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Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille auditionne des organisations de la société civile de l’Uruguay, du Chili et du Mexique
Le Comité pour la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille a auditionné cet après-midi l’institution nationale des droits de l’homme de l’Uruguay – pays dont l’examen du rapport se déroulera demain –, ainsi que plusieurs organisations de la société civile du Mexique et du Chili – deux pays au sujet desquels le Comité doit, au cours de la présente session, adopter une liste de points à traiter en vue de l’examen ultérieur de son rapport, pour le premier, et évaluer le rapport de suivi des observations finales, pour le second.
S’agissant de l’Uruguay, il a été regretté que nombre de migrants dans ce pays n’aient pas accès à certaines prestations sociales et que les femmes et les enfants migrants y restent dans une grande vulnérabilité. Il a notamment été recommandé que le Gouvernement améliore l‘accès des migrants à la justice et raccourcisse les procédures de recours.
Concernant le Chili, il a notamment été recommandé que le pays garantisse l'accès effectif à la procédure de reconnaissance du statut de réfugié et qu’il respecte le principe de non-refoulement en toutes circonstances. Le Gouvernement chilien a été prié de suspendre les expulsions de Vénézuéliens et d'Haïtiens et de prendre des mesures pour lutter contre les stéréotypes et les comportements xénophobes à leur encontre. Il a en outre été appelé à prendre en compte le risque de traite des êtres humains auquel les migrants sont confrontés.
Pour ce qui est du Mexique, il a été regretté que les mesures prises par les autorités ne suffisent pas à répondre aux problèmes engendrés par l’afflux de migrants originaires d’Amérique latine en chemin vers les États-Unis. De plus, la politique migratoire mexicaine, militarisée, consiste trop souvent à appliquer les politiques des États-Unis en matière de migrations et ne fait qu’aggraver les problèmes, a-t-il été déploré. Des préoccupations ont en outre été exprimées s’agissant de la situation des femmes et des enfants migrants au Mexique.
Demain matin, à partir de 10 heures, le Comité entamera l’examen du rapport de l’Uruguay.
Audition d’organisations de la société civile
S’agissant de l’Uruguay
Le Bureau du Défenseur du peuple de l’Uruguay (institution nationale des droits de l’homme) a regretté que nombre de migrants en Uruguay n’aient pas accès à certaines prestations sociales et a fait observer que les femmes et les enfants migrants dans ce pays restent dans une grande vulnérabilité. Il a en outre recommandé que le Gouvernement améliore la formation des agents des forces de l’ordre aux frontières. Les mesures prises par l’État pour régulariser les migrants sont insuffisantes, a poursuivi le Bureau, avant de faire part de sa préoccupation concernant la situation des migrants privés de liberté. L’institution nationale de droits de l’homme uruguayenne a d’autre part recommandé d’améliorer l‘accès des migrants à la justice et de raccourcir les procédures de recours.
S’agissant du Chili
Des préoccupations ont été exprimées concernant l’accès au territoire chilien et l’action des gardes frontière armés, dans un contexte de flux migratoires très élevés de personnes vulnérables, parmi lesquelles des femmes et des filles, en provenance notamment du Venezuela. Les rapatriements de personnes vers la Bolivie et le Pérou ont aussi été jugés préoccupants.
Ont par ailleurs été relevées des carences dans la remise de visas et d’autorisations de séjour aux ressortissants vénézuéliens aux frontières du pays, de même que des lacunes dans le cadre législatif pour la régularisation des migrants au Chili.
Par ailleurs, l’intégration professionnelle des migrants au Chili est rendue difficile par le manque de reconnaissance de leurs diplômes obtenus à l’étranger, a-t-il été observé. Le Gouvernement chilien a d’autre part été appelé à prendre en compte le risque de traite des êtres humains auquel les migrants sont confrontés.
Il a été recommandé que le Chili garantisse l'accès effectif à la procédure de reconnaissance du statut de réfugié et qu’il respecte le principe de non-refoulement en toutes circonstances. Le Gouvernement a aussi été prié de s'abstenir de procéder à des expulsions collectives ou à des reconduites à la frontière sans procédure régulière et a été prié de suspendre les expulsions de Vénézuéliens et d'Haïtiens. Il lui a également été recommandé de prendre des mesures pour lutter contre les stéréotypes et les comportements xénophobes dans la société et les médias, en particulier à l'égard des Haïtiens et des Vénézuéliens.
Liste des intervenants : Servicio Jesuita a Migrante et Amnesty International Chile.
S’agissant du Mexique
Le cadre législatif mexicain sur l’accueil des migrants a connu des progrès, même s’il n’est pas toujours complet et que les fonds publics manquent à l’appui de l’application des politiques, s’agissant notamment de la régularisation temporaire ou permanente des migrants, a-t-il été affirmé. D’autre part, les mesures prises par les autorités ne suffisent pas à répondre pas aux problèmes engendrés par l’afflux de migrants originaires d’Amérique latine en chemin vers les États-Unis, a-t-il été souligné. De plus, la politique migratoire mexicaine, militarisée, consiste trop souvent à appliquer les politiques des États-Unis en matière de migrations et ne fait qu’aggraver les problèmes, ont regretté des organisations non gouvernementales.
La société civile déplore les conditions de vie des migrants hébergés dans des centres d’accueil provisoires, a ajouté une ONG, qui a fait état de violences physiques et sexuelles, voire d’actes de torture, subis par les migrants dans ces centres. Une autre organisation a mentionné la mort de 43 personnes dans un centre de détention sans qu’aucune enquête n’ait été menée. Il manque aussi de statistiques officielles complètes sur les personnes ainsi détenues, a regretté une ONG, qui a cité un rapport du Groupe de travail sur la détention arbitraire pointant la détention de jeunes migrants. La détention de migrants devrait être considérée comme une mesure de dernier recours, a-t-il été recommandé.
La situation particulière des femmes en situation de mobilité au Mexique a aussi été évoquée, une ONG regrettant à ce sujet que le Gouvernement ait opéré des coupes budgétaires et n’investisse pas suffisamment dans la formation des fonctionnaires concernés, ce qui rend plus difficile de lutter contre les violences subies par ces femmes. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, un quart des migrants au Mexique ont subi des violences sexuelles, a-t-il été relevé.
D’autres préoccupations ont été exprimées s’agissant de la couverture sociale des femmes migrantes travaillant dans le secteur informel au Mexique ; de l’accès des enfants migrants à leurs droits ; et de l’intégration des migrants sur le marché du travail. La persistance d’actes de discrimination et de racisme à l’encontre des migrants au Mexique a été déplorée.
Liste des intervenants : Grupo de trabajo sobre Politica Migratoria, Centro de Derechos Humains - Fray Matias de Cordova, Organizaciones de Ex Braceros, Coalicion international contra la Detencion, Instituto para las Mujeres en la Migración, KIND “Kids in Need of Defense” et Consejo Ciudadano del Instituto Nacional de Migracion.
Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.
Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.
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