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LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME TIENT UN DÉBAT URGENT SUR LA SITUATION DANS LA GHOUTA ORIENTALE, EN RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE

Compte rendu de séance
Il examine un projet de résolution, sur lequel il se prononcera lundi

Le Conseil des droits de l’homme a tenu, cet après-midi, un débat urgent sur la situation dans la Ghouta orientale, en République arabe syrienne, débat auquel ont participé une cinquantaine d’États membres du Conseil, d’observateurs du Conseil et d’organisations non gouvernementales. À la demande du Royaume-Uni, la convocation de ce débat avait été décidée dans la matinée à l’issue d’un vote.

Un projet de résolution intitulé «Détérioration de la situation des droits de l’homme dans la Ghouta orientale, en République arabe syrienne», soumis par le Royaume-Uni également, ainsi que huit amendements présentés par la Russie et l’Afrique du Sud, ont ensuite été examinés par les membres du Conseil. Le Conseil se prononcera lundi prochain sur ces différents projets.

Aux termes du projet déposé par le Royaume-Uni, le Conseil condamnerait fermement toutes les violations du droit international humanitaire et les violations flagrantes, généralisées et systématiques des droits de l’homme et des libertés fondamentales en République arabe syrienne.

À l’ouverture du débat urgent, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, M. Zeid Ra’ad Al Hussein, a rappelé que, depuis cinq ans, la population de la Ghouta orientale assiégée subissait des attaques et des bombardements et qu’à plusieurs reprises des civils étaient morts après avoir respiré des agents toxiques. Les civils souffrent de toutes les privations, aucun convoi humanitaire n’étant parvenu depuis novembre, exception faite du 14 février dernier, où un convoi a atteint 7200 personnes parmi les centaines de milliers qui vivent dans cette région. En outre, des milliers d’enfants souffrent d’une malnutrition aiguë et sont profondément traumatisés.

Entre le 18 et le 22 février, a ajouté le Haut-Commissaire, l’équipe de l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a recensé des attaques contre quatorze hôpitaux, trois centres de santé et deux ambulances. M. Zeid a souligné que la cessation des hostilités demandée par la résolution 2401 (2018) adoptée le 24 février par le Conseil de sécurité ne concernait pas les opérations contre Daech, Al Qaida, Jabhat Al Nosra et d’autres organisations.

Le Haut-Commissaire a déclaré que les événements actuels dans la Ghouta orientale constituaient probablement «des crimes de guerre et, peut-être, des crimes contre l’humanité» et que des dossiers étaient en train d’être constitués et qu’il serait demandé des comptes aux auteurs de ces actes. «La Syrie doit être traduite devant la Cour pénale internationale», a plaidé M. Zeid, jugeant honteuses les tentatives de protéger des criminels.

À son instar, nombre d’intervenants n’ont pas trouvé d’expressions assez fortes pour décrire la situation dans la Ghouta orientale, où 400 000 personnes sont assiégées. Ils ont appelé à un accès humanitaire sans entraves et à l’application immédiate de la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Les délégations ont également encouragé à ouvrir des couloirs humanitaires non seulement dans la Ghouta orientale mais dans tout le territoire syrien, y compris à Damas. Beaucoup d’entre elles ont dit l’importance qu’elles accordaient à la redevabilité de tous les auteurs de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire en Syrie, et invité toutes les parties au conflit à se plier aux normes du droit international mais également à s’asseoir à la table des négociations pour mettre fin à sept années de conflit.

Tout en compatissant avec les souffrances du peuple syrien et condamnant toute violence à l’encontre des civils, le Venezuela, Cuba, l’Iraq et la Chine, qui s’étaient opposés à la convocation de ce débat, ont estimé que le Conseil avait tendance à la politisation des questions des droits de l’homme, ce qui risquait de saper sa crédibilité.


Le Conseil reprendra ses travaux le lundi 5 mars à 9 heures pour se prononcer sur le projet de résolution. Il tiendra ensuite son débat annuel d’une journée complète consacré aux droits de l’enfant, sur le thème «Protection des droits de l’enfant dans les situations de crise humanitaire».


Débat urgent sur la situation dans la Ghouta orientale

M. ZEID RA’AD AL HUSSEIN, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, a rappelé que, depuis cinq ans, la population de la Ghouta orientale assiégée subissait des attaques et des bombardements. À plusieurs reprises, des civils sont morts après avoir respiré des agents toxiques. Les civils souffrent de toutes les privations, aucun convoi humanitaire n’étant parvenu depuis novembre, exception faite du 14 février dernier, où un convoi a atteint 7200 personnes parmi les centaines de milliers qui vivent dans cette région. Des milliers d’enfants souffrent d’une malnutrition aiguë et sont profondément traumatisés.

Le Haut-Commissaire a fait état de rapports au sujet d’attaques aériennes lancées ces dernières semaines sur des hôpitaux, des écoles et des marchés. L’équipe de l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a recensé des attaques contre quatorze hôpitaux, trois centres de santé et deux ambulances entre le 18 et le 22 février. Selon d’autres informations, le 25 février, à Shifouniya, plusieurs civils, dont six enfants, ont souffert de graves problèmes respiratoires liés à des gaz toxiques libérés lors d’attaques aériennes. Deux de ces enfants seraient décédés depuis lors. Le nombre de morts dans la Ghouta orientale est parmi les plus élevés enregistrés au cours de ces sept dernières années.

Le Haut-Commissaire a poursuivi son propos en rappelant que le Conseil de sécurité avait adopté sa résolution 2401 (2018) il y a six jours, demandant aux parties au conflit de cesser les hostilités pour au moins 30 jours consécutifs, afin de délivrer l’assistance humanitaire et d’évacuer les blessés dans un état critique. Pourtant, «malgré cet exemple rare d’unanimité» au Conseil de sécurité, a regretté M. Zeid, les civils de la Ghouta orientale ont signalé des frappes aériennes et des bombardements incessants. Les images des satellites montrent l’ampleur de la destruction dans toute la Ghouta orientale.

En dépit d’une trêve de cinq heures annoncée par le Gouvernement russe pour permettre une aide médicale et humanitaire, les frappes se poursuivent, a déploré le Haut-Commissaire. Il a indiqué avoir reçu des informations selon lesquelles un civil avait été tué et cinq autres blessés par des frappes au sol le 27 février. De plus, a-t-il poursuivi, les agences humanitaires ont clairement annoncé qu’il leur était impossible de livrer l’aide humanitaire dans une fenêtre de cinq heures, le passage des contrôles pouvant durer cinq heures à lui seul.

La cessation des hostilités demandée par la résolution 2401 n’était pas destinée à s’appliquer aux opérations contre Daech, Al Qaida, Jabhat Al Nosra et d’autres organisations, a souligné le Haut-Commissaire. Comme le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, l’a dit au Conseil de sécurité il y a deux jours: «L’ampleur des attaques militaires aveugles du gouvernement contre la Ghouta orientale – une zone avec une population civile de 400 000 habitants – ne peut être justifiée».

M. Zeid a souligné enfin que les événements actuels dans la Ghouta orientale constituent probablement « des crimes de guerre et, peut-être, des crimes contre l’humanité ». Et d’ajouter que les dossiers étaient en train d’être constitués et qu’il serait demandé des comptes aux auteurs de ces actes. « La Syrie doit être traduite devant la Cour pénale internationale », a plaidé le Haut-Commissaire, qui a jugé honteuses les tentatives de protéger des criminels.

Pays concerné

La République arabe syrienne a réitéré son opposition à la tenue du débat urgent, estimant qu’il faisait suite à une requête injustifiée. Le représentant syrien a souligné que le Royaume-Uni avait prétendu que le silence du Conseil mettrait en cause sa crédibilité: en réalité, ce débat non avenu contrevient au règlement même du Conseil et n’est qu’une manifestation de la persistance de certains à se servir des mécanismes des droits de l’homme contre la Syrie, ce qui sème le doute sur les travaux et le rôle du Conseil. Le représentant a ajouté que les agissements des États qui sont derrière la résolution 2401 du Conseil de sécurité, ainsi que les déclarations faites par plusieurs États sollicitant ce débat urgent, prouvent bien que leur dessein n’est pas d’arriver à une trêve sur le terrain, ni de protéger les civils et de répondre à leurs besoins, mais d’utiliser, encore une fois, les Nations Unies pour freiner la progression de l’armée nationale syrienne et de ses alliés face aux groupes terroristes.

Les déclarations desdits États encouragent donc les groupes terroristes, tandis qu’au contraire le Gouvernement a appelé la population civile à évacuer la Ghouta orientale, a poursuivi le représentant syrien. Nul ne se soucie davantage des civils syriens que le Gouvernement syrien, a ajouté le représentant. Il a assuré que ce sont les groupes terroristes armés qui font usage d’armes toxiques et chimiques pour en faire porter, par la suite, la responsabilité aux autorités syriennes.

Débat

La Bulgarie, au nom de l’Union européenne, s’est dite horrifiée par la situation humanitaire en Syrie et par la situation dans la Ghouta orientale. Les violences qui se poursuivent sont inacceptables. L’Union européenne continue à appeler à un accès humanitaire sans entrave. Toutes les parties doivent se conformer à la résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu et faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. L’Union européenne soutient le projet de résolution qui a été proposé.

Le Qatar a souligné que la tenue de ce débat urgent était un message prouvant au monde que les violations et les crimes à l’encontre du peuple syrien ne sont pas des faits divers dans les médias. La résolution du Conseil de sécurité ravive l’espoir d’un cessez-le-feu. Le régime syrien n’a pas respecté la trêve. Cela a produit des centaines de tués parmi les civils innocents. La communauté internationale est juridiquement et moralement responsable de ces morts, a conclu le Qatar.

Le Royaume-Uni a souligné que le Conseil ne pouvait détourner le regard alors que 400 000 civils sont assiégés dans la Ghouta orientale, les bombardements du « régime syrien » tuant des civils tous les jours. Il faut se tourner vers les mécanismes onusiens pour agir. Il faut agir et insister pour que des mesures soient prises. La résolution du Conseil de sécurité doit être mise en œuvre, alors même que le régime syrien empêche l’accès de l’aide humanitaire. Il faut appuyer le projet de résolution afin d’envoyer un message clair à la communauté internationale, a demandé le Royaume-Uni.

Le Brésil a appelé à l’application de la résolution 2401 du Conseil de sécurité non seulement dans cette région mais sur tout le territoire de la Syrie. Le Conseil des droits de l’homme et tous ses mécanismes doivent faire preuve de détermination et faire entendre à toutes les parties impliquées qu’il leur faut agir dans le respect des normes internationales pour que cette septième année de conflit soit la dernière, a demandé le Brésil.

L’Égypte a dit avoir fait partie du groupe d’États ayant rédigé la résolution 2165 (2014) du Conseil de sécurité (visant notamment l’ouverture de quatre postes-frontière en Syrie pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire). L’Égypte a lancé un appel pour contrer les factions extrémistes et autres groupes armés, tels Daech et ses affiliés. La communauté internationale doit agir de manière objective pour résoudre ce conflit et mettre en œuvre la résolution 2401, l’objectif ultime étant de garantir une cessation des hostilités sur l’ensemble du territoire syrien, a demandé l’Égypte.

Les Émirats arabes unis ont regretté que, depuis son adoption, la résolution 2401 n’ait encore entraîné aucun progrès tangible pour aider les civils encore en vie dans la Ghouta orientale et soulager leurs souffrances en garantissant un accès humanitaire. Les Émirats arabes unis ont ajouté que le règlement politique était la seule manière de résoudre le conflit et de répondre aux attentes du peuple syrien.

Le Mexique a exprimé sa profonde préoccupation face aux attaques aériennes contre la Ghouta orientale que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a décrites comme l’un des événements les plus sanglants depuis le début des hostilités en Syrie. Le Mexique est particulièrement inquiet du bombardement d’hôpitaux. Le Conseil doit réagir face aux situations d’urgence en matière de droits de l’homme. Il y a une nécessité absolue de mettre en œuvre le cessez-le-feu et de faire cesser la violence dans la région. Tous les États doivent s’abstenir de livrer des armes à la Syrie, a demandé le Mexique.

Les États-Unis ont exigé «la fin de l’offensive brutale d’Assad contre son propre peuple». Ils ont condamné la poursuite des bombardements sur la Ghouta malgré l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité appelant à un cessez-le-feu. Les États-Unis ont fait observer que ces bombardements aériens se poursuivent avec l’appui de l’allié russe de la Syrie. «Il n’y a plus de mots adéquats pour décrire l’horreur de la situation», ont dit les États-Unis, demandant que les auteurs de ces violations répondent de leurs actes. Les États-Unis ont également condamné les attaques contre des civils à l’arme chimique, en particulier, selon certains renseignements, au chlore.

L’Arabie saoudite a condamné les violations flagrantes du droit international humanitaire dans la Ghouta orientale. Elle a appelé toutes les parties à appliquer la résolution 2401 du Conseil de sécurité, à respecter le cessez-le-feu et à acheminer l’aide humanitaire.

La Suisse a exhorté toutes les parties au conflit ainsi que les États jouant un rôle dans le cadre des hostilités en cours à s’investir de manière crédible et urgente afin de traduire [la résolution 2401] en actions concrètes. La Suisse a indiqué que les violations du droit humanitaire et les violations et abus des droits de l’homme commis dans la Ghouta orientale et dans d’autres régions ont atteint «un niveau ahurissant». Ces actions remettent en question l’essence même de la condition humaine, a dit la Suisse, soulignant que le respect du droit international est une obligation incombant à tous les États membres et à toutes les parties au conflit. En conséquence, la Suisse a lancé un appel pour garantir un accès humanitaire rapide et sans entraves dans les zones assiégées et difficiles d’accès.

L’Australie s’est dite choquée par la situation dans la Ghouta orientale, où 400 000 personnes sont assiégées, bombardées et attaquées de toute part. De très nombreuses personnes vont encore mourir si les hostilités se poursuivent, a-t-elle prévenu, insistant sur l’importance de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. L’Australie a dit soutenir les efforts pour enquêter et recueillir des preuves sur les atrocités dans le but de lutter contre l’impunité.

Le Venezuela, qui avait expliqué ce matin son opposition au débat urgent, a affirmé que les travaux du Conseil étaient trop politisés. Le Venezuela a déploré le conflit en Syrie et la perte de vies du fait de groupes armés terroristes appuyés par l’étranger, semant la terreur et le désespoir parmi la population. Le Venezuela a souligné que la Syrie était une nation civilisatrice, au patrimoine mondial inestimable.

L’Ukraine a regretté qu’une semaine après l’adoption de la résolution 2401 du Conseil de sécurité, la situation sur le terrain n’ait montré aucun signe d’amélioration. Le régime syrien, avec son allié russe, continue de bombarder des civils et de détruire les infrastructures. La Russie, a dit l’Ukraine, s’est déjà comportée de la sorte par le passé, notamment en Tchétchénie et en Ukraine. L’Ukraine a demandé ce que le Conseil des droits de l’homme pouvait faire lorsque les résolutions contraignantes du Conseil de sécurité n’avaient aucun effet sur les crises.

La Chine a dit compatir aux souffrances du peuple syrien et a condamné toute violence à l’encontre des civils. Elle a appelé à la pleine application de la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Une solution politique, selon la Chine, est la seule issue réaliste au conflit syrien. La coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme doit être renforcée et appliquée, dans le cadre du processus de l’ONU pour trouver une solution acceptable pour toutes les parties. Il n’était cependant pas nécessaire de tenir un débat séparé d’urgence sur la situation dans la Ghouta orientale, estime la Chine, qui a appelé à éviter la politisation de cette question.

L’Iraq a demandé à la communauté internationale de tout mettre en œuvre pour alléger la souffrance du peuple syrien. L’Iraq s’est opposé à l’organisation de ce débat car les délégations n’ont pas eu le temps de s’y préparer. L’Iraq a dit ne pas comprendre la raison du projet de résolution, qui ne reflète pas la réalité sur le terrain.

Cuba a réaffirmé que la recherche d’une solution en Syrie devait se faire dans le plein respect de la souveraineté de ce pays. Il faut mettre fin aux attaques terroristes et aux violences qui ont entraîné la mort de milliers d’innocents, a déclaré la délégation cubaine. Ceux qui ont livré des armes et qui cherchent à renverser les autorités syriennes légitimes perpétuent le conflit. Cuba condamne toutes les formes de terrorisme et le principe du « deux poids, deux mesures ». Il a réitéré sa confiance dans la capacité du peuple syrien de régler de manière autonome ses différends.

Le Népal s’est dit préoccupé par la situation humanitaire très grave en Syrie et dans la Ghouta orientale. Il a jugé regrettable que, malgré l’adoption de la résolution 2401 du Conseil de sécurité, les attaques continuent. Ces attaques à l’encontre des enfants et des femmes ne peuvent être justifiées. Le Népal aurait souhaité un processus plus consultatif pour aboutir à un consensus sur le projet de résolution.

L’Allemagne a salué l’initiative du Royaume-Uni et s’est dite alarmée par la situation terrible dans la Ghouta orientale, estimant qu’elle exigeait une réaction claire de la part du Conseil. L’Allemagne continue de s’employer à ce que les auteurs des violations du droit humanitaire et des droits de l’homme répondent de leurs actes. Elle a appelé le Gouvernement syrien à entamer des négociations politiques sérieuses.

La Slovaquie a ajouté sa voix à celles des pays ayant condamné «les horreurs» commises dans la Ghouta orientale et a lancé un appel pour que ce «bain de sang absurde» cesse. Rien ne justifie de tuer au mortier des civils innocents, a dit le représentant, qui a aussi dénoncé les attaques militaires de grande envergure contre la zone assiégée.

La Belgique a, elle aussi, appelé à la mise en œuvre «immédiate et effective» de la résolution 2401 adoptée de manière consensuelle samedi dernier par le Conseil de sécurité. Il est urgent que nous mettions fin à cet «enfer sur terre», à l’immunité, aux crimes de guerre et aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, a plaidé le représentant belge, qui a appuyé la requête formulée à la Commission d’enquête internationale indépendante de mener, de manière urgente, des enquêtes sur les événements récents dans la Ghouta orientale – requête figurant dans le projet de résolution dont le Conseil est saisi par le Royaume-Uni.

Le Japon a dit avoir appuyé la convocation du débat urgent, de même qu’il s’était exprimé en faveur de la résolution 2401. Le Japon a insisté pour que cette résolution du Conseil de sécurité soit appliquée dans les plus brefs délais. Il a appelé toutes les parties à cesser les hostilités et à dialoguer.

L’Angola s’est déclaré préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire et des droits de l’homme dans la Ghouta orientale. Il a exhorté toutes les parties concernées à la retenue, afin d’alléger les souffrances des civils et de permettre l’accès de l’aide humanitaire. Le moment est venu de privilégier le dialogue et les négociations en vue de trouver une solution durable à la crise, a demandé l’Angola, observant que les ingérences extérieures ne feront qu’entraver le processus.

Le Sénégal a estimé qu’il revenait au Conseil des droits de l’homme d’agir et de délivrer un message de solidarité au peuple syrien. Il a appelé toutes les parties à respecter la résolution 2401 du Conseil de sécurité et à permettre l’accès de l’aide humanitaire. Le Sénégal a lancé un appel à toutes les parties de mettre fin aux hostilités et de soulager les populations civiles innocentes.

Le Chili a regretté que la situation dans la Ghouta orientale se soit détériorée depuis l’adoption de la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Le Chili a demandé à toutes les parties au conflit de laisser passer l’aide humanitaire dans la Ghouta orientale. Le Chili a dit appuyer le projet de résolution.

La Suède, au nom d’un groupe de pays, a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté à l’unanimité la résolution demandant un cessez-le-feu et un acheminement de l’aide humanitaire en Syrie, y compris dans la Ghouta orientale. La Suède a regretté que ces exigences ne soient pas devenues une réalité. La Suède a lancé un appel humanitaire et fait part de son plein appui à l’initiative du Royaume-Uni.

Le Liechtenstein a dénoncé l’absence de volonté de la part des parties de mettre fin aux combats. Le siège de la Ghouta orientale ne peut constituer une surprise: il résulte d’une inaction collective, a regretté le Liechtenstein. Les violations du droit international sont une «stratégie du vainqueur» : raison pour laquelle il faudra en établir les responsabilités par un mécanisme international indépendant, a recommandé le Liechtenstein.

La Finlande a appelé toutes les parties à respecter le droit international humanitaire dans la Ghouta orientale. Les auteurs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité devront répondre de leurs actes, a insisté la Finlande, qui a aussi préconisé le dialogue politique pour trouver une solution pacifique au conflit syrien.

Le Koweït a dit avoir organisé, en coordination avec les Nations Unies, trois grandes conférences de donateurs pour aider les Syriens. Le Koweït a demandé aux États membres de ne pas politiser la situation à la Ghouta orientale.

L’Algérie a dénoncé l’utilisation de civils comme boucliers humains et l’impossibilité où ils se trouvent de fuir les zones assiégées. Il est impératif de trouver les moyens de réduire l’escalade des hostilités et de stimuler le processus de négociation politique, à deux jours de l’anniversaire du début de la guerre en Syrie, a demandé l’Algérie.

Le Botswana a encouragé à ouvrir des couloirs humanitaires en Syrie. La communauté internationale doit absolument demander d’une voix unanime que les parties au conflit s’abstiennent de mener des attaques aveugles et disproportionnées, a demandé le Botswana.

La Sierra Leone s’est interrogée sur les options qui s’offrent aux civils syriens si les résolutions du Conseil de sécurité ne sont pas respectées. L’évacuation, la fourniture de nourriture et d’eau, les services de santés sont des éléments essentiels pour préserver le droit à la vie: nous devons fournir un effort supplémentaire pour qu’ils puissent parvenir aux zones touchées, a demandé la Sierra Leone.

Les Pays-Bas ont regretté la détérioration de la situation dans la Ghouta orientale depuis l’adoption de la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Les niveaux de violence sans précédent en Syrie rappellent aux États qu’ils doivent intensifier leurs efforts pour que les responsables répondent de leurs actes. Les Pays-Bas appuient le projet de résolution et exhortent tous les membres du Conseil à faire de même.

La Jordanie a appelé à un cessez-le-feu immédiat – conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU – et à une trêve des hostilités pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire. La Jordanie a appelé à des interactions et un dialogue sérieux en Syrie. Elle a appelé au respect du droit humanitaire et à la fin des attaques contre les civils et les infrastructures civiles en Syrie. La crise syrienne n’a d’autre solution que politique, a conclu la Jordanie.

Le Canada s’est joint aux appels lancés pour qu’il soit mis fin aux attaques contre les civils et pour que soit appliquée la résolution 2401 du Conseil de sécurité. Le Canada a demandé que les organisations humanitaires soient en mesure d’acheminer les convois d’aide et que les populations qui le souhaitent puissent fuir la zone de la Ghouta. Les hôpitaux doivent être protégés, a demandé le Canada, qui estime que les attaques contre les hôpitaux et le personnel de l’aide humanitaire sont autant de violations du droit international humanitaire.

L’Islande a déclaré que les derniers événements en Syrie demandent une action urgente de la part du Conseil. Elle a condamné le mépris flagrant du droit international que constitue la poursuite des bombardements sur la Ghouta. Tous les efforts doivent être consentis pour mettre fin à cette situation, le monde ne pouvant pas rester inactif face à ces massacres, a plaidé l’Islande.

Le Costa Rica a dit accueillir favorablement la tenue de ce débat urgent. Le Costa Rica regrette que la résolution 2401 du Conseil de sécurité soit restée lettre morte. Les Gouvernements doivent être tenus responsables des exactions commises contre leur peuple. Le Costa Rica ne perd pas l’espoir de faire entendre la voix des victimes.

La Bolivie a déclaré que face à la réalité en Syrie – 500 000 morts depuis le début du conflit, 13,1 millions de personnes ayant besoin d’une aide d’urgence, dont 2,9 millions bloquées dans des zones difficile d’accès – il convenait d’agir en évitant toute partialité. Quels sont en effet les critères pour établir qu’une situation est urgente alors que, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, 815 millions de personnes dans le monde souffrent de la faim. Ne s’agit-il donc pas là d’une situation d’urgence, s’est interrogée la Bolivie.

L’Italie a appelé les autorités syriennes à laisser entrer les travailleurs humanitaires. La délégation a appuyé le projet de résolution présentée aujourd'hui.

L’Irlande a dit être préoccupée par la situation dans la Ghouta orientale, où les bombardements et les attaques contre des infrastructures civiles sont contraires à la dernière résolution du Conseil de sécurité.

La Fédération de Russie a déclaré que l’initiative présentée par le Royaume Uni était une tentative pour détourner l’attention de la communauté internationale. Les parrains de cette résolution sont ceux qui diffusent de fausses nouvelles, manipulent les informations, alors que les terroristes s’en prennent à des civils à coups de tirs d’artillerie tout autour de Damas. Ce projet de résolution semble dire aux terroristes «tenez bon, on arrive», a affirmé le représentant russe, se demandant pourquoi le projet ne contient aucune condamnation du terrorisme et du soutien financier dont il bénéficie

La République islamique d’Iran a fait la même analyse, insistant sur le fait que les terroristes tirent sur des civils et les empêchent de fuir. La solution au conflit en Syrie ne pourra se trouver que dans le cadre d’un dialogue inter-syrien, sans ingérence extérieure, a constaté l’Iran.

Le Danemark a remercié le Royaume-Uni pour son initiative opportune. Le Danemark a déploré l’absence d’engagement en faveur de l’application de la résolution 2401. La voix primordiale du Conseil doit se joindre aux appels lancés à mettre fin aux violences et à donner effet à la résolution du Conseil de sécurité, a plaidé le Danemark.

La République populaire démocratique de Corée a rejeté l’appel au débat de cet après-midi, estimant qu’il s’agissait d’une proposition politique polarisante et qui gaspille les ressources du Conseil. La République populaire démocratique de Corée a noté les efforts du Gouvernement syrien pour atténuer les souffrances des civils syriens en réalisant des pauses humanitaires dans les combats. Elle a dit appuyer la Syrie dans ses efforts difficiles pour éliminer le terrorisme.

La Turquie s’est dite prête à prendre en charge les civils syriens blessés ou malades. La Turquie a dit aussi soutenir les efforts pour mettre fin au conflit syrien via une solution politique et pacifique.

La Nouvelle-Zélande a dit avoir condamné à plusieurs reprises le Gouvernement syrien pour les exactions commises contre son peuple. Les bombardements d’hôpitaux, notamment, sont une violation du droit international humanitaire. La Nouvelle-Zélande a aussi condamné «dans les termes les plus vifs» le recours à l’arme chimique dans la Ghouta orientale et ailleurs en Syrie.

Le Bélarus a estimé qu’un respect de la question des droits de l’homme en Syrie ne pouvait être encouragé que par la résolution du conflit et un processus politique. Il a estimé que l’approche du Conseil des droits de l’homme ne favorisait pas la résolution politique de ce conflit. Certains États sont plus préoccupés par leur image que par la situation sur place, en Syrie. À cet égard, il a estimé qu’il était important d’avoir une approche équilibrée.

Bahreïn a salué la tenue de cette réunion d'urgence sur la Syrie. La délégation bahreïnite a étudié le projet de résolution soumis au Conseil et apprécie l’initiative du Royaume-Uni. Bahreïn salue l’initiative et les efforts déployés par le Koweït et la Suède en vue de présenter la résolution 2401 (2018) adoptée le 25 février dernier par le Conseil de sécurité. Le pays est préoccupé par la situation humanitaire sur le terrain et a condamné les crimes odieux qui frappent les civils. Il a appelé au respect et à la légitimité des droits de l’homme et au respect immédiat de la trêve humanitaire afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire.

La Lituanie a condamné la poursuite du siège dans la Ghouta orientale et les attaques brutales et répétées dans cette région. Elle a également dénoncé l’utilisation aveugle d’armes prohibées, notamment par le Gouvernement syrien. Elle appelle à la cessation des hostilités et appuie le processus de l’ONU pour parvenir à une paix durable et pour que les auteurs de crimes et de violations des droits de l’homme soient traduits en justice.

L’Uruguay a appelé toutes les parties impliquées dans ce conflit à respecter la résolution 2401 (2018) du Conseil de sécurité sur la trêve, de même que les parties syriennes à revenir au processus de Genève et à résoudre cette crise par des moyens diplomatiques.

La France a déploré la poursuite de l’offensive dans la Ghouta orientale, en dépit de la résolution 2401 (2018) du Conseil de sécurité. Selon la représentante, alors les rebelles ont accepté un cessez-le-feu, ces attaques sont «de la seule responsabilité du régime syrien et de son alliée, la Fédération de Russie». La France est en outre préoccupée par l’utilisation d’armes chimiques dans cette partie du pays comme ailleurs et appelle ceux qui interviennent en Syrie – la Fédération de Russie et la République islamique d’Iran – à faire pression sur le régime syrien afin qu’il ouvre un accès humanitaire.

Organisations non gouvernementales

Amnesty International a affirmé détenir des preuves d’utilisation d’armes interdites par le droit international, à savoir des armes à sous-munitions, de la part du Gouvernement syrien et de son «soutien», la Fédération de Russie. Le Gouvernement syrien commet des crimes de guerre en toute impunité et continuera à le faire s’il n’est pas arrêté, selon le représentant d'Amnesty International.

Human Rights Watch a exprimé ses vives préoccupations concernant la situation dans la Ghouta orientale. Face à l’urgence, le Conseil doit réagir en temps réel. Des hôpitaux et des ambulances ont été attaqués. Le Conseil de sécurité a adopté une résolution et le Conseil des droits de l'homme doit pour sa part appeler à l’application de la résolution concernant l’acheminement de l’aide humanitaire. La commission d’enquête doit enquêter sur les atrocités commises dans la Ghouta orientale.

Le Conseil international pour le soutien à des procès équitables et aux droits de l’homme a dit qu’il était surprenant de voir le Conseil répondre favorablement au Royaume-Uni et de te tenir ce débat urgent. L’organisation a déclaré souhaiter voir le même enthousiasme face aux tortures et génocide qui ont lieux dans le monde entier. Il y a une guerre de mots contre la Syrie conçu par des esprits mauvais, a-t-elle déclaré.

L’Union des juristes arabes a condamné l’utilisation des mécanismes du Conseil pour des objectifs politisés et sélectifs. L’objectif est de détourner l’attention du Conseil de sa raison d’être. Il faut s’abstenir de s’ingérer dans les affaires internes des pays. Les terroristes menacent la vie des habitants dans la Ghouta orientale et certains pays les financent et les arment et utilisent aujourd’hui les mécanismes du Conseil à leurs fins.

L'Association of World Citizens a salué le projet de résolution, mais déploré le manque de «dimension humaine» de ce texte. Alors que la Syrie est devenue un «enfer à ciel ouvert», la représentante a demandé aux pays européens d’accueillir des réfugiés syriens, en tant «qu’êtres humains, membres de notre humanité», a-t-elle dit.

La Rencontre Africaine pour la defense des droits de l'homme a déploré que le Conseil n’ait rien fait pour mettre un terme à la vente d’esclaves africains en Libye. Aujourd'hui, la Syrie est victime d’antagonismes géopolitiques, qui rejoignent les desseins des terroristes. La RADDHO a affirmé que la réalité du terrain n’a rien à voir avec ce qui est dit dans les médias. L’organisation demande que soit facilité un couloir humanitaire pour assister les personnes en souffrance.

La Commission internationale de juristes a souligné que chaque jour qui passe coûte des vies aux civils. Par conséquent, il est urgent que le Conseil agisse rapidement. La Commission appelle les parties sur le terrain, en particulier le Gouvernement syrien et la Fédération de Russie, à respecter le droit international et à faciliter un accès humanitaire.

La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté a dit ne pas vouloir inonder le Conseil de nouvelles statistiques qui lui sont connues déjà, mais vouloir attirer son attention sur le rôle joué par les femmes de la Ghouta qui viennent en aide aux autres. Elle a cité les noms de deux femmes qui lancent un appel au Conseil afin que celui-ci obtienne du Gouvernement syrien et de la Fédération de Russie l’ouverture d’un couloir humanitaire et la cessation des hostilités.

La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) a également plaidé pour l’ouverture d’un couloir humanitaire et d’une cessation des hostilités. La représentante a ensuite appelé la communauté internationale à ne pas tomber dans le piège des responsables de ce conflit.

Présentation du projet de résolution

Le Royaume-Uni a souligné que son projet de résolution sur la détérioration de la situation dans la Ghouta orientale, en République arabe syrienne (A/HRC/37/L.1) avait un objectif simple: condamner les auteurs d’exactions et dire que c’en était assez de la souffrance du peuple syrien. Le Royaume-Uni a déclaré qu’il était clair que son objectif n’est pas de remettre en cause la souveraineté de l’État syrien ni la lutte contre le terrorisme. Tous les États qui veulent voir des évolutions positives en Syrie doivent voter «oui» au projet de résolution sans prendre en compte les amendements russes qui sont sans fondement.

Présentation d’amendement

La Fédération de Russie a présenté quatre amendements (A/HRC/37/L.2 à L.4, à paraître en français) au projet de résolution soumis par le Royaume-Uni. Elle a estimé que ce projet était politisé et qu’il n’avait rien avoir avec une quelconque préoccupation pour les droits de l’homme en Syrie. Les terroristes tenant les civils de la Ghouta orientale en otages, il faut éviter d’adopter des résolutions qui appuient des militants au sein desquels se trouvent des terroristes. Ces groupes armés sont peut-être soutenus par les co-auteurs de ce projet de résolution, a déclaré la délégation russe.

La Fédération de Russie a dit que ses amendements visaient notamment à condamner toutes les attaques terroristes à la Ghouta et qu’ils devaient être adoptés par tous les pays qui refusent le terrorisme. Il faut dire «non» d’une seule voix aux actions terroristes en Syrie, a insisté la Fédération de Russie. Elle a aussi déploré «le tapage médiatique» autour de la Ghouta orientale, fruit selon elle de mensonges. Au cours de la dernière semaine de février les terroristes, ont tiré plus de 200 obus en direction de la capitale, tuant ainsi de nombreux femmes et enfants, a constaté la Fédération de Russie.

Enfin, les amendements de la Fédération de Russie visent à permettre la sortie des civils de la Ghouta orientale par des couloirs humanitaires lors de pauses humanitaires. Les troupes gouvernementales ont déjà fait leur travail pour mettre en œuvre la résolution 2401 du Conseil de sécurité en permettant la mise en place d’un couloir humanitaire. C’est au tour des militants d’agir maintenant, a dit la délégation russe.

L’Afrique du Sud, présentant quatre autres projets d’amendement, a déclaré que le Conseil de sécurité devait rendre des comptes à la communauté internationale s’il ne parvient pas à résoudre la crise syrienne. Les Membres permanents ne peuvent pas demander des comptes aux autres si eux même n’en rendent pas, a dit l’Afrique du Sud. Reprenant le discours prononcé par le Haut-Commissaire devant le Conseil, lundi dernier, elle a déploré que les Membres permanents utilisent leur droit de veto pour faire avancer leurs pions géopolitiques et gagner des points, au lieu de remplir le mandat qui est le leur, à savoir garantir la paix et la sécurité mondiales.

L'Afrique du Sud a donc déploré que le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité, en présentant aujourd’hui un tel projet, veuille faire «sous-traiter» son mandat par le Conseil des droits de l'homme. Cela n’est pas acceptable et ne doit pas être accepté. L'Afrique du Sud a également déclaré que si les membres du Conseil de sécurité estiment que des armes chimiques ont été utilisées en Syrie, ils doivent tomber d’accord sur le fait que la Convention sur l’interdiction des armes chimiques est la base légale pour aborder de cette question.

Le Royaume-Uni a indiqué qu’il n’avait pas reçu les amendements présentés par la Fédération de Russie et l’Afrique du Sud.

Autres déclarations

Les États-Unis ont dit appuyer fermement la résolution dont les membres du Conseil sont saisis et a exhorté l’ensemble des membres à l'appuyer. La résolution 2401 adoptée par le Conseil de sécurité exigeait la livraison sans entrave de l’aide humanitaire et l’évacuation de ceux qui en avait le plus besoin sur le plan médical. Mais le «régime d'Assad» refuse de coopérer. Même lorsque cette lueur d'espoir est apparue, le régime a saisi les fournitures médicales. Peut-on seulement imaginer que les Syriens assiégés se sont même vu retirer les formules pour bébés? Il n'y a pas de mots pour décrire l'horreur que vivent ces mères et ces pères. La résolution condamne l'utilisation d'armes chimiques et demande à la commission d'enquête d'informer le Conseil. Qui pourrait être contre cela? Si une délégation décidait de mettre aux voix cette résolution, les États-Unis voteraient sa faveur. Les États-Unis exhortent tous les membres du Conseil à examiner leur conscience.

Pays concerné

La République arabe syrienne a assuré que son Gouvernement était très attaché à assumer ses responsabilités face aux crimes commis par le terrorisme. Il a ajouté que la situation dépeinte par certaines délégations était de loin très erronée et que le Gouvernement de la Syrie avait pris toutes les dispositions nécessaires pour protéger les civils. Après la résolution 2401, la Syrie a aménagé un couloir humanitaire pour les civils. Que s’est-t-il alors passé? Les terroristes ont empêché les civils de quitter les zones desservies par le couloir. La Syrie s'étonne que ces faits ne soient pas repris dans le texte de la résolution et c’est la raison pour laquelle elle le refuse. Par ailleurs, les coauteurs ignorent le chantage auquel les femmes ont à faire face lorsqu’elles veulent avoir un accès à l’aide humanitaire. On ne peut mettre fin à la souffrance en utilisant seulement les armes du discours, a dit la Syrie, estimant qu’il fallait mettre fin au terrorisme. Elle a dénoncé l’approche adoptée par les auteurs dans cette résolution, les mêmes qui parrainent le terrorisme. L’adoption de cette résolution serait transmettre un mauvais signal politique.

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*Délégations de pays ayant participé au débat: Union européenne; Qatar; Royaume-Uni; Brésil; Égypte; Émirats arabes unis; Mexique; États-Unis; Arabie saoudite; Suisse; Australie; Venezuela; Ukraine; Chine; Irak; Cuba; Népal; Allemagne; Slovaquie; Belgique; Japon; Angola; Sénégal; Chili; Suède; Liechtenstein; Finlande; Koweït; Algérie; Botswana; Fédération de Russie; Biélorussie; Bahreïn; Lituanie; Uruguay; France; Afrique du sud.

Organisations non gouvernementales ayant participé au débat: Amnesty International; Human Rights Watch; Conseil International pour le soutien à des procès équitables et aux Droits de l'Homme; Union des juristes arabes; Association of World Citizens; Rencontre Africaine pour la defense des droits de l'homme; Commission internationale de jurists; Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté; Fédération internationale des ligues des droits de l'homme ( FIDH).


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HRC18/020F