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Le Conseil des droits de l’homme a clos les travaux de sa vingt-neuvième session extraordinaire en adoptant une résolution sur les i ncidences de la crise au Myanmar sur les droits de l’homme

Compte rendu de séance

 

Le Conseil des droits de l’homme a clos cet après-midi les travaux de sa vingt-neuvième session extraordinaire qui se tenait aujourd’hui de manière hybride, dans la Salle des Assemblées du Palais des Nations et virtuellement, et qui était consacrée aux « implications pour les droits de l’homme de la crise au Myanmar ».

A l’issue de cette session extraordinaire, le Conseil a adopté sans vote une résolution intitulée « Incidences de la crise au Myanmar sur les droits de l’homme », dans laquelle il demande notamment le rétablissement du Gouvernement élu par le peuple du Myanmar lors des élections générales du 8 novembre 2020, ainsi que la libération immédiate et sans conditions de toutes les personnes détenues arbitrairement et la levée de l’état d’urgence.

À l’ouverture de cette session extraordinaire ce matin, la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Mme Nada Al-Nashif, a notamment déclaré que la prise de pouvoir par l’armée du Myanmar constituait « un revers cinglant pour ce pays, après une décennie de progrès dans sa transition démocratique ».

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme suit le sort de plus de 350 fonctionnaires, responsables politiques, militants et membres de la société civile, qui ont été placés en garde à vue, la plupart n’ayant bénéficié d’aucune forme de procès équitable, alors que certains restent à ce jour portés disparus, a précisé Mme Al-Nashif.

Le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme au Myanmar, M. Tom Andrews, a pour sa part jugé important pour lui de se rendre au Myanmar. Il a fait observer que « l'opposition au coup d'État militaire est forte et traverse toute la diversité de la population du Myanmar », ce qui, a-t-il indiqué, lui donne de grands espoirs. Le Rapporteur spécial a invité instamment les États Membres à imposer des sanctions ciblées, à imposer des embargos bilatéraux sur les armes et à veiller à ce que l'aide qu'ils fournissent à la population du Myanmar aille directement aux organisations de la société civile.

La délégation du Myanmar a affirmé, quant à elle, qu’« à la lumière des irrégularités post-électorales, la Tatmadaw (armée du Myanmar) avait été obligée d'assumer les responsabilités de l'État conformément à la Constitution de l'État ». Le Myanmar, confronté à des défis extrêmement complexes et à une transition délicate, ne souhaite pas retarder sa transition démocratique naissante, a-t-elle assuré. Elle a indiqué que le Myanmar continuerait de coopérer avec les Nations Unies.

Au cours de la journée, le Conseil a en outre entendu les déclarations de plus de 70 délégations et d’une douzaine d’organisations non gouvernementales.

Présidée par Mme Nazhat Shameem Khan [la Présidente nouvellement élue du Conseil], cette session extraordinaire a été convoquée à la suite d’une demande officielle présentée par le Royaume-Uni et l’Union européenne, et soutenue, notamment, par les dix-neuf États membres du Conseil suivants : Allemagne, Argentine, Autriche, Bahamas, Brésil, Bulgarie, Danemark, France, Îles Marshall, Italie, Japon, Malawi, Mexique, Pays-Bas, Pologne, République de Corée, République tchèque, Royaume-Uni et Ukraine. La convocation d'une session extraordinaire du Conseil exige le soutien d'au moins 16 États membres, soit un tiers des 47 membres du Conseil.

Le Conseil ouvrira lundi 22 février prochain les travaux de sa quarante-sixième session, qui doit se tenir jusqu’au 23 mars prochain.

 

HRC21.004F