Fil d'Ariane
LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME SE PENCHE SUR DES RAPPORTS CONCERNANT LA VIOLENCE À L'ÉGARD DES ENFANTS ET LA VENTE ET LA PROSTITUTION DES ENFANTS
Le Conseil des droits de l'homme a examiné, dans le cadre d'une séance supplémentaire de la mi-journée, des rapports sur la violence à l'encontre des enfants et sur la vente d'enfants, la prostitution et la pornographie mettant en scène des enfants. Il a conclu en début de séance le débat interactif entamé hier avec les experts indépendants chargés des questions d'environnement et du poids de la dette.
La Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, Mme Marta Santos Pais, a indiqué que la campagne de l'ONU en faveur de la ratification universelle du Protocole facultatif concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, lancée en 2010 par le Secrétaire général, avait eu un rôle catalyseur et permis l'adhésion de 26 États. Elle a aussi indiqué que le nombre de pays s'étant doté d'une politique sur la violence contre les enfants a presque doublé, passant de 47 à plus de 80. Quant aux pays qui bannissent absolument toute forme de violence quelle qu'elle soit, elle est passée de 16 à 34.
La Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, Mme Najat Maalla M'jid, a indiqué que son rapport portait cette année sur le phénomène du tourisme sexuel, soulignant que l'exploitation sexuelle des enfants a une ampleur mondiale et ne se cantonne pas à quelques destinations exotiques. Les facteurs de ce phénomène, bien que complexes et pluriels, sont la pauvreté, l'exclusion, les inégalités, les normes sociales ou encore la vulnérabilité des certaines catégories d'enfants. En dépit des progrès, notamment l'adoption de cadres et d'instruments internationaux pertinents, des défis persistent, notamment en raison du manque d'harmonisation des législations nationales ou de mécanisme de contrôle du secteur touristique. Dans ce contexte, la Rapporteuse spéciale a plaidé pour l'harmonisation des législations, l'application des codes de conduite et la mise en place de stratégies de sensibilisation, de prévention et de formation.
Les délégations ont condamné la violence faite aux enfants, les qualifiant de «pire violation de leurs droits»; aucune violence sur les enfants n'est justifiable et toute violence peut être prévisible. Les délégations ont plaidé pour la mise en place de programme d'éducation et de lutte contre l'impunité. Elles ont appuyé le renouvellement du mandat de la Représentante spéciale.
En ce qui concerne le rapport sur le tourisme sexuel, la plupart des délégations ont présenté les mesures prises dans leurs cadres nationaux ou régionaux pour prévenir ou combattre le phénomène de l'exploitation sexuelle des enfants, en particulier dans le cadre du phénomène du tourisme sexuel. Un groupe de pays a plaidé pour un meilleur contrôle de l'industrie touristique et pour le renforcement de la sensibilisation et de la formation, ainsi que la coordination des efforts de police. Le Guatemala et le Honduras, qui font l'objet de rapports sur des missions effectuées par la Rapporteuse spéciale dans ces pays, se sont exprimés en tant que pays concernés.
Les délégations suivantes sont intervenues dans le cadre du débat interactif : Uruguay Venezuela Brunei Darussalam (Association des Nations de l'Asie du Sud-Est - ANASE), Indonésie, Bahreïn (Groupe arabe), Maroc, Gabon (Groupe africain), Botswana, Palestine, Sierra Leone, Pakistan (Organisation de la coopération islamique), Sénégal, Qatar, Suisse, Égypte, Union européenne, Autriche Chine, Paraguay, Allemagne, Croatie, Pérou, Géorgie, États-Unis, Australie, Algérie, Chili, Belgique, Luxembourg, France et Saint Siège.
Nord Sud XXI et le Réseau des défenseurs des droits de l'homme de l'Est et de la Corne de l'Afrique, au nom d'un groupe d'organisations non gouvernementales, sont intervenues dans le cadre du débat interactif avec l'Expert indépendant chargé d'examiner la question des obligations relatives aux droits de l'homme se rapportant aux moyens de bénéficier d'un environnement sûr, propre, sain et durable, M. John Knox, qui a présenté des conclusions. Des conclusions ont également été présentées par M. Cephas Lumina, Expert indépendant chargé d'examiner les effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits de l'homme, après une intervention du Centre Europe-Tiers monde.
Le Conseil reprend cet après-midi sa réunion sur le droit de l'enfant de jouir du meilleur état de santé possible en se penchant plus particulièrement sur les mécanismes de reddition de comptes dans le contexte du droit de l'enfant à la santé.
Fin de l'examen des rapports sur les droits de l'homme et l'environnement et sur le non-rapatriement des fonds d'origine illicite dans les pays d'origine
Interventions d'organisations non gouvernementales dans le cadre du débat interactif
S'agissant des travaux de l'Expert indépendant chargé d'examiner la question des obligations relatives aux droits de l'homme se rapportant aux moyens de bénéficier d'un environnement sûr, propre, sain et durable, Nord Sud XXI a déclaré que le changement climatique est une menace contre les droits de l'homme dans le monde. Dans ce contexte une action immédiate en conformité avec les cadres internationaux est urgente, a dit sa représentante. Pour sa part, le Réseau des défenseurs des droits de l'homme de l'Est et de la Corne de l'Afrique, au nom d'un groupe d'organisations non gouvernementales, a alerté la communauté internationale sur les dangers et menaces qui pèsent sur les défenseurs des droits environnementaux. Rien qu'en 2011, plus de 7000 d'entre eux ont été tués, a dit le représentant, accusant des acteurs étatiques et non étatiques.
En ce qui concerne l'étude sur le non-rapatriement des fonds d'origine illicite dans les pays d'origine, le Centre Europe-Tiers monde, a accusé la mondialisation d'avoir créé des mécanismes complexes favorisant la fraude et le rendant quasi impossible le retour des fonds illicites. Dans ce contexte, une taxation des transactions financières, ou taxe Tobin, est à envisager pour aider les pays en développement.
Réponses et conclusions des experts
M. JOHN KNOX, Expert indépendant chargé d'examiner la question des obligations relatives aux droits de l'homme se rapportant aux moyens de bénéficier d'un environnement sûr, propre, sain et durable, s'est dit en accord avec ceux qui plaident pour un élargissement de son mandat, afin de tenir compte d'une plus large gamme de droits, notamment la liberté d'expression et d'association et la droit à un recours. M. Knox a souligné que les acteurs privés sont une source de problèmes en matière de droits de l'homme dans le contexte de l'environnement, comme le montrent les travaux de M. John Ruggie, Représentant spécial du Secrétaire général pour les entreprises et les droits de l'homme, et l'expert indépendant tiendra compte, dans ses travaux, des Principes directeurs relatifs aux entreprises et aux droits de l'homme approuvés par le Conseil. M. Knox a par ailleurs l'intention de continuer à assurer une coordination avec les autres titulaires de mandats dans la préparation de son rapport. Il a souligné l'urgence de résoudre les problèmes environnementaux et de se concentrer sur les victimes, notamment face au changement climatique.
M. CEPHAS LUMINA, Expert indépendant chargé d'examiner les effets de la dette extérieure et des obligations financières internationales connexes des États sur le plein exercice de tous les droits de l'homme, a confirmé que les flux financiers illicites limitent les possibilités des pays en développement, souvent aussi pays d'origine, à réaliser les droits de l'homme. Ils ont réduisent les ressources disponibles pour ces pays pour la réalisation du développement et la création de conditions qui permettraient la pleine réalisation des droits de l'homme. Le rapport final sur ce sujet présentera une évaluation de l'importance du problème et des recommandations sur la façon dont les pays pourraient y remédier.
Examen des rapports sur la violence à l'encontre des enfants et sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants
Présentation des rapports
MME MARTA SANTOS PAIS, Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence à l'encontre des enfants, a d'abord souligné l'importance du renforcement des instruments juridiques internationaux. Elle a indiqué que la campagne de l'ONU en faveur de la ratification universelle du Protocole facultatif à la Convention sur les droits de l'enfant lancée en 2010 par le Secrétaire général avait eu un rôle catalyseur. Depuis lors, 26 États ont adhéré au Protocole facultatif concernant la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. Et plus des deux tiers de ceux qui ne sont pas encore parties ont annoncé formellement leur intention d'y adhérer, dans le contexte de l'examen périodique universel ou devant les mécanismes des droits de l'homme. On se rapproche par conséquent de la ratification universelle, Mme Santos Pais appelant les membres du Conseil à la soutenir dans ce combat. Elle a souligné que l'autre priorité de son mandat visait aussi à améliorer la prise de conscience et à approfondir la connaissance sur la prévention de la violence et sur la protection des enfants à l'exposition à la violence. En outre, l'institutionnalisation de partenariats avec les organisations et institutions internationales a été la pierre angulaire de son travail.
La Représentante spéciale du Secrétaire général a déclaré que les missions sur le terrain ont constitué une autre stratégie essentielle de l'idée qu'elle a de son mandat, ajoutant que ce processus a d'ores et déjà donné des résultats significatifs. Le nombre de pays s'étant doté d'une politique sur la violence contre les enfants a presque doublé, passant de 47 à plus de 80. Quant aux pays qui bannissent absolument toute forme de violence quelle qu'elle soit elle est passée de 16 à 34. Ces trois dernières années ont ainsi permis de susciter un élan en faveur de la protection des enfants de la violence. Mais «le voyage ne fait que commencer», a-t-elle reconnu. L'enquête mondiale sur la violence contre les enfants, mentionnée dans le rapport, demeure une référence essentielle pour le travail restant à accomplir. Mme Santos Pais a enfin mis en garde contre les effets délétères des politiques d'austérité qui conduisent à réduire les budgets de développement et d'éducation.
Le rapport annuel sur la violence à l'encontre des enfants (A/HRC/22/55) souligne les résultats obtenus et les progrès encouragés dans le domaine de la protection des enfants contre la violence, et recense les efforts requis pour pérenniser les résultats obtenus en orientant l'élaboration d'un programme stratégique futur.
MME NAJAT MAALLA M'JID, Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, a souligné que son rapport était axé cette année sur le tourisme sexuel en tant que forme d'exploitation des enfants, dont les auteurs peuvent être des acteurs nationaux ou internationaux. Ce phénomène a une ampleur mondiale et ne se cantonne pas à quelques destinations exotiques. Le tourisme sexuel a un caractère évolutif et mouvant: dès que les efforts de prévention et de protection s'intensifient dans un pays, les touristes sexuels tendent à se déplacer vers un autre pays. Les facteurs de ce phénomène, bien que complexes et pluriels, sont la pauvreté, l'exclusion, les inégalités, les normes sociales ou encore la vulnérabilité des certaines catégories d'enfants. Il faut également ajouter le développement croissant et bon marché de l'industrie touristique et la demande croissante de relations sexuelles avec des enfants ou encore le développement de réseaux sociaux criminels.
Pour autant, des progrès ont été constatés, a poursuivi la Rapporteuse spéciale, citant notamment l'adoption de législations sanctionnant lourdement ce crime et intégrant des compétences extraterritoriales, le Code mondial d'éthique du tourisme élaboré par l'organisation mondiale du tourisme ou encore le Code de conduite pour la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle. En dépit de cela des défis persistent, notamment en raison du manque d'harmonisation des législations nationales ou de mécanisme de contrôle du secteur touristique. Dans ce contexte, la Rapporteur spécial a plaidé pour l'harmonisation des législations, la traduction en actes des codes de conduite ou encore pour la mise en place de stratégies de sensibilisation, de prévention et de formation durables. En ce qui concerne ses visites de pays, la Rapporteuse spéciale a noté qu'au Honduras, malgré les efforts entrepris, la prise en charge des enfants reste parcellaire en raison notamment des faiblesses institutionnelles. Au Guatemala, la vulnérabilité des enfants est croissante et l'accès à la justice par toujours aisée, en dépit des efforts du Gouvernement.
Le rapport sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (A/HRC/22/54) étudie la protection des enfants contre l'exploitation sexuelle dans le cadre des voyages et du tourisme, donnant un aperçu de la situation actuelle en la matière et formulant des recommandations concrètes en vue de garantir la protection effective des enfants contre ce phénomène. Le Conseil est également saisi de rapports sur les missions effectuées par la Rapporteuse spéciale au Guatemala (et réponses du Guatemala) et au Honduras.
Pays concernés par le rapport sur la vente d'enfants et la prostitution des enfants: tourisme sexuel
Le Guatemala a déclaré que les observations de la Rapporteuse spéciale incitaient à intensifier les efforts en cours et a assuré que l'engagement des pouvoirs publics se concrétise au plus haut niveau. La Première Dame du pays est particulièrement active dans la protection de l'enfance et un effort a été mené pour renforcer la coordination entre les institutions. Quant aux soins aux très jeunes mères, le Guatemala reconnaît d'importantes lacunes dans ce domaine
Le Honduras a promulgué l'an dernier une loi sur la traite des personnes, qui était l'une des recommandations importantes des organisations internationales de défense des droits de l'homme. La législation nationale est ainsi progressivement harmonisée avec les normes internationales. Le Honduras est d'accord avec la recommandation de la Rapporteuse spéciale quant à la nécessité d'un cadre stratégique de protection de l'enfance. Un Plan national d'action aux droits de l'homme a été élaboré au terme d'un large processus de concertation auquel ont participé plus de 5000 citoyens appartenant à tous les milieux.
Débat interactif sur la vente d'enfants et la prostitution des enfants: tourisme sexuel
La plupart des délégations ont présenté les mesures prises dans leurs cadres nationaux ou régionaux pour prévenir ou combattre le phénomène de l'exploitation sexuelle des enfants. Ainsi, le Maroc a indiqué avoir créé une police spécialisée dans le domaine du tourisme et adopté le plan d'action de Stockholm. Le Gouvernement de l'Indonésie a pour sa part adopté six plans d'action et mis en place des services de protection aux enfants isolés. Une conférence sur le tourisme sexuel en 2009 a en outre été organisée. La délégation a toutefois voulu savoir quelles mesures peuvent être envisagées pour faire face à la demande sexuelle visant des enfants.
La Gabon, au nom du Groupe africain, a plaidé pour un meilleur contrôle de l'industrie touristique qui passerait par exemple par un octroi responsable des licences aux établissements touristiques ou l'imposition d'obligations juridiques. Pour le Venezuela, il est important de reconnaître le statut de victimes des enfants et de poursuivre en justice les auteurs de ces crimes. Les efforts doivent également porter sur le renforcement de la sensibilisation et de la formation ou même par la coordination des efforts de police, a ajouté le Botswana. Le Pakistan, au nom de l'Organisation de la coopération islamique, a également estimé qu'un échange d'information est un des moyens de combattre le phénomène de l'exploitation sexuelle. Une étude plus poussée quant aux pays émetteurs et récepteur de tourisme sexuel serait la bienvenue. Le Chili a souligné le manque de statistiques fiables dans ce domaine, l'estimation de deux millions d'enfants concernés étant probablement en dessous de la réalité.
Le Sénégal a pris des mesures de prévention et de sensibilisation en faveur des familles d'enfants victimes vivant le plus souvent dans la pauvreté. Le pays a également adopté des dispositions répressives, particulièrement sévères, afin de mettre hors d'état de nuire ceux qui se livrent au tourisme sexuel impliquant des enfants et nuisant ainsi à l'image du tourisme qui doit conserver sa double vocation culturelle et économique. Le Sénégal estime qu'il faut renforcer la coopération judiciaire régionale et internationale, y compris dans le domaine de la cybercriminalité, l'implication des médias dans la sensibilisation et l'éducation des enfants dans ce domaine. L'Égypte a exhorté à une tolérance zéro face au tourisme sexuel des enfants, et à la pénalisation des coupables, qu'il s'agisse des clients ou des intermédiaires. En 2009, l'Égypte a organisé un forum internet à Charm el-Cheikh sur ce fléau; elle appuie vigoureusement la reconduction du mandat de la Rapporteuse spéciale en vue de la protection de l'enfant contre ce crime odieux. L'Égypte est également préoccupée par les mesures à prendre pour les enfants souffrant de ce fléau dans les situations d'occupation étrangère. Le Pérou a indiqué que la lutte contre l'exploitation des enfants dans le tourisme sexuel a fait de grands pas par le biais d'une collaboration avec l'industrie des transports et hôtelière mais il reste beaucoup à faire. Le Gouvernement péruvien a lancé une campagne tous azimuts pour promouvoir une action invitant un plus grand nombre de prestataires à souscrire à un code de conduite.
La Suisse a partagé l'avis de la Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants selon lequel l'établissement d'une compétence extraterritoriale, d'une part, et la mise en place d'un système de dénonciation volontaire, d'autre part, sont les principaux instruments de lutte contre le tourisme à des fins d'exploitation sexuelle des enfants. Dans ce cadre, il convient d'améliorer la protection des informateurs volontaires et d'encourager les dénonciations volontaires. Il faut aussi améliorer la protection des enfants dans les lieux touristiques, qui passe, par une intensification de la collaboration entre les organismes de protection, le secteur du tourisme et les autorités aux niveaux national et international. Les États-Unis sanctionnent le tourisme sexuel et les services de police des enfants coopèrent avec des partenaires à l'intérieur et à l'extérieur pour traquer les auteurs de ce commerce et les faire comparaître devant la justice. Ils accordent en outre un rôle important aux demandes d'assistance présentées par les victimes devant les tribunaux américains. Le Luxembourg a souligné qu'il entreprenait des efforts analogues à ceux indiqués dans le rapport en organisant notamment des campagnes régulières de prévention de l'exploitation sexuelle dans le tourisme, en partenariat avec des organisations non gouvernementales. La France, qui a remercié la Rapporteuse spéciale pour sa visite en France en 2011, lui a demandé quelles mesures seraient les mieux à même d'inciter les entreprises de tourisme à prendre des dispositions pour combattre l'exploitation sexuelle des enfants. L'Union européenne a fait état de la législation européenne et du protocole pénalisant le tourisme sexuel.
La Chine a fait siennes les recommandations de la Rapporteuse spéciale sur la vente d'enfants et décrit les politiques mises en place par le Gouvernement chinois pour remédier au phénomène du tourisme sexuel. Un mécanisme de protection de l'enfance, un comité national comprenant des enfants et d'autres mesures ont été mis en place. Un portail a été également créé pour faire barrage à un site pornographique mettant en scène des enfants, a informé le représentant.
L'Algérie a souligné que l'exploitation sexuelle des enfants devrait être très sévèrement punie; en même temps, il convient de traiter les causes profondes de ses phénomènes, en luttant d'abord contre la pauvreté.
Le Saint-Siège a affirmé que si la traite des enfants existait c'est qu'il y avait une demande, d'où la nécessité d'édicter des lois incriminant la pédopornographie et les responsables de la traite. Toutefois, cela ne saurait suffire. La crise économique persistante, la pauvreté, exigent de s'atteler à régler les causes profondes en ayant à la fois une action humanitaire et morale.
Débat interactif avec la représentante spéciale sur la violence à l'encontre les enfants
Aucune violence sur les enfants n'est justifiable et toute violence peut être prévisible, a déclaré le représentant du Sierra Leone, rejoint en cela par l'Uruguay au nom du Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes. La lutte contre le phénomène devrait être une priorité de l'agenda du développement après 2015, a dit le Pakistan au nom de l'Organisation de la coopération islamique. Le Botswana a pour sa part jugé essentiel que les politiques et programmes de protection des enfants face à la violence demeurent une priorité, y compris pour la communauté internationale. Ces initiatives nécessitent une coopération entre les États en s'attaquant aux causes et en adoptant des stratégies transnationales, a jugé le Maroc. Ces stratégies devraient aussi inclure la lutte contre l'impunité, a ajouté le Bahreïn au nom du Groupe arabe.
Le Gabon au nom du Groupe africain a rappelé que les États membres de l'Union africaine ont adopté la Charte africaine des droits et du bien être de l'enfant, faisant de l'Afrique le seul continent doté d'un instrument régional relatif aux droits de l'enfant. Brunei Darussalam, au nom de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) a présenté un certain nombre d'initiatives prises au sein de ce groupe régional.
Le représentant de la Palestine a pour sa part déploré que le rapport de la Représentante spéciale n'évoque pas la situation d'enfants vivant dans des zones de conflit, en particulier les violences faites aux enfants de Palestine occupée, à cause des pratiques israéliennes.
La représentante du Qatar a appuyé le renouvellement du mandat de la Représentante spéciale pour donner l'importance voulue à l'étude consacrée à la violence aux enfants. Le Qatar a adhéré aux protocoles se rapportant à la Convention relatives aux droits de l'enfant, comme il a également adopté une série de plans et projets de lutte contre la violence et d'assistance aux enfants. L'Union européenne a également salué le renouvellement pour trois ans du mandat de la Représentante spéciale et la décision de l'Assemblée générale de financer ses activités au titre du budget ordinaire au cours de l'exercice 2014-2015. Elle a demandé à Mme Santos País quels étaient les obstacles à l'élimination de la violence à l'encontre des enfants dans la loi et la pratique; et comment garantir un environnement sûr aux enfants vivant dans le cycle vicieux de la pauvreté et de la violence. La Belgique a convenu que la violence ne s'exerçait pas dans le vide, d'où l'importance d'une lutte multisectorielle contre la pauvreté et l'exclusion sociale. Selon elle, cela implique un suivi des enfants dès leur conception. La Croatie a salué le renouvellement du mandat de la Représentante spéciale et a émis le vœu que son rapport soit transformé par les Gouvernements en action efficace sur le terrain. Elle appelle la Représentante spéciale à renforcer sa coopération et son approche interrégionale en vue d'une synergie dans la prévention et la lutte contre toutes les formes de violence à l'encontre des enfants.
L'Autriche a félicité Mme Santos Pais pour son étude en notant que certaines attitudes profondément enracinées sont difficiles à surmonter dans la prévention et la protection contre la violence à l'encontre des enfants. Il s'est interrogé sur les moyens de changer les attitudes, ainsi que sur les moyens de surmonter les défis de la criminalité organisée et de la violence armée dans ce contexte. Par ailleurs, comment les États peuvent-ils lutter par les tendances préoccupantes produites par les enfants eux-mêmes par le biais des médias électroniques.
Le Paraguay a reconnu le caractère extrêmement délicat des sujets abordés et salué l'engagement du Secrétaire général et des organes conventionnels dans le domaine des droits de l'homme. Au plan national, la «Table de prévention et d'attention à la violence à l'encontre des enfants et des adolescents» a été le résultat de la collaboration étroite et de l'évaluation de la Représentante spéciale. La Géorgie a élaboré et applique un cadre juridique pour protéger les enfants en créant un système de détection rapide des violences. Les travailleurs sociaux jouent un rôle majeur dans l'assistance à chaque enfant et des conseils sont dispensés aux familles. Des centres de crise sont également disponibles qui peuvent accueillir les enfants et signaler les cas de violence ou d'abus à l'encontre des enfants.
L'Allemagne est devenue, la semaine dernière, le troisième État partie au Protocole facultatif établissant une procédure de communication et exhorte les États à lui emboîter le pas en vue de l'entrée en vigueur rapide de ce nouvel instrument. Elle a demandé à la représentante spéciale d'examiner les effets spécifiques de la violence à l'égard des enfants de pays pauvres vivant dans des pays riches. Elle appelle par ailleurs la Haut-Commissaire à intervenir auprès des Maldives pour faire cesser la pratique de la flagellation, dont a été l'objet une jeune fille récemment. La France a indiqué qu'elle avait remis en septembre dernier son cinquième rapport périodique sur le suivi de l'application de la Convention des droits de l'enfant. Elle a souhaité savoir s'il existe des bons exemples en matière d'élaboration de mesures législatives, administratives, éducatives, sociales pour protéger les enfants contre les pratiques néfastes.
Le Pérou a exprimé à Mme Santos Pais de la reconnaissance pour son appui dans la conception et la mise en place de structures de lutte contre la violence à l'égard des enfants. Différentes parties prenantes de la société péruvienne ont ainsi été sensibilisées à ce fléau au sein des familles, qui fait des ravages dans le pays. Le Plan national d'action pour l'enfance 2011-2012 considère la famille comme une institution fondamentale, qui ne doit pas être hiérarchisée mais reposer sur des valeurs de respect mutuel et d'entente.
L'Australie s'est félicitée des progrès enregistrés dan la lutte contre la violence à l'encontre des enfants, tout en reconnaissant qu'il fallait faire mieux. Cela signifie une intensification des efforts de sorte que les Gouvernements agissent main dans la main avec la société civile et le secteur privé. L'Algérie souligne l'importance de mettre la question de la lutte contre la violence à l'égard des enfants dans le programme mondial de développement pour la période après 2015.
Le Chili juge intéressante la recommandation de la Rapporteuse spéciale pour que les actions futures pour combattre la violence contre les enfants prennent en compte la dimension de genre. Il s'agit d'un aspect que le Chili promeut dans toutes ses initiatives au sein du Conseil.
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HRC13/023F