Aller au contenu principal

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LE SECRÉTAIRE AUX RELATIONS EXTÉRIEURES DE L'ARGENTINE

Compte rendu de séance

La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une allocution de M. Eduardo Antonio Zuaín, Secrétaire aux relations extérieures de l'Argentine.

M. Zuaín a renouvelé l'engagement de son pays envers la Conférence du désarmement, forum unique en son genre, seul habilité à la négociation du désarmement et en particulier du désarmement nucléaire. L'Argentine espère que la Conférence entamera rapidement des négociations sur les instruments d'une dénucléarisation du monde, y compris un traité sur l'interdiction des matières fissiles destinées aux armes nucléaires, de même qu'un traité portant sur l'ensemble des assurances de sécurité aux États dépourvus d'armes nucléaires.

Le Secrétaire aux relations extérieures a rappelé que l'Amérique latine et les Caraïbes, par le Traité de Tlatelolco, ont interdit les armes nucléaires sur leurs territoires. La mise en œuvre de ce traité est remise en cause par la présence militaire injustifiée du Royaume-Uni dans l'Atlantique Sud, soit le transit de sous-marins nucléaires dans cette zone et le déploiement d'un véritable arsenal dans les îles Malouines. Toutefois les priorités de l'Argentine liées à cette situation ne l'empêcheront pas de faire preuve de la plus grande souplesse possible pour favoriser l'adoption du programme de travail de la Conférence, a assuré M. Zuaín.

Le Royaume-Uni a fait une déclaration en réponse à la déclaration du Secrétaire argentin des relations extérieures. La délégation Argentine est également intervenue. La République populaire démocratique de Corée a pour sa part fait une brève déclaration au sujet de déclarations faites à propos des «contremesures légitimes prises récemment» par le pays.


À sa prochaine séance plénière publique, demain matin à 10 heures, la Conférence du désarmement entendra les déclarations de plusieurs hauts dignitaires. Sont attendus le Vice-Président de l'Iraq, les Ministres des affaires étrangères de la Slovaquie, de la Mongolie, du Qatar, du Viet Nam et de l'Estonie, et les Vice-Ministres des affaires étrangères du Kazakhstan et du Japon.


Déclaration du Secrétaire aux relations extérieures de l'Argentine

M. EDUARDO ANTONIO ZUAÍN, Secrétaire aux relations extérieures de l'Argentine, a renouvelé l'engagement de son pays envers la Conférence du désarmement, unique instance dans son domaine, seul habilité à la négociation du désarmement et en particulier du désarmement nucléaire. La Conférence du désarmement ne saurait toutefois se consacrer exclusivement au dialogue: elle doit obtenir des résultats concrets. À défaut, elle risque la marginalisation. L'Argentine espère donc que la Conférence du désarmement entamera rapidement des négociations sur les instruments d'une dénucléarisation du monde, y compris un traité sur l'interdiction des matières fissiles destinées aux armes nucléaires, de même qu'un traité portant sur l'ensemble des assurances de sécurité à offrir aux États dépourvus d'armes nucléaires. À cet égard, les initiatives bilatérales ni régionales ne sauraient remplacer l'adoption d'un instrument de portée universelle. Il s'agit là d'une responsabilité des États parties au Traité de non-prolifération nucléaire, qui ne peut être réinterprétée au gré des circonstances. Les puissances nucléaires doivent assumer un rôle de premier plan sur la question et s'abstenir de prêcher les vertus de la non-prolifération tout en traînant les pieds s'agissant de la destruction de leurs stocks.

La question des «garanties négatives de sécurité» semble avoir été résolue par les États de l'Amérique latine et des Caraïbes, qui, par le Traité de Tlatelolco, ont interdit les armes nucléaires sur leurs territoires. Reste le problème de la mise en œuvre de ce traité. Elle est en effet remise en cause, notamment, par la présence militaire injustifiée du Royaume-Uni dans l'Atlantique Sud, qui se traduit par le transit de sous-marins nucléaires dans cette zone et le déploiement d'un véritable arsenal dans les îles Malouines. L'Argentine regrette que le Royaume-Uni n'ait fourni aucune clarification officielle sur l'introduction d'armes nucléaires dans cette zone officiellement dénucléarisée, une situation dénoncée par l'Argentine devant l'Assemblée générale des Nations Unies en 2003 déjà. L'Argentine estime donc que la Conférence a encore beaucoup de travail devant elle, tant dans le domaine des assurances négatives de sécurité que s'agissant de la transparence en matière d'armements.

Les priorités de l'Argentine sont donc liées à la situation dans les îles Malouines, de Géorgie du Sud et Sandwich du Sud, ainsi que dans les zones maritimes avoisinantes. Mais ces priorités ne l'empêcheront pas de faire preuve de la plus grande souplesse possible pour favoriser l'adoption du programme de travail de la Conférence du désarmement, a assuré M. Zuaín.

Autres interventions

Le Royaume-Uni a déclaré n'avoir aucune doute tant sur sa propre souveraineté sur les Îles Falkland et environnantes que sur le droit à l'autodétermination de la population de ces îles, droit consacré par les instruments internationaux. La représentante a précisé que, contrairement à ce qui a été dit, son pays n'avait pas modifié sa posture défensive dans la région et n'avait pas procédé à un renforcement de ses armements. La présence du Royaume-Uni dans la région n'a d'autre but que de protéger l'exercice du droit à l'autodétermination des habitants des Îles Falkland. Le Royaume-Uni espère nouer des relations de collaboration avec les États voisins, notamment pour l'exploitation des ressources halieutiques de la région. La représentante a précisé en outre que le Royaume-Uni avait ratifié les Protocoles facultatifs relatifs au traité de Tlatelolco se rapportant à la dénucléarisation de la région, textes qu'il continuera de respecter.

L'Argentine a affirmé que les Îles Malouines, de même que la zone maritime environnante, font partie intégrante de son territoire. L'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré que la situation dans ce territoire est de type colonial et qu'elle ne saurait être justifiée par l'invocation du droit à l'autodétermination. La population des Îles Malouines, n'étant pas colonisée, ne peut être l'arbitre d'une dispute qui concerne, en réalité, deux États.

Le Royaume-Uni a réaffirmé sa confiance dans sa propre souveraineté sur les Îles Falkland et dans le droit à l'autodétermination de leurs habitants.

La République populaire démocratique de Corée a souhaité intervenir au sujet des contremesures légitimes prises récemment, soulignant que si une délégation souhaite intervenir à ce sujet, elle devrait également soulever la question des motivations: «pourquoi nous l'avons fait». La République populaire démocratique de Corée se réserve le droit de revenir sur la question ultérieurement.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

DC13/007F