Fil d'Ariane
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ADOPTE LE RAPPORT DU COPRÉSIDENT DU GROUPE DE TRAVAIL INFORMEL SUR LA QUESTION DU PROGRAMME DE TRAVAIL
La Conférence du désarmement a adopté cet après-midi le rapport présenté par le coprésident du groupe de travail informel sur le programme de travail, l'Ambassadeur Paavi Kairamo de Finlande, qui avait été examiné mardi dernier. Ont pris la parole à cette occasion les délégations de la République islamique d'Iran, de l'Autriche, de l'Inde et du Mexique.
La République islamique d'Iran, qui a rappelé au préalable que le désarmement nucléaire constituait la première des priorités de la Conférence, a jugé extrêmement regrettable qu'elle n'ait pas trouvé la possibilité d'aller dans cette direction. Le rôle de la Conférence est d'œuvrer à éliminer les armements nucléaires, en raison de la menace persistante qu'elles continuent de représenter pour l'humanité, et il est indispensable que la communauté internationale puisse envoyer un signal prometteur au monde à cet égard. L'adoption d'un instrument juridiquement contraignant demeure la raison d'être de la Conférence, estime l'Iran. Et si aucun effort ne doit être épargné pour parvenir à un instrument juridiquement contraignant, rien ne s'oppose cependant à l'adoption du rapport du groupe de travail informel.
L'Autriche a souligné que le rapport illustrait les différents points de vue en présence, des avis fortement divergents s'étant parfois exprimés. Alors que l'objectif demeure l'adoption d'un instrument contraignant, l'Autriche n'accepte pas que la Conférence réduise ses ambitions et gaspille des ressources limitées. L'Inde, qui a déploré l'absence de consensus, estime néanmoins que des éléments positifs existent. Il s'agit bien de parvenir à la conclusion d'un instrument juridiquement contraignant en matière de désarmement, a-t-elle rappelé, estimant possible de trouver un terrain d'entente.
Le Mexique a souligné pour sa part que l'établissement d'un groupe de travail pour préparer un programme de travail revenait à faire comme si la Conférence fonctionnait, alors que le groupe de travail n'est même pas parvenu à remplir son mandat consistant à élaborer un programme de travail. Utiliser des résultats inutiles pour prétendre que l'on travaille ne sert à rien. Si la conclusion d'un accord ne fait pas partie du mandat proprement dit de la Conférence, en revanche, la négociation est bien son mandat, a rappelé le Mexique. Il est essentiel que la Conférence recommence à négocier sans préconditions ni sans préjuger de l'issue des négociations. Aucun État ne serait lié par un éventuel instrument juridique contraignant dont il ne serait pas partie. Par conséquent, le Mexique ne trouve aucune justification légitime au fait que l'on ne parvienne pas, en vingt ans, à élaborer un programme de travail. En 2015, la Conférence a montré une nouvelle fois son incapacité à retrouver sa pertinence en tant qu'enceinte de négociation multilatérale du désarmement, a déploré le Mexique.
S'agissant par ailleurs des discussions informelles sur une participation éventuelle de la société civile, le Président de la Conférence, M. Henk Cor Van der Kwast, a constaté que les échanges n'avaient pas permis de trouver un consensus au sein de la Conférence à ce sujet.
La prochaine séance plénière publique de la Conférence du désarmement se tiendra demain matin à 10 heures, et sera suivie d'une réunion officieuse.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
DC15/037F