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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ADOPTE L'ORDRE DU JOUR POUR SES TRAVAUX DE 2006

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a ouvert ce matin les travaux de sa session de 2006 en adoptant son ordre du jour.

Suite à l'adoption de l'ordre du jour à l'unanimité, le Président de la Conférence, l'ambassadeur de Pologne M. Zdzislaw Rapacki, a fait une déclaration indiquant qu'il croit comprendre que, s'il y a consensus au sein de la Conférence pour traiter de toute question, elle pourrait être traitée dans le cadre de l'ordre du jour.

L'ordre du jour de la session de 2006 de la Conférence, identique à l'ordre du jour adopté depuis plusieurs années, prévoit l'examen des questions suivantes: cessation de la course aux armements nucléaires et désarmement nucléaire; prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées; prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique; arrangements internationaux efficaces pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace d'utilisation de ces armes; nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive (armes radiologiques); programme global de désarmement; transparence dans le domaine des armements; et examen et adoption du rapport annuel et de tout autre rapport approprié à l'Assemblée générale des Nations Unies (l'ordre du jour figure au document CD/WP.540).

Dans une déclaration liminaire faite ce matin, le Président a tenu à souligner le rôle important qui revient à la Conférence dans les efforts pour assurer la sécurité internationale et la paix. Son importance est particulièrement cruciale aujourd'hui et elle peut contribuer à jeter les bases d'un monde meilleur. Il faut donc tout faire pour sortir de l'impasse dans laquelle se trouve la Conférence. Le Président a assuré que lui-même et ceux qui le succéderont cette année à la présidence n'épargneront aucun effort pour trouver les moyens de parvenir au consensus sur le programme de travail. M. Rapacki a indiqué qu'il avait déjà commencé les consultations bilatérales avec les délégations sur la question et qu'elles se poursuivront jusqu'au 2 février. Il semblerait qu'il n'y ait aucun changement dans les positions des pays, mais le Président a noté que les délégations faisaient preuve de davantage de souplesse et sont disposées à davantage de créativité. Il a souligné que la nécessité dans laquelle se trouve la Conférence d'avancer avait suscité une initiative consistant à inviter les six Présidents de la session de 2006 (le «P6») à coopérer afin d'assurer la continuité des mesures prises par les présidents consécutifs.

Avant la tenue d'une séance informelle consacrée à l'examen de l'ordre du jour en vue de son adoption, des déclarations concernant l'ordre du jour et le programme de travail de la Conférence ont été faites par les représentants des Pays-Bas, de l'Afrique du Sud, du Chili et de la Fédération de Russie.

Dans un message adressé à la Conférence par le Secrétaire général et dont le texte a été distribué ce matin, M. Kofi Annan note que les mécanismes internationaux de désarmement se sont encore affaiblis l'an passé. Il est impératif que la communauté internationale tire des leçons de ces reculs et que les capitales réévaluent entièrement leurs attitudes à l'égard de la Conférence, et développent un nouveau consensus politique sur les priorités en matière de limitation des armements et de désarmement. Grâce à sa composition et à l'expérience qu'elle a accumulée, la Conférence dispose d'un avantage sur toute autre instance de négociation dans le domaine du désarmement. Le Secrétaire général exprime l'espoir que les membres de la Conférence tireront parti de cet avantage et feront preuve d'hauteur de vues, de la volonté politique et de la patience nécessaires pour rétablir la confiance dans la capacité de la Conférence de relever de nouveaux défis.

En fin de séance, la Conférence du désarmement a décidé d'accepter les demandes de participation à ses travaux présentées par les États non-membres suivants : Bosnie-Herzégovine, Costa Rica, Croatie, Chypre, Estonie, Ghana, Grèce, Guatemala, Jamahiriya arabe libyenne, Jordanie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Madagascar, Malte, Maurice, Philippines, Portugal, République tchèque, Saint Siège, Serbie-et-Monténégro, Slovénie, Soudan, Thaïlande, Uruguay et Zambie.

Avant l'adoption de cette décision, la Turquie a déclaré qu'elle acceptait les demandes de participation des États non membres, en tenant compte des lettres adressés par la Turquie au Secrétaire général de la Conférence et figurant dans les documents CD/1438 et CD/1738 (concernant la question de l'élargissement de l'Union européenne, l'adhésion de «Chypre» et la situation et les circonstances politiques et juridiques qui découlent du rejet, par les Chypriotes grecs, du plan de règlement global). Le représentant de Chypre a pour sa part souligné que les deux documents mentionnés par le représentant de la Turquie mettent en cause le statut légal de Chypre et ont reçu des réponses de la part du Gouvernement chypriote dans les documents DC/1439 et DC/1740.

La Conférence du désarmement compte soixante-cinq États membres : Afrique du Sud, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Bangladesh, Bélarus, Belgique, Brésil, Bulgarie, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Colombie, Cuba, Égypte, Équateur, Espagne, États-Unis, Éthiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Irlande, Israël, Italie, Japon, Kazakhstan, Kenya, Malaisie, Maroc, Mexique, Mongolie, Myanmar, Nigéria, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Pays-Bas, Pérou, Pologne, République arabe syrienne, République de Corée, République démocratique du Congo, République populaire démocratique de Corée, République islamique d'Iran, Roumanie, Royaume-Uni, Sénégal, Slovaquie, Sri Lanka, Suède, Suisse, Tunisie, Turquie, Ukraine, Venezuela, Viet Nam et Zimbabwe.

En début de séance, la Conférence a exprimé, par la voix de son Président, ses condoléances aux Gouvernements et aux peuples du Pakistan et de l'Inde, frappés par un terrible séisme le 8 octobre dernier, ainsi qu'au Gouvernement slovaque et aux familles des victimes de l'écrasement, survenu le 20 janvier dernier, d'un avion transportant des militaires slovaques qui rentraient d'une mission de l'OTAN au Kosovo. La Conférence a observé une minute de silence à la mémoire des victimes.

Les représentants du Pakistan, de l'Inde et de la Slovaquie ont remercié la Conférence pour les condoléances qui leur ont été adressées.


La prochaine séance publique de la Conférence du désarmement se tiendra le jeudi 26 janvier à 10 heures.


Déclarations concernant l’ordre du jour et le programme de travail

M. JOHANNES LANDMAN (Pays-Bas), se félicitant de l'initiative d'une collaboration, dès le début de la session, des six Présidents qui se succéderont cette année, a suggéré que le «P6» propose dès à présent un calendrier pour l'examen des quatre questions qui reviennent dans toutes les propositions les plus récentes concernant le programme de travail, à savoir, la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires ou autres dispositifs explosifs nucléaires; la prévention d'une prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique; le désarmement nucléaire; et les garanties négatives de sécurité. Pour les Pays-Bas, c'est sans conteste la question du traité d'interdiction de la production de matières fissiles qui est la plus urgente, mais la délégation est disposée à entamer des négociations dans un esprit d'ouverture et de respect des positions des autres membres de la Conférence, en vue de parvenir à des résultats arrêtées sur le programme de travail de 2007.

MME GLAUDINE MTSHALI (Afrique du Sud) a lancé un appel à tous les membres de la Conférence pour qu'ils fassent preuve de souplesse et de volonté politique pour permettre à cette instance d'être à la hauteur de sa réputation. Quant à l'Afrique du Sud, elle assure le Président de son plein appui dans ses initiatives et ses efforts visant à galvaniser la Conférence pour qu'enfin elle agisse. Mme Mtshali a estimé que le moment est favorable à la Conférence pour qu'elle se réaffirme et joue le rôle qui lui avait été assigné. Il faudra pour cela un effort collectif pour examiner les questions mondiales de désarmement, de non-prolifération et de limitation des armements qui concernent tous les pays. Il faudra aussi que chaque État membre fasse preuve de respect pour les positions des autres, qu'il soit réceptif aux alternatives proposées et déterminé à parvenir à l'objectif commun de traduire par des actions les aspirations de la communauté internationale.

M. JUAN MARTABIT (Chili) a souligné que tous savent que la situation dans laquelle se trouve la Conférence ne peut plus durer et qu'il est grand temps que la Conférence se mette au travail. Pour sa part, le Chili assure le Président et ses successeurs qu’ils pourront compter sur le soutien plein et entier de la délégation chilienne.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a également assuré la présidence du plein appui de la délégation russe pour permettre à la Conférence, aussi rapidement que possible, de résoudre les principales questions en suspens, parvenir au consensus sur le programme de travail et reprendre ses travaux de fond. Dans sa longue histoire, la Conférence a remporté des succès même pendant la période la guerre froide; il est heureux que la guerre froide soit aujourd’hui de l'histoire ancienne, et on pouvait s'attendre à davantage de succès maintenant que les États se comprennent et s'entendent mieux. La situation actuelle est donc tout à fait anormale. Il a suggéré que toutes les délégations fassent un effort pour renforcer la volonté politique ici à Genève, soulignant que beaucoup dépend de la façon dont les délégations rendent compte à leurs capitales.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

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