Fil d'Ariane
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT OUVRE SON DÉBAT MINISTÉRIEL ANNUEL DE HAUT NIVEAU
Elle entend des hauts dignitaires de la Colombie, du Pérou, de l'Indonésie, de l'Argentine, de la Grèce, de la Suède, du Pakistan, de l'Espagne, du Canada, du Royaume-Uni, de la Finlande et du Qatar
La Conférence du désarmement a ouvert, ce matin à Genève, son débat annuel de haut niveau avec les interventions de treize dignitaires de rang ministériel.
Sont intervenus ce matin les Ministres des affaires étrangères de la Colombie, du Pérou, de l'Indonésie, de l'Argentine, de la Grèce, de la Suède, du Pakistan, de l'Espagne et du
Canada, ainsi que de hauts dignitaires des ministères des affaires étrangères du Royaume-Uni, de la Finlande et du Qatar.
Plusieurs intervenants ont condamné l'intervention de la Fédération de Russie contre l'Ukraine ainsi que les déclarations récentes de la Russie concernant la mise en alerte de ses forces de dissuasion nucléaire. Il a été souligné que la Conférence du désarmement devra mener une réflexion sur les conséquences de l'inaction dans le domaine du désarmement au vu des derniers événements en Ukraine. La situation souligne l'importance des travaux de la Conférence du désarmement et les dignitaires ont appelé de leurs vœux des avancées sur les questions dont elle est saisie.
La Conférence du désarmement poursuivra son débat de haut niveau cet après-midi, à partir de 15 heures.
Déclarations
MME MARTA LUCIA RAMÍREZ, Vice-Présidente et Ministre des affaires multilatérales de la Colombie, a espéré que la présidence colombienne de la Conférence du désarmement puisse avoir l'impact escompté. Elle a souligné l'importance des efforts de renforcement de l'architecture du désarmement et de non-prolifération nucléaire alors que le monde compte quelque 14 000 armes nucléaires dont 6000 pour la seule Fédération de Russie. La Ministre a mis l'accent sur la tragédie qui se déroule actuellement en Ukraine, rejetant catégoriquement l'attaque en cours contre le peuple ukrainien par la Russie. Il ne s'agit pas seulement d'une atteinte à la souveraineté de l'Ukraine, à son intégrité territoriale, à sa libre détermination et aux droits de l'homme de sa population des peuples, il s'agit d'un acte d'agression qui menace la paix et la stabilité européenne, mais également mondiale. Le comportement de la Russie portait aussi atteinte à l'économie mondiale alors que tous les pays s'efforcent de veiller à la reprise de la croissance pour créer des emplois dans le contexte de la pandémie. L'attaque russe altère les marchés et aggrave l'inflation qui affecte le monde entier, a-t-elle insisté.
La ministre colombienne a souligné que l'attaque militaire russe était une atteinte à la Charte, aux résolutions du Conseil de sécurité et à de nombreux traités internationaux. Il est très clair que la Russie devra répondre des conséquences internationales de cette attaque. Mais il revient aussi à la communauté internationale d'y répondre dans son ensemble et d'agir avec fermeté, car les mesures graduelles n'ont pas toujours les effets recherchés. Elle a également rappelé l'obligation de ne pas reconnaître comme licite cette situation grave et illégale. Par ailleurs, les déclarations récentes de la Russie sur l'utilisation de l'arme nucléaire ont des incidences que tous les pays doivent comprendre. Elle a donc jugé essentiel de négocier des traités sur le désarmement nucléaire et d'œuvrer en faveur du renforcement de l'efficacité de la Conférence du désarmement. Les menaces du président russe sont inacceptables car les conséquences pourraient être catastrophiques, a–t-elle averti, appelant au recours à la diplomatie pour sortir de cette crise. Pour sa part, la Conférence du désarmement doit élaborer un programme travail concret pour lui permettre de reprendre ses travaux quant au fond pour faire un pas déterminant et faire face aux défis auxquels la communauté internationale est confrontée actuellement.
M. CÉSAR ARANDA ARROYO, Ministre des affaires étrangères du Pérou, a déclaré que la Conférence du désarmement se réunissait alors que deux États étaient en guerre et a souligné que l'agression russe contre l'Ukraine était une atteinte à la paix et à la sécurité internationales. Il a condamné cette attaque et appelé à la protection de la population civile et du personnel humanitaire sur place. Les flambées épidémiologiques, les changements climatiques et les conflits sont des menaces collectives, a-t-il souligné, insistant sur le respect des normes internationales. Il a constaté avec alarme les dépenses militaires, l'armement nucléaire et la multiplication d'essais balistiques et soutenu l'initiative «Notre programme commun» du Secrétaire général. Il a encouragé à agir maintenant et ensemble dans le cadre de la Conférence du désarmement, qui doit dépasser les différends politiques. Conscient du contexte international difficile, le Pérou s'est joint la semaine dernière à l'initiative de création de cinq organes subsidiaires pour l'organisation des travaux de la Conférence.
Le Ministre péruvien des affaires étrangères a réaffirmé l'importance de la responsabilité qui incombait, dans le domaine du désarmement nucléaire, à la dixième conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Le désarmement concerne également la réglementation des armes classiques, a-t-il souligné, insistant sur l'importance de se pencher sur la question de l'intelligence artificielle dans le domaine de l'armement et préconisant un instrument juridiquement contraignant pour le contrôle de l'utilisation de la force. Il a aussi appelé à la négociation d'une déclaration sur la protection des populations civiles. Il a enfin réaffirmé l'engagement du Pérou en faveur de la primauté du droit et du désarmement, seules à même de garantir concrètement la réalisation des Objectifs de développement durable. Il a appelé tous les États à s'engager dans les négociations et à faire preuve de volonté politique pour redynamiser les travaux de la Conférence du désarmement et pour rétablir la confiance.
MME RETNO MARSUDI, Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie, a déploré la lenteur des progrès dans les travaux de la Conférence du désarmement et a souligné les conséquences de l'inaction au vu des derniers événements en Ukraine. Elle a par ailleurs souligné qu'une participation dans la confiance et la sincérité de tous les États sera déterminante pour réaliser des progrès en matière de désarmement nucléaire. Elle a appelé à soutenir le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et à commencer les discussions sur la cessation de la course aux armements, y compris dans l'espace extra-atmosphérique. Les actions concrètes engagées aujourd'hui pourront beaucoup renforcer l'architecture du désarmement, a-t-elle conclu.
M. SANTIAGO CAFIERO, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l'Argentine, a déclaré que cette conférence se tenait dans des circonstances dramatiques car nous constatons les effets de l'escalade et du recours à la force. Il a signalé que son pays avait exhorté la Russie à mettre fin à son attaque contre l'Ukraine.
Le ministre argentin a ensuite attiré l'attention sur des documents déclassifiés qui montrent que le Royaume-Uni avait dépêché dans l'Atlantique Sud des armes nucléaires représentant un risque grave de contamination, ajoutant qu'elles représentaient l'équivalent d'un à vingt Hiroshima. Il a exigé que le Royaume-Uni explicite les risques exacts car ce pays a fait courir des risques inouïs à toute une région. Il a rejeté les fausses informations fournies par le Royaume-Uni à l'époque sur la présence d'armes de ce genre dans l'Atlantique Sud. Ceux qui ont choisi de ne pas posséder d'armes nucléaires demandent des garanties. Pour que la Conférence de désarmement réussisse, il faut que les États dotés de l'arme nucléaire s'en défassent, et tous les États doivent veiller à la mise en place de zones exemptes d'armes nucléaires. M. Cafiero a souhaité que soit résolu le différend entre l'Argentine et le Royaume-Uni, ainsi que la question de la présence de ce pays et de ses armes nucléaires dans la zone de l'Atlantique Sud.
LORD AHMAD, Ministre d'État au Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni, qui a souligné les défis posés par la question de l'armement nucléaire de la République populaire démocratique de Corée et de l'Iran, ajoutant que l'attaque horrible de la Fédération de Russie contre l'Ukraine montre bien les risques qui sont en jeu. Ensemble, nous devons sans équivoque condamner cette agression russe, qui est une violation directe de la Charte des Nations Unies. Il est essentiel que la communauté internationale œuvre de concert pour renforcer le cadre de désarmement existant, à savoir le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, en tant que pierre angulaire de l'architecture du désarmement international. À ce propos, la dixième conférence sur le TNP sera déterminante, a-t-il estimé, en réaffirmant l'attachement de son pays à cet instrument et à sa détermination à créer une dynamique à l'occasion de la tenue de cette conférence. Il est crucial de faire des progrès dans les domaines de la transparence, de la réduction des risques, d'un traité sur les matières fissiles, notamment, en particulier dans cette période d'escalade.
Le ministre britannique a ensuite vivement regretté la déclaration du Ministre argentin sur la souveraineté des Îles Falkland, affirmant que le Royaume-Uni était sur l'archipel et y resterait. Il s'est félicité des progrès enregistrés au sein de l'Assemblée générale des Nations Unies s'agissant du cadre de sécurité s'agissant de la course aux armements pour réduire les possibilités d'escalade et de prévention des conflits. Il a salué les appels sur les tests de missiles anti-missiles, ajoutant qu'l fallait se pencher sur d'autres menaces encore. Le ministre a souligné que 2022 sera aussi une année de défis en matière d'armes biologiques, qui n'ont pas disparu ; la Syrie traîne encore les pieds quant à son utilisation d'armes chimiques. Il a aussi dénoncé l'empoisonnement de citoyens d'un pays par les autorités de ce pays, saluant notamment le courage d'Alexeï Navalny, qui en a été victime. Le ministre a annoncé une réunion à Abuja pour encourager à d'universalisation de la Convention sur les mines antipersonnel. Le Royaume-Uni a fourni 146 millions de livres pour sauver des vies des risques des mines antipersonnel, et propose un système de financement alternatif, car les moyens sont en-deçà des besoins en la matière.
M. NIKOS DENDIAS, Ministre des affaires étrangères de la Grèce, a souligné que l'environnement sécuritaire mondial était devenu instable et fragmenté. Les attaques militaires contre l'Ukraine constituent une grave violation de la Charte des Nations Unies et du droit international. Il a cité en particulier des attaques contre la ville de Marioupol, où vit une communauté grecque. Il a aussi condamné le recours à des cyber-attaques. Nous devons tous et chacun œuvrer à une désescalade, a-t-il exhorté, renvoyant au rôle crucial de la Conférence du désarmement. Il a rappelé l'importance de la déclaration émise en janvier dernier pas les membres permanents du Conseil de sécurité, soulignant qu'une guerre nucléaire ne devrait jamais avoir lieu.
S'agissant des travaux de la Conférence du désarmement, le ministre grec a notamment prévenu contre les risques d'utilisation de certaines armes par des acteurs non-étatiques. Passant à la question de l'élargissement de la composition de la Conférence du désarmement, la Grèce, en tant qu'État observateur, estime que la participation aux négociations ne devrait plus être limitée à seulement 65 pays.
MME ANN LINDE, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a évoqué la polarisation et l'absence de confiance entre les États, qui continuent à moderniser leurs arsenaux. Pourtant, au début de cette année, la déclaration des 5 États permanents du Conseil de sécurité, sur le fait qu'il fallait éviter une course aux armements et empêcher la propagation des armes nucléaires, avait semblé marquer un changement. Pourtant, l'attaque de la Russie contre l'Ukraine est une violation flagrante de la Charte. La Suède condamne résolument cette invasion et appelle la Russie à se retirer de l'Ukraine et à mettre fin à l'annexion de la Crimée. Pour trouver une solution durable, il convient d'employer toutes les instances disponibles, y compris la Conférence du désarmement.
C'est avec un optimisme prudent que la Suède se félicite de la mise sur pied d'organes subsidiaires au sein de la Conférence pour mener les travaux de cette année, a déclaré la ministre. La Suède attend avec intérêt la tenue de la dixième conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, et exhorte tous les États à examiner les propositions contenues dans l'Initiative de Stockholm. L'évolution technologique dans plusieurs domaines présente de nombreux défis en termes de désarmement, a-t-elle prévenu. Elle a aussi encouragé l'adoption de mesures volontaires de comportement responsable pour réduire la course aux armements dans l'espace. Partant, la nécessité de dialogue et de compréhension reste plus importante que jamais, a-t-elle conclu.
M. MAKHDOOM SHAH MEHMOOD QURESHI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a souligné que l'efficacité de la Conférence du désarmement dépendait de sa capacité à s'adapter aux conditions extérieures et au respect des préoccupations de tous les États. Il a pointé la fragilité du contexte international, avec des confrontations qui se dessinent et les dépenses militaires dépassant désormais celles de l'ère de la guerre froide. Il a aussi mis l'accent sur les applications militaires de l'intelligence artificielle et de l'informatique quantique, qui offrent des possibilités létales plus graves. L'application discriminatoire des normes de non-prolifération en Asie menace la paix régionale au profit d'un État en particulier, a dénoncé le ministre pakistanais. Le Pakistan est résolu à poursuivre la paix, la sécurité et le développement mais fera tout ce qui est nécessaire pour se défendre, a-t-il prévenu.
Affirmant le rôle essentiel de la Conférence du désarmement, le ministre a mis l'accent sur la création des conditions soutenant le principe cardinal du droit des États sur un pied d'égalité, de la prise de mesures équitables, qui n'offrent aucun avantage à un État par rapport à d'autres. Tous les États, en particulier ceux détenant l'arme nucléaire, ont une responsabilité particulière. Le Pakistan a proposé une nouvelle formule sans course aux armements, fondée sur l'équilibre et le respect mutuel pour ouvrir la voie au désarmement nucléaire.
M. JOSÉ MANUEL ALBARES BUENO, Ministre des affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération de l'Espagne, a regretté d'emblée que les assauts de la guerre viennent ponctuer les travaux de la Conférence du désarmement et a vivement condamné l'assaut de la Russie contre l'Ukraine. Il a espéré que la conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires soit un point d'inflexion et a dit ne pas douter que la confiance naissante permettra d'avancer et d'identifier les mesures à la portée de la communauté internationale, telle l'Initiative de Stockholm, et celles sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique.
Le ministre espagnol a aussi rappelé que cette année se tiendra la conférence sur les armes toxiques et biologiques et indiqué que l'Espagne continuera quant à elle à pleinement appuyer les travaux sur l'interdiction des armes chimiques et biologiques. Il a par ailleurs appelé à l'adhésion la plus large possible au Traité sur le commerce des armes. Il s'est félicité de la composition du Groupe d'experts gouvernementaux sur les systèmes d'armes létales autonomes. La Conférence du désarmement est parvenue à un consensus sur les organes subsidiaires, s'est-il encore félicité, en rappelant toutefois qu'il ne faut pas oublier la nécessité de négociations sur un instrument interdisant la production de matières fissiles.
M. JARMO VIINANEN, Ambassadeur pour le désarmement au Ministre des affaires étrangères de la Finlande, a indiqué que cette conférence était un excellent exemple de l'engagement commun de la communauté internationale alors que l'environnement mondial ne cesse de se détériorer, d'où la nécessité de l'instauration d'un climat international fondé sur des règles. En Europe, la Russie a remis en question et enfreint un certain nombre de principes communément agréés, et la Finlande appelle fermement ce pays à retirer ses troupes de l'Ukraine. «Nous sommes aux côtés de l'Ukraine», a insisté le chef de la diplomatie finlandaise, qui a défendu le droit à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de ce pays.
Le représentant finlandais a salué la décision prise l'an dernier de prolongation du traité New START entre les États-Unis et la Russie, ainsi que la déclaration de janvier des membres permanents du Conseil de sécurité sur l'inacceptabilité de la guerre nucléaire. Il s'est particulièrement préoccupé par le fait que l'on se fonde de plus en plus sur la menace du recours à l'arme nucléaire et invité à réduire le nombre de ce type d'armes. Il relève de notre intérêt commun de réduire les risques de leur utilisation bien que cela ne puisse se substituer à un désarmement nucléaire complet, a-t-il voulu. D'autre part, avec le risque actuel d'occupation de l'espace, les possibilités d'erreurs de calculs ou autres aléas exigent aussi des précautions, a-t-il recommandé, avant d'exhorter les pays à trouver les moyens de résoudre pacifiquement les différends pour faire avancer la cause de désarmement, car tout échec dans l'examen de la sécurité risque d'accroître la polarisation. Malgré la situation de blocage, la Conférence du désarmement garde toute son importance, a conclu M. Vinanen
MME MELANIE JOLY, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déclaré que l'agression menée par la Fédération de Russie est probablement la principale menace qui pèse sur la paix depuis la fin de la deuxième guerre mondiale. Un débat sérieux sur le désarmement n'a jamais été aussi urgent. Il faudra s'attarder non seulement sr les actes d'agression de la Russie, mais aussi sur les leçons que la communauté internationale est à même de tirer de la réponse apportée à ces actes. Elle a souligné le rôle essentiel que la Conférence du désarmement doit jouer pour promouvoir la paix et la sécurité internationales et sa responsabilité à cet égard alors que l'ordre international fondé sur des règles est sérieusement menacé. Ainsi, la mise au point d'armes hypersoniques par la Russie, ainsi que « les essais menés par la Corée du Nord » constituent de nouveaux risques alarmants. Le Canada œuvre à l'adoption de mesures pratiques et efficaces pour mettre en œuvre le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Le Canada appelle aussi à l'entrée en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et au début de négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles. Des efforts doivent aussi être menés sur l'interdiction des armes chimiques, notamment face à l'utilisation de telles armes par la Russie dans ses attentats contre Sergei Skripal et Alexei Navalny.
La ministre canadienne a encouragé la Conférence du désarmement à l'action pour que l'espace extra-atmosphérique soit réservé à des fins pacifiques. Elle a en outre attiré l'attention sur le fait qu'au cours des deux dernières années, l'on assiste à une escalade rapide de la désinformation en ligne, qui est autant le fait d'acteurs étatiques que non-étatiques, et est devenue un défi émergent. Elle a reproché la lenteur dans les travaux de la Conférence de désarmement alors même que l'hostilité et l'agression menacent les progrès souhaités. Elle a exhorté tous les membres de la Conférence à revenir à un esprit de compromis pour trouver des solutions pérennes, ce qui comprend la prise en compte de l'égalité hommes-femmes.
M. AHMED HASSEIN AL-HAMMADI, Secrétaire général du Ministère des affaires étrangères du Qatar, a formé l'espoir que, cette année, la Conférence du désarmement serait en mesure de sortir de l'impasse qu'elle subit depuis plus de deux décennies. Le monde d'aujourd'hui est confronté à des questions d'importance critique qui font que la paix et la sécurité internationales connaissent une menace croissante, les armes nucléaires constituant une épée de Damoclès constante. Le seul moyen d'en sortir consiste à instaurer un monde sans armes nucléaires par une réactivation de la Conférence du désarmement, a-t-il préconisé, en se penchant en particulier sur les questions liées aux menaces nucléaires et sur les garanties que de telles armes ne seront nullement utilisées contre les États qui n'en sont pas dotés.
Le Qatar a toujours participé aux instances de désarmement et a adhéré au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et à la Convention sur les armes biologiques, a notamment indiqué M. Al-Hammadi. Il a salué le fait que la dixième conférence d'examen du TNP se tiendra cette année. En revanche, l'incapacité à créer une zone exemple d'armes nucléaires au Moyen-Orient demeure une menace non seulement pour la région mais aussi pour le reste du monde, a-t-il souligné.
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