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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND UNE DÉCLARATION AU NOM DES PAYS NON ALIGNÉS

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une déclaration de l'Indonésie au nom du Groupe des pays non alignés membres de la Conférence du désarmement (Groupe des 21), sur la question des armes nucléaires. Le Myanmar, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, l'Inde, le Nigéria et la République de Corée ont également pris la parole, ainsi que l'Ambassadeur Henk Cor Van der Kwast des Pays-Bas, dont le mandant en tant que Président de la Conférence se termine aujourd'hui.

L'Indonésie a réitéré la préoccupation du Groupe des 21 face au danger que constitue pour la survie de l'humanité le maintien des arsenaux nucléaires et au risque de recours ou de menace de recours aux armes nucléaires, les pays non alignés plaidant pour l'élimination de ces armes. Le Groupe des 21 est préoccupé par la lenteur du rythme des progrès enregistrés sur la voie du désarmement nucléaire et a apporté son plein soutien à la résolution 68/32 de l'Assemblée générale, s'agissant notamment de la nécessité urgente pour la Conférence d'engager des négociations sur le désarmement nucléaire et plus particulièrement sur une convention globale relative aux armes nucléaires. Le Groupe des 21 salue en outre la décision de convoquer, au plus tard en 2018, une conférence internationale de haut niveau des Nations Unies sur le désarmement nucléaire afin de passer en revue les progrès réalisés en la matière. En attendant la réalisation complète de l'élimination des armes nucléaires, le Groupe des 21 réaffirme l'urgente nécessité de parvenir rapidement à un accord sur un instrument universel, inconditionnel et juridiquement contraignant visant à garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'utilisation ou la menace d'utilisation de telles armes. Il convient en outre de mettre fin de toute urgence au rôle des armes nucléaires dans les doctrines stratégiques et les politiques de sécurité. Le Groupe des 21 insiste par ailleurs sur l'importance de parvenir à une adhésion universelle au Traité sur l'interdiction complète des essais nucléaires.

Enfin, les États du Groupe des 21 qui sont également parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) expriment leur déception et leur profonde préoccupation face au fait que trois États parties, parmi lesquels deux ont une responsabilité particulière en tant que dépositaires de ce Traité et auteurs de la résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la Conférence d'examen du TNP de 1995, aient bloqué le consensus sur le projet de document final de la neuvième Conférence d'examen du TNP incluant le processus d'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. Les États du Groupe des 21 qui sont parties au TNP réaffirment l'urgence de voir Israël accéder au TNP sans délai et placer toutes ses installations nucléaires sous le régime de garanties de l'AIEA.

Le Président de la Conférence a indiqué que lors des réunions formelles et informelles tenue sous sa présidence, de nombreuses suggestions ont été faites par les délégations et les experts quant à la manière dont la Conférence pourrait avancer. Il a par exemple été expliqué qu'en l'absence d'accord sur le choix du traité qui devrait être négocié en premier, la Conférence pourrait envisager la possibilité d'élaborer des éléments de traités. Il a également été suggéré que la Conférence se penche sur les résolutions de la Première Commission de l'Assemblée générale qui énoncent des mesures devant être prise par la Conférence ou sont en rapport avec cette instance. Il a aussi été proposé que la Conférence envisage de continuer à tenir des délibérations structurées et approfondies pouvant inclure la participation d'experts.

Le Myanmar s'est associé à la déclaration du Groupe des 21 sur la question du désarmement nucléaire, de même que l'Inde, qui a salué le rôle actif joué par le Groupe des 21 à la Conférence et a rappelé que le désarmement nucléaire constituait une priorité pour les pays non alignés.

Souhaitant également réagir à la déclaration faite par l'Indonésie ce matin, les États-Unis ont indiqué partager la déception quant au fait que la Conférence d'examen du TNP qui s'est tenue cette année ne soit pas parvenue à un accord, notamment pour ce qui est de la convocation d'une conférence visant la création d'une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient. De telles zones exemptes d'armes nucléaires ne peuvent réussir que si elles sont basées sur une acceptation librement consentie; la coercition en la matière n'est pas constructive. Il n'en demeure pas moins que lors de la dernière Conférence d'examen du TNP, des progrès ont été réalisés sur les trois piliers du TNP: désarmement, non-prolifération et utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.

Les délégations qui sont intervenues ce matin ont toutes salué la manière dont l'Ambassadeur Henk Cor Van der Kwast des Pays-Bas a mené sa présidence de la Conférence ces dernières semaines. Pour le Myanmar, la présidence néerlandaise de la Conférence a été un succès, notamment en termes de transparence, et a été constructive dans tous les domaines. Les États-Unis ont affirmé que les débats informels structurés menés par la Conférence avaient été particulièrement utiles. L'Inde s'est associée aux remerciements adressés à la présidence néerlandaise, remerciant également l'Ambassadeur du Myanmar qui a conduit les travaux de la Conférence avant la présidence néerlandaise. La République de Corée a remercié la présidence néerlandaise, estimant que les débats informels que la Conférence a menés constitueront une bonne base pour de futures négociations et jugeant que la manière dont la présidence néerlandaise a planifié les travaux représentait un bon exemple pour les présidences futures. Le Nigéria a aussi remercié la présidence néerlandaise et rappelé qu'il assumerait lui-même la présidence de la Conférence au début de l'année prochaine. La Nouvelle-Zélande a remercié les membres du «P6» (les six Présidents de la Conférence de cette année), rappelant qu'elle assumerait la présidence de la Conférence à compter de lundi prochain et remerciant par avance toutes les délégations pour l'aide qu'elles vont apporter à la Nouvelle-Zélande dans la tâche de rédaction et d'adoption du rapport de la Conférence qui va lui incomber ces prochaines semaines.

En début de séance, la Conférence du désarmement a décidé que les séances officieuses consacrées au point 4 de l'ordre du jour, relatif aux garanties négatives de sécurité, se tiendront les 27 et 28 août prochain, suite à une demande en ce sens formulée par Sri Lanka, afin de laisser à la Conférence davantage de temps pour l'élaboration de son rapport annuel à l'Assemblée générale avant la fin de la session de 2015, le 18 septembre.


La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra le mardi 25 août, à 10 heures, sous présidence de la Nouvelle-Zélande.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC15/039F