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Le Conseil des droit de l'homme entend une trentaine de hauts dignitaires, pour la plupart ministres des affaires etrangeres, dans le cadre de son debat de haut niveau

Compte rendu de séance

 

Poursuivant son débat de haut niveau, le Conseil des droits de l'homme a entendu cet après-midi les déclarations de plus d’une trentaine de hauts dignitaires. A l’instar des intervenants de ce matin, bon nombre d’entre eux ont estimé que l'accès rapide et efficace aux vaccins contre la COVID-19 pour tous, et en particulier pour les populations les plus démunies, devait être une priorité pour la communauté internationale

Plusieurs intervenants ont en outre regretté que certains gouvernements profitent de la pandémie pour restreindre les droits civils et politiques et sévir contre les opposants politiques. D’une manière plus générale, le rétrécissement de l’espace civique à travers le monde a été déploré.

Tout comme ce matin, certains cet après-midi ont attiré l’attention sur l'impact des nouvelles technologies et de la numérisation sur les droits de l'homme. Le développement rapide de ces technologies et de l'intelligence artificielle présente à la fois de nombreuses opportunités et un certain nombre de risques potentiels, a-t-il été souligné.

Ont fait des déclarations : les Ministres des affaires étrangères du Danemark, du Royaume-Uni, de l’Autriche, de la Malaisie, du Portugal, de l’Angola, de la Slovaquie, de l’État de Palestine, de la Slovénie, du Chili, de la République arabe syrienne, de la République tchèque, de l’Azerbaïdjan, de la Norvège, du Brésil, de la Turquie, de l’Andorre, du Costa Rica, de l’Ouganda, de la Macédoine Nord, de la Chine, de la Suède, des Pays-Bas, de l’Arménie, des Maldives, de l’Estonie et de l’Uruguay.

Sont également intervenus la Ministre adjointe aux affaires étrangères du Qatar, le Vice-Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud, le Vice-Ministre des affaires multilatérales et des droits de l'homme du Mexique, la Ministre de la condition féminine, de la famille et des droits de l’homme du Brésil, ainsi que la Secrétaire générale de la Francophonie.

 

Le Conseil poursuivait ses travaux en fin de journée en tenant une table ronde de haut niveau sur l’intégration des droits de l’homme, avec pour thème l’état d’avancement de la lutte contre le racisme et la discrimination raciale, vingt ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et les effets exacerbant la pandémie de la COVID-19.

 

Suite du débat de haut niveau

M. JEPPE KOFOD, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a souligné que l'appartenance au Conseil des droits de l’homme ne devait jamais être un bouclier contre la critique ; au contraire, le Conseil doit être un « chien de garde » des violations des droits de l'homme, où qu'elles se produisent. M. Kofod a estimé que les auteurs des graves violations des droits de l'homme commises au Bélarus devraient être appelés à rendre des comptes. Il a par ailleurs déploré la détérioration de la situation des droits de l’homme en Fédération de Russie, et a demandé aux autorités russes de garantir le droit de réunion pacifique et la liberté d'expression, ainsi que de libérer immédiatement tous les manifestants pacifiques. Le Ministre a aussi fait part de ses préoccupations s’agissant de la situation au Myanmar, dans la RAS de Hong Kong (Chine) et au Tigré (Éthiopie).

M. Kofod a déploré une augmentation des violations de la liberté d'expression, de la liberté d'association, de la liberté de réunion et de la liberté d'information à travers le monde, et a dénoncé les attaques contre les défenseurs des droits de l'homme et un rétrécissement de l'espace civique. Le Ministre a appelé à la préservation d’un Internet sûr et ouvert, fondé sur le respect des droits de l'homme et du droit international. Il a enfin rappelé la lutte menée par son pays contre la torture, ainsi que son action en faveur de l’inclusion des femmes et des filles dans la reconstruction après la COVID-19.

M. DOMINIC RAAB, Premier Secrétaire d’Etat et Secrétaire d’État aux affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni , a déclaré que son pays continuerait de soutenir et de défendre la primauté du droit international et les droits et libertés des populations du monde entier. Le Royaume-Uni va continuer à mettre un accent particulier sur la défense de la liberté de religion et de conviction, de la liberté des médias, et de la démocratie libérale et de ses valeurs, a-t-il indiqué.

M. Raab a regretté que la situation au Myanmar se détériore avec des violations et abus bien documentés, notamment les détentions arbitraires et les restrictions draconiennes de la liberté d'expression. Voilà pourquoi le Royaume-Uni et l'Union européenne ont demandé la tenue d’une session spéciale du Conseil sur cette question qui a abouti à une résolution consensuelle, a-t-il expliqué. Il faut par ailleurs soutenir la société civile au Bélarus suite aux élections présidentielles « truquées » et à « la répression brutale de Loukachenko contre ceux qui réclament des changements ». Les autorités bélarussiennes doivent mettre fin à leur campagne de répression, accepter un dialogue constructif et organiser de nouvelles élections, a ajouté le Secrétaire d’Etat. Il a par ailleurs appelé les autorités russes à respecter les droits de l’homme de la population russe, y compris le droit à la liberté d'expression, le droit à un procès équitable et le droit de ne pas être soumis à la torture. Il est honteux qu’Alexeï Navalny, lui-même victime d'un crime abject, ait été condamné sur la base d’accusations arbitraires, a-t-il déclaré.

S’agissant de la Chine, personne ne peut plus fermer les yeux sur la détérioration de la situation des droits de l’homme, notamment à « Hong Kong », au « Tibet » ou encore au « Xinjiang » où « la situation dépasse les bornes ». Enfin, le Royaume-Uni continuera à mener des actions au sein de ce Conseil s’agissant de la situation en Syrie, au Soudan du Sud, ou encore à Sri Lanka, a indiqué M. Raab.

M. ALEXANDER SCHALLENBERG, Ministre des affaires européennes et internationales de l'Autriche, s’est félicité que, l'année dernière, le Conseil ait prouvé une fois de plus qu'il était l'organisation la mieux placée pour faire la lumière sur les violations des droits de l'homme et pour parler au nom de ceux dont la voix est étouffée. Le Conseil a continué à fournir une plate-forme indispensable pour aborder ouvertement des questions urgentes et difficiles – comme la situation au Bélarus, le racisme et la brutalité policière, la situation à Hong Kong ou l'attentat contre Alexeï Navalny –, a ajouté le Ministre.

Au Myanmar, l'armée ignore ouvertement les résultats des élections démocratiques et l'état de droit, a-t-il poursuivi. Et alors qu'en Éthiopie, une urgence humanitaire se présente sous nos yeux, le peuple du Yémen est toujours contraint d'endurer l'une des pires situations de crise au monde, a déploré M. Schallenberg. De plus, avec la pandémie, nous avons également constaté une montée alarmante de l'extrémisme, des discours de haine, de la désinformation et des restrictions de l'espace civique, a-t-il relevé. La communauté internationale ne doit pas faiblir dans sa détermination pour la protection des droits de l'homme pour tous, partout et par tous, a conclu le Ministre.

M. DATO’SERI HISHAMMUDDIN TUN HUSSEIN, Ministre des affaires étrangères de la Malaisie, a déclaré qu’alors que la Malaisie commencera sa campagne de vaccination à la fin de ce mois, elle reste d’avis que le vaccin doit être accessible à tous en quantité suffisante, sans discrimination. La vaccination est un droit de l'homme qui doit être respecté, protégé et réalisé ; c'est une responsabilité morale mondiale qui doit triompher sur le nationalisme vaccinal, a insisté le Ministre malaisien.

Il a par ailleurs indiqué que son Gouvernement avait pris une série mesures visant à alléger les conséquences de la pandémie, parmi lesquelles figurent cinq plans de relance économique totalisant 80 milliards de dollars américains, destinés à 20 millions de particuliers et 2,4 millions d'entreprises. Des paniers alimentaires ont également été distribués aux plus nécessiteux, a-t-il ajouté. A cause de cette pandémie, le rôle du Conseil des droits de l'homme est aujourd'hui plus vital que jamais, a-t-il souligné. Il faut davantage travailler pour trouver des terrains d'entente et se rassembler dans la solidarité. Pour ces raisons entre autres, la Malaisie est candidate à devenir membre du Conseil des droits de l'homme pour la période 2022-2024, dans le but de contribuer à cet objectif commun, a conclu le Ministre.

M. AUGUSTO SANTOS SILVA, Ministre d’État, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a souligné que la pandémie avait eu un effet disproportionné sur les femmes, en raison de la violence domestique qui a augmenté pendant les périodes de confinement dans les pays touchés. Pour cette raison, le Portugal, qui assume actuellement la présidence du Conseil de l'Union européenne, a aligné les priorités de son mandat sur l'actualité. Il organisera ainsi une conférence de haut niveau pour célébrer le 10e anniversaire de la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d'Istanbul.

Toujours dans le cadre de ce mandat, le Portugal organisera aussi une conférence de haut niveau sur la manière d'améliorer la protection contre la discrimination raciale et l'intolérance qui y est associée, a indiqué le Ministre. Un accent sera mis sur la lutte contre le discours de haine, en ligne et hors ligne, sur le rôle de l'éducation aux droits de l'homme, de l'enseignement de l'histoire et des médias, ainsi que sur les bonnes pratiques en matière de protection contre la discrimination. L’antisémitisme et l’antitsiganisme seront au cœur de ces réflexions, a indiqué le Ministre.

M. TÉTE ANTÓNIO, Ministre des affaires étrangères de l’Angola, a estimé que la tenue de cette session arrive à point nommé, exactement un an après le début de la pandémie de COVID-19 alors que tous les États continuent de subir de plein fouet les multiples conséquences sociales et économiques de la pandémie. L'Angola estime que c'est le moment opportun pour repenser les engagements pris de manière collective, afin d'augmenter la résilience de nos sociétés, de mieux reconstruire et de "ne laisser personne de côté". Plus que jamais, la pandémie de COVID-19 nécessite une solidarité mondiale et une coopération multilatérale, notamment avec la nouvelle menace des « variants ». L'Angola réaffirme donc l'importance et la nécessité d'un accès sûr, équitable et universel aux médicaments et vaccins contre le COVID-19.

En ce qui concerne les droits économiques, sociaux et culturels, les effets de la pandémie ont principalement eu un impact sur la lutte contre la pauvreté multidimensionnelle, ayant fait pression sur le secteur informel de l’économie et menacé la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance. Dans ce contexte difficile, le Gouvernement angolais a pris une série de mesures pour atténuer les effets de la crise sanitaire dans les secteurs clés de la vie du pays : octroi d'une ligne de crédit aux entreprises, mise en œuvre du programme réussi de transfert d'espèces «KWENDA» en faveur des catégories les plus vulnérables de la population, révision à mi-parcours du Plan national de développement initialement projeté, et adhésion à l'initiative de suspension du service de la dette, entre autres.

M. IVAN KORČOK, Ministre des affaires étrangères et européennes de la Slovaquie, a souligné que lorsque les droits sont menacés, il faut non seulement agir, mais aussi prévenir. S'il y a des signaux, s'il y a des avertissements, il faut s’engager plus tôt, car les violations des droits de l’homme aujourd’hui sont les causes des conflits de demain, a-t-il insisté.

Le Ministre a ensuite indiqué que son pays est non seulement membre récent du Conseil des droits de l'homme mais aussi membre actif de la Coalition pour la liberté des médias. A ce titre, il met tout en œuvre pour protéger la liberté d'expression, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19, où l'accès à des informations régulières, objectives et fiables est plus important que jamais. La Slovaquie est également membre de l'Alliance internationale pour la liberté religieuse, a rappelé le Ministre.

M. RIAD AL-MALKI, Ministre des affaires étrangères de l’État de Palestine, a accusé Israël, « l'autorité d'occupation illégale », de profiter de cette pandémie pour consolider son colonialisme et de refuser d'assumer ses responsabilités en tant que « puissance occupante », y compris pour ce qui est de fournir des vaccins au peuple palestinien. La raison de la persistance d'Israël dans ses crimes contre le peuple palestinien réside dans l'impunité, l'absence de responsabilité et l'incapacité des pays de la communauté internationale à prendre des positions claires pour les rejeter, a affirmé le Ministre.

En dépit du fait qu’Israël a multiplié et intensifié ses attaques et sa terreur contre le droit à la vie des Palestiniens, il y en a encore qui veulent abolir le point 7 de l’ordre du jour du Conseil, comme pour faire taire la voix des victimes et fermer tous les fora internationaux qui parlent de justice et de droits de l'homme, a déploré M. Al-Malki. Dans ce contexte, il a salué la récente décision de la Cour pénale internationale qui affirme sa juridiction et sa compétence territoriale sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ; c’est une victoire pour le droit international qui redonne espoir et confiance dans la voie de la responsabilité et de la justice, a conclu M. Al-Malki.

M. ANŽE LOGAR, Ministre des affaires étrangères de la Slovénie, s’est félicité de la récente décision des États-Unis de s'engager de nouveau avec le Conseil des droits de l'homme. Pour reconstruire un environnement sûr, sain et durable, le lien mondialement reconnu entre les droits de l'homme et l'environnement devrait devenir l'un de nos objectifs communs, a-t-il poursuivi. La Slovénie, de concert avec d’autres membres du groupe restreint sur le sujet, intensifie ses travaux dans le cadre du processus de reconnaissance mondiale du droit à un environnement sain, a-t-il indiqué, avant de faire observer que plus de 150 pays incluent déjà le droit à un environnement sain dans leur législation nationale. L'impact des nouvelles technologies et de la numérisation sur les droits de l'homme devient un sujet qui requiert de plus en plus d’attention, a poursuivi le Ministre slovène. Le développement rapide de ces technologies et de l'intelligence artificielle présente à la fois de nombreuses opportunités et un certain nombre de risques potentiels, a-t-il insisté.

M. Logar par ailleurs déclaré que la détérioration de la situation des droits de l'homme au Bélarus exige un engagement et une réponse continus. Les violations en cours dans ce pays sont inacceptables et les responsables doivent être tenus responsables. La Slovénie est en outre préoccupée par le récent verdict contre le chef de l'opposition russe Alexeï Navalny et elle demande sa libération immédiate et inconditionnelle, a poursuivi le Ministre, ajoutant qu’il en va de même pour tous les manifestants et journalistes pacifiques qui ont été détenus alors qu'ils exerçaient leurs droits de réunion pacifique et leur liberté d'expression. Le Ministre slovène a par ailleurs rappelé que l'Union européenne surveille de près « la situation à Hong Kong » et a exhorté « les autorités à respecter l'état de droit, les droits de l'homme, les principes démocratiques et un degré élevé d'autonomie sous le principe d’un pays, deux systèmes ». La situation au Myanmar, à la suite du coup d'État militaire et de la destitution du Gouvernement civil, est également préoccupante, a d’autre part déclaré M. Logar, demandant que l'armée restaure les institutions démocratiques et restitue le pouvoir aux autorités élues.

M. ANDRÉS ALLAMAND ZAVALA, Ministre des affaires étrangères du Chili , a déclaré que son pays avait reconnu très tôt la nécessité de renforcer l'architecture juridique mondiale en matière de santé pour mieux faire face aux pandémies futures, en s'appuyant sur les leçons tirées jusqu’à présent et en renforçant la solidarité internationale. C’est pourquoi, en mai dernier, le Chili a proposé la création d'un nouvel instrument juridiquement contraignant qui permettrait de mieux faire face aux futures urgences sanitaires. D'autre part, le Chili estime que l'accès rapide et efficace au vaccin pour tous les pays, et en particulier pour les populations les plus démunies, doit être une priorité pour la communauté internationale, a dit le Ministre.

Par ailleurs, M. Allamand a rappelé qu’en octobre 2019, le Chili – malgré trente ans de stabilité démocratique et de respect des droits individuels – avait connu un débordement social avec des journées de protestations et de mobilisations de masse qui ont débouché sur une grave crise politique. Un an plus tard, le Chili a retrouvé sa normalité grâce à un processus démocratique et institutionnel : par le biais d'un plébiscite, les Chiliens ont remplacé l'actuelle Constitution politique par une Convention constituante, dont les caractéristiques sont notamment la parité hommes-femmes, la représentation des peuples autochtones et la participation de candidats indépendants, issus de la société civile.

M. FAYSSAL MEKDAD, Ministre des affaires étrangères et des expatriés de la République arabe syrienne , a déploré que, quinze ans après la création du Conseil des droits de l’homme, les gouvernements occidentaux continuent d'utiliser les mécanismes dudit Conseil pour imposer une approche sélective dans le traitement des questions relatives aux droits de l'homme. Le Ministre a dénoncé les initiatives hostiles et politisées dirigées contre son pays par certains gouvernements depuis dix ans. « De telles initiatives négatives n'ont fait que contribuer à la propagation du terrorisme », a-t-il affirmé. La Syrie est déterminée à poursuivre la lutte contre le terrorisme et à exercer son droit légitime de mettre fin à toute présence illégale sur son territoire, a indiqué le Ministre.

M. Mekdad a par ailleurs déploré que, contrairement aux appels lancés par le Secrétaire général et la Haute-Commissaire aux droits de l’homme en faveur de la levée des mesures coercitives unilatérales, afin d’aider les pays visés à faire face aux risques sanitaires de la pandémie, les États-Unis et l'Union européenne continuent d’imposer de telles mesures à la Syrie. Prétendre que ces mesures n'affectent pas les citoyens ordinaires est un mensonge, car les mesures coercitives affectent en premier lieu ces citoyens et leurs besoins fondamentaux, a insisté M. Mekdad. Il a par ailleurs réaffirmé les droits inaliénables de son pays sur le Golan syrien occupé. Il a enfin insisté sur le fait que la Commission constitutionnelle syrienne, à Genève, décidait elle-même des résultats qu'elle pourrait atteindre, dans le respect du droit du peuple syrien de déterminer l'avenir de son pays.

M. TOMÁŠ PETŘÍČEK, Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, a regretté que certains gouvernements profitent de la pandémie pour faire avancer leur propre programme non démocratique, restreindre les droits civils et politiques et sévir contre les opposants politiques. Cette pandémie fournit une douloureuse leçon sur l'importance de la liberté d'information et de la liberté des médias, a ajouté le Ministre tchèque. La situation actuelle de pandémie ne peut être utilisée à mauvais escient pour faire taire la démocratie et s'attaquer aux droits de l'homme et à l'état de droit, a-t-il insisté. Il a indiqué soutenir un système multilatéral fort, capable de répondre rapidement aux violations des droits de l'homme dans le monde entier.

M. Petříček a ensuite fait état de ses préoccupations s’agissant de violations des droits de l'homme au Venezuela et a plaidé pour l’obligation redditionnelle des responsables d'exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires ou d’actes de torture. Il a par ailleurs demandé que des mesures qui contribueraient à mettre fin à l'impunité soient mises en place au Bélarus. Le Ministre tchèque s’est en outre dit extrêmement préoccupé par les tentatives des autorités de la Fédération de Russie de réduire l'espace dévolu à l'opposition, à la société civile et aux voix indépendantes dans le pays. Il a en outre condamné le coup d'État militaire au Myanmar. Il a enfin souligné la nécessité de respecter l'autonomie de Hong Kong, de même que les principes démocratiques garantis par la loi fondamentale de Hong Kong.

M. JEYHUN BAYRAMOV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré que son pays n’avait pas limité ses efforts à son seul territoire pour lutter contre la pandémie ; il a en effet fait un don de cinq millions de dollars à l'Organisation mondiale de la Santé pour soutenir les efforts mondiaux et de cinq millions de dollars supplémentaires en sa qualité de pays présidant le Mouvement des pays non alignés pour soutenir les États membres de ce groupe les plus touchés. L'Azerbaïdjan a également fourni une aide humanitaire d'urgence à plus de trente pays touchés, sur une base bilatérale. A l’initiative du Président de la République d'Azerbaïdjan, en sa qualité de Président sortant du Mouvement des pays non alignés, a été convoquée les 3 et 4 décembre 2020 la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le COVID-19, qui a réaffirmé l'importance d'une réponse mondiale coordonnée basée sur l’unité, la coopération multilatérale, la solidarité et le respect des droits de l’homme. La communauté internationale doit maintenant agir de manière solidaire, non seulement pour répondre à la crise sanitaire actuelle, mais aussi pour construire un avenir juste et durable, a insisté le Ministre.

M. Bayramov a ensuite déclaré que son pays avait été victime en septembre dernier d’une « agression », qui s’est accompagnée de graves violations du droit international humanitaire assimilables à des crimes de guerre et contre l’humanité. Dans une tentative ouverte de dissimuler ses actes répréhensibles, a-t-il affirmé, l’Arménie accuse « effrontément » l'Azerbaïdjan des mêmes crimes afin de détourner l'attention de la communauté internationale par une campagne massive de fake news. Les mécanismes des droit de l'homme des Nations Unies, y compris le Haut-Commissariat, les organes conventionnels et les titulaires de mandat ont été soumis à cette propagande, a déploré le Ministre.

MME INE ERIKSEN SØREIDE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a affirmé que, pour la troisième année consécutive, on voit se détériorer à l'échelle mondiale l’état de droit. Lorsque les dirigeants cherchent à étendre leur propre pouvoir aux dépens de leurs peuples et institutions, ils cherchent souvent d'abord à saper le pouvoir judiciaire et les médias. Or, un pouvoir judiciaire indépendant est une condition préalable absolue à la sauvegarde des droits humains fondamentaux, a-t-elle souligné. De même, des sociétés civiles dynamiques et des médias libres et indépendants soutiennent la démocratie et l'état de droit, a expliqué la Ministre, déplorant que les journalistes, les professionnels des médias, les juges et les avocats soient exposés à des représailles, persécutions et violences pour avoir défendu et promu l'état de droit et le respect des droits de l'homme.

Il est dans ce contexte « regrettable » que l’on ait passé, l’année dernière, plus de temps, à défendre les normes existantes, plutôt qu’à élaborer et renforcer le cadre normatif en matière de droits de l'homme, a poursuivi la Ministre norvégienne, avant d’assurer que la Norvège continuera de nouer des alliances interrégionales avec d’autres pays pour empêcher la régression et l’érosion des droits.

M. ERNESTO HENRIQUE FRAGA ARAÚJO, Ministre des affaires étrangères du Brésil, a constaté que la crise de la COVID-19 avait aggravé certaines tendances néfastes pour la jouissance des libertés fondamentales, des sociétés entières s’habituant à l’idée qu’il faudrait « sacrifier la liberté au nom de la santé ». Sans vouloir critiquer les mesures de confinement ou autres qu’appliquent de nombreux pays, le Ministre a jugé que le confinement de l’esprit humain était inacceptable. Il a aussi mis en garde contre le « technototalitarisme », en particulier l’utilisation abusive d’algorithmes et des technologies à des fins de contrôle social.

MME DAMARES ALVES, Ministre de la condition féminine, de la famille et des droits de l’homme du Brésil , a ensuite indiqué que le Gouvernement brésilien avait présenté des plans de lutte contre la COVID axés sur la santé et sur la protection contre les difficultés économiques. Les peuples autochtones et populations isolées dans l’Amazonie ont bénéficié de plus de 700 000 paniers alimentaires. Au total, plus de 900 millions de dollars seront consacrés d’ici à 2023 à l’Amazonie et à ses habitants, a insisté la Ministre. Elle a par ailleurs évoqué les efforts de son Gouvernement en faveur de la recherche des personnes disparues, de la protection des personnes âgées et de la défense des droits des femmes – le Brésil ayant adopté, dans ce dernier domaine, le budget le plus important depuis cinq ans, soit cinq fois le montant de 2018.

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Ministre des affaires étrangères de la Turquie, a souligné que la pandémie de COVID-19 avait révélé le degré de vulnérabilité et d’interdépendance de la communauté internationale. Cela justifie un engagement renouvelé pour le multilatéralisme, a-t-il ajouté. Dans le cadre de ce multilatéralisme, la Turquie a apporté son assistance à 157 pays et à 12 organisations internationales dans leurs efforts de lutte contre la pandémie ; elle délivre en outre gratuitement des traitements et des doses de vaccin, y compris aux migrants et aux réfugiés, a déclaré le Ministre.

M. Çavuşoğlu a ensuite fait état des « réformes significatives » entreprises par son Gouvernement, en dépit de « multiples menaces posées par des organisations terroristes », notamment le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui, a indiqué le Ministre, a récemment tué 13 civils innocents dans le nord de l’Iraq. Une fois de plus, le monde est resté silencieux, a déploré le Ministre turc ; or, sans solidarité internationale et avec le deux poids, deux mesures actuel, on ne pourra éradiquer cette menace mondiale qu’est le terrorisme, a-t-il déclaré. Il a par ailleurs souligné que la population syrienne continue de subir les offensives des « forces du régime » [syrien] et les attaques des groupes terroristes. La Turquie, qui contribue directement à la sécurité et au bien-être de cinq millions de civils dans le nord de la Syrie, est le seul point de passage de l’aide humanitaire transfrontière des Nations Unies. Même si ces zones sont menacées par des attaques, il est essentiel que cette assistance soit maintenue, a souligné le Ministre turc.

MME MARIA UBACH FONT, Ministre des Affaires étrangères de la Principauté d’Andorre, a expliqué que le vingtième anniversaire de la Déclaration de Durban permet de rappeler qu’il est urgent de remplir les objectifs adoptés en 2001 à Durban lors de la Conférence mondiale contre la racisme. La COVID-19 a mis à mal le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et il faut prendre des mesures claires dans ce domaine, tant au niveau national qu’au niveau international, a-t-elle poursuivi.

La Ministre andorrane a souligné que son pays avait misé sur le système éducatif ce qui permet d’y constater aujourd’hui une forte cohésion sociale bien que les habitants de citoyenneté andorrane ne représentent que la moitié de la population totale. L’éducation de qualité pour tous constitue une clé de voûte pour une coexistence harmonieuse et enrichissante. L’éducation est indispensable pour une société solidaire et respectueuse, a insisté la Ministre, avant d’ajouter que son Gouvernement a veillé à maintenir cette éducation de qualité durant la période de la pandémie. Elle a par ailleurs indiqué qu’une proposition de loi pour l’égalité de fait entre les hommes et les femmes serait soumise au Parlement pour adoption dans les prochaines semaines. La pandémie a eu un effet néfaste dans le domaine des violences à l’encontre des enfants et des femmes, a-t-elle fait observer, relevant que ces violences sont des fléaux communs à toutes les sociétés. Afin de répondre aux situations urgentes, l’Andorre a multiplié les aides apportées aux victimes, a indiqué la Ministre.

M. RODOLFO SOLANO QUIRÓS, Ministre des affaires étrangères et du culte du Costa Rica, a déclaré que dans le contexte de la pandémie et de la lutte contre ses conséquences, la reconnaissance totale de tous les droits de l'homme doit être un axe prioritaire d’action, y compris au sein de ce Conseil. Il est donc essentiel de promouvoir tous les agendas, sans sélectivité aucune, de manière à pleinement mettre en œuvre le Programme de développement durable à l’horizon 2030. Cela inclut un accès équitable aux vaccins, a plaidé le Ministre.

Il a également plaidé pour la reconnaissance juridique, au sein des Nations Unies, d’un droit à un environnement sain, qui à ce jour est reconnu par 155 États. Il a rappelé qu’avec la France, le Costa Rica a lancé la Coalition de haute ambition pour la nature et les hommes, qui vise à protéger au moins 30% des terres et des océans du monde d’ici 2030. Le Costa Rica plaide également pour un droit au plus haut niveau possible de la santé, et a rejoint, comme 49 autres États, l’Appel à une action solidaire et la plateforme y associée, en plus d’avoir adhéré au mécanismes COVAX. Le Costa Rica promeut par ailleurs la participation de toutes les couches de la société, y compris les femmes, les personnes d’ascendance africaine, les LGBTI, les réfugiés, les personnes déplacées, les personnes handicapées et les personnes âgées. C’est pour toutes ces raisons que le Costa Rica est candidat aux élections au Conseil des droits de l'homme pour la période 2023-2026, a conclu le Ministre.

M. SAM KUTESA, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, s’est réjoui de pouvoir annoncer au Conseil qu’en dépit de la pandémie, les élections générales avaient pu se tenir avec succès du 14 janvier au 3 février 2021. Depuis le début de la pandémie, a-t-il ajouté, le Gouvernement ougandais a donné la priorité à la protection de la vie humaine, car « sans le droit à la vie, il est impossible de jouir des autres droits ». Il a rappelé que, sur orientation du Ministère de la santé, la Commission électorale avait édicté des procédures à suivre pour éviter la propagation de la COVID-19 – procédures qui avaient été convenues en consultation avec les candidats aux élections présidentielles et qui exigeaient notamment que les candidats ne tiennent pas de rassemblements comptant plus de 200 personnes, toutes les personnes devant en outre porter un masque et respecter la distanciation sociale. Or, le comportement de certains des candidats et de leurs partisans au premier jour des nominations pour les présidentielles, les 2 et 3 novembre 2020, a ouvertement défié ces mesures. L'un des candidats a enfreint les règlements en organisant des rassemblements de masse qui ont mis la vie de personnes en danger, en pleine pandémie. Il a été arrêté par la police le 18 novembre 2020. Son arrestation a été suivie de violentes émeutes préméditées, au cours desquelles 54 personnes ont malheureusement perdu la vie. Le Gouvernement a regretté ces pertes de vies humaines et a présenté ses condoléances aux familles qui ont perdu des proches. En dépit de la pandémie de COVID-19, le Gouvernement a garanti un espace favorable à une élection libre et inclusive aux niveaux présidentiel, parlementaire et local. « En tant que Gouvernement, nous sommes fiers de cette élection historique, qui a vu la participation de tous les Ougandais », a affirmé M. Kutesa. Le Ministre a enfin demandé au Conseil de se concentrer sur la protection des droits de l'homme qui affectent la vie quotidienne des personnes ordinaires cherchant à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

M. BUJAR OSMANI, Ministre des affaires étrangères de la Macédoine du Nord, a rappelé que, malgré les problèmes posés par la pandémie, son pays avait organisé en juillet 2020 des élections législatives anticipées que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la communauté internationale ont jugées équitables et démocratiques. Le Ministre a en outre évoqué les mesures prises par son Gouvernement pour renforcer l'indépendance du pouvoir judiciaire, garantir l'égalité des sexes et prévenir et sanctionner toute forme de violence, y compris celle fondée sur le sexe.

La COVID-19 a eu de graves conséquences pour la République de Macédoine du Nord, a poursuivi le Ministre. Le Gouvernement a adopté quatre trains de mesures pour atténuer les conséquences économiques de la crise, y compris une aide financière aux citoyens les plus pauvres. Un cinquième paquet de mesures sera bientôt adopté, orienté vers la reprise économique et l'aide aux secteurs les plus vulnérables, a-t-il indiqué. Il a en outre fait part de l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention de la corruption à l’horizon 2024. D’autre part, face à l'augmentation des discours de haine et de la discrimination, y compris dans les médias sociaux, des mesures sont prises pour sanctionner les responsables et sensibiliser le public à la nécessité de respecter la diversité, a indiqué M. Osmani. Il a enfin plaidé pour davantage de multilatéralisme, en tant que moteur fondamental de la protection et de la promotion des droits de l'homme et des libertés fondamentales.

MME LOUISE MUSHIKIWABO, Secrétaire générale de la Francophonie, a déclaré que la Francophonie, qui a fêté son cinquantième anniversaire l’année dernière et dont les Etats membres ont adopté en 2000 la Déclaration de Bamako, est fortement engagée dans la promotion des droits et des libertés. Si des progrès ont pu être enregistrés au cours des dernières décennies, il faut collectivement reconnaître que le combat pour les droits humains et les libertés fondamentales demeure d’une pressante actualité, a déclaré Mme Mushikiwabo. Là où prolifèrent la pauvreté, les crises, la guerre ou encore les régimes autoritaires, les droits reculent ou sont menacés, a-t-elle prévenu.

La Francophonie œuvre tout particulièrement en faveur de la protection des droits des femmes et des enfants. L’Organisation travaille en outre à promouvoir la liberté d’expression, tout en luttant contre le fléau mondial de la désinformation, a indiqué la Secrétaire générale. La crise sanitaire a creusé davantage les inégalités - en termes d’accès aux soins, à l’éducation ou à l’emploi, a-t-elle poursuivi. Les populations déjà en situation de vulnérabilité sont les premières victimes de cette crise, a-t-elle insisté, ajoutant qu’avec cette crise sanitaire, les violences intrafamiliales se sont démultipliées. Cette pandémie est également un révélateur, voire un accélérateur, de la crise que le multilatéralisme connaît depuis plusieurs années. Mais cette crise a aussi révélé un besoin accru de coopération internationale, a souligné Mme Mushikiwabo.

MME MARTHA DELGADO PERALTA, Vice-Ministre des affaires multilatérales et des droits de l'homme au Ministère des affaires étrangères du Mexique , a déclaré que rien ni personne ne sera à l’abri si tout le monde n’est pas en sécurité. Pour ce faire, a-t-elle souligné, il faut garantir un accès équitable aux vaccins pour tous, sans discrimination. Il faut parallèlement éviter toute attitude spéculative sur la santé, a-t-elle ajouté.

La Vice-Ministre a également estimé que la seule et unique réponse qu’il convient d’apporter à la pandémie doit être basée sur les droits de l'homme, avec une approche sexospécifique qui tienne compte des répercussions de la pandémie sur les femmes et les filles. Ces dernières ont souffert, notamment à causes des comportements patriarcaux enracinés dans les sociétés, a-t-elle affirmé, ajoutant attendre que le Conseil joue un rôle à cet égard.

M. WANG YI, Ministre de affaires étrangères de la Chine, s’est demandé, dans le contexte actuel marqué par la pandémie, « comment défendre les droits de l’homme à cette croisée des chemins historique ». Il faut, a-t-il indiqué, adopter une philosophie fondée sur les droits de l’homme et sur les personnes titulaires de droits, afin qu’elles puissent participer à la direction politique des États. Il faut également préserver le caractère universel et indivisible des droits de l’homme et, enfin, défendre les droits de l’homme à la lumière des réalités nationales et des besoins des peuples, a-t-il ajouté.

La Chine s’efforce de défendre le développement en fonction des besoins des citoyens, a poursuivi le Ministre des affaires étrangères. Elle est ainsi parvenue à éradiquer la pauvreté extrême quelque dix ans avant la date butoir fixée par les Nations Unies, a-t-il rappelé. Il a insisté sur les réussites de son pays s’agissant des droits à l’éducation, à la santé et au logement, en particulier. Tout a été mis en œuvre pour protéger la santé de la population contre la COVID-19, a d’autre part souligné le Ministre. La Chine a proposé des vaccins gratuits à 53 pays, en majorité des pays en voie de développement, a-t-il en outre fait valoir.

Enfin, le Ministre chinois des affaires étrangères a assuré que les accusations d’oppression au Xinjiang reflétaient seulement l’ignorance et les préjugés. Il a en outre indiqué que trois millions de Hongkongais avaient signé une pétition en soutien à la nouvelle loi sur la sécurité.

MME ANN CHRISTIN LINDE, Ministre des affaires étrangères de la Suède , a déclaré qu’elle percevait le fait que le Conseil continue de se réunir et de travailler comme un signe de force de la coopération multilatérale. Elle a indiqué que la démocratie, les droits des femmes et le financement de la coopération multilatérale seraient au centre de sa présente déclaration. S’agissant de la démocratie, elle a notamment regretté que dans de nombreuses régions du monde, l'espace démocratique se rétrécisse, notamment pour la société civile. La désinformation est une autre menace grave pour la démocratie, a-t-elle ajouté, affirmant qu’il faut garantir la transparence et l'accès à des informations fiables et factuelles, ce qui comprend le renforcement des médias libres et indépendants. La tendance au recul démocratique a été aggravée par la pandémie COVID-19, a fait observer la Ministre, déplorant que certains États utilisent et continuent d'utiliser la situation comme prétexte pour saper l'état de droit, imposer des restrictions indues aux droits de l'homme et affaiblir la démocratie et ses institutions. Les droits de l'homme, la démocratie et l'état de droit doivent être au cœur de la riposte à la pandémie, a déclaré la Ministre.

Les paroles doivent se traduire en actes afin de garantir véritablement aux femmes et aux filles la pleine jouissance des droits humains, a poursuivi

Mme Linde. La Suède ne restera jamais silencieuse tant qu'il y aura des femmes et des filles souffrant d'avortements à risques ou de pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines ou les mariages d'enfants, précoces et forcés, a-t-elle assuré. Pour ce qui est de la coopération multilatérale, la Ministre a souligné qu’en ces temps de crise mondiale, alors que les droits de l'homme sont de plus en plus sous pression, la coopération internationale et un système multilatéral de droits de l'homme solide sont plus importants et nécessaires que jamais.

M.STEF BLOK, Ministre des affaires étrangères des Pays-Bas, a souligné que dix années ont passé depuis le début de la guerre en Syrie ; et les atrocités commises contre le peuple syrien ont repris. Dix années ont également passé depuis la résolution 16/18 du Conseil sur la lutte contre l’intolérance religieuse, dont il faut appliquer le plan d’action, a-t-il ajouté. Après avoir rendu hommage aux défenseurs des droits de l’homme, qui ne jettent jamais l’éponge, il a souligné que ce Conseil se devait de combattre l’impunité, de protéger le droit de croire ou de ne pas croire, de protéger les plus vulnérables contre la harcèlement et de permettre aux défenseurs de la démocratie de faire leur travail.

Les Pays-Bas ont récemment apporté une contribution de 2,2 millions de dollars au Haut-Commissariat aux droits de l’homme pour promouvoir la liberté de religion, a poursuivi le Ministre néerlandais. Nous devons nous engager, en tant que membres du Conseil, en faveur des plus vulnérables – en particulier des femmes et des LGBTI et en particulier durant la crise actuelle – et nous assurer que les journalistes et les défenseurs de la démocratie puissent faire leur travail, a insisté M. Blok.

M. ARA AYVAZIAN, Ministre des affaires étrangères de l'Arménie, a déploré non seulement que l'Azerbaïdjan ait « négligé l'appel du Secrétaire général pour un cessez-le-feu pendant la pandémie », mais également que l’Azerbaïdjan ait « exploité et militarisé la pandémie mondiale pour lancer une agression militaire de grande envergure contre le peuple du Haut-Karabakh ». Les dirigeants de l’Azerbaïdjan n’ont pas caché qu’ils visaient à éradiquer d’Artsakh toute trace d’Arméniens et, « avec l’implication directe de la Turquie et des combattants terroristes étrangers qui lui sont affiliés », ont perpétré des atrocités massives contre les Arméniens, a ajouté le Ministre. L'utilisation de la force pour supprimer le droit à l'autodétermination est une violation claire de la Charte des Nations Unies, qui stipule clairement que tous les différends internationaux doivent être réglés par des moyens pacifiques, a-t-il ajouté. Il a notamment dénoncé l'exécution de civils arméniens dans la région de Hadrut, dans l'Artsakh, et le bombardement, également dans l'Artsakh, de la cathédrale de Ghazanchetsots à Chouchi, qui est un élément important de l'identité arménienne.

Malheureusement, l'agression contre le Haut-Karabakh a montré que les mécanismes d'alerte précoce des Nations Unies n'ont pas fonctionné, a déploré M. Ayvazian. Aussi, a-t-il recommandé que la communauté internationale poursuive ses efforts pour les améliorer encore, y compris dans le cadre du processus d'EPU. Le Ministre a enfin jugé très inquiétant que des prisonniers de guerre et des otages arméniens soient toujours détenus en Azerbaïdjan, près de quatre mois après la signature de la déclaration trilatérale de cessez-le-feu, le 9 novembre 2020.

M. ABDULLA SHAHID, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a fait observer qu’alors que les vaccins commencent à être distribués, le moment est venu de se concentrer sur la reconstruction d’économies et de sociétés plus résilientes et plus égalitaires. Les Maldives font des progrès significatifs dans le domaine du respect et de la protection des droits humains, a-t-il assuré. Depuis l’entrée en fonction du Gouvernement du Président Ibrahim Mohamed Solih, en novembre 2018, les Maldives ont de nouveau retrouvé la voie des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’état de droit.

L’EPU des Maldives qui s’est déroulé en novembre dernier permet au pays de s'engager de manière constructive pour renforcer son cadre national des droits de l’homme, a poursuivi le Ministre. Les Maldives restent déterminées dans leurs efforts pour assurer la protection et l'autonomisation des femmes, des enfants et des personnes handicapées, a-t-il indiqué. Il a par ailleurs souligné que le Gouvernement des Maldives estime qu’il ne peut se permettre de stopper les investissements dans des infrastructures résilientes au changement climatique et dans la protection de la biodiversité.

MME EVA-MARIA LIIMETS, Ministre des affaires étrangères de l’Estonie , s’est réjouie de la décision des Etats-Unis de se réengager au Conseil des droits de l’homme. Elle a en outre indiqué soutenir l’Appel à l’action du Secrétaire général en faveur des droits de l’homme. Elle a ensuite jugé dangereux et inacceptable que des autorités étatiques recourent à la violence contre des défenseurs des droits de l’homme. Elle s’est en outre inquiétée du nombre croissant de détentions et d’attaques contre des journalistes, des travailleurs des médias et des blogueurs et a rappelé que son pays accueillerait cette année, à Tallin, la Conférence globale pour la liberté de l’information. La Ministre a également rappelé toute l’importance qu’elle accorde aux droits de l’enfant, en particulièrement pour les enfants en situation de vulnérabilité.

L’Estonie est profondément préoccupée par les développements qui sont intervenus ces derniers mois dans la voisinage immédiat de l’Union européenne, au Bélarus et en Fédération de Russie, a d’autre part indiqué la Ministre.

M. FRANCISCO BUSTILLO, Ministre des affaires étrangères de l’Uruguay , a salué les efforts considérables déployés en 2020 par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le système des procédures spéciales et les organes conventionnels, qui ont fourni des orientations techniques et des recommandations aux États afin de promouvoir la mise en œuvre d'approches fondées sur les droits de l'homme dans les politiques de lutte contre la pandémie. Il s’est ensuite dit fier que son pays ait rempli ses engagements volontaires et les promesses faites lors de la présentation de sa candidature au Conseil, avec notamment une invitation ouverte à toutes les procédures et mécanismes du Conseil. L’Uruguay a aussi accepté les recommandations reçues pendant son Examen périodique universel (EPU) et a amélioré ses mécanismes nationaux de suivi et de mise en œuvre.

D’autre part, malgré les difficultés financières que le pays a rencontrées en raison de la pandémie actuelle, l'Uruguay a apporté sa traditionnelle contribution financière, sans affectation particulière, aux activités des Nations Unies. M. Bustillo a en outre indiqué son pays avait été le premier à ratifier la Convention n° 190 de l'Organisation internationale du Travail sur la violence et le harcèlement (dans le monde du travail).

MME LOLWAH RASHID AL-KHATER, Ministre adjointe aux affaires étrangères du Qatar, s’est félicitée de la conclusion du dernier Sommet du Golfe, qui s'est tenu récemment en Arabie saoudite et au terme duquel a été annoncée la fin de la crise du Golfe, qui avait duré plus de trois ans. Elle a ensuite mis en avant les grands progrès de son pays dans le domaine des droits de l’homme, grâce à la mise en œuvre de la Vision nationale du Qatar 2030 et des stratégies y afférentes. Le Qatar, a fait savoir la Ministre adjointe, est au premier rang du classement des pays les plus sûrs et pacifiques dans le monde arabe ; il connaît également le niveau le plus élevé de participation des femmes dans la population active au niveau régional, à 58,3 % ; et il a aboli le système de parrainage (kafala).

Mme Al-Khater a également présenté la riposte qatarienne à la pandémie de coronavirus, expliquant qu’il s’agit d’une riposte basée sur trois axes : protéger les citoyens et les résidents en renforçant le secteur de la santé ; apporter le soutien nécessaire au secteur économique ; et contribuer aux efforts internationaux contre la pandémie en apportant un soutien aux pays dans le besoin et aux organisations internationales compétentes. Mme Al-Khater a enfin souligné que « la fourniture de vaccins aux Palestiniens dans les territoires occupés était l’une des responsabilités des autorités d’occupation ». Le refus d’Israël d’assumer cette responsabilité « ne peut être compris que comme une pratique d’apartheid que nous devons tous condamner et dénoncer », a-t-elle déclaré.

MME NALEDI PANDOR, Ministre des relations internationales et de la coopération de l’Afrique du Sud , a souligné le besoin d’un Conseil des droits de l'homme fort et efficace. Le Conseil doit s’inscrire dans la lettre et l’esprit de la Déclaration et du Programme d’Action de Vienne et répondre à toutes les violations des droits de l'homme, sans distinction aucune de qui les commet ni d’où elles se produisent. Il faut donc se débarrasser de la politisation, de la sélectivité et des doubles standards, a plaidé Mme Pandor.

Mme Pandor a ensuite regretté que vingt ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, l’on ne soit toujours parvenus à éliminer la discrimination raciale, qui est même en augmentation dans certaines régions, y compris dans le contexte de la pandémie de COVID 19. Il faut travailler à l’unisson pour combattre ce fléau et le vingtième anniversaire de la Conférence mondiale contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée offre une grande opportunité à cette fin, a souligné la Ministre. Elle a par ailleurs rappelé l’attachement de son pays au droit au développement.

 

 

HRC21.008E