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LE PREMIER VICE-MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU BÉLARUS S'ADRESSE À LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, le Premier Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, M. Igor Petrishenko, qui a exhorté les délégations à soutenir la dynamique positive dans les travaux de la Conférence, de manifester leur volonté politique et d'adopter un programme de travail basé sur la décision CD/1864 adoptée l'an dernier. Le Bélarus entame cette semaine une présidence de quatre semaines de la Conférence, et son représentant auprès de la Conférence, l'ambassadeur Mikhail Khvostov, a présenté des observations sur la manière dont il compte diriger les travaux.

Le Vice-Ministre bélarussien a par ailleurs invité la Conférence à entamer sans tarder des négociations sur un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. Tout en se félicitant des signes positifs indiquant un regain d'intérêt pour les questions en suspens dans le domaine du désarmement, le Bélarus estime que les puissances nucléaires devraient prendre de nouvelles mesures pour cesser la modernisation des armes nucléaires et renoncer à leur dépendance sur les armes nucléaires dans leur doctrine militaire. M. Petrishenko a souligné que la conclusion d'accords multilatéraux d'application universelle dans le domaine du désarmement était un moyen incontesté à même d'assurer des règles de conduite communes pour tous les États sans exception. La prochaine Conférence d'examen sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), serait l'occasion de mettre à l'épreuve le sérieux des intentions de tous les États et le Bélarus espère que la Conférence adoptera des décisions visant à renforcer le TNP.

Assumant un mandat de quatre semaines à la présidence de la Conférence, M. Mikhail Khvostov, du Bélarus, a indiqué que les délégations avaient procédé à un échange de vues approfondi, après la séance plénière de jeudi dernier, sur diverses propositions concernant un programme de travail pour la Conférence. M. Khvostov a déclaré qu'au vu des divergences de vues qui ont été exprimées, il avait entamé des consultations bilatérales et qu'il comptait rencontrer les groupes régionaux afin de clarifier quelles modifications pourraient être apportées concernant le programme de travail en vue d'une solution acceptable pour toutes les parties, et de voir si de telles modifications étaient de fait envisageables. Les membres de la Conférence doivent parvenir à des résultats concrets, comme les y a invité le Secrétaire général de la Conférence jeudi dernier.

Le Japon est intervenu pour remercier le président sortant et apporter son soutien aux efforts déployés par le nouveau président pour faire avancer les travaux de la Conférence.

En début de séance, le Président a présenté, au nom des membres de la Conférence, ses condoléances à la Belgique pour les victimes de l'accident de train qui s'est produit hier en faisant de nombreuses victimes.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra jeudi 18 février, à 10 heures.



Déclarations

M. IGOR PETRISHENKO, Premier Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus,
À rappelé la contribution du Bélarus à la promotion d'un monde sans armes nucléaires en renonçant volontairement à son arsenal d'armes nucléaires et en procédant à leur retrait total du territoire du Bélarus avant la fin de 1996. Le Bélarus a également joué un rôle important dans le renforcement de la sécurité et la transparence en Europe en réduisant ses forces armées et ses armes classiques. Au début des années 1990, le Bélarus avait une armée de plus d'un quart de million d'hommes, et a ramené ce nombre, dans le cadre d'une réforme bien organisée, à 50 000. En outre, conformément au Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe, le Bélarus a détruit 1700 chars de combat, 1300 véhicules de combat blindés et 130 avions de combat, soit 10 pour cent de tous les armements éliminés par l'ensemble des 30 États parties à ce traité. Ces faits et chiffres montent que la volonté politique est une condition préalable pour toutes les décisions dans le domaine du désarmement; les négociations ne sont en vérité qu'un instrument de la volonté politique.

M. Petrishenko a exhorté les délégations à soutenir la dynamique positive dans les travaux de la Conférence, de manifester leur volonté politique et d'adopter un programme de travail basé sur la décision CD/1864 adoptée l'an dernier. Le Bélarus invite en outre la Conférence à entamer sans tarder des négociations sur un traité d'interdiction de la production future de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires. Tout en se félicitant des signes positifs indiquant un regain d'intérêt pour les questions en suspens dans le domaine du désarmement, le Bélarus estime que les puissances nucléaires pourraient prendre de nouvelles mesures pour cesser la modernisation des armes nucléaires et renoncer à leur dépendance sur les armes nucléaires dans leur doctrine militaire. Le Bélarus appelle de ses vœux un engagement sérieux des puissances nucléaires en faveur de l'idée de l'«option zéro». Il appuie en outre l'adoption de dispositions juridiquement contraignantes en matière de garanties négatives de sécurité, afin de renforcer les dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), ainsi que l'adoption de normes juridiquement contraignantes pour garantir l'exploration pacifique de l'espace extra-atmosphérique. À cet égard, le Bélarus appuie le projet de traité sur la prévention du placement d'armes dans l'espace extra-atmosphérique présenté à la Conférence par la Fédération de Russie et la Chine.

Le Vice-Ministre bélarussien a souligné qu'à bien des égards, la décennie écoulée apparaissait comme une décennie «perdue» pour les questions de désarmement. La communauté internationale a été témoin de certaines tendances dangereuses régressives qui ont gravement porté atteinte au système existant des relations internationales. La géographie des conflits militaires s'est étendue. Les dépenses militaires mondiales ont dépassé le milliard de dollars. Ces tendances doivent être inversées et des efforts constructifs menés pour renforcer les mécanismes existants et mettre au point de nouveaux outils juridiques pour faire face aux nombreux défis dans le domaine de la sécurité internationale et du désarmement, plutôt que de se plaindre de la faiblesse des mécanismes juridiques internationaux existants ou de leur faire obstacle. À cette fin, la conclusion d'accords multilatéraux universels dans le domaine du désarmement est un moyen incontesté d'assurer des règles de conduite communes pour tous les États sans exception. La prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) pourrait être l'occasion de mettre à l'épreuve le sérieux des intentions des États. Le Bélarus pense que tous les États parties au Traité sont prêta à s'engager dans un travail constructif au cours de la Conférence d'examen et espère qu'elle adoptera des décisions visant à renforcer le TNP.

M. MIKHAIL KHVOSTOV (Bélarus), nouveau Président de la Conférence du désarmement pour une période de quatre semaines, a déclaré qu'il poursuivrait sur la voie tracée par son prédécesseur, le Bangladesh, et a espéré pouvoir compter sur l'aide de toutes les délégations. Jeudi dernier, un échange de vues approfondi a eu lieu sur diverses propositions concernant un programme de travail pour la Conférence, qui a donné matière à réflexion pour toutes les délégations et les six présidents de la session de 2010. Au vu des vues divergentes qui se sont exprimées, le Président a entamé des consultations bilatérales et compte les groupes régionaux afin de clarifier quelles modifications pourraient être apportées concernant le programme de travail en vue d'une solution acceptable pour toutes les parties, et de voir si de telles modifications étaient de fait envisageables. Les membres de la Conférence doivent parvenir à des résultats concrets, comme les y a invité le Secrétaire général de la Conférence jeudi dernier.

M. AKIO SUDA (Japon) a exprimé la profonde reconnaissance de sa délégation au Président sortant, du Bangladesh, pour les efforts qu'il a menés au cours de sa présidence et pour avoir permis des débats informels très utiles. Il a également félicité l'ambassadeur du Bélarus d'avoir assumé cette fonction importante et a exprimé l'espoir que la Conférence pourra, sous sa direction, avancer. Pour sa part, la délégation japonaise se tient prête à apporter son soutien.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC10/008F