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LE CONSEIL TERMINE SA JOURNÉE DE DÉBAT SUR LES DROITS DES FEMMES EN SE PENCHANT SUR LA SANTÉ ET L'ÉGALITÉ ENTRE LES SEXES

Compte rendu de séance
Il entend une déclaration du Secrétaire d'État aux affaires extérieures de l'Espagne

Le Conseil des droits de l'homme a achevé, cet après-midi, sa journée annuelle de discussion sur les droits humains des femmes – entamée ce matin – en tenant une seconde table ronde sur le thème: «Droits des femmes et Programme de développement durable à l'horizon 2030: santé et égalité entre les sexes».

Avant l'ouverture de cette table ronde, M. Ildefonso Castro, Secrétaire d'État aux affaires extérieures de l'Espagne, a souligné que les femmes et les filles doivent être sur un pied d'égalité avec les garçons et les hommes dans l'accès à la santé, à l'éducation, aux ressources économiques, à la politique et à la prise de décision dans tous les domaines. Toutefois, de nombreux obstacles restent pour cela à surmonter, le plus important étant sans aucun doute la violence, a-t-il indiqué. Lutter contre cette violence est une affaire d'État et continuera à être une priorité de l'Espagne comme membre de ce Conseil en 2018-2020, a déclaré M. Castro. «Nous sommes à un tournant crucial dans la défense et la lutte pour les droits de l'homme, comme le reflète le Programme de développement durable à l'horizon 2030», a-t-il déclaré, ajoutant que ce n'est qu'en établissant des liens entre les droits que l'on pourra faire respecter les droits des femmes.

Ouvrant la table ronde de cet après-midi, Mme Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, a rappelé que la santé figure dans plusieurs Objectifs de développement durable mais que, malheureusement, les femmes se voient souvent refuser l'accès aux soins, par manque de moyens ou d'autonomie. Elle a également signalé les dangers encourus par certains défenseurs des droits à la santé, de l'égalité entre les sexes, de la santé sexuelle et de la santé procréative. Mme Gilmore a toutefois évoqué des possibilités de changement positif, le Programme à l'horizon 2030 étant l'occasion de faire avancer tous les droits des personnes et de contrer les forces qui cherchent à les saper.

En tant que modératrice du débat, Mme Nazhar Shameen Khan, Représentante permanente des Fidji auprès des Nations Unies à Genève, a expliqué que le Groupe de travail de haut niveau sur la santé et les droits humains de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, appelait le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à définir un programme de travail conjoint et à créer les capacités institutionnelles nécessaires à la mise en œuvre de la Stratégie mondiale de l'OMS pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent (2016-2030).

Parmi les quatre panélistes ayant pris part à la discussion, Mme Tarja Halonen, coprésidente du Groupe de travail de haut niveau, a rappelé que l'Objectif de développement durable n°5 engage les pays à parvenir à l'égalité entre les sexes et à l'autonomisation des femmes et des filles. Elle a déploré le recul de la santé, notamment sexuelle et reproductive, dans quelques régions, et a rappelé l'urgence vitale à agir maintenant, le droit à la santé n'étant pas une option que les gouvernements peuvent choisir de faire respecter ou pas.

Pour sa part, Mme Cristina Lustemberg, Vice-Ministre de la santé de l'Uruguay et également membre du Groupe de travail de haut niveau, a estimé qu'il incombe aux États de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter tous les droits humains, y compris le droit à la santé physique et mentale. Elle a fait part de l'expérience très positive de l'Uruguay en la matière. M. Rajat Kosla, Chef du Secrétariat conjoint du Groupe de travail de haut niveau, a centré son exposé sur la collaboration entre la communauté de la santé et celle des droits de l'homme, tandis que Mlle Smriti Thapa, coordinatrice du Youth Champions Advocacy Network au Népal (YCANN), a indiqué être venue représenter les jeunes qui sont confrontés à des obstacles pour ce qui est de leur développement, dont l'accès à des soins de santé essentiels.

De nombreux intervenants* ont pris part au débat. La plupart ont défendu l'importance de la santé reproductive et sexuelle pour assurer les droits et l'autonomisation des femmes et des filles, pour éviter les grossesses non désirées, notamment des adolescentes, et pour faire baisser la mortalité maternelle et infantile. À ce propos, certains intervenants ont souhaité que soient respectées les particularités et spécificités culturelles et/ou religieuses des pays. Parmi les obstacles à la santé des femmes, ont été évoqués l'inégalité entre les sexes, la violence, la pauvreté, ainsi que le manque d'autonomie, d'information et d'éducation. Au nombre des outils pour y remédier, la volonté politique des États de remplir leurs obligations internationales a été soulignée.


Demain matin, à partir de 9 heures, le Conseil tiendra un dialogue individuel avec la Commission d'enquête sur la République arabe syrienne.


Déclaration du Secrétaire d'État aux affaires extérieures de l'Espagne

M. ILDEFONSO CASTRO, Secrétaire d'État aux affaires extérieures de l'Espagne, a félicité le Conseil pour les travaux de cette session, en particulier pour cette journée de discussion annuelle sur les droits humains des femmes, une priorité en Espagne. «Nous sommes à un tournant crucial dans la défense et la lutte pour les droits de l'homme, comme le reflète le Programme de développement durable à l'horizon 2030», a souligné M. Castro, ajoutant que ce n'est qu'en établissant des liens entre les droits que l'on pourra faire respecter les droits des femmes.

Les femmes et les filles doivent être sur un pied d'égalité avec les garçons et les hommes dans l'accès à la santé, à l'éducation, aux ressources économiques, à la politique et à la prise de décision dans tous les domaines, a poursuivi le Secrétaire d'État. Toutefois, de nombreux obstacles restent pour cela à surmonter, le plus important étant sans aucun doute la violence, a-t-il fait observer. Lutter contre cette violence doit être une priorité politique, a ajouté M. Castro, relevant qu'il a été démontré que les sociétés où la violence de genre est enracinée sont plus enclines à connaître des conflits armés. L'Espagne a participé activement à la Commission de la condition de la femme, qui a conclu que la lutte contre toutes les formes de violence doit compter sur la participation des garçons et des hommes; ceux-ci doivent être des agents de changement pour assurer l'égalité entre les sexes et l'autonomisation des filles et des femmes.

Au cours de la négociation du Programme de développement durable à l'horizon 2030, l'Espagne a défendu l'importance de l'égalité entre les sexes, a ensuite rappelé le Secrétaire d'État aux affaires extérieures. Le programme de développement qui guide la coopération espagnole inclut cinq priorités, dont l'égalité entre les sexes, a-t-il indiqué. Au plan national, a-t-il ajouté, le Gouvernement espagnol a mis en place un cadre normatif qui pose les bases de cette égalité, ainsi que des mécanismes institutionnels de coordination et de suivi de sa politique pour sensibiliser l'opinion politique à ces défis et à la nécessité d'éliminer les obstacles à l'égalité. L'élimination de la violence contre les femmes est une affaire d'État et continuera à être une priorité de l'Espagne comme membre de ce Conseil en 2018-2020, a conclu M. Castro.

Journée annuelle de discussion sur les droits humains des femmes

Table ronde 2 - Les droits des femmes et le Programme de développement durable à l'horizon 2030: santé et égalité des sexes

Déclarations liminaires

Introduisant le débat, MME KATE GILMORE, Haut-Commissaire adjointe aux droits de l'homme, a souligné que la santé figurait dans plusieurs Objectifs de développement durable, en particulier les objectifs 3: «Garantir des vies saines et promouvoir le bien-être de tous à tous les âges», et 5: «Égalité des sexes et autonomisation des femmes et des filles».

À l'évidence, personne ne pourrait jouir des droits de l'homme sans santé ni bien-être, a observé Mme Gilmore. Or, de nombreuses femmes sont encore obligées par la loi de demander l'autorisation de tuteurs, ou d'autres répondants légaux, pour obtenir des soins de santé, parfois au détriment de leur vie. Dans le même temps, des organisations de santé sont privées de leurs fonds sous un prétexte ou un autre, d'autres sont victimes de représailles de toutes sortes, alors même que les taux sans précédent d'urbanisation non planifiée, l'instabilité climatique, la détérioration de l'environnement et la pollution engendrent de nouveaux risques pour la santé et intensifient les dangers d'ores et déjà connus, y compris les conflits.

La Haut-Commissaire adjointe a également signalé les dangers encourus par certains défenseurs des droits à la santé qui subissent des représailles ou ont même été assassinés. Les défenseurs de l'égalité entre les sexes, de la sexualité, de la santé sexuelle et de la santé procréative courent des risques encore plus élevés, a-t-elle affirmé. Mme Gilmore a toutefois évoqué des possibilités de changement positif, le Programme de développement durable à l'horizon 2030 étant l'occasion de faire avancer tous les droits des personnes et de contrer les forces qui cherchent à les saper.

Animatrice du débat, MME NAZHAR SHAMEEN KHAN, Représentante permanente des Fidji auprès des Nations Unies à Genève, a expliqué que la Stratégie mondiale de l'OMS pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent (2016-2030) reposait sur le principe qui met la santé au cœur du développement durable. Le Groupe de travail de haut niveau pour la santé et les droits humains de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, présidé par Mme Traja Halonen et Mme Hina Jilani, avait pour but de recueillir l'appui politique national et international en vue de la mise en œuvre des mesures centrées sur les droits de l'homme requises dans la Stratégie mondiale. Il a présenté son rapport à l'Assemblée mondiale de la Santé en mai dernier.

Mme Khan a rappelé que le droit à la santé n'était pas distinct des autres droits. Elle a demandé aux États de comprendre la nécessité pour leurs populations de jouir d'un meilleur état de santé physique et mentale et observé que les maladies évitables étaient dues en partie à des lacunes dans la protection des droits de l'homme. Dans ce contexte, le leadership politique est crucial. Pour créer l'élan voulu, le Groupe de travail appelle le Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé et le Haut-Commissaire aux droits de l'homme à définir un programme de travail conjoint et à créer les capacités institutionnelles nécessaires à la mise en œuvre de la Stratégie.

Exposés des panélistes

MME TARJA HALONEN, ancienne Présidente de la Finlande, coprésidente du Groupe de travail de haut niveau pour la santé et les droits humains de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, a rappelé que l'Objectif de développement durable n° 5 engageait les pays à parvenir à l'égalité entre les sexes et à l'autonomisation des femmes et des filles. «Des femmes en bonne santé, des enfants et adolescents dont les droits sont protégés sont au cœur du développement durable, car cela déclenche un processus de transformation», a souligné Mme Halonen.

Le Groupe de travail a émis neuf recommandations pour y parvenir, au premier rang desquelles la nécessité d'un leadership fort au plus haut niveau pour améliorer la santé dans le respect des droits de l'homme. Le Groupe de travail regrette les reculs constatés en matière sanitaire dans plusieurs régions, s'agissant notamment de la santé sexuelle et procréative, ce qui risque de freiner les progrès dans la santé des femmes et pour l'égalité. Toutefois, l'objectif est atteignable, a estimé Mme Halonen. La réalisation des Objectifs de développement durable demande aussi l'implication du secteur privé, outre celle des gouvernements nationaux et régionaux. Le Groupe de travail a rappelé l'urgence vitale qu'il y a à agir maintenant, le droit à la santé n'étant pas une option que les gouvernements peuvent choisir de faire respecter ou pas.

MME CRISTINA LUSTEMBERG, Vice-Ministre de la santé publique de l'Uruguay, a estimé que les États devaient prendre toutes les mesures pour faire respecter les droits humains, y compris le droit à la santé physique et mentale. Les dommages occasionnés par la maltraitance et la violence sont les plus difficiles à guérir et supposent des politiques intégrées et coordonnées avec les politiques de lutte contre la violence, a expliqué Mme Lustemberg. En tant que membre du Groupe de travail de haut niveau pour la santé et les droits humains de la femme, de l'enfant et de l'adolescent, elle considère que le rapport de Groupe et ses recommandations sont des outils puissants pour établir le lien entre la santé et les droits de l'homme.

L'expérience de l'Uruguay en la matière a été très positive, a expliqué la Vice-Ministre. Le pays a investi dans un système national intégré de santé, auquel il garantit un accès universel à un coût abordable. Le plan sanitaire national identifie 15 problématiques liées à autant de déterminants sociaux. Depuis 2005, le régime de protection sociale a été transformé: il contient désormais une composante importante pour l'autonomisation des femmes et des filles et la réalisation de leurs droits à la santé sexuelle et procréative. L'Uruguay garantit ainsi l'accès gratuit aux informations, à la contraception et à l'interruption volontaire de grossesse. La mortalité maternelle et la mortalité infantile ont chuté. L'Uruguay travaille maintenant à la création d'un service de protection sociale de la petite enfance.

MME SMRITI THAPA, coordinatrice du Youth Champions Advocacy Network au Népal (YCANN), a déclaré représenter environ 1,8 milliard de jeunes vivant en grande majorité dans les pays en développement et confrontés à de nombreux obstacles dans leur développement et dans la réalisation de leur potentiel. Leur existence est marquée par la pauvreté, par l'accès très limité aux soins de santé et à l'éducation, par les conflits et la violence et par des conditions de vie très difficiles. Face à ce constat, la nécessité de garantir la couverture sanitaire universelle semble aller de soi, a souligné Mme Thapa, alors même que 14 millions de jeunes dans le monde ont été déplacés par les conflits et les catastrophes naturelles et que, chaque jour, quelque 3000 jeunes gens sont infectés par le VIH. Sa présence devant le Conseil montre à quel point il est possible de changer les choses, a dit la jeune militante.

Témoignant de son existence dans la partie orientale du Népal, elle a décrit une vie de réclusion avec sa sœur, sans éducation sexuelle ni même sur les menstruations. Aujourd'hui, elle est infirmière et a notamment dû accueillir au service gynécologique une fillette de 3 ans victime de viol. Les politiciens doivent comprendre l'importance vitale de l'éducation sexuelle, a-t-elle insisté.

M. RAJAT KOSLA, Chef du Secrétariat conjoint du Groupe de travail de haut niveau pour la santé et les droits humains de la femme, de l'enfant et l'adolescent, a centré son exposé sur la collaboration entre la communauté de la santé et celle des droits de l'homme. Si on se pose encore ces questions tant d'années après la promulgation de la Déclaration universelle des droits de l'homme, c'est qu'on a failli quelque part, a-t-il commenté. Le droit à la santé n'est pas une utopie: c'est une condition préalable à tous les autres droits, qu'il n'est pas incongru de traiter sous l'angle des droits de l'homme.

De fait, il sera impossible de réaliser les Objectifs de développement durable si l'on prive la moitié de l'humanité de soins procréatifs, a mis en garde M. Kosla, qui a encouragé chacun à rentrer chez lui et à se faire l'ambassadeur de cette cause. M. Kosla a aussi souligné que les fournisseurs et gestionnaires des services de santé devaient utiliser les données dont ils disposent pour aider les analystes et planificateurs à élaborer les politiques de santé. Dans ce contexte, il a observé que la voie à suivre était exposée dans le Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (Le Caire, 1994).

Débat

Alors que 220 millions de femmes n'accèdent toujours pas à des services de santé génésique, que 20 millions d'avortements sont pratiqués dans le monde chaque jour et que près de 60% des grossesses des moins de 15 ans ne sont pas désirées, le Danemark, au nom des pays nordiques, a indiqué qu'il continuera de défendre le droit de chaque fille et femme de disposer librement de ce qu'elles veulent faire de leurs corps. Le pays s'est enquis auprès des panélistes d'exemples de bonnes pratiques s'agissant des questions débattues cet après-midi.

La Slovénie a fait valoir qu'elle est l'un des pays d'Europe où le taux de grossesse non désirées chez les filles est le plus bas.

L'accès de toutes les femmes à la santé est un des éléments du développement, a dit l'Australie, intervenant au nom d'un groupe de pays (Mexique, Indonésie, République de Corée, Turquie et Australie) qui a lancé deux initiatives tangibles centrées sur l'éducation en situation de crise à l'intention des jeunes et des filles.

El Salvador, au nom de la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a rappelé que les pays de cette Communauté se sont engagés à mettre en œuvre les Objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030. À titre national, l'Australie a indiqué que les femmes aborigènes sont l'une des cibles de ses politiques, les autorités s'efforçant de tenir compte de la sensibilité de certaines questions du point de vue culturel. L'Australie a également rappelé avoir contribué à hauteur de dix millions de dollars à des programmes axés sur la santé pour les femmes en situation de crise à travers le monde.

La Tunisie, au nom du Groupe africain, a déclaré que le développement de l'Afrique sera plus rapide si l'égalité entre les hommes et les femmes est atteinte. Alors que les femmes constituent 50% des ressources humaines, leur santé a d'énormes incidences sur le développement, a souligné la délégation tunisienne. Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), a attiré l'attention sur les forts besoins dans les pays en développement. Cela dit, chaque pays doit librement déterminer ses besoins, dans le plein respect de ses particularités et spécificités culturelles et/ou religieuses, a ajouté le Pakistan. L'Arménie, au nom du groupe des pays francophones, a également souligné l'apport économique associé à la bonne santé des femmes, insistant sur la nécessité de mettre fin à la violence qui les touche en appliquant une politique de tolérance zéro en la matière.

L'Union européenne a pour sa part déploré qu'aucun pays n'ait atteint l'égalité entre les sexes et que dans de nombreux pays, les soins de santé ne soient toujours pas accessibles aux femmes voire leur soient refusés. C'est pour cela que les pays membres de l'Union européenne appuient le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et le Haut-Commissariat dans sa mise en œuvre. L'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) a pour sa part toujours soutenu l'autonomisation des femmes afin d'accroître leurs droits. Ainsi, dans les pays membres de l'ANASE, la mortalité maternelle a-t-elle été considérablement réduite en ce début de XXIème siècle, ont fait valoir les Philippines. L'Uruguay, au nom d'un groupe de pays, a estimé que les politiques devraient tenir compte des besoins spécifiques de chaque tranche d'âges et les réévaluer selon que nécessaire. La Belgique a elle aussi plaidé pour des soins différenciés et adaptés à chaque étape de la vie, avant de souligner que chacun doit avoir la libre maîtrise de son corps.

Si elle ne récolte pas de données sur l'utilisation des moyens contraceptifs, la Dominique peut en revanche dire que les taux de mortalité maternelle et infantile ont considérablement diminué dans ce pays. En Chine également, le taux de mortalité maternelle a chuté.

Israël a assuré avoir lui aussi des résultats probants en matière de protection des droit des femmes, citant quelques programmes en la matière.

La Bulgarie a mis l'accent sur l'importance d'assurer l'accès à l'information sur les droits en matière de santé génésique, les centres de santé et les écoles étant particulièrement importants pour ce faire. La Bulgarie est profondément engagée à promouvoir l'égalité entre les sexes et à mettre un terme à la discrimination fondée sur le sexe.

Le Canada estime pour sa part que le monde a beaucoup à gagner en promouvant les droits à la santé reproductive. Il soutient les recommandations du Groupe de travail de haut niveau sur la santé et les droits fondamentaux des femmes, des adolescents et des enfants et souhaite savoir comment promouvoir les droit des femmes en situation de conflit. Le Portugal soutient lui aussi les recommandations du rapport produit par ce Groupe de travail. Il soutient aussi la Stratégie mondiale du Secrétaire général des Nations Unies pour la santé de la femme, de l'enfant et de l'adolescent.

L'Équateur a indiqué qu'il prévoyait d'établir ses politiques relativement à l'Objectif de développement durable n°5 (relatif à l'égalité entre les sexes) ainsi que son modèle de développement intégral en se fondant sur une approche santé de base, droits de l'homme et égalité de genre, avec une prise en charge totale durant tous les cycles de la vie. La loi organique de justice fixe aussi la parité totale dans de nombreux domaines. Une autre loi datant d'octobre 2016 régit le fonctionnement des compagnies d'assistance médicale et de santé prépayées qui interdit toute discrimination fondée sur des considérations d'identité de genre, de sexe ou d'âge.

Les Émirats arabes unis ont indiqué avoir mis à la disposition de leurs citoyens tout un éventail de services de santé gratuits et soutenir des hôpitaux pédiatriques ludiques pour les enfants. Un Conseil pour l'égalité des sexes dans tous les domaines de la vie a aussi été mis sur pied par le pays.

La Géorgie a indiqué avoir pris des mesures en vue de s'approprier les Objectifs de développement durable et n'épargne aucun effort dans le combat contre la violence à l'égard des femmes et l'application de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité. La Géorgie a voulu savoir que faire pour fournir des soins de santé aux femmes se trouvant dans des régions qui ne sont pas sous son contrôle.

La Malaisie a quant à elle indiqué qu'elle avait introduit des mesures en faveur de l'égalité hommes-femmes. Des services de santé globale sont désormais disponibles pour les femmes et les enfants en tant que groupes spécifiques.

L'Organisation internationale des télécommunications (OIT) a insisté sur le moindre accès de 250 millions de femmes à Internet, soulignant que si la technologie offre certes un remarquable potentiel de développement, il faut d'abord réduire cet écart flagrant dans l'accès à un développement numérique durable.

La Fédération de Russie a indiqué que sa stratégie nationale de santé en faveur des femmes est fondée sur l'idée qu'il incombe à l'État de garantir un personnel qualifié et des soins de qualité.

Le Monténégro adoptera dans les prochains jours un document d'action national en vue d'une forme différente de parentalité. Tout aussi novatrice est la politique de prévention de la violence à l'égard des femmes, a ajouté la délégation de ce pays. La Thaïlande a pour sa part indiqué qu'une loi sur l'égalité avait créé en 2016 un fonds d'indemnisation des femmes victimes de violence ou de discrimination.

Le Chili a manifesté sa volonté politique en traduisant dans sa législation la devise: «Ne laisser personne de côté». Les professionnels de la santé abordent de manière plus intégrale les besoins de soins de santé des femmes et le pays progresse dans la discussion sur l'interruption volontaire de grossesse, sans pression de la part de l'État, a fait valoir la délégation chilienne.

L'Ouganda a noté que la question de l'égalité des femmes irrigue tous les Objectifs de développement durable. Partant, l'Ouganda a bâti une stratégie pour améliorer progressivement la qualité des soins de santé et une commission de l'égalité des chances a en outre été créée.

Singapour a souligné à quel point les femmes dans ce pays contribuent à la vie économique. Les femmes font passer la famille d'abord et déclarent se sentir coupables si leur enfant est confié à une autre personne, a fait observer la délégation singapourienne. Les autorités sont en train d'élargir les services hospitaliers, a-t-elle en outre fait valoir.

Le Pakistan a mis l'accent sur les outils nécessaires à la réalisation des Objectifs du Programme de développement durable. Un Secrétariat en charge de la promotion des Objectifs de développement durable a été mis en place, de même qu'un régime de prêt aux femmes, a fait valoir la délégation pakistanaise. Par ailleurs, des centres d'accueil sont mis à la disposition des femmes un peu partout dans le pays. La parité et la sensibilisation doivent être considérées comme des thèmes transversaux, a ajouté le Pakistan.

L'Argentine a mis en exergue la question de l'accès universel à la santé sexuelle et de procréation responsable, qui inclut la possibilité de mener une vie sexuelle gratifiante sur la base de choix libres et consentis. Le programme national d'éducation sexuelle intégrale a été mis en place en 2006, a précisé le pays.

Le Togo a noté qu'une étude avait révélé en 2015 que les femmes dans ce pays tombent plus fréquemment malades que les hommes. Ce déséquilibre est la conséquence de plusieurs sources d'inégalités, à commencer par le faible taux d'alphabétisation des femmes (51% contre 76,7% pour les hommes) et leurs faibles ressources financières (la plupart des femmes actives se retrouvant dans le système informel ou assumant des tâches ménagères non rémunérées). Pour lutter contre l'inégalité filles-garçons en matière d'éducation, le Gouvernement togolais a rendu gratuite la scolarisation des filles, a fait valoir la délégation togolaise.

La Jordanie a indiqué qu'elle préparait un rapport volontaire sur l'état d'avancement dans ce pays des Objectifs de développement durable centré sur une feuille de route nationale d'autonomisation des femmes. Le pays a ajouté avoir adopté une série de plans et de stratégies en matière de santé qui a conduit 90% des Jordaniennes à bénéficier d'un suivi pendant leur grossesse.

Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont également pris part à la discussion. Center for Reproductive Rights a relevé que les gouvernements négligent souvent la santé sexuelle et procréative et la sécurité des IVG. Il a demandé aux États de s'attaquer aux causes premières de la discrimination contre les femmes, les enfants et les adolescents, ainsi qu'aux causes structurelles de la marginalisation, notamment l'inégalité entre les sexes, les stéréotypes, la violence et la pauvreté. Action Canada for Population and Development a souligné que toute personne a le droit de contrôler sa sexualité et son corps, une réalité qui ne saurait être ignorée. Les droits à la santé procréative doivent être mis en œuvre sans délai et les États doivent être redevables de leurs obligations internationales dans ce domaine, a dit l'organisation non gouvernementale. Swedish Federation of Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights, au nom également de International Lesbian and Gay Association, a demandé aux panélistes quelles mesures les États doivent prendre pour que les LGBTI ne soient pas laissés pour compte en matière de droit à la santé.

Swedish Association dor Sexuality Education a insisté sur l'importance de la santé reproductive et sexuelle pour assurer les droits et l'autonomisation des femmes et des filles, ajoutant qu'elles se voient refuser des soins non en raison de leur sexe mais de leur sexualité. L'ONG a demandé comment déconstruire les barrières négatives empêchant l'accès des femmes à tous les soins. Amnesty International a évoqué des barrières qui touchent de façon disproportionnée les femmes et les filles, en particulier dans les groupes marginalisés. L'ONG a demandé au Conseil d'exiger des États l'abrogation des lois qui limitent les droits des femmes, y compris en matière de santé reproductive et sexuelle. International Planned Parenthood Federation au nom également de International Women's Health Coalition, Plan International, Inc., Rutgers et Swedish Association for Sexuality Education, a également relevé que les droits fondamentaux à la santé sexuelle et reproductive sont souvent négligés pour les femmes et les filles. Les gouvernements doivent rendre des comptes à leur population, a ajouté l'ONG.

Le message est clair a déclaré Plan International, Inc. nous avons besoin de volonté politique pour réaliser les droits des femmes à la santé. Les adolescentes tombent enceintes après l'application de normes sociales discriminatoires, a fait observer l'ONG. Comme elles n'ont pas de contrôle sur leurs finances, les femmes ne peuvent pas toujours prendre des décisions concernant leur santé, notamment reproductive, a-t-elle ajouté, avant d'appeler à rendre l'éducation sexuelle accessible à tous les adolescents.

Réponses et conclusions des panélistes

MME TARJA HALONEN a souligné que le rôle des États aux plans national et local est crucial. Lors de l'élaboration du budget, il pourrait devenir obligatoire d'avoir des allocations à l'objectif de la santé. La formation du personnel de la santé est aussi essentielle, a-t-elle ajouté.

Mme Halonen a ensuite assuré qu'avec les réformes qui ont été entreprises en Finlande, de nombreux acquis ont été enregistrés qui sont de nature à améliorer la situation des femmes.

MME CRISTINA LUSTEMBERG a indiqué qu'en Uruguay, une loi garantit la santé reproductive; dans tous les centres de santé, des équipes travaillent dans la confidentialité et offrent une interruption de grossesse volontaire gratuite et des soins exempts de toute homophobie. Une ordonnance particulière consacre le droit à la santé des personnes LGBTI. Tous les pays du cône Sud partagent un programme de lutte contre la grossesse précoce et non désirée et garantissant le droit à l'éducation sexuelle. La réforme de la santé repose donc sur les droits de l'homme et l'État garantit la santé à tous les citoyens. L'Uruguay pâtit encore d'inégalités entre les sexes et territoriales, en dépit de tous les efforts consentis, a reconnu la Vice-Ministre de la santé de l'Uruguay.

Mme Lustemberg a ensuite déclaré que les femmes qui occupent, comme elle, des postes à responsabilité doivent rappeler la situation des autres femmes victimes de stéréotypes, de violence et de féminicide. Mais il faut aller au-delà et agir plus concrètement face au manque d'équité, notamment sur le front des investissements publics pour les droits à la santé sexuelle et reproductive.

Mlle SMRITI THAPA, a déclaré qu'avec le tremblement de terre du 25 avril 2015, au Népal, la population avait pris conscience à quel point les autorités n'étaient pas préparées à dispenser des soins de santé, y compris de santé reproductive, dans une situation de catastrophe d'urgence. La multiplication des cas de traite n'a pas été anticipée, ni prise en considération. Il est essentiel d'être préparé pour répondre aux avortements spontanés dus à un choc et à d'autres formes de réaction dans une situation d'urgence, a ajouté la panéliste.

Mlle Smriti Thapa a ensuite fait remarquer que la dernière épidémie de Zika a montré combien les défis sur la santé sexuelle et reproductive sont aussi liés aux changements climatiques. Il ne faut donc pas seulement se préoccuper du nombre de lits dans les hôpitaux ou de l'accès aux médicaments, mais également se pencher sur d'autres aspects de la question, a-t-elle plaidé.

M. RAJAT KHOSLA a insisté sur l'importance d'interventions portant sur la masculinité, la famille et l'égalité des sexes. Il a également mis l'accent sur la nécessité d'assurer la pérennité des investissements sur 5 à 10 ans au moins pour voir des résultats concrets. Les systèmes de soins de santé sont le seul point de contact permettant de détecter et de traiter les violences familiales, a-t-il en outre souligné, demandant davantage de ressources et de formation pour les structures de santé.

M. Rajat Khosla a ensuite souligné que la reddition de comptes est au cœur du Programme de développement durable à l'horizon 2030. Les mesures proposées doivent être au plus proche des femmes, afin que chaque femme qui sort dans la rue ait accès à ses droits, a-t-il conclu.
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*Les délégations suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat: Danemark (au nom des pays nordiques), Slovénie, Australie, intervenant au nom d’un groupe de pays), El Salvador (au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes), Australie, Tunisie (au nom du Groupe africain), Pakistan (au nom de Organisation de la coopération islamique), Arménie (au nom du groupe des pays francophones), Union européenne, Association des nations de l’Asie du Sud-Est, Philippines, Uruguay, au nom d’un groupe de pays), Belgique, Dominique, Chine, Israël, Bulgarie, Canada, Portugal, Équateur, Émirats arabes unis, Géorgie, Malaisie, L’Organisation internationale des télécommunications, Fédération de Russie, Monténégro, Chili, Ouganda, Singapour, Pakistan, Argentine, Togo, Jordanie.

*Les organisations non gouvernementales suivantes ont pris la parole dans le cadre du débat:
Center for Reproductive Rights; Action Canada for Population and Development; Swedish Federation of Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Rights, au nom également de International Lesbian and Gay Association,; ; Swedish Association dor Sexuality Education; Amnesty International; International Planned Parenthood Federation (au nom également de International Women's Health Coalition, Plan International, Inc., Rutgers et Swedish Association for Sexuality Education); et Plan International, Inc.


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