays), Pays-Bas, Qatar, Népal, ONU Femmes, World Vision International, Istituto Internazionale Maria Ausiliatrice delle Salesiane di Don Bosco , Youth Parliament for SDG, Niger, Jamaïque, Malawi, Burkina Faso, Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Viet Nam, Tunisie, République-Unie de Tanzanie, Roumanie, Maldives, Maurice, European Youth Forum, Réseau Unité pour le développement de Mauritanie et Algérie.

Remarques de conclusion des panélistes

MME KEITA a souligné que sans les efforts des États, on n’atteindrait pas les objectifs de la communauté internationale en matière de jeunesse.

Au nom de M. Houngbo, un représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a souligné que le manque de prise en compte des problématiques liées aux jeunes risquait d’avoir des conséquences fâcheuses. Il est donc nécessaire d’investir dans les jeunes, en particulier en ce qui concerne leur formation et leur emploi, et de les impliquer dans les processus décisionnels qui concernent leur vie, a-t-il estimé.

Pour MME THOMPSON-FLORES, il importe de cesser de travailler séparément les uns des autres et d’adopter, au contraire, une approche globale, impliquant aussi l’UNESCO en raison de son travail pluridisciplinaire. Les priorités de la Stratégie des Nations Unies, en matière de jeunesse, sont pertinentes, mais il faut y ajouter d’autres problématiques, notamment celles liées aux effets et conséquences des technologies, a-t-elle ajouté. Les jeunes doivent en outre jouer un rôle de chef de file dans les discussions, tant ils sont vecteurs de changements, a-t-elle conclu.

MME SALLOUM s’est félicitée de la prise en compte, par les délégations qui se sont exprimées, des problématiques liées à la jeunesse. Ce qu’il faut maintenant, c’est travailler ensemble afin d’aborder ces questions et les résoudre, a-t-elle indiqué.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

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