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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME POURSUIT SON DÉBAT INTERACTIF AVEC LA HAUTE-COMMISSAIRE AUX DROITS DE L'HOMME

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a continué, cet après-midi, son dialogue interactif entamé ce matin avec la Haute-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Michelle Bachelet, sur la base du rapport qu’elle a présenté hier devant le Conseil.

La centaine de délégations* qui ont pris la parole cet après-midi ont majoritairement exprimé leur soutien à la Haute-Commissaire et, plus largement, au Haut-Commissariat pour le rôle central qu’il joue dans la promotion et protection des droits de l'homme. L’appui du Haut-Commissariat aux questions thématiques comme celles relatives aux changements climatiques, aux défenseurs des droits de l'homme et à la liberté d'expression, a été particulièrement apprécié, même si beaucoup ont espéré le voir défendre davantage d’autres droits, comme le droit au développement.

Plusieurs intervenants ont en outre insisté sur la nécessité de préserver l’indépendance du Haut-Commissariat afin qu’il puisse mieux s’acquitter de son mandat. Ce mandat ne peut être conduit en dehors du dialogue avec les États, du respect de leur souveraineté et des principes d’universalité, d’objectivité, d’impartialité, de non-sélectivité et de non-politisation, ont souligné des délégations, certaines d’entre elles dénonçant des déclarations non fondées, selon elles, sur la réalité du terrain.

Un certain nombre de délégations se sont également exprimées sur des situations spécifiques telles que celles du Venezuela, du Nicaragua, de la Syrie, ou encore des territoires palestiniens occupés.

Plusieurs questions ont été adressées à la Haute-Commissaire, portant en particulier sur la vision qu’elle a de son rôle dans le système international des droits de l'homme ou encore sur les moyens de financer le développement.


Le Conseil poursuivra ses travaux demain matin, à partir de 10 heures, pour conclure ce débat interactif. A l’ouverture de la séance, il entendra une allocution de la Haute-Commissaire aux droits de l'homme à l’occasion de la célébration de la Journée internationale des femmes.


Suite du débat interactif avec la Haute-Commissaire

La Jordanie a dit poursuivre ses réformes suivant les priorités nationales clairement établies. Elle a ensuite affirmé que la situation en Palestine devait évoluer vers un règlement, y compris pour ce qui est de la question de Jérusalem. La délégation jordanienne est en outre d’avis que la situation en Syrie doit se résoudre dans le respect de l’intégrité territoriale de ce pays et de son rôle dans le monde arabe; il en va de même pour ce qui est de la Libye. Enfin, la délégation a indiqué que la Jordanie soutient la légitimité du Gouvernement du Yémen et appelle les parties signataire de l’Accord de Stockholm à le mettre en œuvre.

En tant que nouveau membre du Conseil, la République tchèque a fait part de sa détermination à en renforcer le rôle, notamment en matière de prévention. Elle entend en outre continuer de défendre l’indépendance du Haut-Commissariat, y compris en augmentant le montant de ses contributions, comme elle l’a fait ces dernières années.

L’Iraq, qui respecte tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme, attend avec impatience une visite de la Haute-Commissaire, afin qu’elle évalue la situation des droits de l'homme dans le pays.

ONU Femmes a dit joindre ses efforts à ceux du Haut-Commissariat pour protéger et étendre l’espace démocratique civique, notamment en renforçant l’espace accordé à la société civile dans le cadre de la réforme de l’ONU. ONU Femmes a aussi développé une stratégie sur les moyens d’améliorer le soutien et la protection apportés aux défenseuses des droits de l'homme.

Le Venezuela a accusé l’embargo économique « criminel et illégal » imposé par les États-Unis d’avoir privé le pays de ressources considérables et d’avoir eu une incidence grave sur la qualité de vie de la population vénézuélienne. C’est par la violence et le terrorisme que l’on a tenté d’introduire une prétendue aide humanitaire dans le pays, prétexte pour justifier une invasion militaire étrangère, a poursuivi la délégation du Venezuela, avant de dénoncer une intense campagne médiatique internationale contre son pays.

Le Qatar a dénoncé le blocus unilatéral qui lui imposé depuis 2017, espérant que les mécanismes du Conseil pourront poursuivre leurs efforts et lancer un appel à la reddition de comptes de la part des responsables. Les violences à l’encontre des Syriens se poursuivent et cela porte à exiger ici aussi une reddition de comptes, tout en préservant l’intégrité territoriale et la souveraineté du pays, a poursuivi le Qatar. Il a aussi dénoncé les violations exercées contre les Palestiniens. Le pays a en outre invité les parties belligérantes en Libye et au Yémen à faire preuve de retenue et à parvenir à une réconciliation nationale.

La Somalie a expliqué que le processus de l’Examen périodique universel (EPU) est un mécanisme fondamental pour améliorer la situation des droits de l’homme. Malheureusement, la Somalie rencontre des difficultés dans la mise en œuvre des recommandations issues de l’EPU en raison d’un manque de ressources, raison pour laquelle le pays se réjouit du soutien du Haut-Commissariat et des mécanismes des droits de l’homme dans ce domaine.

La Finlande a souligné l’importance de l’indépendance de la Haute-Commissaire. Les membres du Conseil doivent montrer l’exemple dans la coopération avec l’ensemble des mécanismes des droits de l’homme des Nations Unies, a ajouté le pays. La Finlande s’est en outre réjouie de la coopération accrue entre le Conseil des droits de l’homme et le Conseil de sécurité afin de renforcer les trois piliers [de la Charte des Nations Unies: paix et sécurité, droits de l'homme et développement].

La Lettonie a regretté qu’il y ait de plus en plus d’agressions contre les journalistes, ce qui ne manque pas de saper la liberté de l’information. La Lettonie s’est par ailleurs inquiétée que l’espace pour la société civile se réduise et qu’il y ait des représailles et des violences à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme. Enfin, la Lettonie est préoccupée par le fait que de plus en plus de pays refusent la visite de titulaires de mandats sur leur territoire.

La Fédération de Russie a dit que la tâche de la Haute-Commissaire devait, comme elle l’a dit elle-même, viser à promouvoir le dialogue entre les nations, dans un contexte où les crises naissent de l’ingérence dans les affaires internes des États et de campagnes de désinformation, comme cela est le cas au Venezuela, en Syrie ou en Ukraine. La Fédération de Russie entend pour sa part appuyer cette approche (de dialogue), a assuré sa délégation.

Les Philippines ont déclaré que les chiffres fournis par le Haut-Commissariat relativement au nombre de victimes dans le cadre de la lutte contre la drogue (menée dans l’archipel) étaient exagérés. Le Haut-Commissariat devrait corriger cela, par respect du principe de justesse des informations, a demandé la délégation philippine.

La Syrie a dit souhaiter que la Haute-Commissaire se penche sur la question des mesures coercitives unilatérales et des effets destructeurs de telles sanctions. Ceux qui prennent de telles mesures devraient être traduits en justice, a insisté la délégation syrienne. La Syrie a ensuite affirmé que la paix et la lutte contre le terrorisme ne peuvent se faire sans la condamnation des groupes terroristes et sans qu’il soit mis fin à l’occupation israélienne.

L’Australie s’est dite préoccupée par les violations des droits de l'homme durant les élections en République démocratique du Congo, ainsi que par l’état d’urgence au Soudan. Elle a en outre plaidé pour la paix et la stabilité en Libye. L’Australie a par ailleurs salué la dépénalisation de l’homosexualité en Angola et en Inde et a appelé tous les pays à protéger les droits des LGBTI, s’inquiétant d’emprisonnements et de tortures de ces personnes dans la République de Tchétchénie de la Fédération de Russie. S’agissant de la liberté d’expression, l’Australie s’est félicitée d’améliorations au Cambodge; a noté des pressions aux Philippines; s’est dite très inquiète de la répression au Zimbabwe; et a déploré le meurtre de Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul. Au sujet de la liberté de religion, elle a salué la libération d’Asia Bibi au Pakistan. Elle a en outre réitéré son soutien à une solution à deux États entre Israël et la Palestine. Enfin, opposée à la peine de mort, l’Australie s’est inquiétée des projets de reprise des exécutions à Sri Lanka et a salué l’abolition de cette peine en Malaisie.

La Bolivie a réaffirmé sa volonté de coopérer avec le Haut-Commissariat, affirmant accueillir avec optimisme la visite prévue en mai dans le pays. La délégation a réitéré sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement légitime du Venezuela, affirmant que la seule option sur la table était la coopération et le véritable dialogue. La Bolivie a d’autre part salué la reprise du dialogue national au Nicaragua.

La Thaïlande a indiqué avoir adopté une approche du développement centrée sur le peuple et intégrant les Objectifs de développement durable et les normes internationales relatives aux droits de l'homme de manière holistique dans ses politiques. Le pays juge nécessaire de renforcer le multilatéralisme pour ne laisser personne de côté dans le monde globalisé d’aujourd’hui. Au niveau régional, la Thaïlande, qui préside cette année l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), encourage cette démarche en promouvant le thème du renforcement des partenariats pour la durabilité.

L’Uruguay a insisté sur l’importance de l’indépendance du Haut-Commissariat et de son rôle d’assistance technique. L’Uruguay, qui est à nouveau membre du Conseil, est convaincu de l’importance de cet organe de promotion et de protection des droits de l’homme. L’Uruguay visera à améliorer l’efficacité du Conseil et à renforcer son rôle de prévention des conflits. El Salvador a fait observer que les mesures en faveur des droits de l’homme prises dans le contexte de l’ONU devraient aussi mettre en avant les obstacles à leur mise en œuvre au quotidien; la délégation a recommandé que les Nations Unies créent des espaces de dialogue dans ce domaine. Elle a aussi insisté sur l’effet démultiplicateur positif de la coopération; et estimé que les personnes vulnérables – notamment les migrants et les enfants – devraient être au cœur des priorités.

Pour le Mexique, les inégalités structurelles provoquées par la corruption et la faiblesse des États empêchent la réalisation des droits de l’homme, tandis que les déséquilibres entravent la réalisation du développement durable. Le Gouvernement mexicain s’engage à combler les inégalités en se basant sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, a dit la délégation. Elle s’est réjouie de la visite de la Haute-Commissaire prévue en avril prochain au Mexique.

Le Paraguay a remarqué que les inégalités étaient le principal obstacle à l’avènement de la paix. Le Paraguay a dit partager les préoccupations de la Haute-Commissaire sur la situation des droits de l’homme au Venezuela, situation qui oblige des millions de personnes à quitter le pays. Le Paraguay s’est dit aussi préoccupé par la situation au Nicaragua. De même, le Chili a fait part de sa préoccupation au sujet de la violation des droits civils et politiques et de la détérioration des conditions économiques et sociales au Venezuela, une situation qui a provoqué une crise humanitaire qui touche maintenant toute la région. Le Chili est aussi préoccupé par la crise politique et sociale au Nicaragua. Le représentant a rappelé que le recours à la force excessive et illégitime, à la torture et aux détentions arbitraires comme réponses de l’État aux demandes citoyennes devait être totalement éradiqué.

La Sierra Leone a déclaré s’intéresser en priorité à la question des migrants et au pacte mondial pour des migrations sûres et ordonnées. Elle a recommandé de se pencher sur les problèmes sous-jacents aux migrations, notamment les conflits internes et les problèmes économiques. C’est la raison pour laquelle la jouissance du droit au développement est très importante, a ajouté la Sierra Leone. La Namibie a recommandé que l’on s’abstienne de donner la priorité à certains droits au détriment d’autres, car tous les droits de l’homme sont interdépendants. La délégation a également constaté qu’aucune visite technique n’avait pu avoir lieu au Sahara occidental et que le rapport de la Haute-Commissaire ne contenait aucune information sur ce territoire non autonome. La Namibie a souhaité connaître les raisons de cet état de fait.

La Libye a dit être, d’après les données du Fonds monétaire international, en tête des pays dont le produit intérieur brut réel (PIB) avait le plus évolué en 2018. Le Gouvernement libyen entend garantir non seulement les droits économiques et sociaux de sa population, mais aussi ses droits civils et politiques, a assuré le représentant.

L’Arabie saoudite a affirmé qu’elle redoublerait d’efforts pour protéger les droits de l’homme par le biais de sa Vision 2030, laquelle a déjà permis des progrès dans toute une série de domaines liés aux droits de l’homme. Les personnes emprisonnées en Arabie saoudite ne sont en aucun cas détenues en raison de leurs opinions politiques mais bien en raison de manquements à la loi, a dit l’Arabie saoudite. Elle a insisté, d’autre part, sur l’importance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.

L’Espagne a dit appuyer tous les efforts de la Haute-Commissaire pour améliorer la situation au Venezuela. Elle a espéré, d’autre part, que les efforts internationaux concernant le Nicaragua seraient couronnés de succès et que le processus de dialogue interne pourrait y reprendre. L’Italie a assuré lutter activement contre le racisme et la discrimination raciale, contre la xénophobie et contre toutes les formes d’intolérance, notamment les discours de haine. Le représentant a jugé essentiel que le Conseil se concentre sur les droits des plus vulnérables, y compris les enfants et les personnes handicapées.

La République de Corée s’est dite convaincue que les efforts pour parvenir à une paix durable dans la péninsule coréenne finiraient par porter leurs fruits. Elle a espéré que la République populaire démocratique de Corée redoublerait d’efforts dans sa coopération avec les mécanismes de l’ONU.

La France, candidate au Conseil pour la période 2021-2023, est préoccupée par la situation au Venezuela, où elle condamne l’usage excessif de la force et appelle à la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles. Elle appelle également le Nicaragua à mettre fin aux arrestations arbitraires. Citant nommément le Burundi et la République démocratique du Congo, la France a dit estimer que dans plusieurs pays africains, le dialogue inclusif est la seule voie possible. La France appelle en outre à la retenue dans les territoires palestiniens occupés, où la violence persiste et la colonisation se poursuit en l’absence d’horizon politique.

Les Maldives ont dit faire confiance à Mme Bachelet pour remettre le multilatéralisme à l’ordre du jour. Leur délégation apprécie notamment son soutien aux petits États insulaire en développement et son intérêt pour les questions liées aux changements climatiques. Concernant l’archipel, la délégation maldivienne a affirmé que tous les cas de détention arbitraire ont été traités et les personnes concernées libérées.

Le Costa Rica a souhaité savoir ce que devrait être, selon la Haute-Commissaire, son rôle et celui du Haut-Commissariat pour traiter des situations de pays qu’elle évoque dans son rapport.

L’Azerbaïdjan a mis en avant son niveau croissant de coopération avec le Haut-Commissariat au plan national, afin notamment de renforcer les capacités du bureau du médiateur et de l’association du barreau en matière de promotion et de protection des droits de l'homme. L’Azerbaïdjan a ensuite déploré les conflits armés et les souffrances causées sur le long terme aux civils, tant du point de vue des violations des droits de l'homme que des flux de réfugiés.

L’Autriche a demandé à la Haute-Commissaire comment mieux utiliser l’assistance technique et le renforcement des capacités fournis par le Haut-Commissariat aux droits de l'homme aux fins de la prévention et de la reddition de comptes. La délégation autrichienne a en outre fait part de son inquiétude à propos du manque d’accès du Haut-Commissariat, des titulaires de mandats et d’autres mécanismes du Conseil à certains pays, ainsi qu’au sujet des représailles exercées à l’encontre d’individus et organisations qui coopèrent (avec le Conseil et ses mécanismes).

Le Botswana s’est félicité des grandes réformes et des progrès enregistrés en termes de parité en Éthiopie et dans d’autres pays du continent africain comme le Rwanda. La rapidité des changements montre que l’égalité entre hommes et femmes peut être obtenue en faisant preuve de volonté politique et de détermination, a souligné le Botswana. Le pays a également salué les efforts déployés pour mettre un terme à la xénophobie et à la discrimination et pour restaurer totalement les droits de l'homme et la dignité par le biais de l’Agenda 2063 pour l’Afrique.

Le Bélarus a déclaré qu’il fallait renforcer le potentiel du Haut-Commissariat afin d’étendre ses activités concernant les droits économiques, sociaux et culturels et le droit au développement. Une plus grande interaction avec les États aux fins de la réalisation des Objectifs de développement durable doit être une priorité, a ajouté le Bélarus. Le pays a ensuite dénoncé une politisation du Conseil lorsqu’il se met à traiter de situations de pays, comme cela est le cas s’agissant du Venezuela. Le Bélarus a souhaité savoir comment rendre les travaux du Conseil plus objectifs.

L’Égypte a déclaré que les inégalités flagrantes créent des difficultés pour la réalisation des droits de l’homme. Le pays a ensuite affirmé qu’il avait entrepris de renforcer sa législation en matière de droits de l’homme et a assuré que le Gouvernement égyptien a la volonté d’exercer ses responsabilités envers son peuple afin d’honorer ses aspirations.

Les Bahamas ont déclaré qu’en tant que petit État insulaire en développement, elles ont des besoins différents de ceux des autres pays. L’archipel est toujours un pays en développement qui fait face à de nombreuses contraintes; mais il entend ne laisser personne de côté, a ajouté la délégation bahamienne. Les menaces existentielles comme le changement climatique, si elles ne sont pas maîtrisées, ne permettront pas d’atteindre les Objectifs de développement durable, ont rappelé les Bahamas.

Le Maroc a jugé « cruciale » la réforme des méthodes du Conseil des droits de l'homme, qui devrait lui permettre de se doter des moyens et ressources nécessaires pour remplir son mandat. Le Maroc estime qu’à l’approche de la fin du troisième cycle de l’Examen périodique universel, il est temps de mener une réflexion sur les moyens de poursuivre le renforcement et l’optimisation de cet exercice.

Le Myanmar a déclaré que le sort des différentes communautés touchées par les conflits préoccupait son Gouvernement. Les autorités du Myanmar sont prêtes à recevoir dans la dignité les musulmans rohingya qui souhaitent revenir au pays, en coopération avec les partenaires de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est.

La Suisse a souhaité savoir quelle était la stratégie de Mme Bachelet pour renforcer la coopération entre le Haut-Commissariat, les mécanismes créés par le Conseil et les États. La Suisse a également exprimé ses regrets et ses préoccupations suite à la décision du Gouvernement israélien de mettre fin, le 31 janvier dernier, au mandat de la Présence internationale temporaire à Hébron (TIPH), « l’un des seuls mécanismes de résolution du conflit entre Israéliens et Palestiniens ».

La Pologne a estimé que la protection globale des droits de l'homme n’était pas possible sans la participation de chaque pays. C’est la raison pour laquelle la Pologne a rejoint, l’an dernier, le Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance technique à l’appui de la participation des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement aux travaux du Conseil. Dans sa propre action, la Pologne a dit mettre l’accent sur les droits des groupes marginalisés – en particulier des minorités religieuses –, des enfants et des personnes handicapées, ainsi que sur la promotion des valeurs démocratiques et le soutien aux pays en transition.

La Suède a relevé que, pour la première fois depuis des décennies, davantage de personnes vivent dans des pays ayant des tendances autoritaires que dans des pays démocratiques. Une démocratie qui fonctionne bien est impossible sans un respect total des droits de l'homme et de l’État de droit, a rappelé la délégation. Elle a insisté sur l’importance que les citoyens puissent participer librement à la prise de décision et au débat public.

En Colombie, la meilleure démonstration de l’engagement envers la défense et la protection des droits de l'homme réside sur le travail considérable qui a été réalisé sur des thèmes d’importance vitale, comme le respect de la vie, les garanties de sécurité, les droits des victimes ou la concrétisation de l’Accord de paix. La délégation s’est ensuite inquiétée de la dégradation de la situation au Venezuela. La crise humanitaire sans précédent que traverse ce pays a poussé plus de 1,2 millions de Vénézuéliens à fuir vers la Colombie, a dit la délégation: elle a assuré que ces migrants sont reçus avec fraternité et solidarité.

L’Irlande a déclaré qu’elle appuyait l’indépendance du Haut-Commissariat. Elle aussi dit partager les préoccupations de Mme Bachelet s’agissant des menaces contre les libertés les plus fondamentales partout dans le monde, des pressions exercées sur la société civile ou encore des attaques perpétrées contre les défenseurs des droits de l’homme. L’Irlande a aussi relevé que les Objectifs de développement durable ne pourront être atteints sans une approche fondée sur les droits.

Le Luxembourg a déploré les pressions qui s’exercent sur la société civile, notamment sur les défenseurs des droits de l’homme et les personnes qui coopèrent avec le Haut-Commissariat. Le Luxembourg a regretté la fermeture décidée par le Gouvernement burundais du Bureau du Haut-Commissariat, de même que l’expulsion du personnel des organisations internationales hors du Nicaragua.

L’Iran a souligné que de graves inégalités mettent en danger le développement inclusif. Il a insisté sur le fait que chaque État a la responsabilité d’assurer l’égalité des chances. L’Iran a ensuite dénoncé les mesures coercitives unilatérales qui entravent ses propres efforts pour donner pleinement effet aux droits de l’homme; ainsi que le blocus contre Gaza, estimant qu’il s’agissait là d’un véritable recul de la civilisation.

Le Népal a déclaré que le temps était venu de faire respecter les objectifs du multilatéralisme, notamment par le biais du droit au développement ou encore en s’attaquant aux causes et conséquences des changements climatiques.

Bahreïn a dit attacher une grande importance aux droits économiques et sociaux. Sa délégation considère qu’aucune société ne peut se développer sans les libertés fondamentales, lesquelles sont inscrites au cœur de la Constitution du pays.

La Chine a assuré que les déclarations de Mme Bachelet concernant le Xinjiang sont contraires aux faits. Cette région connaît aujourd'hui une croissance partagée, a déclaré la délégation chinoise. Les mesures contre le terrorisme ont été appuyées par toutes les communautés de la région, a-t-elle ajouté, invitant quiconque souhaite visiter le Xinjiang à le faire, sous réserve de faire preuve d’honnêteté et de respect de la souveraineté de la Chine.

Le Monténégro a dit attacher une grande importance au Haut-Commissariat et a estimé qu’un renforcement de ses moyens lui permettrait de mieux s’acquitter de son mandat. Le Monténégro a par ailleurs souligné qu’il continuait de militer pour l’abolition de la peine ou, à défaut, l’adoption de moratoires concernant cette peine. Le Lesotho a reconnu l’appui apporté par le Haut-Commissariat aux États et en particulier aux pays en développement. Pour cette raison, la délégation lesothane appuie le mandat du Haut-Commissariat et réitère sa disponibilité à coopérer avec lui.

La Géorgie estime que le respect des droits de l'homme, la bonne gouvernance, l’état de droit et l’accès à la justice sont des conditions préalables pour s’attaquer aux inégalités et elle s’active à mettre en œuvre l’Objectif de développement durable n°16. La Géorgie s’est dite préoccupée que l’occupation des régions d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud par la Fédération de Russie engendre des inégalités fondées sur l’origine ethnique.

L’Organisation des États américains a évoqué la situation des droits de l'homme au Nicaragua, où elle a indiqué avoir effectué des visites par le biais de la Commission interaméricaine des droits de l’homme, en affirmant que la situation s’est dégradée dans ce pays lorsque l’état d’exception y a été instauré de facto, se caractérisant par un recours abusif à la force pour réprimer les voix dissidentes, ainsi que par des attaques contre la liberté d’expression et les responsables sociaux, la fermeture d’organisations de la société civile et l’ingérence de l’exécutif dans les autres pouvoirs. Cette situation s’est traduite par une hausse du nombre de personnes assassinées, blessées, arrêtées injustement, déplacées. Si elle voit d’un bon œil le début d’un dialogue entre le Gouvernement et quelques acteurs de l’opposition, la Commission interaméricaine des droits de l’homme n’en demande pas moins que la répression cesse, que les personnes illégalement ou arbitrairement arrêtées soient libérées et que l’état de droit soit rétabli.

Le Burkina Faso s’est inquiété des conflits armés, de la montée du terrorisme et de l’extrémisme violent. Pour avoir été régulièrement la cible d’actes terroristes depuis 2015, le pays en mesure les conséquences multidimensionnelles, notamment en matière de droits humains. La délégation du Burkina Faso a réitéré la reconnaissance du peuple burkinabè à tous ceux qui l’accompagnent dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, en particulier au Haut-Commissariat pour son initiative qui a permis de renforcer les capacités en matière de droits de l'homme de la force conjointe du G5 Sahel.

Oman a noté que l’absence de reconnaissance des droits entraîne de nouvelles violations des droits. Le pays a souligné l’importance de la création d’un système juste et équitable.

L’Éthiopie a évoqué ses réformes qui, a-t-elle affirmé, ont permis de parvenir à des résultats et de renforcer l’avenir du pays sur le chemin d’une paix durable, du développement et du respect des droits de l'homme. L’Éthiopie s’est félicitée du soutien apporté par le bureau du Haut-Commissariat à Addis-Abeba.

L’Albanie a dénoncé la croissance des inégalités et des conflits qui perdurent et provoquent des violations des droits de l’homme partout dans le monde. L’Albanie partage les préoccupations de la Haute-Commissaire s’agissant des inégalités entre hommes et femmes. Les droits de l’enfant et les droits des personnes handicapées sont une priorité de l’Albanie dans le domaine des droits de l’homme, a précisé la délégation albanaise.

Le Yémen a regretté que la Haute-Commissaire n’ait pas mentionné ceux qui sont à l’origine des souffrances du peuple yéménite, à savoir les milices houthistes, sur lesquelles il conviendrait d’exercer une pression afin qu’elles mettent en œuvre tous les accords et les résolutions pertinentes des Nations Unies. Les milices doivent ainsi se retirer des ports, a notamment souligné la délégation yéménite.

L’Ouganda a déclaré que les inégalités sévissent dans tous les domaines de la vie, à tous les niveaux, notamment en raison de la mauvaise gouvernance. Il faut que le Haut-Commissariat renforce sa coopération technique dans ce domaine.

La Hongrie a rappelé que relever les défis en matière de droits de l’homme était une responsabilité de chacun. Il est nécessaire, pour ce faire, d’avoir une présence forte du Conseil et de se servir de tous les outils à disposition contre les violations de droits de l'homme. Il faut épargner aux générations futures les méfaits du changement climatique, a souligné la délégation hongroise.

Le Liban a partagé la crainte de la Haute-Commissaire s’agissant des inégalités, qui jouent un rôle néfaste sur les droits de l’homme partout dans le monde. Les crises dans la région engendrent pour le Liban de grandes difficultés, parmi lesquelles une crise migratoire sans précédent. Malgré tout, le pays redouble d’efforts pour mettre en œuvres les droits de l’homme, a fait valoir la délégation libanaise.

Le Royaume-Uni a dit appuyer le droit d’Israël à se défendre et a condamné le Hamas. Dans le même temps, la délégation britannique s’est dite préoccupée par les actions d’Israël dans les Territoires palestiniens occupés. Le Royaume-Uni a ensuite fait part de ses préoccupations d’agissant des situations au Nicaragua, à El Salvador, aux Philippines, au Cambodge, au Zimbabwe, au Viet Nam et en Thaïlande – notamment. Il a appelé ces États à ouvrir l’espace dévolu à la société civile, à lutter contre les féminicides ou encore à ouvrir des enquêtes sur des violations des droits de l'homme.

L’Ukraine a dit subir depuis février 2014, du fait de l’occupation par la Fédération de Russie, le plus long conflit de l’Europe moderne. Ce conflit a tué 30 000 personnes, en a blessé 13 000 autres et a déplacé plus d’un million de personnes, a affirmé le représentant, appelant au départ de l’occupant des territoires ukrainiens.

Le Nigéria s’est inquiété, pour sa part, de la résurgence du nationalisme et de l’extrémisme de droite. Le Nigéria a ensuite plaidé en faveur du Pacte sur les migrations qui, selon la délégation, permettra de mieux traiter de la question migratoire. Le Mali a affirmé sa détermination à travailler avec le Haut-Commissariat au sein du G5 Sahel et à lutter contre les activités des groupes terroristes et groupes criminels organisés, afin de contribuer à créer un environnement plus sûr et à établir les conditions d’un respect strict des droits de l'homme.

Le Sénégal a indiqué avoir mis en place des politiques de haute portée sociale dans l’objectif d’accroître la résilience des populations les plus vulnérables, notamment un programme de bourses familiales et de financements destinés aux femmes et aux jeunes. L’Afrique du Sud a dit avoir hérité du régime d’apartheid la pauvreté, les inégalités et le chômage. C’est pourquoi elle a fait en sorte que les droits économiques, sociaux et culturels soient inscrits dans la Constitution. La représentante a salué l’approche de la Haute-Commissaire sur les violations des droits de l'homme dans les Territoires palestiniens occupés, de même que l’accent que Mme Bachelet a mis sur les violations des droits des femmes.

La Jamaïque a expliqué avoir bénéficié de l’assistance du Haut-Commissariat non seulement pour participer à cette session du Conseil, mais aussi pour élaborer des programmes locaux de développement. Affirmant sa volonté de respecter ses engagements en matière de présentation de rapports devant les organes de traités, la Jamaïque a espéré pouvoir compter sur une assistance technique du Haut-Commissariat dans ce domaine également.

La République populaire démocratique de Corée a jugé injustes les réserves émises à son sujet par la Haute-Commissaire. Engagée pour la défense des droits de l'homme, la République populaire démocratique de Corée s’oppose toutefois à la politisation et à la sélectivité. Le représentant a aussi rejeté les résolutions visant son pays, de même que toute pression exercée contre des États souverains sous prétexte de défense des droits de l'homme – comme cela a été récemment le cas en ce qui concerne le Venezuela, le Nicaragua et l’approche de la Chine dans la région du Xinjiang, a-t-il regretté.

Le Nicaragua a assuré que son Gouvernement avait fait preuve de volonté politique, en dépit de la tentative de coup d’État d’avril 2018, en lançant un dialogue national sérieux, franc, transparent et intégrant tous les secteurs de la société. Le représentant a assuré que les ONG ne sont pas censurées au Nicaragua: leur personnalité juridique peut cependant être révoquée lorsque ces organisations commettent des actes illicites ou portent atteinte à l’ordre public. Il a aussi indiqué que la liberté d’expression et la liberté de la presse étaient garanties au Nicaragua. Pour sa part, l’Équateur a dit avoir réalisé en 2018 des progrès considérables dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’homme. L’Équateur est en effet un des huit pays au monde à avoir ratifié l’ensemble des conventions des Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme; de plus, il continue à recevoir des visites des mandataires spéciaux des Nations Unies.

La Turquie a réagi à la mise à jour de la Haute-Commissaire en rappelant que, malgré les menaces de la part de plusieurs organisations terroristes auxquelles le pays est confronté, le Gouvernement turc respecte les valeurs universelles des droits de l'homme, de la démocratie et de l’État de droit, qui sont les piliers de la Constitution nationale. La représentante a ajouté que les tribunaux turcs jugeaient en toute indépendance, sur la base du droit et des preuves. Quant à la liberté de manifester pacifiquement, il s’agit d’une liberté démocratique fondamentale qui ne doit pas porter atteinte à l’ordre public et constitutionnel.

La Slovaquie a relevé que les situations de conflit découlent souvent des inégalités. Si le monde veut privilégier la prévention des conflits, il faut mieux protéger les droits de l’homme et réagir immédiatement à toute atteinte dans ce domaine. La Slovaquie s’est montrée inquiète de la situation au Nicaragua, au Venezuela et au Yémen, ainsi que dans les régions occupées de l’Ukraine. La République de Moldova a partagé les préoccupations de la Haute-Commissaire sur les violations des droits de l’homme partout dans le monde. La délégation a souligné que la participation de la société civile jouait un rôle déterminant dans la prévention des violations des droits de l’homme. Elle a indiqué appliquer à cet égard un plan d’action faisant l’objet d’une évaluation par l’institution nationale des droits de l’homme.

La Macédoine du Nord a estimé que l’adoption des deux Pactes mondiaux pour les réfugiés et les migrants avait été un succès pour la communauté internationale. Il faut se rappeler que la grande majorité des États ont adopté des documents essentiels favorables au multilatéralisme, a dit la délégation. Elle a appelé au réalisme, mais aussi à une certaine créativité, dans l’application des normes de droits de l’homme.

Le Japon a déclaré que les droits de l’homme devaient être au centre du système des Nations Unies et des Objectifs de développement durable. Le Japon a souligné l’importance de prévenir les violations des droits de l’homme, et souligné le rôle important joué par les mécanismes onusiens à cet égard: il a recommandé que Genève et New York coopèrent davantage dans ce domaine.

La Mongolie a rappelé avoir pleinement coopéré avec les mécanismes du Conseil, notamment en recevant plusieurs titulaires de mandats cette année. Un projet de loi sur les défenseurs des droits de l'homme a récemment été soumis au cabinet, a ajouté le pays.

Le Cameroun a dit avoir invité la Haute-Commissaire pour une visite de travail en mai de cette année. En attendant, le Gouvernement prend toutes les mesures pour assurer la sécurité, face à des groupes armés dont les méthodes sont celles de groupes terroristes, a assuré le représentant, insistant sur le fait que toutes ces mesures sont conformes au droit international. Par ailleurs, aucun citoyen ne se trouve actuellement en détention pour avoir exercé des activités politiques, a assuré la délégation.

L'Arménie a dit partager les préoccupations de la Haute-Commissaire concernant la Turquie, où la société civile est réprimée. L’Arménie partage également l’évaluation faite par Mme Bachelet des mesures coercitives unilatérales: elles ne sauraient forcer les populations à renier leurs aspirations légitimes, a estimé la représentante arménienne.

Le Bhoutan, déterminé à atteindre les objectifs du développement, a fait baisser son taux de pauvreté de 12% à 8% entre 2012 et 2017. Cela a été possible grâce à des interventions ciblées et par de nombreux programmes visant l’éducation, la santé, l’agriculture et les infrastructures sociales, a fait savoir la délégation du Bhoutan.

Le Zimbabwe a affirmé attacher une grande importance à la liberté d’association et de réunion pacifique, autant qu’à la liberté d'expression, comme en témoigne sa Constitution. Cependant, les manifestations récentes, marquées par des violences planifiées, étaient contraires à la loi du pays, a assuré la délégation, expliquant ainsi l’intervention des forces de sécurité pour rétablir l’ordre. Alors que le Gouvernement cherche à initier des réformes pour réaliser les droits économiques et sociaux, les sanctions de l’Union européenne rendent difficile la vie des Zimbabwéens, a encore regretté la délégation.

Le Cambodge a estimé que la liberté d’expression ne devait pas s’opposer aux droits d’autrui, à la sécurité nationale ni à l’ordre public. En vertu des principes de souveraineté, d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité, la politisation de l’agenda des droits de l'homme et le « deux poids, deux mesures » devraient être évités, a demandé le Cambodge. Il a relevé que le Gouvernement chinois avait mis en place, avec succès, des mesures contre-terroristes préventives dans le Xinjiang et d’autres régions. Quant au Viet Nam, il a mis en garde contre l’incidence du changement climatique sur la jouissance des droits de l'homme, un problème auquel il est lui-même particulièrement confronté. Le représentant a insisté sur l’aide qu’il faut apporter aux personnes victimes des catastrophes, en particulier les femmes et les personnes âgées.

La Grèce a rappelé qu’elle accueillait de nombreux réfugiés et migrants, et qu’elle faisait de son mieux pour sauver des vies en mer et soigner celles et ceux qui en ont besoin. La Grèce a souligné l’importance du partage des responsabilités à cet égard. Elle a également mis l’accent sur la défense des droits des femmes et des filles.

La Zambie s’est inquiétée des attaques incessantes, du harcèlement et des actes d’intimidation dont sont victimes les défenseurs des droits de l'homme, ainsi que du refus de certains États de coopérer avec les titulaires de mandats de procédures spéciales.

Haïti a déploré les pertes en vies humaines et les nombreux blessés lors des récentes manifestations. Le Gouvernement a pris des mesures pour répondre aux revendications de la population, réduire les prix des produits de base et rétablir la confiance en luttant contre la corruption. Le Président est convaincu que le dialogue est nécessaire pour trouver une solution à la crise, a dit le représentant haïtien.

La Belgique a regretté qu’en Turquie, à Bahreïn, en Égypte et en Arabie saoudite des opposants politiques, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme soient arrêtés, poursuivis et condamnés sous prétexte de la lutte contre le terrorisme. La Chine et les Philippines doivent protéger les défenseurs des droits de l’homme, a par ailleurs plaidé la Belgique. Elle s’est aussi dite inquiète par la situation des droits de l’homme au Cameroun, au Soudan et en Tanzanie.

L’Algérie a déclaré que le Conseil ne devait pas hiérarchiser les droits de l’homme sur une base subjective, mais traiter dans l’équité, et en toute transparence, les situations qui légitimement doivent recueillir son attention. L’Algérie a dit partager la préoccupation quant à la situation qui prévaut actuellement dans les Territoires palestiniens occupés. Elle a appelé à l’attention du Conseil la situation que vit le peuple du territoire non autonome du Sahara occidental qui subit, depuis plus de quatre décennies, les conséquences inacceptables de l’occupation.

Des organisations non gouvernementales (ONG) ont aussi participé au débat. Human Rights Watch a fait part de ses préoccupations sur les violations des droits de l’homme en Arabie saoudite: l’ONG a demandé au Conseil de mettre en place une surveillance continue de la situation dans ce pays. Le Conseil doit aussi être saisi de la situation au Xinjiang, la Chine devant être soumise aux mêmes normes que les autres États, a estimé l’ONG. Elle a enfin dénoncé l’impunité dont bénéficient, aux Philippines, ceux qui commettent de graves violations des droits de l’homme.

Amnesty International a demandé au Conseil de mener sans tarder une enquête sur les « épouvantables violations des droits de l’homme » qui sont commises aux Philippines. Elle a recommandé, d’autre part, que le Conseil adopte une résolution au sujet de la crise au Nicaragua. Amnesty International a enfin appelé les autorités de l’Arabie saoudite à libérer les défenseures et défenseurs des droits de l’homme détenus. La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a évoqué des détentions arbitraires et des cas de torture de femmes en Arabie saoudite, demandant la libération immédiate et inconditionnelle de plusieurs d’entre elles. La FIDH s’est dite très préoccupée par la situation au Nicaragua, demandant aux autorités de libérer les personnes qui ont été arrêtées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits.

Pour sa part, Article 19 - Centre international contre la censure a souligné que si l’inégalité et la discrimination provoquent les troubles, c’est la répression qui déstabilise les sociétés. L’organisation a dénoncé les gouvernements qui font des migrants et des minorités des boucs-émissaires. Une information juste et indépendante est une condition de la participation de la population à la vie de la société, a enfin rappelé Article 19.


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*Ont participé au débat : Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Arabie saoudite, Arménie, Australie, Autriche, Azerbaïdjan, Bahamas, Bahreïn, Bélarus, Belgique, Bhoutan, Bolivie, Botswana, Burkina Faso, Cambodge, Cameroun, Chili, Chine, Colombie, Costa Rica, Égypte, El Salvador, Équateur, Espagne, Éthiopie, Fédération de Russie, Finlande, France, Géorgie, Grèce, Haïti, Hongrie, Iran, Iraq, Irlande, Italie, Jamaïque, Japon, Jordanie, Lesotho, Lettonie, Liban, Libye, Luxembourg, Macédoine du Nord, Maldives, Mali, Maroc, Mexique, Mongolie, Monténégro, Myanmar, Namibie, Népal, Nicaragua, Nigéria, Oman, Ouganda, Paraguay, Philippines, Pologne, Qatar, République de Corée, République de Moldova, République populaire démocratique de Corée, République tchèque, Royaume-Uni, Sénégal, Sierra Leone, Slovaquie, Somalie, Suède, Suisse, Syrie, Thaïlande, Turquie, Ukraine, Uruguay, Venezuela, Viet Nam, Yémen, Zambie, et Zimbabwe.

Organisation des États américains

ONU Femmes

Human Rights Watch ; Amnesty International, Article 19 - Centre international contre la censure ; et la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH).



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HRC/19/24F