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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND DES DÉCLARATIONS DE L'ÉGYPTE, DE LA FRANCE ET DU JAPON

Compte rendu de séance
Selon le Président, il n'y a pas eu de progrès s'agissant du programme de travail et aucune indication ne laisse entrevoir une telle possibilité dans un avenir proche

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de l'Égypte, de la France et du Japon, ainsi qu'une intervention de son Président, M. Masood Khan du Pakistan, qui a indiqué qu'en cette dernière séance plénière sous sa présidence, il ne pouvait que reconnaître qu'il n'y a eu aucun progrès sur le programme de travail et qu'aucune indication ne laisse entrevoir une telle possibilité dans un avenir proche.

Le Président de la Conférence a par ailleurs rendu hommage à la Représentante permanente de l'Égypte, Mme Naéla Gabr, qui quitte aujourd'hui la Conférence pour occuper de hautes fonctions au sein du Ministère des affaires étrangères de son pays. Dans son dernier discours devant la Conférence, Mme Gabr a estimé que les problèmes rencontrés en matière de désarmement sont liés à l'absence de volonté politique dans certaines capitales. Pour progresser au sein de la Conférence, il faudra tenir compte des intérêts de toutes les parties sans exception, a-t-elle souligné.

La France a indiqué que la réflexion informelle que la France avait engagée l'an dernier avec un certain nombre de délégations s'agissant des sujets nouveaux et additionnels s'est poursuivie cette année et que le document informel issu de la réflexion de l'an dernier a été mis à jour, dont il faut espérer qu'il sera utile au succès de la Conférence et à un consensus sur un programme de travail.

Le Japon a fait part des principales questions débattues la semaine dernière lors de la Conférence des Nations Unies sur les questions de désarmement qui, comme chaque année, s'est tenue au Japon.

M. Khan a par ailleurs salué le départ du Colonel Francis Brossard, conseiller militaire de la Mission permanente de la France.

La prochaine séance plénière de la Conférence se tiendra jeudi prochain, 1er septembre 2005, à 10 heures, sous présidence péruvienne.


Aperçu des déclarations

MME NAÉLA GABR (Égypte), dont c'était la dernière intervention devant la Conférence, a estimé que les problèmes rencontrés en matière de désarmement sont liés à l'absence de volonté politique dans certaines capitales. Pour progresser au sein de la Conférence, il faudra tenir compte des intérêts de toutes les parties sans exception; la Conférence est en effet une instance qui s'inscrit dans un cadre multilatéral, a-t-elle souligné. Mme Gabr a par ailleurs regretté que la Conférence du désarmement n'ait pas été en mesure de suivre l'exemple de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui est, elle, parvenue à aborder en même temps tous les sujets relevant de son mandat.

Les organisations non gouvernementales jouent un rôle vital en matière de désarmement, a également rappelé Mme Gabr. Il est en effet important de faire ressortir la dimension humaine du désarmement, a-t-elle insisté. Elle a également fait valoir le caractère positif d'une participation des femmes aux questions de désarmement. Elle a par ailleurs suggéré que la Conférence suive l'exemple de la Commission des droits de l'homme en organisant chaque année un segment de haut niveau auquel les ministres des affaires étrangères seraient invités à participer. L'engagement de l'Égypte en faveur de la paix a été réitéré à maintes reprises, en particulier depuis l'Initiative pour la paix de 1977, a enfin rappelé Mme Gabr.

M. YOSHIKI MINE (Japon) a attiré l'attention sur la Conférence des Nations Unies sur les questions de désarmement qui, comme chaque année, s'est tenue la semaine dernière au Japon. Cette année, la conférence s'est déroulée à Kyoto et avait pour thème: «Les Nations Unies après six décennies et des efforts renouvelés en faveur de la promotion du désarmement». Passant en revue les principaux sujets abordés durant cette conférence, M. Mine a indiqué qu'elle s'était notamment penchée sur la dernière Conférence d'examen du Traité de non-prolifération, nombre de participants ayant à cet égard mis l'accent sur l'importance de maintenir la crédibilité et la viabilité du TNP. La question des trois pays qui restent en dehors du TNP a également été débattue, l'attention ayant notamment été attirée sur le récent accord entre les États-Unis et l'Inde concernant la coopération nucléaire à des fins civiles.

De fortes attentes ont été exprimées en ce qui concerne la réalisation du désarmement nucléaire, a par ailleurs indiqué M. Mine. Ont également été discutés le programme nucléaire iranien et la question de la République populaire démocratique de Corée. S'agissant de ce dernier point, de nombreux participants se sont dits réticents à toute attitude qui consisterait à préjuger des résultats des pourparlers à six, en raison de la nature complexe et difficile de la question. Les questions relatives au retrait du TNP et aux améliorations institutionnelles qui pourraient être apportées à ce traité et à son processus d'examen ont également été traitées. Enfin, la réforme de l'ensemble du système des Nations Unies a été abordée et quelques participants ont insisté sur leurs attentes s'agissant du Sommet des Nations Unies qui doit s'ouvrir à New York le mois prochain.

M. FRANÇOIS RIVASSEAU (France) a indiqué que la réflexion informelle que la France avait engagée l'an dernier avec un certain nombre de délégations s'agissant des sujets nouveaux et additionnels (dits sujets «out of the box») s'est poursuivie cette année. Le document informel issu de la réflexion de l'an dernier a donc été mis à jour, a précisé M. Rivasseau. Aussi, la France, est-elle heureuse de partager aujourd'hui avec les membres de la Conférence ce document informel mis à jour, dont il faut espérer qu'il sera utile au succès de la Conférence et à un consensus sur un programme de travail.

M. MASOOD KHAN, Président de la Conférence, a indiqué qu'en cette dernière séance plénière sous sa présidence, il ne peut que faire une déclaration similaire à celle qu'avait faite son prédécesseur, le 7 juillet dernier, en affirmant qu'aucune indication d'une quelconque délégation ne laisse entendre que la Conférence se serait rapprochée d'une solution en ce qui concerne son programme de travail. Il n'y a eu aucun progrès sur le programme de travail et aucune indication des coordonnateurs régionaux ni des États membres, à titre individuel, ne laisse entrevoir une telle possibilité dans un avenir proche, a déclaré M. Khan. Précisant qu'au début de sa présidence de la Conférence, il avait invité les États membres et les coordonnateurs des groupes régionaux à apporter leurs contributions au programme de travail, M. Khan a indiqué qu'il n'avait, depuis, reçu aucune contribution ou suggestion sur cette question. Une délégation a tenu de larges consultations informelles concernant la possibilité d'étendre la durée de la présidence de la Conférence, a poursuivi M. Khan.

M. Khan a par ailleurs indiqué qu'avant qu'il n'entame sa présidence de la Conférence, il lui avait été suggéré par l'Ambassadeur Paul Meyer du Canada de convoquer une deuxième série de discussions structurées autour des quatre questions qui furent discutées sous la présidence norvégienne en juin dernier. Cette suggestion était hautement sensible, a souligné le Président. Certains États membres se sont montrés disposés à laisser le Président organiser un tel dialogue interactif, alors que plusieurs autres indiquaient ne pas encore être préparés à un autre débat sur les mêmes questions. «J'ai le sentiment que cette idée en tant que telle ne se heurte pas à une opposition et qu'un tel dialogue pourrait se tenir dans un avenir proche», a déclaré M. Khan. Il existe parmi les membres de la Conférence un profond désir d'avancer, a poursuivi le Président. Le défi consiste donc désormais à réfléchir à la manière de traduire ce désir en plan d'action concret, a-t-il souligné. Une orientation politique est indispensable pour commencer à travailler, a-t-il ajouté. Faisant observer que la Conférence traverse une période de défi - les propositions allant de son activation à sa suspension voire sa disparition -, M. Khan a dit avoir le sentiment qu'il existe un fort désir de préserver et de promouvoir cette instance en tant qu'instance de négociation sur le désarmement, en assurant sa continuité. Du fait de l'impasse politique qui prévaut actuellement, les délégations sont à la recherche de la nouvelle alchimie qui leur apportera la bonne formule pour commencer les travaux, a constaté le Président.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC05031F