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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME TIENT SON DÉBAT GÉNÉRAL SUR LE RACISME, LA DISCRIMINATION RACIALE, LA XÉNOPHOBIE ET L’INTOLÉRANCE QUI Y EST ASSOCIÉE

Compte rendu de séance
Il conclut son débat général sur le suivi et l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne

Le Conseil des droits de l'homme a tenu ce matin, et jusqu’en début d’après-midi, son débat général consacré au racisme, à la discrimination raciale, à la xénophobie et à l’intolérance qui y est associée, en entendant les déclarations de très nombreuses délégations*. Le Conseil a auparavant entendu les dernières délégations** s’exprimer au titre du débat général consacré au suivi et à l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne.

Présentant le rapport du Haut-Commissariat consacré à la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction, la Directrice de la Division des activités thématiques, des procédures spéciales et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Mme Peggy Hicks, a relevé que les mesures prises par les États se concentrent sur les cadres institutionnels et législatifs et leur a donc conseillé de mettre davantage l’accent sur des mesures pratiques. Les États ont en particulier la responsabilité d’enquêter sur les crimes et violations, de poursuivre leurs auteurs et de fournir des réparations aux victimes, a-t-elle souligné. En outre, a-t-elle ajouté, pour que ces mesures soient efficaces, il est nécessaire d’élargir la participation dans la mise en œuvre du plan d’action, les contributions de la société civile étant à cet égard essentielles.

Présentant en tant que Président-Rapporteur le rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban sur les travaux de sa seizième session, M. Refiloe Litjobo a souligné que ce rapport contient un certain nombre de recommandations susceptibles de permettre la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action, notamment la possibilité pour le Secrétaire général de lancer un appel mondial en ce sens.

Dans le cadre du débat général qui a suivi ces présentations, les délégations ont exprimé leur condamnation des actes de racisme, de discrimination raciale et d’intolérance religieuse, ainsi que leur condamnation des discours de haine dont - a-t-il été souligné - l’impact ne doit pas être négligé, comme en témoignent les attaques perpétrées il y a quelques jours contre deux mosquées à Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

De très nombreuses délégations ont en outre apporté leur soutien à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024) et à l’élaboration d’une déclaration sur les droits des personnes d'ascendance africaine.

De nombreux intervenants, plus particulièrement ceux de la société civile, ont alerté le Conseil sur des situations spécifiques – essentiellement dans la sous-continent indien – où des minorités sont victimes des phénomènes que visent à combattre la Déclaration et le Programme d’action de Durban.

En fin de séance, la Lettonie, le Myanmar, la République démocratique populaire Lao, l’Équateur, la Chine et le Bangladesh ont exercé leur droit de réponse.


Le Conseil des droits de l'homme poursuivait ses travaux dans l’après-midi en tenant un dialogue renforcé sur la mise à jour orale de la Haute-Commissaire au sujet de la République démocratique du Congo, au titre de l’assistance technique et du renforcement des capacités dans le domaine des droits de l'homme.


Fin du débat général sur le suivi et l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne

Canners International Permanent Committee a affirmé que le Pakistan a toujours limité la place de la femme, qui est soumise au patriarcat.

L’Association américaine de juristes a souligné que le droit à la libre détermination est essentiel dans la Déclaration et le Programme d'action de Vienne et a rappelé que les peuples autochtones ont demandé que les plantes sacrées soient incluses dans les discussions avec les États portant sur les politiques relatives aux stupéfiants.

Japanese Workers’ Committee for Human Rights a plaidé pour le rapatriement de restes humains vers les îles Ryukyu où des squelettes avaient été volés par des scientifiques pour être conservés dans des universités, notamment à Kyoto. L’ONG a également plaidé pour la reconnaissance du peuple Riykyu comme minorité autochtone.

Verein Südwind Entwicklungspolitik s’est inquiété de l’emprisonnement de défenseurs des droits de l'homme en Iran, où ils sont accusés de propagande contre la République islamique.

Mbororo Social and Cultural Development Association a accusé l’Inde d’interpréter la Déclaration et le Programme d’action de Vienne à sa manière. Selon l’ONG, la situation dans ce pays est marquée par des violences, y compris d’ordre sexuel, contre les femmes. L’ONG a également déclaré que les peuples autochtones de la région de Tipra (en Inde) veulent également exercer leur droit à l'autodétermination et vivre en sécurité; elle a demandé l’envoi d’une mission internationale dans la région.

Association of World Citizens s’est demandé comment un pays comme la République islamique d’Iran, qui n’a pas ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, qui emprisonne des femmes et qui fait de la publicité pour le mariage des jeunes filles, peut être membre de la Commission de la condition de la femme.

L’Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud a attiré l’attention sur le viol des enfants en France, affirmant que la législation française peinait à suivre la Convention relative aux droits de l'enfant. L’ONG demande la fin de la prescription pour ces crimes. Elle réclame en outre l’application effective de l’article 21 de la Convention relative aux droits de l'enfant.

Centre for Gender Justice and Women Empowerment a déclaré que le Pakistan ne parvenait pas à promouvoir et défendre les droits de l'homme pour tous au Baloutchistan. Le peuple de cette région est victime de torture, de détention arbitraire, d’exécutions extrajudiciaires et de disparition forcée de la part des forces pakistanaises, a assuré l’ONG.

Le Mouvement international de la réconciliation a rappelé que le Sahara occidental était un territoire occupé et annexé par le Maroc qui en a modifié l’organisation administrative et a modifié les noms des habitants, les contraignant à prendre la nationalité marocaine. Les habitants devraient être munis de laissez-passer internationaux pour se déplacer et non pas d’un passeport marocain.

L’Organisation internationale pour les pays les moins avancés (OIPMA) a estimé nécessaire de catalyser la solidarité mondiale pour aider les pays les moins avancés à se développer. Le monde ne réalisera pas les Objectifs de développement durable si les femmes n’y sont pas étroitement associées.

L’Association pour la protection des droits des femmes et des enfants (APDFE)a expliqué que la situation avait empiré au Cachemire; l’ONG a cité plusieurs cas de décès sous la torture en détention, notamment durant la garde à vue. Il faut trouver une solution à ce conflit très ancien, a insisté l’ONG.

Le Congrès du monde islamique a déclaré que l’impunité était la règle au Jammu-et-Cachemire, où – a assuré l’ONG – une répression sanglante fait de nombreuses victimes. Les défenseurs des droits de l’homme sont menacés et l’Internet est couramment bloqué. Le Conseil ne peut rester passif et doit nommer une commission d’enquête, a estimé l’ONG.

Libération a attiré l’attention sur l’usage disproportionné de la force par l’armée indienne et sur le fait que les corps ne sont pas rendus lorsque des ressortissants du Bhoutan sont tués.

World Barua Organization (WBO) a évoqué l’élimination du racisme mentionnée dans la Déclaration et le Programme d'action de Vienne pour dénoncer le racisme institutionnel qui existe en Inde sous la forme de castes et demander que cessent les persécutions dans ce pays.

Indigenous People of Africa Coordinating Committee a attiré l’attention sur l’état d’urgence qui perdure dans certaines régions de l’Inde, demandant l’abrogation de la loi qui le permet et a plus à voir avec le racisme et la soumission des peuples du Nord-Est qu’avec la sécurité.

L’Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul a dénoncé les persécutions dont sont victimes les Tamouls de la part du Gouvernement sri-lankais malgré l’engagement pris par ce pays de respecter la Déclaration et le Programme d'action de Vienne.

Le Pont a fait observer qu’avait été constatée une croissance du nombre de morts en Colombie. Selon l’ONG, 4700 mineurs sont morts des suites de la malnutrition et 47% de la population vit dans la pauvreté. Le Gouvernement colombien ne peut pas ignorer ces chiffres, a insisté l’ONG.

L’Association culturelle des tamouls en France a souligné que les politiques australiennes en matière de droit d’asile sont contraires au droit international. Ce pays a retiré de sa législation toute référence aux conventions pertinentes et place systématiquement les demandeurs d’asile dans des centres sur les îles de Nauru et de Papouasie, a déploré l’ONG.

L’Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA) a déclaré que Sri Lanka devait respecter les attentes de la communauté internationale et mener des enquêtes sur toutes les violations des droits de l'homme commises contre les Tamouls.

Alliance Creative Community Project a déclaré que les forces de sécurité sri-lankaises se livraient à des violences contre les femmes tamoules.

Solidarité Agissante pour le Devéloppement Familial (SADF) a signalé la disparition de M. Mugilan, originaire de l’État indien du Tamil Nadu. Ce militant de la cause tamoule a disparu après avoir donné une conférence de presse; il était menacé pour avoir dénoncé les pratiques de la mafia de l’exploitation sablière et la pollution provoquée par les mines de cuivre exploitées par la compagnie Sterlite Copper, ainsi que pour avoir signalé d’autres atteintes aux droits par des grandes industries.

L’Association des jeunes pour l’agriculture du Mali a déclaré qu’à Sri Lanka, les Tamouls vivaient dans la peur des forces armées qui poursuivent un « génocide » structurel dans le nord et l’est de l’île. Sri Lanka n’a pas honoré ses engagements et traite les Tamouls comme des citoyens de seconde zone, a dénoncé l’ONG.

African Agency for Integrated Development (AAID) a dénoncé la persécution des Tamouls qui se voient interdire de pratiquer leur langue et leur religion. Elle a appelé les États à condamner les actes de disparition forcée. Ces trois dernières semaines, des victimes et leurs proches sont venus témoigner devant le Conseil et il ne s’agit pas uniquement de les écouter; il faut aussi de les entendre, a insisté l’ONG.

ABC Tamil Oli a déclaré que les Tamouls n’obtiendraient la justice que par l’indépendance et la libération de la tutelle de Sri Lanka. L’ONG a dénoncé les pratiques discriminatoires dont ils sont victimes, ce qui augmente les flux de réfugiés et est assimilable à un « génocide ».

Le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée − suivi et application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban

Présentation de rapports

Le Conseil était saisi d’un rapport du Haut-Commissariat consacré à la lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction (A/HRC/40/44). Le rapport présente des conclusions au sujet des initiatives et des mesures prises pour mettre en œuvre le plan d’action exposé aux paragraphes 7 et 8 de la résolution 37/38 du Conseil des droits de l’homme intitulée «Lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leurs convictions». Le Conseil est également saisi du rapport du Groupe de travail intergouvernemental sur l’application effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban sur les travaux de sa seizième session, qui s’est tenue du 27 août au 7 septembre 2018 (A/HRC/40/75).

Présentant ce rapport, MME PEGGY HICKS, Directrice de la Division des activités thématiques, des procédures spéciales et du droit au développement du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, a expliqué que le rapport a collecté, résumé et analysé les réponses des États au sujet des mesures prises pour mettre en œuvre le plan d’action et a mis en avant trois observations pour améliorer ces mesures. Relevant que les mesures prises par les États se concentrent sur les cadres institutionnels et législatifs, Mme Hicks leur a conseillé de mettre davantage l’accent sur des mesures pratiques. Les États ont en particulier la responsabilité d’enquêter sur les crimes et violations, de poursuivre leurs auteurs et de fournir des réparations aux victimes, a-t-elle souligné.

Deuxièmement, pour que ces mesures soient efficaces, il est nécessaire d’élargir la participation dans la mise en œuvre du plan d’action. Les contributions de la société civile sont essentielles pour vraiment combattre l’intolérance et l’incitation à la violence, a indiqué Mme Hicks. Troisièmement, a-t-elle poursuivi, le Haut-Commissariat suggère aux États de rationaliser leurs rapports sur la mise en œuvre du plan d’action, qui sont actuellement au nombre de deux – l’un pour le Haut-Commissariat, l’autre pour l’Assemblée générale.

La discrimination, l’intolérance, l’incitation à la violence sur la base de la religion ou de la croyance persistent dans le monde, a fait observer Mme Hicks, se disant convaincue que des mesures concrètes conçues pour atteindre les plus touchés et les plus vulnérables sont la meilleure manière de lutter contre ce phénomène.

M. REFILOE LITJOBO, Président-Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental sur la mise en œuvre effective de la Déclaration et du Programme d’action de Durban et Représentant permanent du Lesotho auprès des Nations Unies à Genève, a expliqué que son Groupe de travail avait formulé un certain nombre de recommandations dont il a indiqué les avenues susceptibles de permettre leur mise en œuvre. Il a ainsi évoqué la possibilité pour le Secrétaire général de lancer un appel mondial en ce sens. Il a noté que l’adoption de recommandations visant le racisme et la xénophobie ne saurait plus suffire tandis que l’on assiste à la montée de l’intolérance à travers le monde.

Plusieurs États ont pris des mesures en faveur de l’atteinte des objectifs de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, a relevé M. Litjobo, faisant observer que dans le cadre de cette Décennie, une réflexion a été engagée sur un projet de déclaration visant le respect des droits de ces personnes. L’Assemblée générale a décidé de créer un mécanisme consultatif, première étape de l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant. Ce serait une grande étape dans la promotion des droits des personnes d’ascendance africaine, a souligné le Président-Rapporteur du Groupe de travail intergouvernemental, avant d’appeler les États et les organisations de la société civile à travailler main dans la main.

Débat général

Le Pakistan, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a dit sa préoccupation face au nombre croissant d’attaques contre les musulmans, citant celle qui vient de se produire à Christchurch, en Nouvelle-Zélande. Les États membres de l’OCI estiment que les actes de ce genre relèvent du terrorisme et sont injustifiables, quels que soient leurs motivations et leurs auteurs. Le Pakistan a également dénoncé le profilage ethnique, les attaques contre les femmes qui portent le hijab ou encore la révocation de la citoyenneté sur des considérations raciales ou ethniques. Il a souligné que ce genre d’actes était alimenté par des discours populistes et les médias; c’est là le reflet de l’adoption de « deux poids, deux mesures » pour présenter les musulmans comme violents et agresseurs et ignorer les violences dont ils sont victimes, au motif de relations politiques bilatérales avec les pays qui perpètrent ces violences, a déploré le Pakistan. Pour cette raison, les pays de l’OCI sont d’avis que la résolution 16/18 du Conseil des droits de l'homme portant sur la « lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l’incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en raison de leur religion ou de leur conviction », est un outil important pour combattre cette violence.

Le Brésil, au nom de l’Argentine, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Mexique, Pérou et Uruguay, a réitéré la détermination des États de ce groupe à mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban. Pour cette raison, ils appuient l’élaboration d’une déclaration des Nations Unies sur les droits des personnes d’ascendance africaine et insistent sur la nécessité d’avancer rapidement sur ce projet. Pour l’heure, ces États sont disposés à travailler constructivement aux initiatives en lien avec la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine. Ils se félicitent en outre de la création par l’Assemblée générale du Forum sur les personnes d’ascendance africaine. Ils mettront tout en œuvre pour que ces personnes ne soient pas laissées derrière dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a assuré la délégation brésilienne

L’Angola, au nom du Groupe africain, a déclaré que les événements déplorables et misérables survenus récemment en Nouvelle-Zélande ont une fois de plus confirmé l’existence de « brèches dans le système ». Pour cette raison, le Groupe africain souligne l’impérieuse nécessité de mettre en œuvre intégralement et efficacement la Déclaration et le Programme d’action de Durban qui demeurent des bases solides pour combatte les fléaux dont il est ici question. Le Groupe africain réaffirme en outre l’importance de la coopération internationale et de la volonté politique pour traiter de cette question.

À cet égard, le Groupe africain souligne qu’à l’approche de la 10e session du Comité ad hoc sur l’élaboration de normes complémentaires (à la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale) le mois prochain, il est nécessaire de travailler ensemble pour mettre en œuvre les directives de l’Assemblée générale et du Conseil, afin de commencer les négociations sur un projet de protocole additionnel incriminant les actes de nature raciste et xénophobe. Le Groupe africain appelle également à la mise en place d’un Forum permanent relatif aux personnes d’ascendance africaine et attend que le Groupe d’éminents experts indépendants sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban soit soutenu dans le cadre des travaux de son mandat.

Bahreïn, au nom du Groupe arabe, a déclaré que le défi auquel la communauté internationale fait face aujourd'hui est le gouffre entre ce que promettent la Déclaration universelle des droits de l'homme ainsi que la Déclaration et le Programme d’action de Durban et la réalité du terrain. La violence que subissent des groupes comme les migrants atteste de ce gouffre, a insisté Bahreïn, affirmant que les 50 victimes de la tuerie de Christchurch ont été ciblées parce qu’elles appartenaient à la communauté des migrants. Or, la migration est source de richesse, a souligné Bahreïn, appelant les États à faire en sorte que de tels actes ne se reproduisent plus.

Au nom du Mouvement des non-alignés, le Venezuela a estimé qu’il est urgent d’être plus déterminé face à la résurgence de manifestations contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance. Rappelant que la violence contre des personnes sur la base de la religion et de la croyance continue d’augmenter dans le monde, le Venezuela a appelé les États à prendre des mesures plus efficaces (pour la combattre) conformément à leurs obligations au regard du droit international des droits de l'homme.

Au nom de l’Union européenne, la Roumanie a fait observer que les attaques visant les lieux de culte concernent tout le monde et a rappelé que le Conseil dispose de multiples mécanismes pour lutter contre le racisme. L’Union européenne est parvenue à un consensus sur l’important programme d’activités pour la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine et a regretté que les accords négociés aient été récemment remis en question.

Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Haïti a réaffirmé sa profonde aversion pour toutes les formes de discrimination et d’intolérance et a encouragé tous les États Membres à participer à la prochaine session du Groupe de travail d’experts des personnes d’ascendance africaine. Pour mettre fin aux conséquences durables de l’esclavage et du racisme structurel, la CARICOM a lancé un appel aux États Membres de l’ONU, aux organisations internationales et régionales, à la société civile et aux entreprises à travailler de concert pour s’engager pleinement sur des mesures appropriées et efficaces visant à s’attaquer aux causes profondes de la discrimination.

Au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Oman a dénoncé l’acte de terrorisme lâche qui a pris pour cible deux mosquées en Nouvelle-Zélande. La prolifération de la haine et du racisme rappelle qu’il est nécessaire de faire barrage au laxisme et d’adopter des lois contre les discours de haine et de discrimination. La délégation omanaise a annoncé qu’une loi a été adoptée au niveau des pays du Golfe contre le fanatisme et pour les valeurs de tolérance et de coexistence.

Le Nicaragua, au nom des États membres de l’ALBA-TCP (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique – Traité de commerce des peuples), a dit attacher la plus haute importance à la réparation des dommages occasionnés par le génocide contre les autochtones et l’esclavage dans les Caraïbes et a apporté son appui à l’établissement d’un dialogue sur cette réparation avec les pays européens – qui ont été étroitement associés à ce génocide et à la possession d’esclaves – afin de régler les séquelles de ce crime contre l’humanité.

L’Arabie saoudite, au nom d’un groupe de pays, a déclaré que le monde et la communauté internationale étaient profondément choqués par le massacre perpétré dans deux mosquées de Christchurch. Depuis trop longtemps, des groupes de population souffrent des conséquences de ce type d’actes extrémistes racistes de par le monde. Il est donc temps de de prendre des mesures résolues afin de faire taire la voix de l’extrémisme, dans la lignée des normes internationales, notamment du Programme d’action de Durban.

Le Pakistan a fait part de sa préoccupation concernant l’idéologie suprémaciste, l’islamophobie, l’antisémitisme, l’égoïsme d’État et le nationalisme qui érodent les valeurs de paix et de coexistence pacifique. Pour le Pakistan, il y a nécessité de procéder à une introspection pour se pencher sur les causes des actes haineux de cette nature. Le Pakistan estime que la stigmatisation des musulmans est aggravée par la sélectivité et l’adoption de deux poids, deux mesures dans l’approche des droits de l’homme de la part des Occidentaux, particulièrement de l’Union européenne et de l’Australie, qui feignent l’ignorance ou sont ambivalents face à certaines situations relatives aux droits de l’homme, sur la base de considérations politiques, économiques ou idéologiques. Ce faisant, ils alimentent le discours antimusulman.

L’Inde a noté qu’alors que s’approchait le vingtième anniversaire de la Conférence de Durban, on constatait la persistance des défis du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée. L’Inde considère le racisme et la discrimination raciale sont l’antithèse de l’égalité, de la justice, de la paix, du progrès et de tout ce pour quoi l’humanité milite. L’Inde appelle à des efforts concertés d’éducation, de développement social et de respect des valeurs humaines afin de contrer le racisme.

Le Brésil s’est dit favorable à une déclaration des Nations Unies visant à assurer le plein respect des droits des personnes d’ascendance africaine, dans le contexte où ces personnes constituent la moitié de la population brésilienne. Le Brésil se réjouit en outre de la création d’un Forum pour les personnes d’ascendance africaine et attend avec impatience la prochaine session du Groupe de travail sur les personnes d’ascendance africaine. Le Brésil condamne en outre l’attentat de Christchurch et présente ses condoléances aux familles des victimes.

Cuba a invité les États où opèrent des mouvements néonazis et qui connaissent des discours populistes et des attaques contre les migrants à ouvrir les yeux et combattre ces tendances. Cuba a également rappelé qu’elle luttait de longue date contre le racisme et la discrimination raciale. Pour preuve, 40,6% des députés dans le pays sont des personnes d’ascendance africaine. Par ailleurs, la nouvelle Constitution dont s’est récemment dotée Cuba consacre tous les droits de l'homme pour tous, sans discrimination, a souligné la délégation cubaine.

L’Iraq a condamné le « massacre sauvage » commis en Nouvelle-Zélande. Ceci nous rappelle à tous que personne n’est à l’abri des crimes terroristes, a souligné l’Iraq, ajoutant que cela montre la nécessité de lutter collectivement contre le terrorisme. L’Iraq a ensuite souligné que les droits de l'homme sont au cœur de sa Constitution et a assuré que son Gouvernement travaille tous les jours pour les droits de la société multiculturelle iraquienne.

La Tunisie a souligné qu’un appel était lancé à tous pour appliquer la Déclaration et le Programme d’action de Durban, pour lutter contre le racisme et éliminer toutes les lacunes pouvant subsister en la matière. La Tunisie a rappelé avoir aboli l’esclavage en 1846 et adopté en 2018 une nouvelle loi contre le racisme, en coopération avec la société civile. La Tunisie a souligné qu’elle restait disposée à aider à lutter contre ces phénomènes.

Le Qatar a condamné l’acte terroriste raciste et lâche qui a emporté des dizaines de musulmans innocents en Nouvelle-Zélande. Il incombe aux États de faire barrage à de tels sentiments destructeurs de fanatisme et d’extrémisme, surtout dans les pays où prolifère l’extrême droite. Pour sa part, le Qatar a rejeté la discrimination et a opté pour la tolérance et la coexistence. Le pays soutient aussi une initiative internationale visant à éloigner les jeunes de tout radicalisme. La délégation qatarienne a par ailleurs protesté contre les mesures unilatérales imposées au Qatar.

L’Égypte a fait part de sa préoccupation face à la persistance de la discrimination raciale et de l’intolérance dans l’Union européenne, et en particulier en Allemagne où des politiques extrémistes ont été adoptées par certains partis, qui attisent la haine. Pour ce qui concerne le Royaume-Uni, la délégation égyptienne a condamné la hausse des crimes de haine et a demandé au Gouvernement britannique d’expliquer les circonstances entourant l’assassinat d’une ressortissante égyptienne. La délégation a en outre condamné les discours antimusulmans en Belgique et les actes de violence motivés par la haine des musulmans et des Roms en France. L’Égypte s’est également inquiétée de la politique contre les migrants en République tchèque.

Bahreïn a jugé crucial d’assurer le suivi du plan d’action de lutte contre le racisme, l’attentat en Nouvelle-Zélande étant à cet égard un avertissement très clair. Bahreïn est très fier de son pluralisme religieux et de sa société pluriculturelle. Le pays a rappelé que c’est aux gouvernements de protéger la diversité.

Le Bangladesh a noté l’augmentation de l’intolérance, attisée par le populisme, dont l’attaque haineuse en Nouvelle-Zélande a rappelé les dangers. La communauté internationale doit condamner ces fléaux dans les termes les plus fermes. Le traitement discriminatoire des plus faibles et des plus marginalisés ne date pas d’hier, a poursuivi le Bangladesh, attirant l’attention sur le cas des Rohingya, au Myanmar.

La Chine a souligné que le racisme minait l’égalité, toutes les valeurs fondamentales et les droits de l’homme. Pourtant, la situation reste grave dans ce domaine, alors que certaines obédiences nationalistes voient leur influence s’accroître par le biais de l’Internet et que les réfugiés et les migrants font face à des discriminations institutionnelles. La Chine appelle la communauté internationale, tout particulièrement les États où le racisme est en plein essor, à faire preuve de volonté politique en mettant en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban.

Le Nigéria a estimé que la communauté internationale devait condamner et décourager la diffusion des points de vue et programmes politiques racistes, constatée dans de nombreux pays à travers le monde. Les idéologies de ce type, si elles ne sont pas surveillées, vont continuer à constituer des obstacles pour les efforts mondiaux visant à combattre le racisme. Les personnes d’ascendance africaine continuent de souffrir de toutes les formes de marginalisation, dans de nombreuses parties du monde, a ajouté le Nigéria.

L’Ukraine a rappelé que ce 18 mars 2019 avait marqué le cinquième anniversaire de la tentative d’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, soit cinq années de violations institutionnalisées des droits des Tatars et des Ukrainiens de souche. L’autonomie tatare continue d’être foulée aux pieds par la puissance occupante malgré l’avis de la Cour internationale de justice d’avril 2017 demandant la levée de l’interdiction des activités du Mejlis du peuple tatar de Crimée. La Fédération de Russie doit accepter et appliquer l’avis de la CIJ, a insisté l’Ukraine.

L’Afrique du Sud a estimé que des événements déplorables tels que ceux qui viennent de se produire à Christchurch ne devraient qu’accroître notre résolution à mettre plus rapidement en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban. De tels événements nous convainquent en outre du besoin urgent de protéger, promouvoir et respecter les droits des plus vulnérables d’entre nous, notamment les personnes d’ascendance africaine, par l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant.

Évoquant l’attaque perpétrée il y a quelques jours contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande, l’Arabie saoudite a souligné que si le ciblage de fidèles priant pacifiquement soulève la réprobation internationale, ce n’est malheureusement pas la première fois que de tels actes se produisent. De tels actes confirment que le racisme n’a aucune nationalité. Le soutien aux discours haineux sur les réseaux sociaux alimente le racisme et l’intolérance, a en outre fait observer l’Arabie saoudite.

Israël a invité la communauté internationale à écouter les paroles du Président français Emmanuel Macron, qui a récemment affirmé que l’antisionisme était une nouvelle forme d’antisémitisme. Le Conseil doit promouvoir la paix et le dialogue, combattre le racisme et se dresser contre la haine.

La Libye a appelé les pays à traiter des causes du phénomène qui a conduit à la tuerie de Christchurch. Il est primordial de mettre en œuvre les conclusions de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, a souligné la Libye.

La Bolivie a dit appuyer le projet d’élaboration d’une déclaration des Nations Unies pour la promotion et le plein respect des droits de l'homme des personnes d’ascendance africaine et a souligné avoir pris des mesures dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine (2015-2024).

Le Venezuela a déclaré que la Déclaration et le Programme d’action de Durban restaient des outils pertinents pour lutter contre toutes les formes de racisme et d’intolérance. Le Venezuela réaffirme sa détermination à cette fin et appuie tous les mécanismes du Conseil visant le même objectif. Le Venezuela continuera en outre de participer à tous les mécanismes traitant des droits des personnes d’ascendance africaine.

La Fédération de Russie a déploré l’augmentation du racisme et la réapparition du nationalisme et du révisionnisme, regrettant que l’immunité face à ce type d’idéologies baisse. La Fédération de Russie s’est inquiétée en particulier que les jeunes soient ciblés par les idéologues de ce type.

Le Costa Rica a condamné l’augmentation des manifestations de racisme, les discours de haine et la discrimination raciale fondés sur la diffusion d’idées de supériorité ou de haine raciale qui sont scientifiquement fausses, moralement condamnables et socialement injustes. Le Costa Rica soutient la rédaction d’une déclaration des Nations Unies sur les droits des personnes d’ascendance africaine, qui donnerait un nouvel élan aux objectifs de la Décennie internationale des droits des personnes d’ascendance africaine.

Les Maldives ont condamné l’attaque terroriste perpétrée contre des musulmans en Nouvelle-Zélande et a fait observer que le terrorisme traversait les frontières, comme le racisme, la discrimination raciale et la xénophobie. L’archipel a appelé à lutter, en particulier, contre l’islamophobie, et a plaidé pour une solution mondiale à un problème mondial.

L’Azerbaïdjan s’est dit consterné par l’attentat perpétré il y a quelques jours en Nouvelle-Zélande et a fait part de son inquiétude face aux manifestations de racisme, de xénophobie et d’islamophobie dans les discours publics à travers le monde. Le pays a rappelé que le 5e Forum mondial sur le dialogue interculturel se tiendra en mai prochain à Bakou.

Le Botswana a apporté son soutien à la recommandation du rapport du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine visant à ce que les États envisagent d’élaborer une déclaration sur les droits des personnes d’ascendance africaine. Il s’agirait d’un texte venant à point nommé, susceptible de soutenir les efforts de l’ONU face à la discrimination raciale; et cela motiverait les États dans la mise en œuvre des engagements souscrits au titre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Le Maroc a expliqué avoir pris un certain nombre de mesures et adopté une législation nationale visant à prévenir et à éliminer toutes les formes de discrimination raciale. Sa délégation a rappelé la visite effectuée en décembre dernier dans le pays par la Rapporteuse spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associé et l’interaction positive que cette visite a suscitée.

L’Algérie a estimé que le Groupe d’éminents experts indépendants avait « un rôle crucial à jouer dans la mobilisation de la volonté politique en faveur de la mise en œuvre des programmes convenus des Nations Unies contre le racisme ». L’Algérie « déplore que de nombreuses sociétés soient profondément affectées par le fléau du racisme et de la discrimination; elle exprime son inquiétude quant à la généralisation de certaines pratiques à l’encontre des migrants et communautés religieuses ».

La République islamique d’Iran a dénoncé le fait que les États-Unis aient interdit aux ressortissants de six pays musulmans de se rendre sur leur territoire. L’Iran a également dénoncé la loi dite de l’État-nation adoptée par « le régime israélien » visant à priver les musulmans et les chrétiens, ainsi que des fidèles d’autres religions, de leurs droits civils et politiques. L’Iran estime que la discrimination raciale et religieuse en Palestine occupée et dans le Golan syrien occupé figurent parmi les raisons qui expliquent une intolérance, une haine, une xénophobie et une islamophobie croissantes dans le monde.

Le Liban a déclaré que les évènements de Nouvelle-Zélande rappelaient ce que la culture de haine pouvait provoquer dans un pays paisible. Cette tendance est dangereuse et montre que tous les États doivent coopérer pour rappeler et mettre en œuvre les principes universels.

La Grèce a souligné que son Gouvernement était engagé dans la lutte contre les discriminations raciales; il a ainsi adopté des lois contre le racisme et mis en place des unités d’enquête pour les crimes de haine commis sur la base de la race ou de la religion.

La Jamaïque a déclaré qu’un « très bon travail » se faisait au plan national pour que personne ne soit victime de racisme ou de discrimination raciale. Au plan international, la Jamaïque demande que soit pleinement mis en œuvre le programme d’activités associé à la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Trinidad-et-Tobago étant née du colonialisme et de l’esclavagisme, elle comprend bien la nécessité de lutter contre les tendances que l’on observe à travers le monde en matière de racisme. Sa délégation pense qu’aucun de ces défis ne sera relevé si ces phénomènes et les discours qui les sous-tendent sont légitimés.

La Turquie s’est inquiétée de la croissance du racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et des sentiments contre les migrants, surtout dans les pays de l’Ouest. La délégation turque a condamné les nombreux politiciens qui diffusent la haine dans leurs discours, en particulier ceux qui associent le terrorisme à l’islam ou à toute autre religion. La communauté internationale a l’obligation morale et légale de protéger la dignité des individus et leur droit à être libre de toute forme de discrimination.

Pour la Colombie, surmonter les problèmes par des actions et des responsabilités partagées signifie reconnaître que la diversité et le pluralisme enrichissent l’État, nourrissent la démocratie et permettent de construire des sociétés plus justes. Pays multiethnique et multiculturel, la Colombie a adopté des politiques inclusives, a poursuivi la délégation colombienne, avant de plaider pour la recherche de moyens visant à empêcher l’extrémisme ou le nationalisme de nourrir la discrimination et d’affaiblir les vulnérables.

Pour le Canada, l’une des seules issues est de miser sur une société inclusive, où la diversité est source de créativité, de performance, de résilience et de prospérité. Nous avons tous la responsabilité de briser les cycles d’inégalités et de divisions afin d’honorer les droits et libertés de tous, a ajouté la délégation canadienne. L’année dernière, le Canada a lancé un dialogue national au sujet d’une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme et le Parlement canadien a adopté en mars 2017 une motion condamnant l’islamophobie et toutes les formes de racisme systémique et de discrimination religieuse.

Le Soudan a affirmé que la lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination peut être considérée comme l’une des meilleures réalisations de l’ONU. Le pays a ensuite déploré que les immigrés souffrent de racisme dans quelques pays européens, ce qui signifie que les droits de l'homme ne sont pas toujours respectés, même dans les démocraties. Il a appelé le Conseil des droits de l'homme à n’épargner aucun effort dans la lutte contre le racisme.

L’Arménie a rappelé que le troisième Forum mondial contre le crime de génocide s’était tenu à Erevan le 9 décembre dernier, sur le thème de la prévention par l’éducation. La réunion s’est penchée sur la lutte contre le négationnisme et la propagande xénophobe, a précisé l’Arménie, soulignant qu’à son initiative, le Conseil avait adopté quatre résolutions sur la prévention du génocide.

Le Lesotho a noté que 18 ans après l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Durban, ceux-ci demeuraient des documents dynamiques vivant qui nous concerne tous. C’est au travers d’efforts concertés du système des Nations Unies et de la communauté internationale, de l’appropriation nationale et de la participation de tous les peuples de par le monde que l’on peut revendiquer et faire sienne la Déclaration de Durban, a ajouté le pays.

L’Indonésie a déclaré qu’il ne devait y avoir aucune place pour des actes tels que ceux de Christchurch, les responsables devant être traduits sans tarder en justice. Elle a ajouté que la discrimination, la suprématie raciale et les discours de haine déguisés sous les traits de la liberté d’expression constituaient une vraie menace dans toute société ou toute démocratie.

La Jordanie a estimé que l’événement de Christchurch devait entraîner une mobilisation de toutes les forces contre le racisme. On ne saurait autoriser une quelconque liberté aux promoteurs de tels crimes. On ne doit pas accepter les messages empoisonnés et il faut éduquer la jeunesse contre le racisme; il faut rester éveillé face à un tel péril, a insisté la Jordanie.

Le Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies a plaidé pour une coordination entre les objectifs de la Décennie internationale des personnes d'ascendance africaine et ceux du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

International Human Rights Association of American Minorities (IHRAAM) a alerté le Conseil sur l’arrestation de personnes aux États-Unis et au Canada sur la base de leur origine. Leur arrestation est liée à des questions relatives aux terres en Alaska et à Hawaï; dans ces territoires, la supériorité de la race blanche continue de dominer, a insisté l’ONG, avant de demander au Conseil de traiter de cette question.

Le Mouvement indien «Tupaj Amaru» a déclaré que les peuples autochtones allaient bientôt disparaître d’Amérique du Sud à cause du capitalisme. Le peuple Mapuche, par exemple, est menacé parce que l’on veut prendre ses terres.

Sikh Human Rights Group a déclaré que la France continuait de refuser la participation des Sikhs au motif du caractère laïc de l’État français. La délégation appelle la France et d’autres États qui adoptent la même posture à revoir leur approche « sophistiquée » de la laïcité.

African Green Foundation International a dénoncé l’attitude des politiciens tamouls qui empêchent les déplacés cinghalais de se réinstaller dans le nord et l’est de Sri Lanka.

L’Organisation internationale pour les pays les moins avancés (OIPMA) a attiré l’attention sur la déclaration commune que le Pape François a signée en début d’année à Abu Dhabi contre l’intolérance.

Pasumai Thaayagam Foundation a attiré l’attention sur le manque de progrès à Sri Lanka, pays qui n’a pas mis en œuvre ses engagements et qui proclame qu’il n’a pas l’intention d’honorer les dispositions de la résolution le concernant. L’ONG a demandé au Conseil de tenir compte des souffrances des Tamouls.

La Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme a appelé tous les États membres à accroître leurs efforts dans la prévention des platitudes véhiculées par des politiques dans la plupart des pays démocratiques. Il est essentiel que les États isolent les groupes fanatiques.

L’Association d'Entraide Médicale Guinée a relevé qu’une nouvelle ère de brutalités frappait les Peuls du Mali, un peuple de vingt millions de personnes, et a plaidé pour des mesures d’éducation et de formation et pour l’allocation de terres afin que la jeunesse ait un avenir.

The Palestinian Return Centre Ltd a condamné l’adoption l’an dernier par la Knesset de la loi sur l’État-nation, laquelle encourage la construction et l’expansion des colonies, considérées comme relevant des valeurs nationales. L’ONG appelle le Conseil à mettre en place dans ce contexte des mesures d’établissement des responsabilités, y compris par des sanctions économiques et par un embargo sur les armes.

Le Congrès juif mondial a affirmé que l’incitation au racisme et à la violence par le Hamas et la diffusion de mensonges ne permettraient jamais de parvenir à la paix. Le Conseil doit condamner ces pratiques « génocidaires ».

L’Association internationale des avocats et juristes juifs a déclaré qu’il revenait aux États de protéger les juifs dans le contexte d’une hausse des actes antisémites. Pour cette raison, l’ONG se félicite que le Conseil de l’Europe ait adopté la définition de l’Alliance pour le souvenir de l’Holocauste concernant l’antisémitisme. Elle appelle le Rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme et les États à faire de même.

Mbororo Social and Cultural Development Association a affirmé que le Gouvernement indien avait adopté une loi qui viole les droits des minorités. On a ainsi vu la population de ces minorités diminuer dans certaines régions de l’Inde, a insisté l’ONG, ajoutant que les peuples autochtones craignent que les lois prises dans le domaine démographique ne visent à les faire disparaître.

International Buddhist Relief Organisation a déclaré que l’armée cinghalaise est montrée du doigt par le Haut-Commissariat pour avoir défait les Tamouls. Le Haut-Commissariat n’a aucun droit de s’immiscer dans les affaires internes des États, a estimé l’ONG.

L’Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud a déclaré qu’en Libye, les détentions arbitraires et les disparitions forcées se poursuivaient sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Le racisme y persiste également, a ajouté l’ONG, affirmant que ce pays avait échoué à mettre en œuvre la Déclaration et le Programme d’action de Durban. L’ONG a appelé la communauté internationale à faire pression sur ce pays pour qu’il protège les droits de populations telles que les Tawargha ou les Tabous.

L’Union internationale humaniste et laïque a rappelé que la majorité des Dalits ne sont employés que dans les travaux les plus dangereux et que ceux qui se battent contre la discrimination font l’objet de menaces et de violences. L’ONG a prié le Conseil de faire pression sur l’Inde pour qu’elle mette un terme à la discrimination fondée sur la caste et pour qu’elle garantisse le respect de la dignité humaine, la sécurité personnelle et des droits égaux, de jure et de facto.

Japanese Workers’ Committee for Human Rights a attiré l’attention sur le vol par des anthropologues de squelettes de communautés Ainu aux environs d’Hokkaido dans les années 1930 et 1940. L’ONG a jugé inacceptable que ces squelettes soient conservés par des universités et non rendus à leur communauté, qui les réclame depuis les années 1980.

Health and Environment Program (HEP) a demandé aux gouvernements de lutter contre la pauvreté, de renforcer l’éducation et, plus généralement, de mettre en place des mécanismes visant à venir en aide aux enfants se trouvant dans des situations à risque et pouvant être victimes de racisme et de xénophobie.

L’Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale a jugé que le manque d’engagement de la communauté internationale par le passé se fait sentir dans l’augmentation des discours et crimes haineux à laquelle on assiste actuellement. L’ONG a plaidé pour l’adoption de lois internationales définissant les crimes racistes.

Association of World Citizens a noté que la discrimination raciale à l’encontre des étrangers en général et des musulmans en particulier est en augmentation à travers le monde et a appelé tous les pays à mettre en place des mécanismes nationaux de contrôle et de lutte contre toute forme de discrimination.

Tourner la page a fait observer qu’en dépit du fait que Sri Lanka soit partie aux sept principaux traités internationaux relatifs aux droits de l'homme, le Gouvernement sri-lankais n’en continue pas moins de se livrer à des violations telles que les arrestations arbitraires, l’occupation militaire, des massacres, des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires contre le peuple tamoul.

L'Observatoire mauritanien des droits de l'homme et de la démocratie a rappelé que 146 000 Tamouls restent portés disparus et a déploré que la communauté internationale n’ait rien dit pour ne pas s’attirer les foudres du Gouvernement sri-lankais. Pour mettre fin au racisme, l’ONU doit renvoyer le pays devant la Cour pénale internationale.

La Jeunesse Étudiante Tamoule a dénoncé les violations perpétrées contre les Tamouls à Sri Lanka et a souligné que des années d’instabilité dans le Nord-Est de l’île ont conduit à nier les droits économiques, sociaux et culturels de ces populations. L’ONG a appelé le Conseil des droits de l'homme à renvoyer Sri Lanka devant la CPI et à nommer un rapporteur spécial sur cette situation.

Le Réseau des organisations non gouvernementales féminines de la République Islamique d'Iran a déclaré que les droits de tous, y compris des minorités, étaient garantis par la Constitution iranienne et a attiré l’attention sur la participation des minorités non musulmanes au Parlement iranien. L’ONG a ajouté que les sanctions économiques sapaient les droits de l'homme.

Centre for Gender Justice and Women Empowerment a déclaré que le peuple du Baloutchistan se voit refuser ses droits sur ses terres, notamment par l’imposition de l’implantation de nouvelles populations et par les actes des groupes terroristes dans la région. L’ONG a demandé l’envoi d’un rapporteur spécial dans cette région; ce sera la seule manière de sauver ce peuple de la disparition.

Institute for NGO Research s’est demandé ce que faisait le Conseil contre les actes antisémites que l’on voit dans de nombreux pays d’Europe, dont la France, l’Allemagne ou la Belgique.

Le Conseil mondial de l'environnement et des ressources a fait observer qu’Israël adoptait des lois discriminatoires, alors qu’une part de 19% de sa population est non juive.

International Educational Development, Inc. a déclaré que des centaines de milliers de Hmongs, une population qui a appuyé les États-Unis pendant la guerre au Viet Nam, ont fui leur pays pour échapper à l’anéantissement de la part des autorités de la République démocratique populaire lao.

Pan African Union for Science and Technology a déclaré que la « mentalité raciste » du Pakistan avait abouti à l’adoption de politiques contre les étrangers pour restreindre leurs droits. Ce pays s’efforce par ailleurs d’éliminer toute possibilité d’inclusion des minorités et des étrangers, a ajouté l’ONG; ce faisant, le Pakistan ne bénéficie pas des apports positifs des étrangers et des minorités, a-t-elle déploré.

European Union of Public Relations a déploré l’extrémisme au Pakistan, qui impose une croyance sans tenir compte de celles des minorités, ce qui perpétue l’intolérance et le racisme.

African Regional Agricultural Credit Association a critiqué l’intolérance et la discrimination raciale envers les minorités au Pakistan, ainsi que l’absence de reddition de comptes dans ce contexte.

Commission to Study the Organization of Peace a accusé le Pakistan de ne pas respecter ses idéaux et ses obligations en perpétuant l’intolérance et les stéréotypes et en alimentant la violence sectaire.

International-Lawyers.Org a estimé que les États doivent se concentrer sur l’éducation et la sensibilisation face aux préjugés, conscients ou inconscients.

La Fédération internationale des écoles unies a dénoncé l’intolérance et la xénophobie encouragées par les autorités au Pakistan, qui utilisent l’extrémisme et le fanatisme pour parvenir à leurs fins.

La Fondation Maarij pour la paix et le développement s’est dite convaincue que la diversité culturelle est un bien précieux pour le progrès de l’humanité et a déploré la montée croissante de l’islamophobie, exacerbée par les médias et les politiciens d’extrême droite en Occident.

Prahar a rappelé que la discrimination fondée sur la caste continue d’être largement pratiquée en Inde. Le Gouvernement indien considère qu’il s’agit d’un problème interne ne relevant pas du droit international, la caste ne constituant pas une race; mais l’ONG appelle au contraire le Conseil à appréhender le phénomène de la caste comme relevant d’une manifestation de racisme.

Refugee Council of Australia s’est félicité de la dignité de la réaction de la Première Ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, qui a impressionné le monde en rassemblant ses compatriotes de quelque origine qu’ils soient; elle a ainsi fait preuve d’un leadership véritable.

Hamraah Foundation a dénoncé la discrimination raciale d’État de Sri Lanka résultant du génocide des Tamouls, qui a culminé en mai 2009 et au cours duquel il est estimé que 147 000 personnes ont été assassinées. Les Tamouls demandent que justice soit faite par la nomination d’un rapporteur spécial et par le renvoi du pays devant la Cour pénale internationale.

L’Association Thendral a affirmé que Sri Lanka ne ménageait aucun effort pour diluer toute possibilité d’enquête sur le génocide que cet État a commis il y a dix ans. Le Conseil ne doit pas permettre les manœuvres dilatoires de ce pays.

Godwin Osung International Foundation, Inc. (The African Project) a affirmé que le projet de l’Inde dans le domaine de l’éducation relevait de la discrimination en matière linguistique. L’ONG a notamment cité les nouvelles conditions d’examen applicables aux étudiants pour l’admission en faculté de médecine.

Giving Life Nature Volunteer a dénoncé l’utilisation draconienne de la loi dite de prévention du terrorisme par Sri Lanka – une loi dont le Haut-Commissariat aux droits de l'homme à son plus haut niveau a lui-même réclamé son abrogation. Les arrestations et les détentions ont fortement augmenté depuis la promulgation de cette loi, a souligné l’ONG.

Elizka Relief Foundation a affirmé que Sri Lanka n’avait aucunement l’intention de mettre en œuvre les résolutions du Conseil des droits de l’homme. L’ONG a appelé à l’assistance du Conseil pour que les Tamouls obtiennent justice.

La Fundación Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social a affirmé que de nombreux Equatoriens étaient présents au Venezuela, ce qui prouve que ce pays a bel et bien une tradition d’accueil de l’étranger. L’ONG a appelé l’Équateur à ne pas adopter une politique discriminatoire envers les émigrés vénézuéliens sur son territoire.

United Nations Watch a déclaré qu’à l’université d’Essex, des étudiants juifs ont été interdits de créer une association, comme il en existe partout ailleurs, assurant qu’il s’agissant là d’un exemple de la haine des juifs.

Center for Environmental and Management Studies a affirmé qu’au Pakistan, certaines personnes faisaient carrière en diffusant des idées de haine et de discriminations; cela montre l’hypocrisie de ce pays.

International Association for Democracy in Africa a déclaré que l’égoïsme du Pakistan – pays qui ferme l’accès aux étrangers, promeut la haine au quotidien et utilise les lois sur le terrorisme pour faire taire les voix dissidentes – le prive aussi d’ouverture et de progrès.

Canners International Permanent Committee a également évoqué les discours xénophobes au Pakistan, qui finissent par nuire à l’image internationale du pays et l’isolent.

L’Union des juristes arabes a dit condamner tout discours de haine, notamment ceux véhiculés par les hommes politiques. Ce qui est arrivé en Nouvelle-Zélande est un exemple de l’impact de ces discours, a assuré l’ONG, appelant à la lutte contre tous les discours de haine islamophobe et antisémite. La délégation appelle les États à adopter les lignes directrices du Plan d’action de Rabat sur l’interdiction de tout appel à la haine nationale, raciale ou religieuse.

L’Association pour les Victimes du Monde a dénoncé les lois contre le terrorisme à Sri Lanka qui sont utilisées contre les populations tamoule du nord et de l’est du pays. L’ONG a demandé à Sri Lanka de laisser les Tamouls exercer leur droit à l'autodétermination.

Action of Human Movement (AHM) a également évoqué cette loi sur la prévention du terrorisme, utilisée contre les Tamouls à Sri Lanka. En dépit des promesses du Gouvernement sri-lankais de l’abroger, cette loi est toujours en vigueur. Il existe en outre des inquiétudes quant à la nouvelle loi en préparation sur le terrorisme.

Le Congrès du monde islamique a déclaré que la situation était devenue précaire pour les minorités en Inde, en raison de la montée de l’extrême droite raciste hindoue. L’ONG a dénoncé en particulier la situation régnant au Jammu-et-Cachemire.

Ingénieurs du Monde a mentionné le fait que la Chine avait voté en faveur de toutes les résolutions condamnant l’islamophobie. Toutefois, ce pays détient de façon arbitraire un million de Ouïghours dans des camps de rééducation. Les autorités chinoises vont même jusqu’à contraindre les fidèles musulmans à se couper la barbe. Pour quelle raison la Chine dit une chose à Genève et agit à l’opposé chez elle, a demandé l’ONG ?

L’Association pour la protection des droits des femmes et des enfants (APDFE) a dénoncé les violations des droits de l’homme au Jammu-et-Cachemire, citant un homme politique indien selon lequel il est plus sûr en Inde d’être une vache que musulman. L’ONG a appelé le Conseil à mettre un terme aux « actes barbares » de l’Inde.

Genève pour les droits de l’homme : formation internationale a dénoncé les violations systématiques des droits de la population de Papouasie occidentale, par la privation de soins de santé en particulier, ce qui est susceptible de constituer une menace à la survie des autochtones. Selon l’ONG, un demi-millier de manifestants ont été détenus arbitrairement et des terres saisies dans cette région.

Global Welfare Association a mentionné, s’agissant de Sri Lanka, les dégâts ayant résulté de la colonisation britannique, puis la guerre civile ayant déchiré le pays pendant trois décennies, conflit provoqué par une nouvelle forme de colonisation. Le racisme doit être condamné quel que soit le lieu où il sévit, a souligné l’ONG.

En dépit des affirmations du Gouvernement indien selon lequel des mesures ont été prises contre le système des castes, ces mesures se révèlent fort insuffisantes, a affirmé Libération. L’Inde doit mettre plus de moyens dans la lutte contre la discrimination résultant de ce système.

World Barua Organization (WBO) a noté que certains États nient l’existence de la discrimination raciale, ce qui encourage le racisme. L’ONG a cité le cas de l’Inde, qui nie l’existence de cette discrimination malgré plusieurs recommandations de la communauté internationale. La discrimination fondée sur la caste est une forme complexe de discrimination raciale, a insisté l’ONG.

Indigenous People of Africa Coordinating Committee a demandé à l’Inde de modifier sa législation afin de pouvoir traduire devant la justice ordinaire les militaires poursuivis pour violation des droits de l'homme et violence contre les femmes dans certains États – des actes dont la principale motivation semble être le racisme.

L’Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul est revenue sur la violence raciste ayant visé les musulmans dans la province centrale de Sri Lanka l’année dernière pour déplorer que la Commission nationale des droits de l'homme n’ait jamais communiqué les résultats de son enquête. Par conséquent, aucune victime n’a pu être indemnisée.

Tamil Uzhagam a dénoncé la discrimination raciale dont les Tamouls sont victimes à Sri Lanka. L’ONG a prié le Conseil de renvoyer Sri Lanka devant la CPI, de nommer un rapporteur spécial pour évaluer la situation dans le pays, de retirer les criminels de guerre du corps diplomatique et des opérations de maintien de la paix et de faire retirer immédiatement les militaires des terres tamoules.

Le Pont a assuré que la dignité de base continue d’être déniée aux Tamouls dans le nord de Sri Lanka. Les enfants n’ont pas le droit de recevoir un enseignement dans leur langue maternelle et les Tamouls se voient refuser l’opportunité de construire leur propre État indépendant; ils vivent dans un système qui donnent priorité aux Cinghalais dans tous les domaines.

ABC Tamil Oli a souligné que les rapports crédibles d’organisations surveillant les violations des droits de l'homme à Sri Lanka rapportent des cas d’enlèvements, de détentions illégales, de torture, d’abus sexuels et de harcèlement des défenseurs des droits de l'homme, visant les Tamouls. Tant que ces excès et l’impunité pour les crimes commis par les forces de sécurité ne seront pas pris en compte, le flux de réfugiés de Sri Lanka continuera.

L’Association culturelle des tamouls en France a affirmé que ces soixante dernières années, Sri Lanka avait connu des violations grossières des droits de l’homme qui correspondent dans les faits à la définition du génocide et doivent être reconnues de la sorte par la communauté internationale.

L’Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA) a évoqué une manifestation monstre ayant réunion plusieurs centaines de milliers de personnes à Kilinochchi le 25 février dernier pour que toute la lumière soit faite sur les disparitions forcées dans le nord et l’est de Sri Lanka. Cette manifestation indique aussi que l’on ne doit pas permettre au Gouvernement de Colombo d’échapper plus longtemps au renvoi devant la Cour pénale internationale.

Society for Development and Community Empowerment a dénoncé l’occupation militaire des régions tamoules de Sri Lanka. Pour y mettre fin et mettre un terme à la militarisation de ces régions, il faut mettre un terme à une colonisation de fait, action à laquelle peuvent contribuer le Conseil et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en nommant notamment un rapporteur spécial et en renvoyant Colombo devant la Cour pénale internationale.

African Agency for Integrated Development (AAID) a rappelé que si les frontières internationales étaient des limites fluides dans le passé, cela n’est plus le cas désormais, avec la tendance à la remise en cause de fait du droit à l’autodétermination. Les Écossais peuvent voter sur leur avenir, mais pas les Catalans, ni les Kurdes, a fait observer l’ONG.

La Solidarité Agissante pour le Devéloppement Familial (SADF) a dénoncé les atteintes à la liberté linguistique dans l’État indien du Tamil Nadu, où New Delhi s’efforce d’imposer l’hindi.

Servas International a observé une augmentation du racisme, dont témoignent notamment une hausse de 74% des actes antisémites en France, les actes islamophobes à Londres ou encore le tout récent attentat en Nouvelle-Zélande. L’ONG s’est donc inquiétée du manque d’engagement politique et du manque de ressources pour le suivi et l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Durban.

Russian Peace Foundation a fait observer que le racisme a changé de forme et qu’il prend aujourd’hui la forme du refus de toute possibilité de coexistence pacifique entre deux cultures en ne proposant que l’assimilation forcée. L’ONG a estimé qu’il fallait mener des enquêtes sur les manifestations de ce nouveau racisme, afin de le contrer de manière efficace.

28.Jun a souhaité partager son analyse des meilleures manières de combattre les nombreuses formes de discrimination religieuse dans les Balkans occidentaux. L’ONG a indiqué avoir un projet ambitieux et a souligné qu’elle entendait mettre l’accent sur les trois principes essentiels que sont la vérité, la réconciliation et la prévention.

International Council of Russian Compatriots (ICRC) a attiré l’attention sur la situation en Transnistrie, où la population vit dans la peur. Sans règlement politique du statut de cette région, il ne sera pas possible de remédier aux restrictions des droits de cette population.

Droit de réponse

La Lettonie a souhaité répondre à la Fédération de Russie, en rappelant l’histoire de son annexion par son voisin. Les occupants ont enrôlé de force les habitants pendant la Seconde Guerre mondiale, ce qui était interdit par le droit international s’agissant de la gestion des régions occupées, a rappelé la Lettonie. Aujourd’hui, les uniformes nazis sont interdits par la loi en Lettonie, a poursuivi la délégation lettone, démentant les allégations de la délégation russe à ce sujet.

Le Myanmar a déploré que la délégation du Bangladesh ait parlé de purification ethnique, ce qui porte atteinte à des relations de bon voisinage. Le problème qu’a mentionné la délégation bangladaise n’est plus à l’ordre du jour et ne reflète pas la situation actuelle. Les pays doivent coopérer pour surmonter de concert leurs difficultés, a affirmé le Myanmar.

Le République démocratique populaire lao a déploré des déclarations erronées, ajoutant ne pas vouloir refaire pour autant une mise au point qu’elle a déjà faite par le passé.

L’Équateur a déclaré avoir fait preuve d’une grande solidarité pour accueillir les Vénézuéliens quittant leur pays. Le pays a trouvé des solutions immédiates, émis plus de 100 000 visas et traité plus de 2500 demandes d’asile, a précisé la délégation équatorienne. De plus, le processus de Quito est la seule initiative régionale pour coordonner les efforts collectifs des pays de la région en faveur des réfugiés vénézuéliens.

On a entendu des reproches mal fondés contre la Chine, a pour sa part déclaré la délégation chinoise, rappelant que le pays a adopté une politique contre le racisme et la discrimination raciale qui vise à promouvoir l’harmonie entre les différentes régions et les différents groupes ethniques. En outre, la Chine soutient le Haut-Commissariat dans la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Durban. La délégation chinoise a ajouté qu’elle avait eu l’occasion d’expliquer à plusieurs reprises sa position s’agissant de la région du Xinjiang – des explications qu’elle n’a pas l’intention de réitérer ici. Les sourires qui illuminent les visages des habitants du Xinjiang constituent un démenti suffisant, a assuré la Chine.

Le Bangladesh a réagi à la déclaration du Myanmar en rappelant que l’épuration ethnique n’est pas un nouveau sujet de discussion; c’est un sujet qui a été évoqué par l’ONU à maintes reprises. Le traitement xénophobe dont font l’objet les Rohingya depuis des décennies est une pierre d’achoppement pour trouver une solution durable à la crise, a insisté le Bangladesh, appelant le Gouvernement du Myanmar à prendre les mesures nécessaires.


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*Délégations ayant participé au débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée: Afrique du Sud, Algérie, Angola (au nom du Groupe africain), Arabie saoudite, Arabie saoudite (au nom d’un groupe de pays), Arménie, Azerbaïdjan, Bahreïn (au nom du Groupe arabe et en son nom propre), Bangladesh, Bolivie, Botswana, Brésil, Brésil (au nom de l’Argentine, Chili, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Mexique, Pérou et Uruguay), Canada, Chine, Colombie, Costa Rica, Cuba, Égypte, Fédération de Russie, Grèce, Haïti (au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)), Inde, Indonésie, Iraq, Israël, Jamaïque, Jordanie, Lesotho, Liban, Libye, Maldives, Maroc, Nicaragua (au nom des États membres de l’ALBA-TCP (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique)), Nigéria, Oman (au nom du Conseil de coopération du Golfe (CCG)), Pakistan, Pakistan (au nom de l’Organisation pour la coopération islamique (OCI)), Qatar, République islamique d’Iran, Roumanie (au nom de l’Union européenne), Soudan, Trinidad-et-Tobago, Tunisie, Turquie, Ukraine, et Venezuela (au nom du Mouvement des non-alignés et en son nom propre).

*Organisations de la société civile ayant participé au débat général sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée : Mouvement international de la jeunesse et des étudiants pour les Nations Unies; International Human Rights Association of American Minorities (IHRAAM); Mouvement indien «Tupaj Amaru»; Sikh Human Rights Group; African Green Foundation International; Organisation internationale pour les pays les moins avancés (OIPMA); Pasumai Thaayagam Foundation; Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme; Association d'Entraide Médicale Guinée; The Palestinian Return Centre Ltd; Congrès juif mondial; Association internationale des avocats et juristes juifs; Mbororo Social and Cultural Development Association; International Buddhist Relief Organisation; Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud; Union internationale humaniste et laïque; Solidarité Suisse-Guinée; Japanese Workers’ Committee for Human Rights; Health and Environment Program (HEP); Organisation internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale; Association of World Citizens; Tourner la page; L'observatoire mauritanien des droits de l'homme et de la démocratie; Jeunesse Étudiante Tamoule; Réseau des organisations non gouvernementales féminines de la République Islamique d'Iran; Centre for Gender Justice and Women Empowerment; Institute for NGO Research; Conseil mondial de l'environnement et des ressources; International Educational Development, Inc.; Pan African Union for Science and Technology; European Union of Public Relations; African Regional Agricultural Credit Association; Commission to Study the Organization of Peace; International-Lawyers.Org; Fédération internationale des écoles unies; Fondation Maarij pour la paix et le développement ; Prahar; Refugee Council of Australia; Hamraah Foundation; Association Thendral; Godwin Osung International Foundation, Inc. (The African Project); Giving Life Nature Volunteer; Elizka Relief Foundation; Fundación Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social; United Nations Watch; Center for Environmental and Management Studies; International Association for Democracy in Africa; Canners International Permanent Committee; Union des juristes arabes; Association pour les Victimes du Monde; Action of Human Movement (AHM); Congrès du monde islamique; Ingénieurs du Monde; Association pour la protection des droits des femmes et des enfants (APDFE); Genève pour les droits de l’homme : formation internationale; Global Welfare Association; Libération; World Barua Organization (WBO); Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul; Tamil Uzhagam; Le Pont; ABC Tamil Oli; Association culturelle des tamouls en France; Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA); Society for Development and Community Empowerment; African Agency for Integrated Development (AAID); Solidarité Agissante pour le Devéloppement Familial (SADF); Servas International; Russian Peace Foundation; 28.Jun; et International Council of Russian Compatriots (ICRC).

**Organisations de la société civile ayant participé au débat général consacré au suivi et à l’application de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne : Canners International Permanent Committee; Association américaine de juristes; Japanese Workers’ Committee for Human Rights; Verein Südwind Entwicklungspolitik; Mbororo Social and Cultural Development Association; Association of World Citizens; Agence des cités unies pour la coopération Nord-Sud; Centre for Gender Justice and Women Empowerment; Mouvement international de la réconciliation; Organisation internationale pour les pays les moins avancés (OIPMA); Association pour la protection des droits des femmes et des enfants (APDFE); Congrès du monde islamique; Libération; World Barua Organization (WBO); Indigenous People of Africa Coordinating Committee; Association Bharathi Centre Culturel Franco-Tamoul; Le Pont; Association culturelle des tamouls en France; Association Solidarité Internationale pour l'Afrique (SIA); Alliance Creative Community Project; Solidarité Agissante pour le Devéloppement Familial (SADF); Association des jeunes pour l’agriculture du Mali; African Agency for Integrated Development (AAID);et ABC Tamil Oli.



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HRC/19/48F