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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : LE ROYAUME-UNI ET LA FRANCE SOUHAITENT LA NÉGOCIATION D'UN TRAITÉ SUR LES MATIÈRES FISSILES

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu ce matin les représentants du Royaume-Uni et de la France, qui ont appelé au commencement de négociations, au sein de la Conférence, d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires.

Le Royaume-Uni a estimé que la Conférence du désarmement était un mécanisme trop important pour être laissé en jachère et a souligné que la Conférence peut convenir dès à présent, sans préjudice aux positions de chacun, de commencer des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles, sans conditions préalables. Un accord sur cette question jetterait les bases pour une sortie de l'impasse dans laquelle continue d'être enfermée la Conférence.

La France a également rappelé que la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires constitue une priorité pour le pays. Une place appropriée doit être faite par ailleurs aux idées additionnelles, notamment la question de la protection des infrastructures civiles critiques et la question des systèmes portatifs de défense aérienne.

L'ambassadeur de la République de Corée, M. Park In-Kook, qui assume à partir de cette semaine la présidence de la Conférence pour une période de quatre semaines, a exprimé l'espoir que les idées et les positions présentées par les délégations dans le cadre d'un dialogue structuré, focalisé et interactif pourront un jour servir à de futures négociations sur ces questions.

Le Président a suggéré que les interventions qui seront faites la semaine prochaine dans le cadre des deux séances consacrées au désarmement nucléaire portent, respectivement, sur une évaluation de la mise en œuvre du désarmement nucléaire et sur les mesures à prendre à l'avenir dans ce domaine. Il a aussi suggéré que les deux séances de la semaine suivante (7 et 9 mars) soient consacrées aux points de l'ordre du jour relatifs à la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire, et à la prévention de la guerre nucléaire.

S'agissant des questions d'organisation des travaux, en particulier du programme de la semaine prochaine au cours de laquelle la Conférence doit examiner la question du désarmement nucléaire, les Pays-Bas, appuyés par le Canada, se sont demandé si les deux séances prévues seraient suffisantes. Les Pays-Bas en ont en outre appelé à plus de responsabilité de la part des membres de la Conférence pour rendre plus productives les séances consacrées au débat général.

La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement se tiendra le mardi 28 février. L'heure de la réunion sera annoncée ultérieurement.

Déclaration du Président

M. PARK IN-KOOK, Présidence de la Conférence du désarmement, a souligné que la recherche par les six présidents de la session de 2006 d'une plate-forme commune s'appuie sur la conviction fort simple que la Conférence a besoin de mener un dialogue favorisant de futures négociations et qu'un tel dialogue doit être structuré, focalisé et interactif tout en maintenant une approche équilibrée. Le Président a exprimé l'espoir que les idées et les positions présentées par les délégations sur ces questions pourront un jour servir à de futures négociations sur ces questions. Mais sans la volonté politique nécessaire dans les capitales, une percée sérieuse ne sera pas possible. La crédibilité de la Conférence doit être restaurée. L'année 2006 n'étant pas marquée par des événements aussi marquants qu'en 2005 sur le plan du désarmement, la Conférence devrait jouer un rôle de premier plan pour relancer un dialogue de fond sur le désarmement nucléaire et la non-prolifération, a estimé le Président.

Déclarations dans le cadre du débat général

M. JOHN FREEMAN (Royaume-Uni) a assuré que son pays était déterminé à ce que l'on parvienne à réaliser des progrès dans le domaine de la limitation des armements et du désarmement à la fois dans un cadre unilatéral et bilatéral, dans le cadre de groupes partageant les mêmes idées ou de groupes régionaux, ainsi que multilatéralement. La limitation des armements et le désarmement sont des aspects essentiels des efforts visant à renforcer la sécurité internationale.

À cet égard, le Royaume-Uni estime que la Conférence du désarmement est un mécanisme trop important pour être laissé en jachère. M. Freeman a souligné que la priorité pour son pays demeure le commencement immédiat de négociations, sans conditions préalables, sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires. De l'avis du Royaume-Uni, la Conférence peut convenir, sans préjudice aux positions de chacun, de commencer des négociations sur un tel traité, sans conditions préalables. Un accord sur cette question établirait les bases permettant de sortir de l'impasse dans laquelle continue d'être enfermée la Conférence. L'approche fondée sur le groupement des questions pour commencer les travaux de fond au sein de la Conférence n'a pas permis de parvenir à un consensus sur la voie à suivre. Les États membres doivent le reconnaître; certaines questions ne sont pas mûres pour la négociation. S'agissant de ce que les six Présidents de 2006 appellent les questions additionnelles, le Royaume-Uni est favorable à leur examen à condition qu'elles soient à même de recueillir le consensus et soient en rapport avec l'ordre du jour de la Conférence.

M. FRANÇOIS RIVASSEAU (France) a déclaré que, dans le cadre des travaux de l'année à venir, la première question qui se pose est naturellement celle de la recherche d'un accord sur un programme de travail pour la Conférence du désarmement. La délégation française considère qu'il faut continuer de se pencher sur toutes les propositions avec un esprit ouvert. La règle du jeu cette année consiste à accroître la confiance entre les membres de la Conférence, à avancer autant que possible, chaque fois que cela est possible, vers des négociations conformes à la vocation de ce forum. La Conférence a donc devant elle un important travail préparatoire.

S'agissant des questions de fond, M. Rivasseau a rappelé que la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires constitue une claire priorité pour la mission française. Une place appropriée doit être faite par ailleurs aux idées dites «out of the box» (idées additionnelles). C'est dans cet esprit que, avec la Suisse, la France a proposé que la Conférence travaille sur la question de la protection des infrastructures civiles critiques. De même, elle soutient l'initiative de l'Australie visant à aborder la question des systèmes portatifs de défense aérienne à la Conférence. Enfin, la France continue, avec l'Union européenne, à appuyer les résolutions relatives à la prévention d'une course aux armements dans l'espace. La voie proposée par le Président, avec les cinq autres présidents, paraît contenir les éléments d'une progression possible vers les objectifs communs à toutes les délégations, mais il ne faut pas en rester à la plate-forme des six présidences; il faut maintenant la faire fructifier, a souligné M. Rivasseau.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
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