Fil d'Ariane
La Conférence du désarmement débat de la place de la jeunesse dans les processus de désarmement
On estime que la moitié des personnes touchées par la guerre et la violence ont moins de 20 ans, et que plus de 40 % de toutes les personnes déplacées ont moins de 18 ans. Les jeunes ne sont pas seulement touchés par la violence, mais aussi souvent contraints de participer aux combats, ont rappelé des représentants de la jeunesse mondiale, cet après-midi, devant la Conférence du désarmement, lors d’une discussion sur le thème « jeunesse et désarmement ». Il a aussi été souligné que des jeunes ont joué un rôle prépondérant en première ligne de campagnes fructueuses pour l'interdiction des mines terrestres et des armes à sous-munitions, et pour le désarmement nucléaire.
Dans ce contexte, il a été jugé déconcertant que l'on puisse considérer le désarmement comme une question sans rapport avec la jeunesse. Et, si les jeunes d'aujourd'hui n’accèdent pas tous dans les mêmes conditions aux organes des Nations Unies, ils partagent une même volonté de changement, a-t-il été relevé au cours de cette réunion convoquée par la Présidente de la Conférence, l’Ambassadrice Leslie E. Norton, du Canada, pour marquer la Journée internationale de la jeunesse.
À cette occasion, Mme Izumi Nakamitsu, Secrétaire générale adjointe et Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, invitée à prononcer une déclaration liminaire, a rappelé que le programme « Jeunesse, paix et sécurité lancé » par le Conseil de sécurité en 2015 avait marqué un changement de paradigme dans la compréhension du rôle important que les jeunes peuvent et doivent jouer dans la paix et la sécurité. Elle a recommandé que la discussion de ce jour porte sur la manière d’intégrer les perspectives et les contributions des jeunes, et d’en faire plus pour améliorer les rapports entre la jeunesse et une communauté du désarmement cloisonnée.
Pour sa part, Mme Jayathma Wickramanayake, Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, également invitée à s’exprimer en ouverture de cette discussion, a fait observer que le monde comptait plus d’1,8 milliard de jeunes – la plus grande génération de jeunes de l'histoire –, dont 90 % vivent dans des pays en développement. « Avec de tels chiffres, il est clair que le développement durable et la paix ne peuvent être atteints que si nous impliquons et incluons les jeunes dans nos discussions et nos décisions », a insisté Mme Wickramanayake.
Quatre « Jeunes champions des Nations Unies » pour le désarmement ont également prononcé des déclarations liminaires : Mme Kirsten Mosey (Canada), Mme Linh Trang Phung (Viet Nam), M. Patrick Karekezi (Rwanda et Ouganda) et Mme Christelle Barakat (Liban).
La discussion a ensuite porté, en grande partie, sur le rôle joué par l’éducation pour sensibiliser les jeunes aux questions relatives au désarmement. Les attentes vis-à-vis de la contribution des nouvelles générations au désarmement sont très élevées, a-t-il été noté, mais les nouvelles idées doivent être fondées sur des connaissances et une expertise professionnelles. À cet égard, la formation de nouveaux cadres est essentielle, vu leur rôle dans la préservation de la mémoire institutionnelle. Un bon exemple à cet égard est le cours dispensé par l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) au personnel diplomatique nouvellement arrivé, a-t-il été dit.
L’importance d'impliquer davantage de jeunes femmes dans les mesures de contrôle des armements, de non-prolifération et de désarmement a également été mise en avant, et il a été espéré que la Conférence du désarmement et les forums internationaux connexes parviendraient à un consensus sur les questions d'égalité des sexes. Les pays, a-t-il aussi été souligné, ont le pouvoir de décider si leur argent serait investi dans du matériel mortel et dans la guerre ou dans une initiative de paix, d'espoir et de vie.
Des diplomates et représentants de la jeunesse des pays suivants ont participé à la discussion : République de Corée, République tchèque, France, Japon, Belgique, Mexique, Australie, Cameroun, États-Unis, Algérie, Suisse, Pakistan, Inde, Sri Lanka, Chine, Kazakhstan, Allemagne, Fédération de Russie et Autriche.
Rappelant, enfin, que le Canada allait remettre la présidence de la Conférence à la fin de la semaine, Mme Norton a espéré que les discussions thématiques qu’elle avait organisées pendant son mandat auraient contribué à l’objectif commun du désarmement. Elle a souligné la responsabilité de la Conférence envers la communauté internationale qui lui a confié son mandat.
La prochaine réunion plénière de la Conférence aura lieu le mardi 17 août à 10 heures, sous la présidence du Chili.
Discussion sur le thème « Jeunesse et désarmement »
Déclarations liminaires
MME IZUMI NAKAMITSU, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies et Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, a rappelé que le programme Jeunesse, paix et sécurité lancé par le Conseil de sécurité en 2015 avait marqué un changement de paradigme dans la compréhension du rôle important que les jeunes peuvent et doivent jouer dans la paix et la sécurité. Conscient de l'importance des jeunes pour susciter le changement, le Bureau des affaires du désarmement de l'ONU (UNODA) a pour sa part lancé, en 2019, une initiative de sensibilisation des jeunes, #Youth4Disarmament, afin de faciliter la participation des jeunes dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération.
Mme Nakamitsu a aussi présenté le programme des « Jeunes champions des Nations Unies » pour le désarmement, dont plusieurs s'adresseront à la Conférence cet après-midi. En 2019, dix « jeunes champions » ont été choisis parmi 6515 candidats de 150 pays. Au cours de l'année écoulée, ils ont participé à des webinaires avec des membres du personnel de l'UNODA, ont échangé des idées avec des experts du désarmement issus de groupes de réflexion, d'organisations de la société civile et du corps diplomatique, et ont suivi des cours sur diverses questions liées au désarmement et à la non-prolifération.
Mme Nakamitsu a recommandé que la discussion de ce jour traite des questions suivantes : comment intégrer les perspectives et les contributions des jeunes ? Comment renforcer la participation des jeunes dans les forums multilatéraux tels que la Conférence ? Et que faire de plus pour améliorer les rapports entre la jeunesse et une communauté du désarmement quelque peu cloisonnée ?
MME JAYATHMA WICKRAMANAYAKE, Envoyée du Secrétaire général des Nations Unies pour la jeunesse, a fait observer que le monde comptait plus d’1,8 milliard de jeunes – la plus grande génération de jeunes de l'histoire –, dont 90 % vivent dans des pays en développement. « Avec de tels chiffres, il est clair que le développement durable et la paix ne peuvent être atteints que si nous impliquons et incluons les jeunes dans nos discussions et nos décisions », a insisté Mme Wickramanayake. Elle a recommandé d’instaurer les conditions qui permettent aux jeunes d'atteindre et de libérer tout leur potentiel. La discussion de ce jour constitue une plateforme exemplaire pour souligner l'importance et la nécessité de fournir un espace de participation active à la jeunesse, a estimé Mme Wickramanayake.
Les jeunes jouent un rôle important pour façonner et sécuriser notre avenir commun, a ajouté Mme Wickramanayake. Comme l'a dit le Secrétaire général António Guterres, les jeunes sont « le nec plus ultra du changement ». Par conséquent, a dit l’Envoyée spéciale, les États membres devraient créer des plateformes et des espaces sûrs et propices à la participation de tous les jeunes à la construction de notre avenir commun.
Déclarations des Jeunes champions des Nations Unies pour le désarmement
MME KIRSTEN MOSEY (Canada) a insisté sur le fait que les jeunes sont impliqués dans plus de sphères que jamais auparavant, leur voix contribuant à la lutte cruciale pour l'action climatique, l'éducation, l'égalité raciale, l'égalité des sexes, et plus encore. Les jeunes sont l'avenir de l'innovation, ils utilisent les technologies pour surmonter des obstacles importants et créer des solutions aux problèmes d'aujourd'hui et de demain.
En tant que jeune engagée dans le désarmement, Mme Mosey a jugé déconcertant que l'on puisse considérer le désarmement comme une question sans rapport avec la jeunesse. On estime en effet que 50 % des personnes touchées par la guerre et la violence ont moins de 20 ans, et que plus de 40 % de toutes les personnes déplacées ont moins de 18 ans. Les jeunes ne sont pas seulement touchés par la violence, mais sont souvent contraints de participer aux combats et représentent un nombre important de victimes de la guerre et des conflits. Les jeunes sont donc profondément liés à la nécessité du désarmement.
Même si les jeunes d'aujourd'hui n’accèdent pas tous dans les mêmes conditions aux organes des Nations Unies, ils partagent une même volonté de changement, a relevé Mme Mosey. Sensibiliser les jeunes à l'importance du désarmement pour la prospérité de tous les peuples doit faire partie intégrante des efforts pour rallier davantage de jeunes au mouvement du désarmement, a recommandé Mme Mosey.
MME LINH TRANG PHUNG (Viet Nam) a suggéré plusieurs moyens d’obtenir l’engagement des jeunes dans les affaires de désarmement. Tout d'abord, ils ont besoin de plateformes plus diversifiées pour s'engager, surtout pendant la pandémie de COVID-19. Elle a recommandé de créer davantage de plateformes aux niveaux mondial, régional, national et local pour permettre aux jeunes de se connecter dans le domaine de la paix, de la sécurité et du désarmement. La Jeune championne a aussi conseillé de traduire dans différentes langues les informations disponibles et les documents sur le désarmement destinés aux jeunes, afin d'obtenir une participation aussi diversifiée et inclusive que possible.
Mme Trang Phung a ensuite mis en avant l’importance d'impliquer davantage de jeunes femmes dans les mesures de contrôle des armements, de non-prolifération et de désarmement. Elle a regretté, à cet égard, que les préjugés sexistes soient toujours présents dans l'esprit non seulement des décideurs mais aussi des jeunes eux-mêmes. Mme Trang Phung a espéré que des professionnels de haut niveau, hommes et femmes, soutiendraient la prochaine génération de jeunes diplomates hommes et femmes dans le domaine du désarmement, et que la Conférence du désarmement et les forums internationaux connexes parviendraient à un consensus sur les questions d'égalité des sexes.
M. PATRICK KAREKEZI (Rwanda et Ouganda) a décrit les problèmes posés dans son pays par les trafics et par l’accès de nombreux jeunes aux armes à feu dans le contexte de conflits entre communautés nomades et éleveurs. Il a mis en garde contre le fait que le désarmement, lorsqu'il n'est pas effectué correctement, peut, au lieu de mettre fin à la guerre, la propager davantage. Il existe une relation avérée entre la pauvreté et la guerre, a aussi relevé M. Karekezi. C’est pourquoi les gens devraient d'abord être aidés à sortir de la pauvreté, a-t-il recommandé. La richesse est la meilleure arme pour expliquer qu'un iPhone est un meilleur jouet ou outil qu'un fusil ou un couteau, a-t-il estimé.
Quand les jeunes auront compris ce que signifie le désarmement et ce qu'ils peuvent faire pour contribuer à ce processus, il est certain que l'avenir sera pacifique et sûr, a ajouté M. Karekezi. L'édification de sociétés pacifiques doit être encouragée et être construite autour de la ressource la plus abondante : les jeunes. Si leurs perspectives et leurs aspirations sont intégrées dans les décisions clefs qui sont prises, il est plus certain que l'avenir sera « étoilé et sans nuages », a dit le Jeune champion.
MME CHRISTELLE BARAKAT (Liban) a fait observer que si le désarmement ne fait pas explicitement partie des objectifs de développement durable, c'est parce qu'il est inscrit au cœur même de la Charte des Nations Unies. Par conséquent, il est le fondement qui sous-tend la création et la réalisation de tous les objectifs de développement durable. Les États dépensent environ 3000 milliards de dollars des États-Unis par an en armements, a poursuivi Mme Barakat. Selon la feuille de route 2019-2021 du Secrétaire général pour le financement des objectifs de développement durable, de 2,5 à trois mille milliards de dollars sont nécessaires pour atteindre les 17 objectifs : ce montant est égal ou inférieur au montant mondial dépensé en armement par an.
Mme Barakat a constaté que les jeunes n’avaient pas le pouvoir de prendre des décisions de haut niveau concernant les budgets, du moins pas encore. Mais les pays le peuvent, tout comme ils peuvent donner une voix à davantage de jeunes et faire en sorte qu'ils soient inclus dans les processus de décision. Les pays ont la capacité d'encourager la société dans son ensemble à écouter la voix des jeunes et à la prendre au sérieux. Enfin, les pays ont le pouvoir de décider si l'argent sera investi dans du matériel mortel et dans la guerre ou si cette même somme sera investie dans une initiative de paix, d'espoir et de vie.
Concluant ces présentations, Mme MOSEY a déclaré la réalité du paysage actuel du désarmement est que la communauté mondiale dépense actuellement plus que jamais pour les armes et que, même au milieu d'une pandémie mondiale aux besoins si pressants, les guerres et la prolifération des armes se poursuivent.
Mais des lueurs d'espoir sont perceptibles, a ajouté l’intervenante. Ainsi, le Traité sur l'interdiction des armes nucléaires est entré en vigueur en janvier 2021. En outre, les vols spatiaux commerciaux ont relancé l'attention du public sur la nécessité de traités régissant une utilisation appropriée de l'espace. Et chaque jour, de plus en plus de personnes prennent conscience des réalités dévastatrices des armes nucléaires et des armes conventionnelles. Il y a donc peut-être des raisons d’espérer, a conclu Mme Mosey.
Aperçu de la discussion
Pendant la discussion, l’importance a d’abord été soulignée de transmettre aux jeunes et aux générations futures l'expérience de la dévastation et des conséquences humanitaires de l'utilisation des armes nucléaires. À ce propos, la petite-fille d’une survivante du bombardement d’Hiroshima a montré une photo de la ville au moment du largage de la bombe. L'espoir des victimes, a dit la jeune intervenante, est de ne pas répéter les mêmes souffrances que celles qu'elles ont subies, et que les armes nucléaires ne seront plus jamais utilisées. En cette année qui marque le 76e anniversaire des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, la représentante de la jeunesse a plaidé pour l'élimination totale des armes nucléaires.
Il a été rappelé que de nombreuses personnes ont déjà contribué de manière significative à la paix à un très jeune âge, comme Nadia Murad ou Malala Yousafzai. De même, des jeunes ont déjà joué un rôle prépondérant dans le désarmement, par exemple en première ligne de campagnes fructueuses pour l'interdiction des mines terrestres, contre les armes à sous-munitions et pour le désarmement nucléaire, a-t-il été souligné à plusieurs reprises cet après-midi.
Il a ensuite été relevé que les jeunes comptent parmi les principaux acteurs de la société civile, en particulier dans les pays en développement. Forts de leurs connaissances, ils peuvent s’élever contre les politiques malavisées et veiller à ce que les gouvernements utilisent leurs ressources pour la croissance et le développement durable. Les jeunes ont toujours été des agents du changement parce qu'ils n'ont peur de rien, sont passionnés et ne se laissent pas intimider par les problèmes, a affirmé un intervenant cet après-midi.
La discussion cet après-midi a porté en grande partie sur le rôle joué par l’éducation pour sensibiliser les nouvelles générations aux questions relatives au désarmement. Plusieurs intervenants et représentants de la jeunesse ont ainsi fait remarquer que, pour maintenir la paix dans le monde entier, il était nécessaire d'éduquer les jeunes générations sur les dangers que représentent les différents types d'armes pour l'humanité. « L'éducation au désarmement », a-t-il été suggéré, devrait ainsi faire partie des programmes scolaires pour informer les enfants sur le désarmement et la non-prolifération nucléaires, les dépenses militaires ou encore le rôle de la société civile, des femmes et des jeunes dans les efforts de désarmement.
De même, une jeune représentante a souligné l’importance de sensibiliser les nouvelles générations aux enjeux du désarmement par le biais, notamment, de programme de formation et de tutorat. Cette démarche s’impose d’autant plus que l’on constate actuellement une érosion des compétences sur les questions stratégiques, de dissuasion et de désarmement.
Une délégation a suggéré de développer une stratégie préventive à travers, notamment, l’implication d’une société civile à l’échelle mondiale pour un plaidoyer ou un militantisme en faveur du désarmement ; et le développement d’idéologies ou de doctrines en faveur d’une société internationale complètement acquise à la non-violence.
Les attentes vis-à-vis de la contribution des nouvelles générations spécialistes du désarmement sont très élevées, a-t-il aussi été noté. Mais il est nécessaire que les nouvelles idées soient fondées sur des connaissances et une expertise professionnelles. À cet égard, la formation de nouveaux cadres est essentielle, vu leur rôle dans la continuité et la préservation de la mémoire institutionnelle. Un bon exemple à cet égard est le cours annuel dispensé par l'Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) au personnel diplomatique nouvellement arrivé, a-t-il été dit.
Il a été espéré que le renforcement de l’expertise de la nouvelle génération lui permettrait de prendre le relais de la campagne pour le désarmement et, peut-être, contribuer à sortir la Conférence de l’impasse.
Parallèlement à l’éducation, les jeunes devraient avoir la possibilité de s'exprimer sur les questions de désarmement, a-t-il aussi été affirmé. Le succès de l'idée de désarmement affectera sérieusement la vie de chacun d'entre eux, et il n'est que juste de donner aux jeunes une chance de participer activement au processus. Une délégation a cité à cet égard la « conférence-modèle des jeunes sur le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires » qui s'est tenue en juillet 2020. Cette « conférence-modèle », animée par des jeunes, a adopté un document final recommandant des mesures innovantes pour faire avancer les efforts de désarmement nucléaire.
Il a été recommandé que les jeunes soient invités à participer à la conception de normes éthiques pour encadrer les technologies nouvelles et émergentes, notamment les systèmes d’armes létales autonomes, étant donné leur potentiel destructeur. En effet, l’inclusion des « natifs numériques » sera essentielle pour apporter des perspectives différentes à la table des négociations, dans lesquelles les discussions sur les moyens technologiques numériques sont de plus en plus souvent à l’ordre du jour.
Un intervenant a indiqué que son pays avait lancé une initiative mondiale pour rapprocher les questions de désarmement de la jeunesse dans son ensemble. D’autres représentants ont présenté les campagnes lancées par leur pays pour sensibiliser la jeunesse aux conséquences néfastes pour la santé des essais nucléaires, ou encore la faire participer aux discussions sur un traité d’interdiction complète des essais nucléaires.
Des représentants ont souhaité que de plus grands efforts soient déployés pour encourager les jeunes femmes à participer au désarmement, ainsi qu'aux applications pacifiques connexes, notamment la politique, les sciences et l'ingénierie nucléaires.
Un jeune représentant a plaidé pour l’instauration d’une véritable culture de la paix à partir de 2021, qui a été proclamée Année internationale de la paix et de la confiance par l’Assemblée générale.
Les efforts de l'UNODA pour l'engagement des jeunes ont été salués cet après-midi, notamment son initiative #Youth4Disarmament, lancée en 2019. Une intervenante a salué le rôle positif des nouvelles énergies de la jeunesse dans l’instauration de la paix, selon le programme défini par la résolution de l’Assemblée générale intitulée « Jeunes, désarmement et non-prolifération » (A/RES/74/64, 2019).
Plusieurs autres opportunités se présenteront au cours des mois à venir afin d’avancer encore dans le dossier de la jeunesse et du désarmement, a-t-il été relevé : les travaux de la Première Commission de l’Assemblée générale, à l’occasion desquels les États seront amenés à considérer une nouvelle fois la résolution Jeunesse, désarmement et non-prolifération ; et la prochaine Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui sera un autre événement d’importance pour aborder ce sujet.
S’agissant de la Conférence, une représentante de la jeunesse a jugé impardonnable qu'après des décennies d'inscription à son ordre du jour, cette instance ne puisse toujours pas accepter d'entamer des négociations sur des instruments visant à interdire la production et à éliminer les stocks de matières fissiles, ou à donner la certitude juridique aux États non dotés d'armes nucléaires que de telles armes ne seront jamais utilisées contre eux. À ce propos, un intervenant a invité les représentants de la jeunesse à réfléchir aux raisons pour lesquelles la Conférence est dans l’impasse – en particulier, que faire quand les États ne respectent pas leurs engagements internationaux et les règles, s’est interrogé l’intervenant.
Un intervenant a plaidé en faveur du multilatéralisme en tant que moyen efficace pour parvenir à la paix et à la sécurité mondiales. Il a estimé que la reconduction du Traité New START par les États-Unis et la Fédération de Russie était un signe positif à cet égard. Mais, a ajouté l’intervenant, la jeune génération doit aussi réfléchir à la manière de sortir de l’ombre projetée par la guerre froide.
Plusieurs délégations ont félicité la Présidente d’avoir organisé cette réunion et ainsi encouragé un dialogue de fond entre les membres de la Conférence et des représentants de la jeunesse.
Remarques de conclusion
MME NORTON a remercié tous les intervenants qui ont pris part au débat. Elle a souligné que le monde avait besoins des solutions et de l’enthousiasme de la jeunesse.
Rappelant que le Canada allait remettre la présidence de la Conférence à la fin de la semaine, Mme Norton a espéré que les discussions thématiques, y compris sur les questions d’égalité entre les sexes, qu’elle avait organisées pendant son mandat auraient contribué à l’objectif commun du désarmement. Elle a souligné la responsabilité de la Conférence envers la communauté internationale qui lui a confié son mandat. La Conférence ne peut attendre la prochaine génération ni une nouvelle catastrophe: la Conférence doit faire son travail maintenant, a insisté la Présidente sortante.
L’Ambassadeur FRANK TRESSLER ZAMORANO, du Chili, qui présidera la Conférence à partir du 16 août, a indiqué que sa présidence aurait pour mission principale de rédiger le rapport annuel de la Conférence du désarmement à l’Assemblée générale.
DC21.036F