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La Conférence du désarmement entend plusieurs délégations, alors que se poursuivent les consultations sur les demandes de participation aux travaux de la Conférence émanant d’une trentaine de pays

Compte rendu de séance

 

Au cours d’une brève séance plénière publique tenue cet après-midi, le Président de la Conférence du désarmement, l’Ambassadeur Li Song de la Chine, a indiqué avoir mené des consultations au sujet des demandes de participation aux travaux de la Conférence en tant qu’observateurs émanant d’une trentaine d’États Membres des Nations Unies.

« Les parties poursuivent en ce moment même leurs efforts pour mieux comprendre leurs positions respectives sur cette question », a indiqué le Président de la Conférence. Il a espéré que ces efforts seraient fructueux et a fait savoir que la Conférence examinerait ces demandes de participation lors de sa prochaine séance publique [jeudi prochain]. L’Ambassadeur Li Song a insisté sur le fait que la demande de participation aux travaux de la Conférence était légitime.

Le Président a par ailleurs indiqué que des invitations [à participer] au débat de haut niveau de la Conférence avaient été envoyées, le 17 janvier, à toutes les délégations ; ces invitations seront valables toute l’année, a-t-il précisé. Le Président a fait savoir qu’il enverrait aussi une invitation à l’Organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires.

Avant ces annonces de la présidence, la Conférence a entendu des déclarations du Brésil (au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour), de la Pologne et de la Turquie, ainsi que – dans le cadre du droit de réponse – de la République populaire démocratique de Corée, de l’Iran, du Japon et de la République de Corée.

 

La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra jeudi prochain, 3 février, à 10 heures.

 

Aperçu des déclarations

Le Brésil a lu une déclaration de la « Coalition pour un nouvel ordre du jour » (qui, outre le Brésil, comprend l’Afrique du Sud, l’Égypte, l’Irlande, le Mexique et la Nouvelle-Zélande).

Par cette déclaration, la Coalition prend note de la “Déclaration conjointe sur la prévention de la guerre nucléaire et la prévention des courses aux armements” publiée par la Chine, la France, la Fédération de Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis le 3 janvier dernier. En particulier, la Coalition estime que l'affirmation commune selon laquelle « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée » est un signal important, qui doit maintenant se traduire par une action concrète en vue de l'élimination totale des armes nucléaires.

La Coalition souligne cependant l'engagement sans équivoque que doivent prendre les États dotés d'armes nucléaires de procéder à l'élimination totale de leurs arsenaux nucléaires en vue du désarmement nucléaire, auquel tous les États parties se sont engagés en vertu de l'article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). La Coalition rejette l'idée que ces obligations seraient conditionnelles, comme le suggère la déclaration mentionnée.

La Coalition préconise la mise en œuvre de mesures de désarmement nucléaire concrètes, transparentes, se renforçant mutuellement, vérifiables et irréversibles ; elle préconise également le respect des obligations et des engagements pris dans le cadre du TNP, qui restent valables tant qu'ils ne sont pas mis en œuvre.

La Coalition insiste sur le fait qu’« aussi longtemps que les armes nucléaires existent, elles représenteront toujours un risque inacceptable pour l'humanité ».

La Pologne a déclaré que, face à une sécurité internationale remise en cause de manière inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, le dialogue diplomatique au plus haut niveau devait prévaloir. La Pologne a regretté, dans ce contexte, que la dixième Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires ait dû être repoussée.

La Pologne a par ailleurs exprimé son plein soutien au rôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Iran. Elle a d’autre part encouragé la République populaire démocratique de Corée à abandonner ses programmes balistiques et nucléaire, à ratifier le traité d’interdiction complète des essais nucléaires et à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité.

La Turquie a déclaré que – dans un contexte marqué par les défis posés à l'ordre international fondé sur des règles et par les nouveaux défis liés aux technologies émergentes, qui ont accru les risques et les tensions – il appartenait à la communauté internationale de faire respecter les normes internationales, de mettre pleinement en œuvre les obligations et les engagements, de restaurer le dialogue et de promouvoir la transparence et les mesures de confiance.

Pour la Turquie, la priorité à la Conférence est de préserver ce forum inestimable, de le ramener à un travail de fond, de surmonter la polarisation et de réaliser le plein potentiel de cette instance. Une volonté politique est indispensable pour reprendre la tâche principale de la Conférence, à savoir la négociation de traités internationaux juridiquement contraignants. S'il n'était pas possible de parvenir à un consensus sur un programme de travail au cours des prochaines semaines, l'ouverture de débats thématiques lors des sessions plénières serait une option utile, a affirmé la Turquie.

La Turquie a regretté que la dixième Conférence d'examen du TNP ait dû être reportée en raison de la pandémie et a ajouté que cette Conférence d'examen devra être l'occasion pour les États parties de renforcer leurs efforts en matière de désarmement nucléaire. La Turquie s’est ensuite dite préoccupée que la résolution de 1995 sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive au Moyen-Orient n'ait toujours pas été mise en œuvre.

Enfin, la Turquie a dit accorder la plus grande importance à la protection du droit d'accès sans restriction à l'espace et à son utilisation à des fins pacifiques, notamment pour le bien-être des générations futures. C’est pourquoi elle a salué la création d'un groupe de travail à composition non limitée conformément à la résolution 76/231 (2021) de l'Assemblée générale [intitulée « Réduire les menaces spatiales au moyen de normes, de règles et de principes de comportement responsable »].

Dans un droit de réponse, la République populaire démocratique de Corée a déclaré, s’agissant de ses essais de missiles, que le développement de capacités nationales de défense était un droit souverain de chaque pays. Les essais incriminés n’ont entraîné aucun dommage pour la sécurité de pays voisins, a ajouté la délégation de la République populaire démocratique de Corée.

La délégation a appelé les pays européens à comprendre que les actes de provocation à l’encontre la République populaire démocratique de Corée ne peuvent qu’entraîner une détérioration de la situation. Elle a par ailleurs fait observer que les dépenses militaires du Japon augmentaient chaque année et a demandé à ce pays d’assumer ses responsabilités relatives aux crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale. « Quant à la Corée du Sud, elle devrait réfléchir à l’utilité de ses propres activités pour la paix dans la péninsule coréenne », a ajouté la délégation.

L’Iran, également dans un droit de réponse, a demandé aux pays exportateurs d’armes de s’abstenir de détourner l’attention de leurs actes malveillants en pointant d’autres pays. Les missiles iraniens ne sont pas conçus pour porter des armes nucléaires, dont le pays ne dispose pas, quoi qu’il en soit, a affirmé la délégation iranienne. Le programme nucléaire iranien poursuit des buts exclusivement civils et les missiles iraniens sont destinés seulement à l’autodéfense du pays.

Le Japon est intervenu pour préciser qu’il respectait « le précepte fondamental de maintenir une politique purement défensive » excluant les armes nucléaires. Les programmes balistiques et nucléaire de la République populaire démocratique de Corée contreviennent aux résolutions du Conseil de sécurité, a ajouté le Japon.

La République de Corée a pour sa part déclaré que la paix commençait par le dialogue, la diplomatie et la coopération. Elle a demandé à la République populaire démocratique de Corée de revenir à la table du dialogue.

Intervenant de nouveau, la République populaire démocratique de Corée a affirmé que le Japon cherchait des excuses pour devenir une puissance nucléaire. Elle a demandé de ne pas oublier les crimes commis par le Japon par le passé. Elle a par ailleurs critiqué la livraison, par les États-Unis, de nouveaux matériels militaires à la République de Corée.

Le Japon est de nouveau intervenu pour déclarer que les déclarations de la République populaire démocratique de Corée n’étaient pas fondées. La délégation japonaise a mis en avant la contribution de longue date de son pays à la paix internationale, notamment en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité.

Dans une dernière intervention, la République populaire démocratique de Corée a affirmé que le renforcement des capacités militaires du Japon représentait une menace pour la paix et la stabilité.

 

Ce document produit par le Service de l’information des Nations Unies à Genève est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel.

Les versions anglaise et française de nos communiqués sont différentes car elles sont le produit de deux équipes de couverture distinctes qui travaillent indépendamment.

 

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