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LE CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME VA TENIR UN DÉBAT URGENT SUR LA SITUATION DANS LA GHOUTA ORIENTALE, EN RÉPUBLIQUE ARABE SYRIENNE

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l’homme a décidé, ce matin à l’issue d’un vote, de tenir cet après-midi, à partir de 15 heures, un débat urgent sur la situation dans la Ghouta orientale.

La proposition de tenir ce débat a été officiellement déposée par le Royaume-Uni, tandis que le pays concerné, la République arabe syrienne, s’y est opposé.

Le Royaume-Uni a ainsi invité le Conseil à réagir dans l’urgence à une situation épouvantable, arguant que le Secrétaire général des Nations Unies s’était exprimé dans les termes les plus vifs concernant la situation dans la Ghouta orientale, qualifiée de « boucherie » par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Le Conseil ne saurait rester les bras croisés, a souligné le Royaume-Uni, qui a rappelé que les bombardements contre la population civile se poursuivaient.

La proposition a été acceptée par 25 voix pour et 4 contre (Chine, Cuba, Iraq et Venezuela), avec 8 abstentions.


À 10 heures, le Conseil reprend le débat interactif groupé consacré à la lutte contre le terrorisme et aux droits culturels, entamé hier en fin de journée (voir notre communiqué).


Adoption d’une résolution concernant la tenue d’un débat du Conseil des droits de l’homme consacré à la détérioration de la situation des droits de l’homme dans la Ghouta orientale, dans la République arabe syrienne

Présentant le projet de résolution (à paraître en français), le Royaume-Uni a proposé d’organiser un débat urgent sur la situation dans la Ghouta orientale en Syrie, estimant que le Conseil se devait de réagir aux urgences en matière des droits de l’homme. Le Secrétaire général des Nations Unies s’est déjà exprimé dans les termes les plus vifs concernant la situation à la Ghouta orientale, a rappelé le Royaume-Uni, et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a qualifié ce qu’il s’y passait de «boucherie». Les frappes aériennes qui tuent des civils continuent. Le Conseil ne saurait rester les bras croisés, a souligné le Royaume-Uni. Le Conseil doit réagir dans l’urgence à une situation épouvantable.

Le Venezuela a observé que la situation dans la Ghouta orientale n’était pas la seule situation dénoncée par le Haut-Commissariat, ce qui souligne les intérêts politiques cachés de cette proposition. Le Venezuela estime que la tenue d’un débat au Conseil des droits de l’homme serait un doublon du travail déjà réalisé par l’Assemblée générale et ses organes subsidiaires, et entraînerait, une nouvelle fois, la politisation du Conseil. En outre, ce débat se tiendrait en violation du règlement, notamment du fait que la proposition a été déposée seulement aujourd’hui : les États n’ont pas eu le temps suffisant pour contacter leur capitale et les documents pertinents n’ont pas été traduits dans toutes les langues des Nations Unies. Le Venezuela n’approuve donc pas la proposition du Royaume-Uni et demandera sa mise aux voix.

Cuba a souligné que le règlement prévoyait que les méthodes de travail du Conseil soient transparentes, impartiales, pragmatiques et inclusives. Ce débat risque de mettre une pression supplémentaire sur le programme de travail déjà surchargé de cette session, qui a déjà à son programme un dialogue interactif avec la Commission d’enquête sur la Syrie. Ce débat ne peut que politiser encore davantage l’atmosphère.

La Chine s’est dite vivement préoccupée par la situation en Syrie. Elle a demandé à la communauté internationale d’appliquer la résolution 2401 du Conseil de sécurité, sur la situation au Moyen Orient, en particulier la situation humanitaire en République arabe syrienne. Le Conseil de sécurité ayant déjà débattu de la situation en Syrie, il n’est pas nécessaire que le Conseil des droits de l’homme en débatte, a dit la Chine.

Les États-Unis ont dit appuyer fermement la demande du Royaume-Uni de tenir un débat sur la Ghouta orientale. Samedi dernier, le Conseil de sécurité a adopté une résolution sur un cessez-le-feu en Syrie. Les 400 000 Syriens qui vivent à la Ghouta orientale traversent un véritable enfer, selon le Secrétaire général des Nations Unies. Il est ironique que les pays qui s’opposent à cette proposition utilisent l’argument du manque de ressources. Ces délégations devraient faire preuve d’humanité, a déclaré la délégation américaine.

L’Australie a dit appuyer la demande du Royaume-Uni d’organiser ce débat urgent, le Conseil devant prendre des mesures pour réagir à cette situation.

L’Afrique du Sud a regretté la façon dont cette demande a été déposée et a déclaré ne pas la comprendre, d’autant que la situation des droits de l'homme en République arabe syrienne sera discutée ultérieurement au cours de la présente session.

En tant que pays concerné, la République arabe syrienne a dit son opposition à la tenue d’un débat urgent sur la situation dans la Ghouta orientale, non seulement pour des questions procédurales, mais aussi faute de développement nouveau sur le terrain. Par ailleurs, si le Conseil tenait un tel débat, il enverrait un mauvais message aux terroristes et leur donnerait le sentiment qu’ils peuvent poursuivre leurs actes, a dit la Syrie.

Le Conseil a ensuite décidé, par 25 voix pour et 4 voix contre (Chine, Cuba, Venezuela et Iraq), avec 8 abstentions, de tenir cet après-midi, à 15 heures, un débat urgent sur la situation des droits de l'homme dans la Ghouta orientale.

Après le vote, la Fédération de Russie a déclaré considérer que la tenue de ce débat inutile et inappropriée. La Fédération de Russie, qui ne comprend pas pourquoi seule la situation dans la Ghouta orientale serait examinée, déplore que la proposition n’ait été présentée que hier soir, sans laisser le temps aux délégations de consulter leurs capitales. Par ailleurs, ce débat, compte tenu de son caractère précipité, ne changera pas la situation sur le terrain, a dit la Fédération de Russie.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HRC18/017F