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CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : PRÉSENTATION D'UN DOCUMENT RÉVISÉ SUR LA PRÉVENTION D'UNE COURSE AUX ARMEMENTS DANS L'ESPACE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu ce matin la Fédération de Russie et la Chine présenter la deuxième version, mise à jour et révisée, du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique (CD/1679)». Plusieurs délégations ont salué cette initiative.

Un grand nombre de délégations ont par ailleurs apporté leur soutien à la proposition faite par l'Irlande, qui a souhaité que la déclaration annuelle célébrant la Journée internationale des femmes, délivrée à la Conférence par les représentants de la société civile, soit lue par ses auteurs et non plus par un représentant du Secrétariat de la Conférence.

Nombre d'intervenants ce matin ont en outre félicité la Pologne pour les efforts qu'elle a déployés durant sa présidence, qui s'achève cette semaine, afin de relancer les travaux de la Conférence, en particulier par le biais d'initiatives communes aux six Présidents de la session de 2006 telles que la désignation d'Amis des Présidents ou encore la présentation d'un calendrier d'activités pour l'année.

Le Maroc, relevant que la Conférence est restée à l'écart des efforts multilatéraux visant à cerner les vulnérabilités actuelles et à forger un nouveau consensus autour de la réponse à leur apporter, a encouragé les délégations «à transcender la lecture dogmatique du décalogue» (ordre du jour en 10 points).

La République de Corée, qui assumera la présidence pour une période de quatre semaine à partir de la semaine prochaine, a proposé un calendrier de travail indicatif et flexible pour toute la durée de sa présidence, au cours de laquelle seront particulièrement débattues les questions relatives au désarmement nucléaire.


Le Président de la Conférence, l'ambassadeur Zdzislaw Rapacki de Pologne, a exprimé l'espoir que les processus engagés au cours de sa présidence continueront à se développer tout au long de la session de 2006. Il revient désormais aux délégations de remplir de substance les cadres généraux ainsi mis en place. En effet, le travail des Amis des Présidents ou les débats structurés centrés sur des questions précises tels qu'envisagés dans le calendrier d'activités resteront vides sans l'engagement de toute la Conférence, a-t-il souligné.

Au total, les délégations de dix-sept pays ont pris la parole ce matin : Maroc, Fédération de Russie, Chine, Irlande, République de Corée, Sri Lanka, Suède, Pays-Bas, Afrique du Sud, Égypte, Brésil, Pakistan, Norvège, Canada, Nouvelle-Zélande, Mexique et Algérie.

Ce matin, la Conférence a par ailleurs accepté les demandes de participation à ses travaux présentées par le Koweït et les Émirats arabes unis.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi prochain, 23 février, à 10 heures.



Aperçu des déclarations

M. MOHAMMED LOULICHKI (Maroc) a souligné que la situation d'immobilisme dans laquelle se trouve depuis huit ans la Conférence du désarmement est malheureusement loin d'être une exception dans la conjoncture actuelle des questions du désarmement. Ainsi, le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires n'est toujours pas entré en vigueur, la septième Conférence d'examen du Traité de non-prolifération s'est soldée par un échec, et le Sommet mondial de 2005, censé offrir aux pays du monde une occasion exceptionnelle pour contrer les périls graves qui pèsent sur l'humanité, a été incapable de se prononcer sur les questions du désarmement. «Pouvons nous permettre à cette situation d'immobilisme de perdurer, s'enliser davantage jusqu'à mettre en péril la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde», a demandé le représentant marocain? Il s'est dit convaincu que la Conférence du désarmement est prête à œuvrer pour être à la hauteur de la responsabilité que la communauté internationale a placée en elle et à apporter la preuve que la Conférence est à même de remplir ses fonctions en tant qu'unique instance multilatérale de négociation dans le domaine du désarmement. Considérant que le multilatéralisme est le principe fondamental qui doit régir les négociations menées dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, le Maroc a toujours participé indistinctement et en toute transparence aux négociations multilatérales sur la réglementation des armements et honoré ses engagements en vertu des accords en vigueur.

Le représentant du Maroc a estimé que la Conférence du désarmement devait aujourd'hui s'adapter à la nouvelle réalité des menaces qu'encoure la communauté internationale. En effet, loin des attentes de ses États membres, la Conférence est restée à l'écart des efforts multilatéraux visant à cerner les vulnérabilités actuelles et à forger un nouveau consensus autour de la réponse à leur apporter. Face à cette situation, le Maroc ne peut qu'encourager les autres délégations «à transcender la lecture dogmatique du décalogue (ordre du jour en 10 points) pour éviter que l'organe catalyseur du désarmement qu'est la Conférence ne soit aliéné des impératifs sécuritaires de ses membres». La délégation du Maroc se félicite de l'initiative de la Présidence de nommer un Groupe des Amis des Présidents qui, dans sa quête de consensus autour d'un programme de travail, devrait notamment s'intéresser à la relation liant ce dernier à l'ordre du jour de la Conférence. M. Loulichki a réitéré la disposition du Maroc à intégrer formellement ce Groupe. Il a émis l'espoir que les membres de la Conférence réussiront cette année à faire preuve de la hauteur de vues, de la volonté politique et de la patience requises pour tirer parti de la composition et de l'expérience uniques de la Conférence et redonner confiance à la communauté internationale dans son aptitude à relever les défis du désarmement du XXIe siècle.

M. VALÉRY LOSCHININ (Fédération de Russie) a rappelé qu'en juin 2002, les délégations de la Fédération de Russie et de la Chine, conjointement avec un groupe de pays co-parrains, avaient présenté à la Conférence le document de travail CD/1679 sur les éléments possibles d'un futur accord juridique international sur la prévention du déploiement d'armes dans l'espace extra-atmosphérique, la menace ou l'utilisation de la force contre des objets placés dans l'espace. Ce document a fait l'objet d'une large discussion et, depuis sa mise en circulation, le document CD/1679 a été considérablement enrichi par les idées et commentaires divers qu'il a suscités. D'importantes propositions ont été avancées par les délégations lors des séances plénières officielles et informelles de la Conférence consacrées à la prévention d'une course aux armements dans l'espace, ainsi que lors des débats thématiques qui se sont déroulés au sein de la Première Commission de l'Assemblée générale et dans le cadre de consultations bilatérales menées par les auteurs du document susmentionné avec d'autres délégations. Aussi, a indiqué M. Loschinin, les délégations russe et chinoise ont-elles demandé au Secrétariat de la Conférence de faire circuler en tant que document officiel de la Conférence la deuxième version, mise à jour et révisée, du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique (CD/1679)». Il faut espérer que ce recueil sera soigneusement examiné par les délégations et dans les capitales des différents États membres, a conclu M. Loschinin.

M. CHENG JINGYE (Chine) a ajouté que, si les avis figurant dans le recueil présenté par la Chine et la Fédération de Russie ne sont pas tous identiques et sont parfois même divergents, le document s'est attaché à refléter les points de vues et suggestions de toutes les parties. Il faut donc espérer que cette démarche permettra de dégager des points de vues communs sur certaines questions. Un nombre croissant de pays comprennent la nécessité de prévenir toute course aux armements dans l'espace, a insisté M. Cheng Jingye. Il a exprimé l'espoir que la Conférence remette au plus vite sur pied le Comité ad hoc sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique.

MME MARY WHELAN (Irlande) a exprimé le souhait que la déclaration annuelle célébrant la Journée internationale des femmes, adressée à la Conférence par les représentants de la société civile, soit lue par ses auteurs. Depuis plusieurs années, en effet, une déclaration rédigée par les organisations non gouvernementales est lue à la Conférence par un membre du Secrétariat, a-t-elle rappelé. Nombre de délégations ne parviennent pas à s'expliquer que les organisations non gouvernementales de femmes qui ont rédigé cette déclaration n'aient pas été autorisées à venir elles-mêmes la présenter à la Conférence, a poursuivi Mme Whelan. Elle a souligné qu'aucune règle dans le règlement intérieur de la Conférence n'interdit qu'une déclaration soit faite par des organisations non gouvernementales à l'occasion de la Journée internationale des femmes. Aussi, Mme Whelan a-t-elle demandé à la présidence de la Conférence de prendre les mesures appropriées pour faciliter toute demande émanant des organisations non gouvernementales à cet égard.

M. IN-KOOK PARK (République de Corée) a déclaré qu'étant donné l'état de léthargie dans lequel se trouve la Conférence, sans parler des échecs sans précédents enregistrés en 2005 dans le cadre d'événements liés au désarmement et à la non-prolifération, l'annonce d'un calendrier d'activités pour 2006, faite la semaine dernière dans cette enceinte, constitue un jalon remarquable qui redonne à la Conférence une lueur d'espoir. Afin de maintenir cet élan, et pour mieux organiser les débats tout en les orientant vers des résultats, M. Park, qui assumera la présidence de la Conférence à partir de la semaine prochaine, a suggéré qu'un certain nombre de principes guident les délibérations au sein de la Conférence. Avant toute chose, il a souligné que chaque État membre aura l'occasion de clarifier sa position nationale. Il a suggéré que durant sa présidence de la Conférence, et conformément au calendrier d'activités présenté la semaine dernière, les interventions de chaque délégation se concentrent sur les points 1 et 2 de l'ordre du jour (cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire ; prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées), afin d'être mieux structurées, sans préjudice du droit des États membres de soulever toute question qu'ils considèrent comme pouvant mériter l'attention. D'autre part, pour la discussion sur le désarmement nucléaire, M. Park a suggéré que les délégations fassent leurs interventions sous les sous-points de l'ordre du jour pertinents, le cas échéant.

M. Park a proposé le calendrier suivant – indicatif et flexible - pour la Conférence durant la présidence de la République de Corée : 23 février, débat général; 28 février et 2 mars, débat centré sur le désarmement nucléaire; 7 et 9 mars, débat général; 14 et 16 mars, débat général et - le cas échéant - segment de haut niveau.

Le nombre de séances pour les débats structurés et centrés sur le désarmement nucléaire ainsi que l'opportunité d'introduire des sous-points pourront être ajustés en fonction des points de vues et des intentions des États membres, a précisé M. Park.

MME SARALA FERNANDO (Sri-Lanka) s'est associée aux propos tenus ce matin par l'Irlande. Il est incompréhensible qu'un groupe d'organisations non gouvernementales s'occupant des femmes ne soit pas autorisé à présenter lui-même sa déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes. Aussi, la représentante de Sri Lanka a-t-elle vivement engagé le prochain Président de la Conférence à se saisir de cette question afin d'assurer la participation de ces ONG lors de la Journée du 8 mars.

M. MAGNUS HELLGREN (Suède) a indiqué partager les propos tenus ce matin par l'Irlande et Sri Lanka s'agissant de la participation des ONG, lesquelles devraient en effet pouvoir présenter elles-mêmes leur déclaration devant la Conférence à l'occasion de la Journée internationale des femmes. En effet, rien dans le Règlement intérieur de la Conférence ne les en empêche. Le représentant de la Suède a par ailleurs remercié la Chine et la Fédération de Russie pour leur présentation judicieuse du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique». Il a constaté que les points de vues exprimés par la Suède ont été reflétés dans ce recueil.

M. JOHANNES LANDMAN (Pays-Bas) a apporté son soutien à l'appel lancé ce matin par les délégations de l'Irlande et de Sri Lanka en faveur de la participation directe des organisations non gouvernementales à la présentation, devant la Conférence, de leur déclaration lors de la Journée internationale des femmes. Il faut maintenant utiliser de manière optimale les résultats obtenus suite aux initiatives prises par les six présidents de la session de 2006 de la Conférence, s'agissant plus particulièrement du calendrier pour les activités de la Conférence en 2006, a-t-il poursuivi. Il a ainsi exprimé l'espoir que chacun des Présidents de la session de 2006 assumera sa responsabilité en s'attachant aux préparatifs qui lui incombent directement, durant sa présidence, eu égard au calendrier d'activités prévues.

MME GLAUDINE J. MTSHALI (Afrique du Sud) a souscrit aux déclarations de l'Irlande et de Sri Lanka et appuyés par d'autres délégations. Elle a par ailleurs indiqué que son pays suivrait de très près le succès des initiatives prises en ce début d'année par les six Présidents de la session de 2006 de la Conférence.

M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a soutenu l'idée de voir les organisations non gouvernementales de femmes concernées présenter elles-mêmes devant la Conférence leur déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

M. CARLOS ANTONIO DA ROCHA PARANHOS (Brésil) a lui aussi apporté son soutien à l'idée de voir les organisations non gouvernementales de femmes concernées présenter elles-mêmes devant la Conférence leur déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes. Il a exprimé l'espoir que la présidence de la Conférence saisirait toutes les occasions qui lui sont offertes pour assurer cette participation des ONG à la Journée du 8 mars. Le représentant brésilien a par ailleurs remercié la Fédération de Russie et la Chine pour le «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique» qu'elles ont présenté aujourd'hui.

MME TEHMINA JANJUA (Pakistan) a remercié la Fédération de Russie et la Chine pour le «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique» qu'elles ont présenté aujourd'hui. Elle a en outre apporté son soutien à la proposition de voir les ONG de femmes concernées lire directement devant la Conférence leur déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

M. KJETIL PAULSEN (Norvège) a rappelé que la Norvège a toujours préconisé que la Conférence puisse entendre à l'occasion de la Journée des femmes une déclaration d'organisations non gouvernementales lue directement par ses auteurs. Il faut que la présidence de la Conférence utilise ses prérogatives pour régler cette question une fois pour toutes, a-t-il déclaré.

M. PAUL MEYER (Canada) s'est associé à la proposition faite ce matin par l'Irlande visant à ce que le représentant des organisations non gouvernementales de femmes concernées lise directement devant la Conférence leur déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes. Le Canada félicite en outre la Fédération de Russie et la Chine pour leurs efforts en vue de présenter à la Conférence une nouvelle version mise à jour du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique». Le Canada soutient en outre l'idée, présentée ce matin par la République de Corée, de dégager des sous-points afin de structurer les discussions à venir au sein de la Conférence.

M. TIM CAUGHLEY (Nouvelle-Zélande) a souligné que les initiatives prises en ce début de session sous la présidence de la Pologne aident à améliorer grandement le niveau des engagements au sein de la Conférence. Il s'est dit convaincu qu'il convient en effet de dépasser le stade du débat général. À cet égard, il s'est réjoui des efforts déployés par la Fédération de Russie et par la Chine, qui contribuent au débat fondamental sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique. La Nouvelle-Zélande s'associe également à l'idée d'une déclaration directement lue devant la Conférence par les organisations non gouvernementales concernées à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

M. ENRIQUE OCHOA (Mexique) s'est félicité de l'initiative prise par la présidence de la Conférence afin de structurer les débats tout au long de la session de 2006. Il a en outre salué les efforts consentis par la Chine et par la Fédération de Russie qui ont présenté une nouvelle version mise à jour du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique». Le Mexique appuie aussi la proposition de l'Irlande de voir les organisations non gouvernementales de femmes concernées présenter elles-mêmes devant la Conférence leur déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

M. HAMZA KHELIF (Algérie) a félicité la Pologne pour les efforts qu'elle a déployés, durant sa présidence, pour relancer les travaux de la Conférence. Il a en outre remercié la Fédération de Russie et la Chine pour leur initiative de présenter une nouvelle version mise à jour du «Recueil de commentaires et de suggestions relatifs au document de travail de la Conférence sur la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique». L'Algérie est convaincue que l'espace extra-atmosphérique ne doit pas être utilisé de façon abusive. Enfin, l'Algérie souhaite, elle aussi, que la société civile puisse elle-même directement faire une déclaration à la Conférence à l'occasion de la Journée internationale des femmes.

M. ZDZISLAW RAPACKI, Président de la Conférence du désarmement, a exprimé l'espoir que les processus engagés par la Pologne au cours de sa présidence continueront à se développer tout au long de la session de 2006. Il revient désormais aux délégations de remplir de substance les cadres généraux ainsi mis en place. En effet, le travail des Amis des Présidents ou les débats structurés centrés sur des questions précises tels qu'envisagés dans le calendrier d'activités resteront vides sans l'engagement de toute la Conférence.

Le mandat des Amis des Présidents fera l'objet très bientôt de nouvelles discussions et son successeur à la présidence, l'Ambassadeur Park, de la République de Corée, tiendra informées les délégations des résultats de ces discussions, a précisé M. Rapacki.

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