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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DU KAZAKHSTAN, DE L’ITALIE ET DE LA SUÈDE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations du Kazakhstan, de l’Italie et de la Suède.

Le Kazakhstan a rappelé que l’on célébrait cette semaine le quinzième anniversaire de la fermeture du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk. Le 8 septembre prochain, a par ailleurs indiqué le pays, les Ministres des affaires étrangères de cinq pays d’Asie centrale doivent signer un traité visant l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.

L’Italie a pour sa part présenté un document visant à souligner la pertinence intrinsèque, pour le point de l’ordre du jour de la Conférence consacré au désarmement nucléaire et à la cessation de la course aux armements nucléaires, d’une négociation sur un traité d’interdiction des matières fissiles. Du point de vue de l’Italie, un tel traité est une étape nécessaire pour parvenir au désarmement nucléaire.

On a souvent tendance à dire d’un traité d’interdiction des matières fissiles qu’il s’agit d’une mesure de non-prolifération, alors que l’important réside dans la dimension désarmement nucléaire d'un tel traité, a également souligné la Suède.

En début de séance, le Président de la Conférence, le Slovaque Anton Pinter, a souhaité la bienvenue aux participants au Programme de bourses des Nations Unies sur le désarmement de 2006 ainsi qu’à un groupe de professeurs italiens venus assister ce matin aux travaux de la Conférence.

La séance plénière de ce matin était suivie d’une séance plénière informelle au cours de laquelle M. Pinter devait présenter un projet de rapport annuel de la Conférence à l’Assemblée générale.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra mercredi 6 septembre, à 10 heures, en salle XX. Elle sera suivie d’une réunion plénière informelle au cours de laquelle la Conférence commencera la première lecture du projet de rapport annuel à l’Assemblée générale.

Aperçu des déclarations

M. KAIRAT ABUSSEITOV (Kazakhstan) a rappelé qu’il y a quinze ans, le 29 août 1991, suite à un mouvement antinucléaire massif, le Président du Kazakhstan, M. Nursultan Nazarbayev, avait pris la décision de fermer le site d’essais nucléaires de Semipalatinsk. Cette décision avait exigé force et sens des responsabilités, étant donné que le Kazakhstan faisait alors encore partie de l’Union soviétique. Après son accession à l’indépendance, a poursuivi M. Abusseitov, le Kazakhstan a signé en 1992 le Protocole de Lisbonne dans lequel il faisait part de son engagement à rejoindre le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) en tant qu’État non nucléaire. En décembre 1993, le Parlement du Kazakhstan ratifiait ce traité. Une année plus tard, le Kazakhstan, à l’instar du Bélarus et de l’Ukraine, recevait des garanties de sécurité de la part des puissances nucléaires en reconnaissance de la mise en œuvre totale et indiscutable de ses engagements en matière de désarmement. Des accords de garantie furent ensuite conclus avec l’AIEA en 1994. La signification de la décision du Kazakhstan de choisir le statut d’État non nucléaire prend toute son ampleur lorsque l’on se rappelle que le pays possédait alors sur son sol ce que l’on appelle le cycle complet de l’arme nucléaire. Après le retrait de son arsenal nucléaire, le Kazakhstan s’est engagé dans un processus d’élimination de l’infrastructure militaire, a rappelé M. Abusseitov. Le Kazakhstan participe activement aux négociations en cours visant à établir une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale, a-t-il en outre indiqué. Le 8 septembre prochain, a-t-il précisé, les Ministres des affaires étrangères de cinq pays d’Asie centrale doivent signer un traité visant l’établissement d’une telle zone.

En dépit de tous les efforts déployés en matière de réhabilitation, les conséquences des essais effectués sur le site de Semipalatinsk restent un sujet de préoccupation non seulement pour le Kazakhstan mais aussi pour l’ensemble de la communauté internationale, a souligné M. Abusseitov. Le principal défi auquel est actuellement confronté le Gouvernement reste celui de l’amélioration de la situation dans les domaines de la santé et de l’environnement, a-t-il insisté, avant de remercier les institutions des Nations Unies, les pays (notamment le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni), ainsi que les organisations non gouvernementales qui ont contribué - et continuent - à aider la population de Semipalatinsk et continuent à y contribuer.

M. CARLO TREZZA (Italie) a mis l’accent sur l’importance que revêt l’éducation en matière de désarmement et dont témoignent la présence aujourd’hui d’une cinquantaine de professeurs italiens originaires de la province de Trente venus assister aux travaux de la Conférence, ainsi que la présence des participants au Programme de bourses des Nations Unies sur le désarmement.

M. Trezza a ensuite présenté un document visant à souligner la pertinence intrinsèque, pour le point 1 de l’ordre du jour de la Conférence (cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire), d’une négociation sur un traité d’interdiction des matières fissiles. Du point de vue de l’Italie, l’article VI du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) ainsi que le document final de la Conférence d’examen de 2000 du TNP fournissent la meilleure orientation - au moins pour les États parties au TNP - de ce qu’il faut entendre par désarmement nucléaire. Il en va de même pour la cessation d’une course aux armements nucléaires. L’Italie pense qu’un traité d’interdiction des matières fissiles appartient pleinement, du point de vue conceptuel, à ces deux catégories. Un traité d’interdiction des matières fissiles est également pertinent pour la non-prolifération, mais l’Italie pense qu’une telle pertinence reste essentiellement subsidiaire ; elle préfère souligner qu’un tel traité est une étape nécessaire pour parvenir au désarmement nucléaire. M. Trezza a souligné que le document présenté ce matin par l’Italie s’ajoute aux deux documents que son pays a déjà présentés plus tôt cette année et portant, l’un, sur l’entrée en vigueur et, l’autre, sur la pertinence d’un traité d’interdiction des matières fissiles du point de vue du terrorisme nucléaire.

MME ELISABET BORSIIN BONNIER (Suède) a insisté sur l’importance qu’il y a à célébrer ces jours-ci le quinzième anniversaire de la fermeture du site d’essais nucléaires de Semipalatinsk. On a souvent tendance à dire d’un traité d’interdiction des matières fissiles qu’il s’agit d’une mesure de non-prolifération, alors que l’important réside dans la dimension désarmement nucléaire d'un tel traité, a-t-elle par ailleurs souligné. L’intervention de l’Ambassadeur Trezza de l’Italie nous rappelle les obligations qui sont les nôtres, a-t-elle ajouté. Il faut commencer sans plus de retard à négocier sur ce point au sein de la Conférence, même si ce n’est pas le seul sujet à aborder, a-t-elle insisté.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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