Fil d'Ariane
CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : L'ALLEMAGNE POUR LE GROUPE DES SEPT, LA FRANCE ET LES PAYS-BAS SOULIGNENT LES CONSÉQUENCES DU CONFLIT EN UKRAINE SUR SES TRAVAUX
La Présidente fait une déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes
La Conférence du désarmement a tenu, cet après-midi, une séance plénière au cours de laquelle se sont exprimées les délégations de l'Allemagne (au nom du G7 et de l'Union européenne), de la France et des Pays-Bas, qui ont porté leur attention sur la situation en Ukraine et son incidence sur les travaux de la Conférence.
La séance publique a été suivie d'une séance informelle organisée à l'occasion de la Journée internationale des femmes et consacrée à la question de l'importance d'inclure la perspective des femmes dans les questions à l'ordre du jour de la Conférence du désarmement. Dans ce contexte, la Présidente de la Conférence, l'Ambassadrice Alicia Victoria Arango Olmos de Colombie, a rendu hommage à toutes les femmes du monde, et à celles qui, en dépit des circonstances, pleines de courage et d’amour, continuent à lutter pour leurs droits et pour le respect des femmes. «La persévérance figure parmi nos qualités. Courage à nous», a-t-elle dit.
L’Allemagne a donné lecture de la déclaration conjointe des Ministres des affaires étrangères du Groupe des Sept (G7) et du Haut Représentant de l'Union européenne, condamnant dans les termes les plus fermes une guerre non provoquée et injustifiable décidée par la Russie contre l’Ukraine, et facilitée par la Biélorussie. La Russie doit cesser immédiatement son agression en cours contre l’Ukraine, qui a des conséquences dramatiques sur les populations et les infrastructures civiles, et retirer immédiatement les forces militaires russes. Par ce nouvel acte d’agression, le Président Poutine a isolé la Russie dans le monde. Les auteurs de la déclaration expriment leur profonde solidarité avec le peuple ukrainien. Ils réaffirment leur soutien inébranlable à l’Ukraine, à son gouvernement librement élu et à son peuple courageux en ces temps difficiles, et expriment leur disposition à les aider encore davantage. Ils condamnent les attaques russes sur les civils ukrainiens et les infrastructures civiles, y compris des écoles et des hôpitaux. Ils prennent note de l’annonce d’un arrangement sur l’accès humanitaire qui devra être mis en œuvre de manière fiable et rapide, et s'engagent à accroître leur soutien humanitaire. Ils invitent la Russie à cesser ses attaques, en particulier dans le voisinage direct des centrales nucléaires ukrainiennes. Toute attaque armée ou menace contre des sites nucléaires dédiés à des utilisations pacifiques constitue une violation des principes du droit international. Le G7 et l'Union européenne continueront d’imposer de nouvelles sanctions sévères en réponse à l’agression russe, facilitée par le régime de Loukachenko en Biélorussie. Ils soulignent qu’aucun changement de statut résultant de l’agression russe ne sera reconnu.
La France a déclaré qu'alors que la Conférence du désarmement avait adopté, le 22 février dernier, une décision organisant les travaux de cette session par le biais de cinq organes subsidiaires, «nous avons le sentiment qu’une éternité s’est écoulée depuis cette date» du fait de l’agression injustifiée de l’Ukraine par la Russie. Or, la Conférence doit prendre en compte «ce qu’il se passe à l’extérieur de ses murs», car depuis le début de l’agression, ce sont environ deux millions d’Ukrainiens qui ont fui le pays. La Russie viole toutes les règles, y compris l’acte final d’Helsinki. Ce conflit nous «ramène à un autre siècle» et concerne toutes les régions du monde, car lorsqu’un État de l’ONU décide d’ignorer les Conventions de Genève, c’est toute l’humanité qui est concernée. La France exprime sa profonde solidarité aux Ukrainiens. Elle déplore les pertes civiles, nombreuses, et l’attitude inacceptable de la Russie qui a successivement décrété un cessez-le-feu puis l’a violé, sans aucune justification. La Journée internationale des femmes revêt une importance particulière dans ce conflit, et la France appelle à apporter un appui sexospécifique aux femmes d'Ukraine. Elle salue le courage des Ukrainiennes, qui représentent actuellement 15% des forces de défense de leur pays. La France condamne par ailleurs l’utilisation de munitions thermobariques et des armes à sous-munitions, exhortant la Russie à s’abstenir de toutes futures actions contre la vie des populations civiles. Seul le respect du droit peut nous conduire à une paix durable ; le recours à la solution militaire n’est pas acceptable.
Les Pays-Bas ont déclaré que traiter de la parité entre hommes et femmes dans le contexte du désarmement est d’une importance vitale si l’on veut faire reculer les inégalités. La guerre sur le continent européen exige un examen urgent des travaux de la Conférence du désarmement. De nombreuses personnes sont déplacées à l’intérieur de l’Ukraine, dont 54% sont des femmes ayant besoin d’assistance. Les Pays-Bas réitèrent leur condamnation de l’invasion non provoquée et injustifiable de l’Ukraine, et jugé inacceptable l’utilisation d’armes à sous-munitions. Par ailleurs, de nombreuses femmes russes manifestent pour s’opposer à cette agression. Les Pays-Bas encouragent à nouveau à examiner le désarmement sous le prisme de la sexospécificité, évoquant l'étude mondiale montrant la participation insuffisante des femmes dans les processus de paix et formulant des recommandations sur les préoccupations spécifiques des femmes.
En début de séance, la Conférence du désarmement a accepté la demande de la Barbade de participer aux travaux de sa session de 2022 en tant qu’observatrice.
La prochaine réunion plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 10 mars, à partir de 10 heures, afin de revenir sur la question de l’intégration des perspectives des femmes dans les questions liées à l’ordre du jour de la Conférence et pour tenir un échange sur l’état d’avancement des travaux des cinq organes subsidiaires établis le 22 février dernier, avec la participation des cinq coordonnateurs.
Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.
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