Fil d'Ariane
LE COMITÉ POUR L’ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L’ÉGARD DES FEMMES OUVRE LES TRAVAUX DE SA SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME SESSION
Le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a ouvert, ce midi, les travaux de sa soixante-dix-septième session – qui se tient de manière virtuelle en raison des restrictions imposées par la COVID-19 – en adoptant son ordre du jour et en entendant une allocution de M. Mahamane Cissé-Gouro, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’Homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
M. Cissé-Gouro a relevé que, depuis la précédente session du Comité, en juillet dernier, la pandémie de COVID-19 n’avait cessé d’entraîner des répercussions disproportionnées sur les femmes et les filles, aggravant les inégalités entre les sexes. Il a en outre indiqué que le Haut-Commissariat aux droits de l'homme avait travaillé avec des partenaires pour que les ripostes à la COVID-19 et les efforts de redressement après la pandémie tiennent compte des questions de genre. Il a également rappelé que 2020 marquait le vingtième anniversaire de l’adoption de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité portant sur « les femmes, la paix et la sécurité ».
Ce matin, la Présidente du Comité, Mme Hilary Gbedemah, a pour sa part indiqué que le nombre d’États parties à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes s’établit toujours à 189, et que cent quatorze États au total – le Chili étant le dernier en date – ont ratifié le Protocole facultatif se rapportant à la Convention, qui reconnaît la compétence du Comité pour recevoir et examiner des communications (plaintes individuelles).
Il a été précisé que, compte tenu de la pandémie, le Comité avait décidé de reporter à des sessions ultérieures l'examen des rapports des États parties qui était prévu à la présente session.
Les membres du Comité ont ensuite rendu compte de leurs activités depuis la tenue de la précédente session.
Le Comité se réunira en privé jusqu’au 5 novembre prochain, date de la clôture de la session.
La documentation relative à la présente session est disponible sur la page Web du Comité. Les séances publiques du Comité sont retransmises en direct sur Internet à l'adresse suivante : http://webtv.un.org/meetings-events/.
Déclaration d’ouverture de la session
M. MAHAMANE CISSÉ-GOURO, Directeur de la Division du Conseil des droits de l’Homme et des mécanismes de traités au Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme , a relevé que, depuis la dernière session du Comité en juillet, la pandémie de COVID-19 n’avait cessé d’entraîner des répercussions disproportionnées sur les femmes et les filles, aggravant les inégalités entre les sexes. Ainsi, selon l’Organisation internationale du Travail, quelque 740 millions de femmes qui travaillent dans l'économie informelle accèdent difficilement, ou pas du tout, à l'assurance maladie, à la protection sociale et aux congés maladie payés.
Dans le même temps, l’Organisation mondiale de la Santé estime que, pour chaque période de trois mois de confinement, quinze millions de cas supplémentaires de violence sexiste sont enregistrés. En outre, les récentes manifestations contre le racisme et les mouvements de solidarité dans le monde entier ont montré à quel point les femmes et les filles sont touchées par l'injustice et la discrimination raciales. À cet égard, M. Cissé-Gouro a félicité le Comité pour l'adoption de sa déclaration intitulée « Les manifestations antiracistes mondiales doivent annoncer une nouvelle ère en matière de droits de l'homme, de justice sociale et de justice pour les femmes ».
Lors de sa quarante-cinquième session en septembre, a poursuivi M. Cissé-Gouro, le Conseil des droits de l’homme a tenu son débat annuel sur l’intégration d’une perspective sexospécifique dans l’ensemble des travaux du Conseil et de ses mécanismes – un débat articulé cette année autour du thème «Genre et diversité». Le débat visait à améliorer la compréhension de la manière dont la discrimination fondée sur le sexe recoupe d'autres formes de discrimination telles que celles fondées sur la race, l'appartenance ethnique, la nationalité, la religion, le statut socioéconomique, l'âge, le handicap et le statut autochtone, de minorité ou de migrant. Les Recommandations générales n°26, 27, 28, 30, 32, 34 et 35 du Comité faisaient partie de la documentation de base de ce débat, a précisé M. Cissé-Gouro.
Le Conseil a aussi adopté des résolutions sur la protection des droits des femmes et des filles dans les situations humanitaires et dans les situations de conflit et d'après conflit ; dans ce cadre, les États ont été invités à prêter attention aux recommandations du Comité et des autres organes conventionnels relatives aux droits fondamentaux des femmes et des filles.
Pour sa part, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme a travaillé avec des partenaires pour que les ripostes à la COVID-19 et les efforts de redressement après la pandémie tiennent compte des questions de genre, a ajouté M. Cissé-Gouro.
M. Cissé-Gouro a enfin rappelé que 2020 marquait le vingtième anniversaire de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité portant sur « les femmes, la paix et la sécurité ». Mais, comme le souligne le dernier rapport du Secrétaire général sur cette question, beaucoup trop de négociations de paix se déroulent encore sans participation significative des femmes, et moins d'un quart des 84 plans d'action nationaux pour la mise en œuvre de la résolution 1325 étaient budgétés au moment de leur adoption, a regretté M. Cissé-Gouro.
À l'heure où la COVID-19 risque d'annuler les gains durement acquis en matière d'égalité des sexes, y compris en ce qui concerne le programme « femmes, paix et sécurité », il est d'une importance cruciale que les mécanismes des droits de l'homme se concentrent sur la défense inconditionnelle des droits des femmes dans les conflits et les situations humanitaires, plaident en faveur d'une participation significative des femmes aux processus de paix et fournissent des conseils aux États pour mieux reconstruire dans les efforts de redressement après la pandémie, notamment par une réduction des dépenses militaires et un investissement accru dans les services sociaux et autres services de base, a souligné M. Cissé-Gouro.
CEDAW20.015F