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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT POURSUIT SON DÉBAT SUR LA RÉACTIVATION DU GROUPE INFORMEL CHARGÉ D'ÉTABLIR UN PROGRAMME DE TRAVAIL POUR 2014

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a tenu ce matin une brève séance publique plénière consacrée à l'examen d'une nouvelle proposition sur les modalités de la création, comme l'an dernier, d'un groupe de travail informel chargé d'Établir un programme de travail pour cette année. Le Royaume-Uni, l'Inde et le Pakistan sont intervenus sur la question, ce dernier indiquant qu'il n'était pas en mesure de soutenir la proposition en l'état.

Le Président de la Conférence, l'Ambassadeur Eviatar Manor d'Israël, a indiqué que les réactions des délégations à la présentation d'un premier document la semaine dernière avaient été prises en compte pour élaborer la version révisée qui a été distribuée hier par le Secrétariat. De larges consultations ont également eu lieu la semaine dernière entre les ambassadeurs qui présideront la Conférence en 2014 (le «P6») et les délégations pour répondre aux questions soulevées lors de la séance plénière de la semaine dernière. Le Président s'est félicité de ce que toutes les délégations aient exprimé leur soutien au principe de rétablir le groupe de travail informel, certains exprimant le souhait de poursuivre les discussions sur certains éléments du texte informel proposé. En ce qui concerne le calendrier des activités de la session de 2014, M. Manor a déclaré que des progrès importants ont été réalisés sur la base de consultations menées par le P6, et qu'un document officieux sera bientôt présenté.

Le Royaume-Uni a exprimé sa déception que malgré tous les efforts déployés, il n'ait pas été possible de parvenir à un consensus sur un programme de travail sous la présidence actuelle. L'incapacité de la Conférence à se remettre au travail ne pourra qu'entamer sa crédibilité et, avec elle, l'approche fondée sur le consensus qui a fourni la protection essentielle permettant de préserver les intérêts de sécurité nationale. Le Royaume-Uni appuie le rétablissement du groupe de travail informel sur le programme de travail; il estime que son mandat devrait rester la même que celui décidé l'an dernier et ne voit aucune raison de modifier la décision proposée pour mettre en place ce groupe, hormis des ajustements purement techniques. Le Royaume-Uni se réjouit d'avoir l'occasion d'examiner le plus tôt possible les résultats des consultations en cours sur le calendrier d'activités proposé. Par ailleurs, dans un souci de transparence, le Royaume-Uni annonce qu'il ne participera pas à la Conférence internationale sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires organisée par le Mexique les 13 et 14 février prochains.

L'Inde estime pour sa part que l'adoption en début d'année d'un programme de travail à la Conférence doit continuer d'être la priorité de la présidence de la Conférence et de ses membres. Le président actuel et les suivants devront maintenir l'objectif prioritaire qu'est l'adoption et la mise en œuvre d'un programme de travail qui soit complet, équilibré et à même de faire avancer l'ordre du jour adopté par consensus au début de la session. Si une décision d'aller de l'avant s'agissant d'un examen plus approfondi de la proposition soumise aujourd'hui, l'Inde ne s'y opposerait pas. De même, elle serait très heureuse de participer aux consultations que pourrait mener le Président. En ce qui concerne le calendrier d'activités, l'Inde attend toujours une proposition spécifique du Président ou du P6 et prendra position sur la question lorsqu'une proposition sera soumise.

Le Pakistan a déclaré qu'il s'était associé au consensus sur l'établissement d'un groupe de travail informel en août dernier chargé d'élaborer un programme de travail solide, substantiel et permettant une mise en œuvre graduelle. La délégation a participé activement et de manière constructive aux réunions du groupe de travail informel l'an dernier, ainsi qu'aux travaux intersessions. Le Pakistan est entièrement favorable au rétablissement du groupe de travail informel en 2014 et est disposé à ce que ce soit sur la base du document officieux distribué la semaine dernière, qui contenait un projet de décision pour le rétablissement du groupe de travail informel presque identique à celui adopté par consensus en août 2013 (CD/1956/Rev.1). Mais le Pakistan note qu'un deuxième document a été distribué hier, contenant les amendements proposés par les délégations suite à la présentation du document présenté la semaine dernière. Le Pakistan demande la suppression de toute référence dans le projet de décision révisé à tout programme de travail présenté par le passé, en particulier celui figurant au document CD/1864 de mai 2009. Si l'approche envisagée dans le document CD/1864 avait recueilli le consensus, il n'aurait pas été nécessaire de créer un groupe de travail informel. L'idée même de la création du groupe de travail informel résulte de la nécessité de se pencher de nouveau sur l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence, dans un cadre ouvert, sans condition liée à des propositions et décisions passées. En insérant ces références qui sont facteurs de division, la Conférence court le risque de rouvrir un débat du passé, ce qui serait un recul. Le Pakistan ne peut donc pas se joindre au consensus sur le projet de décision révisé élaboré sur la base des amendements proposés aujourd'hui. Cependant, il serait prêt à le faire si la référence au document CD/1864 était retirée du texte.

Le Président de la Conférence, qui termine cette semaine un mandat de quatre semaines correspondant au début de la session de 2014 de la Conférence, a déclaré qu'en tant que président de la Conférence, il avait adopté une approche pragmatique et réaliste et avait pu présenter la perspective d'Israël sur les questions discutées. Il a remercié les délégations pour leur coopération avec la présidence et pour leur approche constructive. Il a adressé ses félicitations au président qui lui succédera à partir de la semaine prochaine, l'Ambassadeur Vinicio Mati de l'Italie. Le Président a déclaré que pendant la présidence d'Israël, une approche à deux voies avait été mise en route pour être reprise par le prochain Président et a estimé que l'appel du Secrétaire général a ainsi été entendu, ainsi que la volonté collective de la États membres de la Conférence.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra le mardi 18 février 2014, à 10 heures


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel


DC14/005F