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DÉBAT DE HAUT NIVEAU DE LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT : INTERVENTIONS DE DIGNITAIRES DES PAYS-BAS, DE L'UNION EUROPÉENNE, DU GHANA, DE LA MALAISIE ET DE LA SLOVAQUIE

Compte rendu de séance

 

La Conférence du désarmement a poursuivi cet après-midi son débat de haut niveau en entendant le Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, ainsi que le Vice-Ministre des affaires étrangères du Ghana et l'Envoyée spéciale de l'Union européenne pour la non-prolifération et le désarmement, de même que les Représentants permanents de la Malaisie et de la Slovaquie.

Déplorant la paralysie dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement, le ministre néerlandais a déclaré que le monde avait besoin de cette instance et ce, dès maintenant. Il a par ailleurs condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et a appelé au retour de la diplomatie, tout comme l'Envoyée spéciale de l'Union européenne, qui a en outre condamné avec force l'implication du Bélarus dans cette agression. L'Union européenne a indiqué qu'elle poursuivrait sa coopération étroite avec les pays voisins, notamment la Géorgie et la République de Moldova, pays dont elle appuie inconditionnellement la souveraineté et l'intégrité territoriale.

 

La Conférence du désarmement doit conclure, dans le cadre d'une séance qui s'ouvrira à 10 heures demain matin, son débat de haut niveau.

 

Déclarations

M. WOPKE HOEKSTRA, Vice-Premier Ministre, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, évoquant l'attaque à la bombe atomique sur Hiroshima, le 6 août 1945, a souligné que c'était le premier jour d'un nouvel âge défini par notre capacité de détruire la planète tout entière, ajoutant qu'il fallait être vigilants pour qu'une telle destruction ne se reproduise jamais. Dans ce contexte, la Conférence sur le désarmement est cruciale puisque c'est dans cette enceinte que des accords vitaux, comme le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ont été négociés. C'est pourquoi le Ministre a exprimé son inquiétude face à la paralysie de cet organe depuis plus d'une décennie. «Le monde a besoin de cette instance et ce, dès maintenant. Nous ne pouvons ignorer la réalité géopolitique», a-t-il dit.

Le ministre néerlandais a ensuite condamné l'invasion russe contre l'Ukraine, en s'alarmant du comportement incontrôlé d'un États dotés d'armes nucléaires et appelant le Gouvernement russe à cesser immédiatement toutes les hostilités et à retourner à la table de négociation. M. Hoekstra a également exprimé son inquiétude face aux programmes de missiles balistiques et d'armes nucléaires de la République populaire démocratique de Corée ainsi que des tests de missiles récemment effectués. Il a exhorté la Conférence du désarmement à relancer rapidement ses activités et à se concentrer sur les questions de fond de manière inclusive. La diplomatie est la seule voie pour agir, notamment concernant l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran.

MME MARJOLIJN VAN DEELEN, Envoyée spéciale de l'Union européenne pour la non-prolifération et le désarmement, a déploré que le Président Poutine ait fait le choix de ramener la guerre en Europe. On assiste au retour de la «loi de la jungle», la cible étant non seulement l'Ukraine mais également la sécurité de l'Europe et de tout l'ordre international fondé sur des règles, sur le système onusien et le droit international. L'Union européenne affirme que la Russie aura à rendre compte de ses actes et a également condamné avec force l'implication du Bélarus dans cette agression. L'Union européenne exige que la Russie cesse immédiatement ses opérations militaires, qu'elle respecte le droit international humanitaire et mette fin à sa campagne de désinformation et ses cyber-attaques. Condamnant vigoureusement les menaces proférées par le Président Poutine d'un recours à la force nucléaire dans cette guerre, l'Union européenne juge ces menaces inacceptables, provocantes, dangereuses et susceptibles de conduire à une escalade. Elle exhorte à la résolution des tensions et des différends par le dialogue et la diplomatie et continuera sa coopération étroite avec les pays voisins, notamment la Géorgie et la République de Moldova, dont elle appuie inconditionnellement la souveraineté et l'intégrité territoriale. Elle poursuivra en outre sa coordination avec les partenaires et les alliés au sein de l'ONU, de l'OSCE, de l'OTAN et du G7.

M. CHARLES OWIREDU, Vice-Ministre des affaires étrangères et de l'intégration régionale du Ghana, a mis l'accent sur les droits de tous les États membres de l'ONU à participer à la Conférence du désarmement et demandé que tous les pays qui ont fait la requête, comme le Ghana, puissent participer pleinement aux travaux de la Conférence. Il s'est félicité de ce que la Conférence du désarmement ait enfin pu adopter de décisions en vue de l'organisation de ses travaux en 2022, démontrant un réel esprit de multilatéralisme entre les États. Il a rappelé que la Conférence du désarmement avait perdu 25 ans dans l'application de son mandat, au cours desquels on a assisté à une insécurité mondiale résultant de la mise au point de nouveaux systèmes s'armement et de nouvelles technologies. La possibilité que ces armes tombent dans de mauvaises mains aurait des effets dévastateurs sur l'humanité. C'est pourquoi le Ghana est attaché à la revitalisation des travaux de la conférence afin de débattre des questions d'actualité et émergentes. Il a appelé les membres à poursuivre les objectifs de la Conférence pour aboutie à l'élimination totale des armes nucléaires.

M. AHMAD FAISAL MUHAMMAD, Représentant permanent de la Malaisie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, s'est réjoui des évolutions au sein de la Conférence du désarmement, dont l'acceptation de la participation de plusieurs pays observateurs dans ses travaux. La décision de créer des organes subsidiaires n'est certes pas idéale mais elle permettra sûrement de parvenir à des résultats tangibles. Il a cité une série de réunions et de Conférences prévues cette année qui serviront au renforcement des instruments relatifs à différentes questions de désarmement. Il s'est félicité de l'anniversaire, le 22 janvier 2022 de l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires, qui vient étayer les instruments juridiques existants. Il s'est déclaré impatient de prendre part à la première réunion des États parties à ce traité. La Conférence du désarmement ne doit pas rester un forum destiné à échanger accusations et invectives, a-t-il conseillé. Il a enfin appelé toutes les parties au conflit en Ukraine à déployer tous les efforts en vue du dialogue pour une réconciliation durable.

M. DUŠAN MATULAY, Représentant permanent de la République de Slovaquie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève, a repris pleinement à son compte la déclaration prononcée au nom de l'Union européenne, indiquant que la sécurité européenne et internationale avait atteint un point critique avec un conflit militaire sur le continent à l'ampleur jamais vue depuis la Seconde guerre mondiale. Il a condamné l'agression en cours de la Russie contre l'Ukraine, qui sape gravement la stabilité et la sécurité mondiale et européenne et met en péril des vies humaines. Il a demandé à son tour à la Russie de mettre fin à cette agression et de retourner à la table de négociation. D'autre part, le contrôle des armes et l'architecture actuelle de non-prolifération exigent des efforts nouveaux et soutenus, a-t-il estimé, en saluant les avancées au cours de la présente session. Cela dit, il a encouragé à bien préparer la dixième conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Il a par ailleurs réitéré que l'utilisation d'armes chimiques, en tout lieu ou circonstances, est inacceptable, répréhensible, et constitue un crime contre l'humanité. La Convention relative aux armes biologiques et à toxines revêt toute son importance alors que le monde est encore aux prises avec la pandémie de COVID-19 et ses répercussions. La Slovaquie est par ailleurs attachée à la préservation d'un espace extra-atmosphérique sain et durable, et demande que soient prises mesures nécessaires à la prévention de la course aux armements dans l'espace.

 

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information ; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

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