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Le Ministre russe des affaires étrangères s’adresse au Conseil des droits de l’homme, où l’agression russe contre l’Ukraine est largement condamnée lors du débat de haut niveau

Compte rendu de séance

 

Au deuxième jour de son débat de haut niveau, le Conseil des droits de l’homme a entendu ce matin les déclarations de plus d’une vingtaine de hauts dignitaires, parmi lesquels le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov.

Les intervenants qui se sont exprimés ce matin ont largement condamné l’agression « non provoquée » de la Fédération de Russie contre l’Ukraine. Le Haut-Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Président de la Commission européenne, M. Josep Borrell Fontelles, a constaté que la Fédération de Russie poursuivait son agression militaire contre l'Ukraine, notamment ses attaques contre des civils. « Il ne s'agit pas seulement d'une attaque contre une Ukraine libre, démocratique et pacifique. C'est une attaque contre la stabilité et la sécurité mondiales, une violation gravissime du droit international ainsi que des principes fondamentaux de la coexistence humaine », a déploré le Haut-Représentant. Il a affirmé que l’Union européenne soutenait le Gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine et ses efforts pour défendre son territoire et son peuple.

M. Borrell a mis en garde contre une « tentative de la Fédération de Russie, entre autres pays, de remodeler les principes fondamentaux des relations internationales en relativisant les concepts clefs des droits de l'homme et de la démocratie, et en arguant que seuls les États sont souverains, et non les peuples ». L’Union européenne, a-t-il assuré, n'acceptera aucun effort visant à saper les libertés fondamentales ou les obligations internationales existantes en matière de droits de l'homme. M. Borrell a appelé « tous les membres de l'ONU, grands et petits, à agir avec nous pour défendre les principes et les valeurs de l'ONU et de ce Conseil des droits de l'homme. »

Par vidéoconférence, le Ministre russe des affaires étrangères, M. Sergey Lavrov, a relevé que la situation dans le monde se détériore sous nos yeux et a déclaré que la raison principale en est que les États-Unis et leurs alliés continuent d'imposer de manière agressive le « soi-disant ordre mondial fondé sur des règles ». Affirmant que les « ultranationalistes et les néonazis » qui ont pris le pouvoir à Kiev lors d'un coup d'État soutenu par l'Occident ont « déclenché une véritable terreur », M. Lavrov a expliqué que dans ce contexte, la Fédération de Russie ne pouvait rester indifférente au sort des quatre millions de personnes du Donbass. Le but de notre action est de sauver des personnes, et de « démilitariser et dénazifier l'Ukraine », a-t-il déclaré.

En ce qui le concerne, le Président Poutine a souligné à plusieurs reprises que la Fédération de Russie a un respect indéfectible pour le peuple ukrainien, sa langue et ses traditions. Nous n'avons nullement l'intention de porter atteinte aux intérêts des citoyens de l'Ukraine, a ajouté M. Lavrov. Il a rappelé qu’à la demande du Président Zelensky, des négociations ont commencé entre les deux pays et a dit espérer que « la partie ukrainienne est consciente de la gravité de la situation et de sa responsabilité ».

Au cours de cette séance, plus d’une vingtaine de hauts dignitaires ont pris la parole. Il s’agissait du Président du Costa Rica, du Haut-Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, ainsi que de ministres, vice-ministres ou secrétaires d’État des pays ci-après : Nigéria, Timor-Leste, République tchèque, Guatemala, Sri Lanka, Angola, Syrie, Mozambique, Namibie, Bahreïn, Chypre, Fédération de Russie, Danemark, Autriche, Roumanie, Bulgarie, République de Corée, Portugal et Royaume-Uni.

 

Le Conseil poursuit cet après-midi, à 15 heures, son débat de haut niveau.

 

Suite du débat de haut niveau

M. CARLOS ALVARADO QUESADA, Président du Costa Rica, a déclaré qu’ « une action courageuse que pourrait prendre un dirigeant serait de retirer ses soldats » et a souligné qu’en quatre jours, plusieurs centaines de milliers de personnes en Ukraine ont dû quitter leurs foyers. Comme si la pandémie n’avait pas suffi, l’impact économique de cette guerre se fait sentir partout, ajouté le Président costaricien. La pire menace pour la planète réside dans le manque de bon sens de l’homme, a-t-il fait observer. Tout dépend désormais d’un homme qui pourrait encore sauver la situation en retirant ses hommes et ses chars, a insisté le Président costaricien.

Le Président a rejeté tout acte unilatéral de force contre un État et a condamné fermement l’agression de la Fédération de Russie contre l’Ukraine, qui constitue, a-t-il souligné, une violation flagrante du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme. Le Président a recommandé que soient créés maintenant des mécanismes de dialogue et de coopération pour empêcher que le conflit ne se propage davantage. Il a par ailleurs rappelé qu’en 2021 le Conseil des droits de l’homme avait adopté une résolution portant reconnaissance du droit à un environnement sain et durable. Le Président costaricien a annoncé que son pays serait candidat pour être membre du Conseil pour la période 2023-2025.

M. GEOFFREY ONYEAMA, Ministère des affaires étrangères du Nigéria, a souligné que les forces de sécurité nigérianes avaient continué à prendre les mesures appropriées pour traiter des défis de sécurité lancés par le terrorisme et autres actes de criminalité. Il a indiqué que – la corruption transfrontalière ayant eu un impact négatif sur la paix, la stabilité et la croissance de nombreuses économies en développement, et ayant en outre contribué à l'augmentation des migrations irrégulières, avec des conséquences considérables pour les pays d'origine, de destination et d'accueil – le Nigéria souhaitait souligner la nécessité d'une solidarité et d'une synergie entre les États Membres pour endiguer les flux financiers illicites et assurer le rapatriement inconditionnel des produits de la corruption vers les pays d'origine.

M. Onyeama a ensuite jugé impératif que les États et les autres parties prenantes fassent preuve d'un réel engagement en faveur de la mise en œuvre effective et complète de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, pour combattre vigoureusement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l'intolérance qui y est associée.

Le Ministre nigérian a réitéré l'engagement de son pays en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales, ainsi qu’en faveur des principes de démocratie, d’état de droit et de bonne gouvernance.

MME ADALJIZA ALBERTINA XAVIER REIS MAGNO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Timor-Leste, a fait part de ses profondes préoccupations et de la tristesse de son pays face à la situation actuelle en Ukraine. En tant que jeune démocratie qui a vécu l’occupation étrangère et a été témoin de ses conséquences, le Timor-Leste reconnaît que la guerre n’apporte aucun bénéfice. Aussi, le pays exhorte-t-il les parties au conflit à établir un dialogue diplomatique afin que le cessez-le-feu puisse être mis en œuvre immédiatement.

Notre Constitution va fêter le 20 mai prochain son vingtième anniversaire, a poursuivi la Ministre, avant de rappeler que pendant la lutte pour l'indépendance, le peuple timorais avait connu de graves violations des droits de l'homme, mais aussi reçu le soutien de la communauté internationale. Notre pays est devenu l’exemple d’un pays qui a su surmonter les obstacles sur le chemin vers la paix et la démocratie, a-t-elle souligné. La Ministre a ensuite dressé un état des lieux de la situation des femmes et des enfants au Timor-Leste et a insisté sur la priorité accordée par son Gouvernement aux questions relatives aux droits de l’homme. Elle a conclu son propos en indiquant que le Timor-Leste présentait sa candidature pour devenir membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2024-2026.

M. JAN LIPAVSKÝ, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a condamné « l’agression illégale » de la Fédération de Russie contre l’Ukraine. La République tchèque se tient aux côtés du peuple ukrainien, car on ne peut le laisser seul face à « l’armée de Poutine », a-t-il déclaré. Aujourd’hui, les déclarations ne suffisent plus : il faut agir, notamment en rendant responsables les auteurs et complices de cette agression, en particulier le Bélarus, qui « facilite cette agression ». Les Présidents Loukachenko et Poutine ne sortiront pas vainqueurs de cette guerre, a prévenu le Ministre tchèque, avant d’ajouter que la Fédération de Russie utilise des uniformes de la police ukrainienne, bombarde des installations civiles et utilise des enfants comme boucliers humains.

M. Lipavský a également évoqué d’autres situations de droits de l’homme qu’il a jugées « préoccupantes », évoquant notamment la situation dans la région du Xinjiang en Chine, celle des prisonniers cubains détenus uniquement pour avoir exprimé leurs opinions, ou encore les situations au Myanmar et en Afghanistan.

M. MARIO ADOLFO BÚCARO FLORES, Ministre des affaires étrangères du Guatemala, a rappelé que la Constitution de son pays mettait l’accent sur le protection du droit à la vie – un principe qui, a-t-il souligné, sous-tend toute l’action publique depuis deux ans, malgré les effets de la COVID-19. Le Ministre a également insisté sur le respect nécessaire des droits des migrants et sur l’importance de remédier aux causes profondes des migrations irrégulières. Le Guatemala applique par ailleurs une approche multiculturelle des droits des peuples autochtones, dans le respect de leurs droits ancestraux ainsi que de leur vision du monde, a souligné le Ministre. Il s’est félicité, d’autre part, de la création du Forum permanent pour les personnes d'ascendance africaine. La coopération internationale est indispensable pour vaincre la pandémie de COVID-19, a ensuite souligné le Ministre, avant de remercier tous les pays amis qui ont apporté au sien une assistance sans condition pour l’aider à vacciner sa population.

Le Ministre guatémaltèque a assuré que son pays, qui est attaché au respect de l’état de droit, continuerait de collaborer avec les institutions des droits de l’homme des Nations Unies, en particulier avec le Bureau au Guatemala du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, de même qu’avec les institutions panaméricaines. Le Ministre des affaires étrangères a par ailleurs condamné la reconnaissance unilatérale par la Fédération de Russie des républiques séparatistes de Donetsk et Lougansk, de même que l’usage de la force militaire sur le territoire ukrainien.

M. GAMINI LAKSHMAN PEIRIS, Ministre des affaires étrangères de Sri Lanka, a souligné que la tradition démocratique dans son pays garantit des élections justes, libres et ouvertes à tous. Il a ajouté que son pays, depuis la fin du conflit, avait accompli de grands progrès en vue de la réconciliation, de la reddition de comptes et de la justice sociale. Des discussions franches et honnêtes ont été mises en place avec des interlocuteurs nationaux et internationaux et Sri Lanka s’est appuyée, dans le cadre du processus de réconciliation, sur la vaste expérience des Nations Unies en matière de renforcement des droits de l’homme.

M. Peiris a assuré que son pays continuait à garantir la justice sociale pour tous ses citoyens, quelles que soient leur affiliation politique ou leur identité ethnique. Grâce à l’appui de la communauté internationale, Sri Lanka est désormais mieux préparée à réagir aux différentes crises, a-t-il poursuivi, déplorant toutefois l’impuissance de son pays face à la pandémie de COVID-19 ou face à la crise qui sévit actuellement en Europe. Se demandant par ailleurs si le Conseil a été à même de surmonter le déficit de crédibilité dont l’ancienne Commission des droits de l’homme avait été accusée, il a plaidé en faveur de travaux menés [au Conseil] dans la transparence, la justice et l'impartialité. Nous rejetons toutes les mesures politiques, punitives, superflues et contre-productives, a-t-il indiqué. Les législations prises pour lutter contre le terrorisme doivent garantir le droit des personnes et notamment les libertés démocratiques et la liberté d’expression, a-t-il ajouté.

MME ESMERALDA MENDONÇA, Secrétaire d'État pour les relations extérieures de la République d'Angola, a fait état de réformes que son pays envisage d’apporter à son architecture institutionnelle et législative, qui garantit les droits de tous les citoyens et l’état de droit, et a souligné que ces réformes s’inscrivent dans le contexte d’un processus électoral qui va permettre pour la première fois aux Angolais de l’étranger de voter. Ces réformes s’accompagnent d’une ouverture de l’espace civique, a-t-elle précisé. En Angola, le nombre d’organisations non gouvernementales (ONG) est passé de 300 à 800 en cinq ans, a fait valoir Mme Mendonça.

Par ailleurs, a poursuivi la Secrétaire d’Etat, un programme d’enseignement des droits de l'homme dans les universités a été mis en place. Des mesures visant à garantir l’égalité entre les genres dans l’éducation ont aussi été prises. Sur le plan social, il existe en Angola des programmes de réduction des inégalités en faveur des plus vulnérables, notamment par le biais d’un système de transfert de ressources en faveur des familles les plus pauvres, qui a permis à nombre d’entre elles d’ouvrir des entreprises.

M. FAISAL MEKDAD, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne, a déploré l'insistance des pays occidentaux à exploiter le Conseil et ses mécanismes pour imposer leur [approche faite de] « deux poids, deux mesures » en matière de droits de l'homme, ainsi qu’à accuser les États de bafouer les droits de l'homme et à utiliser ces accusations comme prétexte pour s'immiscer dans leurs affaires intérieures. Le Ministre syrien a espéré que le Conseil mettrait fin au travail des mécanismes politisés qu'il a mis en place sans le consentement de l'État concerné.

Depuis 2011, a poursuivi M. Mekdad, la République arabe syrienne est confrontée à une guerre terroriste systématique, menée depuis l'étranger pour saper sa stabilité, son unité et son intégrité territoriale, en plus de l'occupation étrangère de certaines parties de son sol. Ces difficultés sont encore aggravées par l'imposition au peuple syrien de mesures coercitives unilatérales de la part des États-Unis et de l'Union européenne, a ajouté le Ministre. Il a ensuite affirmé que l’État syrien assumait ses responsabilités pour préserver sa souveraineté, libérer son territoire de l'occupation étrangère, combattre les groupes terroristes armés, préserver la sécurité et la vie de ses citoyens et répondre à leurs besoins fondamentaux. Le Ministre syrien des affaires étrangères a souligné que son pays est attaché à un processus politique dirigé et détenu par les Syriens et facilité par les Nations Unies. À la lumière des préparatifs du septième cycle de réunions du Comité constitutionnel syrien qui doit se tenir à Genève, le Ministre a réaffirmé que « le Comité est maître de lui-même et décideur exclusif de sa ligne de conduite et des résultats auxquels il peut parvenir ».

MME HELENA MATEUS KIDA, Ministre de la justice, des affaires constitutionnelles et religieuses du Mozambique, a indiqué que son pays s’engageait à s’acquitter au mieux de la mise en œuvre effective non seulement des recommandations formulées dans le cadre de l’EPU, mais aussi des autres recommandations relatives aux droits de l’homme afin de garantir la protection de ses citoyens. A cet effet, la Ministre a énuméré un certain nombre d’actions prises par son Gouvernement, attirant notamment l’attention sur le Plan d’action national pour la mise en œuvre des recommandations issues du troisième cycle de l’EPU (2020-2025).

Mme Kida a affirmé que tous les efforts déployés par le Mozambique ont permis d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire de l’exercice des droits de l’homme et du citoyen dans ce pays. Elle a ajouté que le Mozambique entendait mettre à la disposition des Nations Unies sa modeste et humble expérience en matière de prévention, de médiation et de résolution des conflits par le dialogue. Malgré les efforts décrits, il reste au pays de nombreux défis à relever afin de créer un environnement favorable à l’exercice des droits de l’homme et du citoyen, a admis la Ministre.

MME YVONNE DAUSAB, Ministre de la justice de la Namibie, a fait observer que la réunion de ce jour a lieu alors que nombre de pays continuent de subir les affres de la pandémie de COVID-19. En dépit des efforts, le taux de vaccination dans les pays en développement reste très bas, a-t-elle souligné. La Namibie est donc heureuse de noter qu'une partie des discussions de cette session du Conseil sera consacrée à trouver des réponses quant à la manière d'assurer un accès équitable et abordable aux vaccins pour tous les pays.

En tant que membre du Conseil, la Namibie participe activement aux travaux de cet organe et elle le fait dans un esprit de coopération avec les États membres et observateurs ainsi qu'avec les importants acteurs non étatiques. Rappelant l’objectif collectif de promouvoir et de protéger les droits de l'homme de tous, sans distinction d'origine, d'ethnie ou de race, la Ministre namibienne de la justice a indiqué que dans ce contexte, son pays est attaché à la pleine mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban, qui incarnent les engagements fermes pris par les États pour débarrasser le monde des fléaux du racisme, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée.

La Ministre s’est également exprimée sur les changements qui affectent la Namibie et constituent une « menace sérieuse » pour les générations actuelle et futures. La Namibie s'est donc engagée à atteindre l'objectif de développement durable n°13, s’agissant en particulier de la mise en place de mécanismes d'atténuation des changements climatiques, a-t-elle précisé. Elle a souligné que la Namibie a créé le Fonds d'investissement pour l'environnement afin de superviser la mobilisation et l'utilisation du financement de l'action climatique destiné aux projets verts dans le pays. La Ministre a ensuite évoqué la question des effets négatifs des mesures coercitives unilatérales sur la jouissance de tous les droits de l'homme et a fait savoir que la Namibie demandait une fois de plus aux pays qui les appliquent de lever les « sanctions illégales » imposées à Cuba, à l'Iran, au Venezuela et au Zimbabwe. Il n’y a tout simplement aucune justification pour maintenir ces sanctions qui entravent la capacité des États sanctionnés à promouvoir et protéger efficacement les droits de l'homme, en particulier dans le contexte de la pandémie, a-t-elle plaidé. Par ailleurs, la Namibie appelle la communauté internationale à œuvrer pour réaliser le droit à l'autodétermination du peuple de Palestine et du peuple du Sahara occidental.

M. ABDULLATIF BIN RASHID ALZAYANI, Ministre des affaires étrangères de Bahreïn, a indiqué que, face aux guerres et aux conflits qui se poursuivent au Moyen-Orient, Bahreïn soutenait les efforts visant à soutenir la paix dans la région et dans le monde, grâce notamment à la création de mécanismes tels que le Centre mondial du Roi Hamad pour la coexistence pacifique, le Prix Shaikh Isa pour le service à l'humanité, et la Chaire du Roi Hamad pour le dialogue interconfessionnel et la coexistence pacifique à l'Université Sapienza, en Italie. Le Ministre a ensuite décrit les mesures prises par le Gouvernement de Bahreïn pour contrer la pandémie de COVID-19.

En ce qui concerne la protection des droits de l'homme, la loi sur les peines et mesures alternatives, adoptée en 2017, constitue une étape pionnière dans le domaine de la réforme et de la réadaptation des personnes condamnées pour des infractions, en les réintégrant dans leur environnement social et leur vie normale. M. Alzayani a ensuite fait valioir les progrès enregistrés par le Royaume de Bahreïn dans les domaines de la lutte contre la traite des personnes et de l’autonomisation des femmes.

M. IOANNIS KASOULIDES, Ministre des affaires étrangères de la République de Chypre, a dénoncé la souffrance et la misère engendrées par la guerre et a condamné l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie. Il a lancé un appel à la Fédération de Russie pour qu’elle mette immédiatement fin aux hostilités et reprenne la voie de la diplomatie. Il a insisté sur l'importance de tenir un débat d’urgence sur la situation des droits de l’homme en Ukraine, car le dialogue est le seul moyen d’aplanir les différences, a-t-il affirmé.

Le Ministre chypriote a ensuite rappelé l’agression étrangère de son pays et l’occupation de ce dernier depuis presque cinquante années et a déclaré que « les conséquences et les violations des droits de l’homme commises par la Turquie depuis 1974 se font encore sentir aujourd’hui » puisque les personnes déplacées de force n’ont toujours pas été autorisées à retourner dans leurs maisons et leurs propriétés. Il a ajouté que les menaces de colonisation de la ville fantôme de Varosha sont en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’ancienne Commission des droits de l’homme. M. Kasoulides a indiqué que Chypre souhaitait devenir membre du Conseil pour la période 2025-2027. Il a en outre rappelé que Chypre était à seulement 60 miles des côtes syriennes et que la Syrie subissait depuis plus d’une décennie des violations des droits de l’homme, les civils sur le terrain continuant de souffrir. Enfin, le Ministre chypriote a estimé qu’il était impératif qu’une nouvelle date soit annoncée pour la tenue des élections reportées en Libye, car – a-t-il affirmé – l’incertitude croissante pourrait dégénérer en violence.

M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a expliqué qu’il avait espéré pouvoir participer en personne aux travaux du Conseil, mais qu’il est finalement contraint de s'adresser au Conseil par vidéo, en raison des « mesures scandaleuses » prises par l'Union européenne pour refuser de respecter l'un des droits humains fondamentaux, à savoir le droit à la liberté de circulation. Selon M. Lavrov, les membres de l'Union européenne ont choisi la voie des sanctions unilatérales « illégitimes », les utilisant pour échapper au « dialogue direct et honnête en face à face qu'ils craignent manifestement ».

La situation dans le monde ne s'arrange pas ; elle se détériore sous nos yeux, a poursuivi M. Lavrov. La raison principale en est que les États-Unis et leurs alliés continuent d'imposer de manière agressive au reste de la communauté internationale le « soi-disant ordre mondial fondé sur des règles », a-t-il déclaré. L'exemple de l'Ukraine illustre bien les conséquences de cet « ordre », a-t-il affirmé, expliquant que c'est la politique de « l'Occident collectif dirigé par Washington » qui a conduit « le régime de Kiev » à entrer en guerre contre son propre peuple depuis 2014. M. Lavrov a alors expliqué que les « ultranationalistes et les néonazis » qui ont pris le pouvoir à Kiev lors d'un coup d'État soutenu par l'Occident ont « déclenché une véritable terreur ». Il est impossible, a-t-il dit, de se souvenir sans frémir de la terrible tragédie survenue à Odessa le 2 mai 2014 : des manifestants pacifiques ont été brûlés vifs dans la Maison des syndicats. Les auteurs de cette atrocité sont connus par leurs noms, mais jusqu'à présent ils n'ont pas été punis. Des fosses communes ont également été découvertes, prouvant de manière irréfutable les conséquences criminelles des bombardements massifs de sites civils dans le Donbass, a ajouté le Ministre russe des affaires étrangères. « Le régime ukrainien » a également poursuivi une politique de « dé-russification agressive » et d'assimilation forcée, a-t-il insisté. Toutes ces « attaques massives et systématiques » contre les droits et libertés et l'implantation conséquente du néonazisme sont menées avec la connivence ouverte des États-Unis, du Canada et des pays de l'Union européenne, a affirmé M. Lavrov, avant d’ajouter que récemment, « les actions criminelles du régime ukrainien » se sont intensifiées de manière spectaculaire.

Dans ce contexte, a poursuivi le Ministre, la Fédération de Russie ne pouvait rester indifférente au sort des quatre millions de personnes du Donbass. Le Président Poutine a donc décidé de reconnaître les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, en réponse à l'appel des dirigeants de ces entités. Il a aussi décidé de lancer une « opération militaire spéciale » pour protéger leurs habitants, conformément aux traités d'amitié et d'assistance mutuelle conclus avec ces républiques. Le but de notre action est de sauver des personnes, et de « démilitariser et dénazifier l'Ukraine » afin qu'une telle chose ne se reproduise plus jamais. Cela est d'autant plus pertinent que le pays a été entraîné dans l'Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et que des armes ont été fournies au « régime actuel », qui a menacé de recourir à la force et d'acquérir une capacité nucléaire militaire, a argumenté le Ministre russe.

Répondant à ce qu’il a qualifié de « prétendue violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine », M. Lavrov a affirmé que les États-Unis et leurs alliés – qui sont « directement responsables de nombreuses violations des droits de l'homme et du droit humanitaire international, responsables des crimes dont ont été victimes des centaines de milliers de personnes ordinaires en Yougoslavie, en Irak, en Libye et en Afghanistan » – démontrent une fois de plus leur politique de deux poids deux mesures. Le soutien au « régime actuel de Kiev » en est un exemple frappant, a insisté M. Lavrov.

En ce qui le concerne, le Président Poutine a souligné à plusieurs reprises que la Fédération de Russie a un respect indéfectible pour le peuple ukrainien, sa langue et ses traditions. Nous n'avons nullement l'intention de porter atteinte aux intérêts des citoyens de l'Ukraine, auxquels nous sommes unis non seulement par une histoire commune, une affinité civilisationnelle, spirituelle et culturelle, mais aussi simplement par des liens de sang et de famille, a déclaré M. Lavrov, avant de rappeler que des millions de natifs d'Ukraine vivent aujourd'hui en Fédération de Russie. L'essentiel est de mettre un terme aux tentatives des pouvoirs temporaires qui se sont illégalement emparés du pouvoir de trahir les intérêts fondamentaux du peuple ukrainien et de mener une politique visant à transformer leur pays en "anti-Russie" pour plaire à l'Occident, a indiqué le Ministre russe.

Concluant son intervention, M. Lavrov a rappelé qu’à la demande du Président Zelensky, des négociations ont commencé entre les deux pays. « J'espère que la partie ukrainienne est consciente de la gravité de la situation et de sa responsabilité », et qu'elle réalise la nécessité de montrer son autonomie et son pouvoir afin d'éviter une répétition de l'histoire avec les accords de Minsk, a déclaré M. Lavrov. Pour sa part, le rôle du Conseil des droits de l'homme est de garantir l'engagement envers nos valeurs communes et de promouvoir un débat respectueux, sans politisation ni deux poids deux mesures, a-t-il conclu.

M. JEPPE KOFOD, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a condamné l’agression de l’Ukraine – une nation souveraine – par la Fédération de Russie. Nous voyons des familles séparées, des jardins d’enfants détruits par des obus russes et des explosions dans des immeubles d’habitation ; nous sommes choqués par les attaques indiscriminées contre des civils, a déclaré le Ministre danois, avant d’ajouter que « les générations futures nous jugeront en fonction des décisions que nous prendrons ces prochains jours ». Condamnant ce qu’il a qualifié d’ « invasion non provoquée et injustifiée », M. Kofod a estimé que le Conseil a bien agi en convoquant un débat sur la situation en Ukraine. Les droits des Ukrainiens doivent d’être protégés en ligne et hors ligne, y compris contre la désinformation, a-t-il souligné.

À l’intérieur même de la Fédération de Russie, a poursuivi le Ministre danois, il est préoccupant de constater les attaques que subissent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. M. Kofod a demandé la libération des manifestants pacifiques en Fédération de Russie. Quant au Bélarus, « un régime qui soutient l’agression russe contre l’Ukraine et qui opprime ses propres citoyens », les responsables des violations des droits de l’homme devront répondre de leurs crimes, a ajouté le Ministre.

M. Kofod a ensuite demandé que la Haute-Commissaire aux droits de l’homme puisse accéder sans entrave au Xinjiang. Il a en outre fait part des préoccupations de son pays face à la situation des droits de l’homme en Afghanistan et en Éthiopie.

M. ALEXANDER SCHALLENBERG, Ministre fédéral des affaires européennes et internationales de la République d'Autriche, a indiqué s’adresser au Conseil à un moment où le monde est sous le choc des événements horribles qui se produisent en Ukraine. Il a souligné que l’invasion de l’Ukraine par les forces armées de la Fédération de Russie n’est pas seulement une attaque contre une autre nation souveraine mais également une attaque contre les aspirations du peuple ukrainien à la liberté et à la démocratie. Il a appelé le Président russe à cesser immédiatement cette guerre insensée. Le révisionnisme historique, la désinformation et l'utilisation de la force militaire au lieu de la diplomatie font ressurgir les démons du passé que nous pensions avoir laissé derrière nous, a-t-il ajouté, précisant que son pays appuyait la tenue d’un débat d’urgence sur cette question.

L’an prochain marquera le trentième anniversaire de la Conférence mondiale de Vienne sur les droits de l’homme, alors que les droits de l’homme et l’état de droit sont confrontés à des défis importants, a poursuivi M. Schallenberg. L’Autriche a toujours été et restera un fervent soutien du système international des droits de l’homme, a-t-il assuré. Malheureusement, a souligné le Ministre autrichien, la situation humanitaire dans de nombreux lieux, comme au Bélarus, en Syrie, au Yémen, en Éthiopie, au Myanmar, au Nicaragua et dans bien d’autres endroits, demeure alarmante et requiert notre attention. Ce faisant, nous devons nous assurer que le Conseil traite des situations de pays de manière holistique ; le fait de distinguer un pays ou de se concentrer sur un pays par le biais d’un point particulier de l’ordre du jour tout en négligeant les violations dans d’autres pays a un impact négatif sur le Conseil dans son ensemble, a expliqué le Ministre. Il a ensuite indiqué qu’au cours de cette session, l’Autriche entendait présenter une résolution axée sur les minorités dans les situations de conflit. Il a en outre appelé à la protection des journalistes, des membres de la société civile et des défenseurs des droits de l’homme. Le caractère universel des droits de l'homme n'est pas sujet à négociation et toute tentative de le relativiser ou de le remettre en question est inacceptable, a conclu M. Schallenberg.

M. BOGDAN LUCIAN AURESCU, Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, a fait observer que l’on assistait, « une nouvelle fois », à une « agression non provoquée » de l’Ukraine par la Fédération de Russie, huit ans après « l’annexion » de la Crimée. Le Conseil a donc le devoir de surveiller cette situation des droits de l'homme et de documenter les violations du droit international humanitaire, dans le contexte d’allégations d’attaques contre des installations civiles, a-t-il souligné. La Roumanie, qui est disposée à accueillir sur son territoire des réfugiés venus d’Ukraine, demande à la Fédération de Russie de cesser immédiatement cette « agression » et de libérer toutes les personnes détenues pour avoir manifesté contre la guerre, a ajouté le Ministre roumain.

M. Aurescu a ensuite confirmé la volonté de la Roumanie de se porter candidat pour devenir membre dei Conseil des droits de l'homme pour la période 2023-2025. Il a présenté nombre de mesures prises dans son pays comme témoignage de l’attachement de la Roumanie aux droits de l'homme, s’agissant notamment de l’égalité entre les genres et de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme.

M. JOSEP BORRELL FONTELLES, Haut-Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-Président de la Commission européenne, a constaté que la Fédération de Russie poursuivait son agression militaire contre l'Ukraine, notamment ses attaques contre des civils. « Il ne s'agit pas seulement d'une attaque contre une Ukraine libre, démocratique et pacifique. C'est une attaque contre la stabilité et la sécurité mondiales, une violation gravissime du droit international ainsi que des principes fondamentaux de la coexistence humaine », a déploré M. Borrell. Il a affirmé que l’Union européenne condamnait « dans les termes les plus forts » l'attaque non provoquée de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, et qu’elle soutenait le Gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine et ses efforts pour défendre son territoire et son peuple.

M. Borrell a aussi mentionné « d'autres situations où les droits humains fondamentaux sont violés », et d’abord au Bélarus, où plus de mille personnes ont été enfermées parce qu’elles ont « osé protester pacifiquement, alors que les médias indépendants et la société civile sont réprimés ». Le Gouvernement bélarussien est « complice de l'invasion militaire de l'Ukraine par la Russie et devrait en être tenu pour responsable », a dit M. Borrell.

Le Haut-Représentant a également mis en garde contre une tentative de la Fédération de Russie, entre autres pays, de remodeler les principes fondamentaux des relations internationales en relativisant les concepts clefs des droits de l'homme et de la démocratie, et en arguant que seuls les États sont souverains, et non les peuples. « Si cette campagne révisionniste réussit, nous courons le risque de revenir à un ordre international où la force sera synonyme de pouvoir », s’est alarmé M. Borrell. L’Union européenne, a-t-il assuré, n'acceptera aucun effort visant à saper les libertés fondamentales ou les obligations internationales existantes en matière de droits de l'homme. Les membres du Conseil des droits de l'homme et du Conseil de sécurité des Nations Unies doivent respecter la responsabilité et les obligations qui découlent de leur statut de membre, a insisté M. Borrell. « Les actions de la Russie en Ukraine visent à tourner en dérision le multilatéralisme. Le président Poutine a montré son mépris pour le Conseil de sécurité de l'ONU », a-t-il également déclaré. M. Borrell a appelé « tous les membres de l'ONU, grands et petits, à agir avec nous pour défendre les principes et les valeurs de l'ONU et de ce Conseil des droits de l'homme. »

MME VELISLAVA PETROVA, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bulgarie, a affirmé que le Conseil des droits de l’homme était un pilier essentiel pour garantir la protection des droits humains et a rappelé l’engagement de son pays en faveur des travaux de cet organe. Nous assistons actuellement à la pire crise humanitaire et militaire, qui se déploie en Europe et qui jette à bas les principes de l’ordre multilatéral, a-t-elle poursuivi, rappelant que les conflits armés sont une menace pour la jouissance des droits humains et que le conflit en Ukraine ne fait à cet égard pas exception. La Bulgarie appuie la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et exhorte la Fédération de Russie à cesser les hostilités et à respecter ses obligations en matière de droit international, a déclaré Mme Petrova. Elle a dénoncé les conséquences négatives de l'invasion russe en Ukraine et ses effets sur la situation humanitaire dans le pays et autour. Elle a appuyé la tenue au Conseil d’un débat sur la situation actuelle en Ukraine et a demandé au Conseil de poursuivre ses travaux pour la résolution de cette question.

Enfin, la Vice-Ministre bulgare des affaires étrangères a indiqué que son pays souhaitait soumettre à nouveau sa candidature pour être membre du Conseil pour la période 2024-2026. Afin de témoigner des engagements de son pays en faveur des questions relatives aux droits humains, elle a notamment cité les avancées de la Bulgarie en matière de lutte contre le racisme et la discrimination, de protection des enfants, d’autonomisation des femmes, ou encore en ce qui concerne les droits des personnes handicapées et vulnérables.

M. CHOI JONGMOON, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a fermement condamné l’agression de l’Ukraine par la Fédération de Russie, justifiant ainsi son vote en faveur de la tenue d’un débat urgent du Conseil des droits de l'homme sur le sujet. Il a ensuite appelé le Conseil des droits de l'homme à continuer de suivre la situation des droits de l'homme au Myanmar, un an après la prise de pouvoir par les militaires.

S’agissant de la République populaire démocratique de Corée, le Vice-Ministre a affirmé que la communauté internationale devait continuer de travailler avec elle afin de l’aider à répondre aux besoins de sa population. En retour, celle-ci doit répondre aux préoccupations de la communauté internationale, portant notamment sur les personnes disparues et la réunification des familles. Le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée a en outre jugé important de continuer à rendre hommage aux femmes de réconfort.

M. FRANCISCO ANDRÉ, Secrétaire d’État aux affaires étrangères et à la coopération du Portugal, a déploré un « moment bien triste, le plus sombre depuis la Deuxième Guerre mondiale » et dont l’impact sera grave. Le Portugal est solidaire avec le peuple ukrainien et accueillera les Ukrainiens qui ont besoin d’un lieu pour continuer à vivre, a-t-il assuré. Il a demandé à la Fédération de Russie de mettre fin à cette invasion [de l’Ukraine] et de revenir à la table des négociations.

Le Secrétaire d’État a d’autre part félicité les Nations Unies pour leur engagement de tous les instants en faveur des droits de l’homme pendant la pandémie de COVID-19. Le Portugal aide les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés par le biais de livraisons de matériel et de sa participation au mécanisme COVAX de l’OMS, a souligné M. André. Il a insisté sur l’importance de respecter l’ensemble des droits de l’homme, seule garantie de parvenir au droit au développement.

MME ELIZABETH TRUSS, Secrétaire d'État aux affaires étrangères, du Commonwealth et de développement du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, a estimé qu’il était du devoir moral du Conseil de s’opposer aux agressions, notamment lorsqu’elles proviennent de ses membres. Elle s’est dite préoccupée par les rapports faisant état de violations des droits de l’homme en Chine, plus particulièrement au Xinjiang et au Tibet, et dans d'autres parties du monde comme en Afghanistan et au Myanmar. Mais c’est surtout sur l’invasion illégale et non provoquée de la Fédération de Russie en Ukraine que la Secrétaire d'État a dit souhaiter orienter son propos, estimant que Vladimir Poutine avait du sang sur les mains – non seulement celui d’Ukrainiens innocents mais aussi celui des hommes qu’il a envoyés à la mort. M. Poutine est responsable des pertes civiles et de la fuite de plus de 500 000 personnes, a-t-elle insisté. Il s'agit de la guerre du Président Poutine contre une nation souveraine, a déclaré Mme Truss, avant de demander instamment aux nations de condamner les actions effroyables de la Fédération de Russie et d'isoler ce pays sur la scène internationale.

Le Royaume-Uni, a poursuivi Mme Truss, a été la première nation européenne à appuyer économiquement l’Ukraine, à lui envoyer des armes défensives et à soutenir l’aide humanitaire. La Secrétaire d’Etat a rappelé les sanctions d’ores et déjà prises à l’encontre de la Fédération de Russie et notamment à l’encontre de la grande majorité de ses banques désormais exclues du système financier mondial : nous avons l’intention de faire pression sur le régime de Poutine en renforçant nos sanctions, a-t-elle ajouté. Elle a par ailleurs rappelé les précédents abus de la Fédération de Russie, tels que l’annexion illégale de la Crimée, l’atteinte à l’intégrité territoriale de la Géorgie ou encore sa responsabilité dans les violations généralisées en Syrie, évoquant en outre les allégations de détention arbitraire, de brutalités, de torture et de suppression des libertés dans son propre pays qui pèsent sur le « régime de Poutine ». Mme Truss a appelé les membres du Conseil à faire entendre leur voix, à s’opposer à l'agression russe et à soutenir le peuple ukrainien.

 

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