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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS DU JAPON

Compte rendu de séance
Les États-Unis et la Syrie s'adressent également à la Conférence

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, le Président de la Chambre des députés du Japon, ainsi que les délégations des États-Unis et de la Syrie.

M. Yohei Kono, Président de la Chambre des députés du Japon, a souligné qu'en tant que principal pilier du régime international de non-prolifération, le Traité de non-prolifération nucléaire a grandement contribué au maintien de la paix et de la sécurité. Ces dernières années, le TNP a toutefois été gravement malmené, a-t-il poursuivi. Il a préconisé que les États non dotés d'armes nucléaires exhortent les puissances nucléaires à appliquer leurs engagements en matière de désarmement nucléaire tout en respectant strictement le régime de non-prolifération. M. Kono a par ailleurs jugé constructive la proposition avancée par les États-Unis concernant un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire.

La Syrie est intervenue pour dénoncer à nouveau l'utilisation des bombes à phosphore et des bombes à fragmentation par l'armée israélienne contre des civils libanais et demander que la lettre de sa délégation adressé au Président de la Conférence afin que cette question soit discutée au titre du point de l'ordre du jour consacré à la transparence dans le domaine des armements soit distribuée en tant que document officiel de la Conférence.

À l'issue de la présente séance, la Conférence a tenu une séance officieuse consacrée à l'examen de son rapport annuel à l'Assemblée générale.

La Conférence du désarmement tiendra une séance plénière demain, vendredi 15 septembre, à une heure qui reste à déterminer, afin de conclure les travaux de sa session de 2006.

Aperçu des déclarations


M. YOHEI KONO, Président de la Chambre des députés du Japon, a rappelé qu'il est actuellement Président de l'Association des parlementaires japonais pour la promotion du désarmement international, créée il y a 25 ans. Étant donné la difficulté que représente d'élimination, d'un seul coup, des armes nucléaires, la communauté internationale a opté pour l'alternative consistant à instaurer le régime du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), entré en vigueur il y a 36 ans, en 1970. En tant que principal pilier du régime international de non-prolifération, le TNP a grandement contribué au maintien de la paix et de la sécurité, a souligné M. Kono. Ces dernières années, le TNP a toutefois été gravement malmené, a-t-il souligné. Cela est dû non seulement à l'insuffisance des efforts de désarmement déployés par les États dotés d'armes nucléaires, mais aussi à une tendance qui consiste à forcer les opposants à se soumettre par le biais de menaces s'appuyant sur les armes nucléaires, a-t-il indiqué. Certains États sont en désaccord profond avec ce régime qui reconnaît certains pays en tant qu'États dotés d'armes nucléaires alors que d'autres ne sont pas reconnus comme tels. À cet égard, M. Kono a dit comprendre le sentiment manifesté par les pays qui appellent fermement à l' «égalité souveraine»; néanmoins, a-t-il affirmé, la simple recherche du «pouvoir» n'est jamais un chemin prudent à suivre. Aussi, a-t-il préconisé que les États non dotés d'armes nucléaires s'engagent plutôt sur la voie consistant à exhorter ceux qui en sont dotés d'appliquer leurs engagements en matière de désarmement nucléaire tout en respectant strictement le régime de non-prolifération.

Aux nombreux diplomates responsables des négociations de désarmement au sein de cette Conférence qui se sont rendus à Hiroshima et Nagasaki, M. Kono a exprimé l'espoir qu'ils en sont revenus convaincus du fait que les questions de désarmement ne relèvent pas d'une simple manipulation de chiffres mais concernent l'existence même de l'humanité. Les débats structurés que la Conférence a tenus cette année sur chacun des points inscrits à son ordre du jour ont donné lieu à un certain optimisme et il faut espérer que cela se traduira par davantage d'action, a ajouté M. Kono, souhaitant que les membres de la Conférence auront su se départir de l'attitude consistant à empêcher le progrès en créant des liens entre les différentes questions. Il a estimé que la proposition avancée par les États-Unis concernant un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement nucléaire avait une signification constructive. Bien entendu, les pays ont des points de vue différents s'agissant du projet de traité dans son état actuel; mais ces divergences peuvent être résolues dans le cadre de négociations, par le biais de l'échange d'idées. Afin de profiter de l'élan créé au cours de la session de cette année et de commencer de véritables négociations dès la session de 2007, il faut espérer que chaque pays déploiera tous les efforts pour parvenir au consensus, y compris après la fin des sessions officielles de cette année, a conclu M. Kono.

MME CHRISTINA ROCCA (États-Unis), qui vient de prendre ses fonctions en tant que représentante des États-Unis auprès de la Conférence du désarmement, a indiqué que sa délégation était disposée à tout faire pour faire avancer les travaux de la Conférence. Les débats de la Conférence cette année ont permis de jeter des bases qui devraient permettre de faire d'importants progrès. Les États-Unis sont disposés à collaborer à l'adoption du rapport à l'Assemblée générale, a ajouté Mme Rocca.

M. HUSSEIN ALI (Syrie) a de nouveau dénoncé l'utilisation des bombes à phosphore et des bombes à fragmentation par l'armée israélienne contre des civils libanais. Il a cité un article de presse indiquant que des villes entières ont été inondées de bombes à fragmentation et que l'armée israélienne en a tiré quelque 800, contenant des millions de petites bombes. L'utilisation de ces bombes a provoqué la présence d'une multitude de munitions non explosées sur le terrain qui vont continuer à faire des victimes après la guerre, a rappelé le représentant syrien, ajoutant que le nombre de ces munitions sur le territoire libanais est évalué à 500 000, selon l'article de presse précité. Le représentant syrien a indiqué que le Chargé d'affaire à la Mission syrienne avait adressé au Président de la Conférence une lettre demandant que soit discutée cette question au titre du point de l'ordre du jour consacré à la transparence dans le domaine des armements; aussi, la Syrie demande-t-elle que cette lettre soit distribuée en tant que document officiel de la Conférence.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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