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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME OUVRE UNE SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE À LA SITUATION DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPÉ

Compte rendu de séance

Le Conseil des droits de l'homme a entamé ce matin, au Palais des Nations à Genève, une session extraordinaire consacrée à la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé, en particulier dans le nord de Gaza.

Dans une déclaration liminaire, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Louise Arbour, a indiqué qu'elle effectuerait, la semaine prochaine, une mission prévue depuis le mois de septembre en Israël et dans le territoire palestinien occupé, et qu'elle rendrait compte au Conseil des résultats de cette mission lors de la prochaine session ordinaire du Conseil à la fin du mois courant.

Ceux qui ont perpétré le crime odieux de Beit Hanoun devraient être traduits devant la justice internationale, a déclaré le représentant palestinien. Il faut que le Conseil assume sa responsabilité en faisant pression pour qu'une protection internationale soit accordée au peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, a-t-il ajouté.

Si Israël regrette l'erreur tragique de Beit Hanoun, l'Autorité palestinienne et son Gouvernement sont à blâmer pour n'avoir rien fait pour mette fin aux tirs de roquettes Kassam contre les civils israéliens à partir de Beit Hanoun, ce qui a entraîné la riposte d'Israël, devenue inévitable, a déclaré le représentant israélien.

Les représentants des pays suivants sont également intervenus: Pakistan (au nom de l'Organisation de la Conférence islamique), Bahreïn (au nom du Groupe des États arabes), Cuba (au nom des pays non alignés puis en son nom propre), Algérie (au nom du Groupe africain puis en son nom propre), Arabie saoudite, Sénégal, Équateur, Finlande (au nom de l'Union européenne), Malaisie, Bangladesh, Indonésie, Maurice, Tunisie, Brésil (au nom également de l'Équateur), Chine, Zambie, Maroc, Suisse, Canada, Inde, Uruguay, Fédération de Russie, Jordanie, Chili, Qatar, Oman, Émirats arabes unis, Costa Rica, Égypte, Koweït, Libye, Soudan, Bélarus, Iran, États-Unis, Turquie et Venezuela.

Les intervenants ont tous dénoncé la tragédie du 8 novembre dernier à Beit Hanoun, au cours de laquelle près de vingt civils ont été tués suite à un bombardement de l'armée israélienne. De tels actes de l'armée israélienne sont injustifiables; un tel emploi disproportionné de la force est inacceptable, ont souligné plusieurs délégations. Nombre d'entre elles ont en outre lancé des appels aux milices palestiniennes afin qu'elles cessent de lancer des attaques à la roquette contre les civils israéliens.

Cette troisième session extraordinaire depuis l'entrée en fonction du Conseil, au mois de juin dernier, a été convoquée à la demande du Groupe des États arabes, présidé par le Bahreïn, et de l'Organisation de la Conférence islamique, dont le coordonnateur est le Pakistan. Dans une lettre adressée à cette fin au Président du Conseil, le Mexicain Luis Alfonso de Alba, il est demandé au Conseil d'examiner les «violations flagrantes des droits de l'homme résultant des incursions militaires israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris celle opérée récemment dans le nord de Gaza et l'attaque contre Beit Hanoun» et de prendre des mesures. Vingt-quatre des 47 membres du Conseil ont appuyé la convocation de cette session.


Le Conseil poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures.


Déclaration d'ouverture de la Haut-Commissaire aux droits de l'homme

MME LOUISE ARBOUR, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, a rappelé qu'à l'occasion de l'ouverture de la deuxième session du Conseil, elle l'avait informé de sa visite prochaine en Israël et dans le territoire palestinien occupé. Mme Arbour a confirmé que les travaux préparatifs de cette mission ont rapidement progressé et qu'elle se rendra dans la région la semaine prochaine.

Du dimanche 19 novembre au vendredi 24, Mme Arbour aura l'occasion d'examiner l'évolution de la situation sur le terrain, effectuera des visites et tiendra des réunions avec les autorités, la société civile et les organisations non gouvernementales, de même qu'avec les partenaires des Nations Unies. Bien que Mme Arbour ne mésestime pas la complexité de la situation, elle espère que cette mission lui permettra de renforcer les activités existantes et d'identifier les moyens supplémentaires afin de renforcer la protection des droits de l'homme dans cette région. Mme Arbour a indiqué que sa première préoccupation sera de mettre l'accent sur l'obligation de protéger les civils durant les confrontations armées et le droit de tous, aussi bien Palestiniens qu'Israéliens, de vivre à l'abri de la peur, du besoin et des blessures.

Mme Arbour a dit espérer que cette mission sera productive et salue l'occasion qui lui sera donnée de partager avec le Conseil les résultats de sa visite lors de la troisième session du Conseil des droits de l'homme, à la fin du mois.


Débat

M. MOHAMMED ABU-KOASH (Palestine) a déclaré que Beit Hanoun ressemble aujourd'hui à une ville frappée par un tremblement de terre, tout comme le camp de Djénine après le massacre qu'y avait perpétré Israël en 2002. Une fois de plus, à Beit Hanoun, Israël a lancé sa puissance destructrice contre des civils palestiniens sans défense, a-t-il dénoncé. Ceux qui ont perpétré ce crime odieux devraient être traduits devant la justice internationale. Il faut donc que le Conseil agisse afin qu'il soit mis un terme à cette série d'atrocités commises par Israël contre les civils palestiniens; il faut que le Conseil assume sa responsabilité en faisant pression pour qu'une protection internationale soit accordée au peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé.

Nous n'envahissons pas Israël, a poursuivi M. Abu-Koash; c'est Israël qui depuis des décennies avance des justifications qui sont en fait des prétextes pour prolonger son occupation de notre terre et dénier au peuple palestinien son droit à vivre libre de toute occupation, a-t-il déclaré. La tyrannie en Amérique, du temps où elle était une colonie, a entraîné la révolution américaine de 1775, a-t-il poursuivi. Le peuple palestinien est victime d'une tyrannie prolongée, a-t-il ajouté. Washington est le nom du grand leader de la Révolution américaine, qui fut qualifié de terroriste pour sa résistance à l'occupation dans ce pays, a-t-il rappelé.

M. MASOOD KHAN (Pakistan, au nom de l'Organisation de la Conférence islamique) a dit espérer que Mme Arbour puisse commencer sa visite dans la région d'ici quelques jours. Le Pakistan remercie tous les membres du Conseil qui ont appuyé l'initiative de tenir cette session extraordinaire. Il a été dit que le Conseil se discréditait en tenant de fréquentes sessions extraordinaires, mais si le Conseil ne réagissait pas, il tomberait dans le ridicule, a déclaré le représentant. Les violations systématiques et graves contre les Palestiniens ont été commises de manière régulière et précise avant, pendant et après les sessions du Conseil. Face à de telles violations, le Conseil ne saurait rester muet. Si le Conseil ne se prononce pas face à de tels actes, ce serait un mauvais signal lancé à la communauté internationale. Face à la situation déplorable à Beit Hanoun, le Pakistan demande au Conseil de réagir. Les violations commises à Beit Hanoun sont intolérables, a souligné le représentant.

Depuis juin dernier, les attaques militaires répétées ont fait plus de 350 morts parmi les Palestiniens. Les attaques contre Beit Hanoun ont intensifié les tueries de civils et la destruction de maisons, propriétés et infrastructures, ou du moins ce qu'il en restait après les incursions précédentes. En particulier, les droits à la vie, à l'alimentation, à la santé et à un logement convenable ont été violés en toute impunité. Ce recours à une force disproportionnée et aux punitions collectives viole le droit humanitaire en s'en prenant à des civils sans armes, surtout des femmes et des enfants. Le Conseil doit répondre à ses obligations, condamner ces meurtres et demander la protection immédiate des civils, a déclaré le représentant. S'il y a l'ombre d'un espoir de paix au Moyen-Orient, la cessation des violations des droits de l'homme à l'encontre des Palestiniens doit être un premier pas. Il revient au Conseil de faire ce premier pas essentiel, a conclu le représentant de l'Organisation de la Conférence islamique.

M. ABDULLA ABDULLATIF ABDULLA (Bahreïn, au nom du Groupe des États arabes) a remercié les pays qui ont appuyé la convocation de cette session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme par le Groupe des États arabes. Il a condamné les violations incessantes des droits de l'homme perpétrées par Israël, en particulier l'attaque contre Beit Hanoun. Dix-huit Palestiniens, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont péri dans l'attaque contre Beit Hanoun. Ce sont de véritables violations des droits de l'homme qui ont été commises contre les Palestiniens par Israël dans les territoires occupés. Ces actes d'occupation israélienne constituent des violations flagrantes des Conventions de Genève et de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Le Conseil devrait envisager très sérieusement la mise en œuvre de ses résolutions par Israël. Le Conseil doit tout mettre en œuvre pour assurer la protection des Palestiniens, a insisté le représentant de Bahreïn. Il a demandé à tous les membres du Conseil d'adopter par consensus le projet de résolution qui va être présenté à la présente session.

M. JUAN ANTONIO FERNANDEZ PALACIOS (Cuba, au nom du Mouvement des pays non alignés) a rappelé que le Mouvement des pays non alignés a toujours eu une position claire concernant la reconnaissance de droits inaliénables au peuple palestinien. Récemment, le Mouvement a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité suite à la situation à Beit Hanoun. L'escalade israélienne contre le peuple palestinien continue de s'intensifier. Plus de 280 palestiniens ont été tués depuis le 25 juin 2006, dont plus de 60 enfants. Le massacre de Beit Hanoun constitue une nouvelle démonstration des souffrances endurées par le peuple palestinien. Le Mouvement des pays non alignés exprime une fois encore sa grave préoccupation face à la situation dans les territoires occupés qui ne cesse de se dégrader. Le Mouvement des pays non alignés condamne fermement l'agression militaire d'Israël lancée dans la bande de Gaza et exige que l'on mette fin à ces incursions militaires israéliennes en territoire palestinien.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie, au nom du Groupe africain) a exprimé sa consternation et condamné énergiquement l'agression militaire israélienne contre Gaza - dont l'attaque récente de Beit Hanoun - qui a fait plus de 300 victimes palestiniennes civiles tuées ou blessées, dont un grand nombre d'enfants, de femmes et de personnes âgées. Le Groupe africain exprime sa profonde préoccupation face à la détérioration continue de la situation dans les territoires occupés en Palestine et au recours à une force excessive par l'armée israélienne. Il déplore l'escalade de la violence dans les territoires palestiniens occupés et exhorte Israël à respecter les droits de l'homme et le droit international humanitaire. Le Groupe africain appuie le projet de résolution sur les violations des droits de l'homme commises à la suite des incursions militaires israéliennes dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente incursion dans le nord de Gaza et l'assaut contre Beit Hanoun, notamment l'envoi d'urgence d'une mission d'enquête de haut niveau à Beit Hanoun. Le Groupe africain exhorte le Conseil à assumer pleinement la charge de son mandat en vue de mettre un terme à ces violations des droits de l'homme.

M. ABDULWAHAB A. ATTAR (Arabie saoudite) a déclaré que son pays est profondément touché par la situation dans les territoires palestiniens occupés qui ne cesse de se dégrader en raison des attaques israéliennes, et de l'absence de la communauté internationale, qui devrait réagir. Il faut mesurer les conséquences de cette attaque. Ces violations commises contre des civils amène la communauté internationale à se demander pourquoi Israël ignore les résultions des Nations Unies, a déclaré le représentant. Aujourd'hui, le Conseil doit jouer un rôle efficace et pragmatique. Israël avance le prétexte du droit à l'autodéfense, mais il fait couler le sang d'innocents, de telles pratiques sont inacceptables, a estimé le représentant. L'Arabie saoudite demande la réunion d'une conférence internationale pour mettre fin à cette situation. Il convient également d'essayer de voir si des initiatives peuvent être prises face à cette situation, notamment l'envoi d'une mission d'enquête sur place.

M. DAOUDA MALIGUÈYE SÈNE (Sénégal) a souligné que c'est avec une vive émotion et une profonde indignation que la communauté internationale a pris connaissances des événements tragiques intervenus dans la bande de Gaza et qui ont fait de nombreuses victimes civiles, en particulier dans la cité de Beit Hanoun. Menés au mépris des droits de l'homme et du droit international humanitaire, ces bombardements disproportionnés ont arraché, dans l'horreur, femmes et enfants à l'affection de leurs familles déjà meurtries par le cycle infernal de la violence qui ne fait qu'attiser les sentiments de haine et accentuer les frustrations quotidiennes dues à l'occupation. Il est essentiel que les deux parties fassent preuve de retenue afin d'éviter tout risque d'escalade qui ne faciliterait pas la reprise du dialogue entre Israéliens et Palestiniens. La création du Conseil des droits de l'homme a suscité de nombreuses attentes et donné l'espoir d'une ère nouvelle pour la promotion des droits de l'homme. Certes, des pas importants ont été accomplis dans ce sens, mais des défis de taille se dressent encore sur le chemin de la mise en œuvre des résolutions adoptées par le Conseil. Or l'absence d'impact sur le terrain affecterait sans doute l'efficacité et la crédibilité du Conseil dont le mandat est d'améliorer de façon concrète la situation des droits de l'homme dans le monde entier.

M. JUAN CARLOS FAIDUTTI ESTRADA (Équateur) s'est associé aux interventions du Brésil, du Groupe arabe et de l'Organisation de la Conférence islamique.

M. VESA HIMANEN (Finlande, au nom de l'Union européenne) a indiqué que l'Union européenne est vivement préoccupée par l'escalade de la violence au Moyen Orient et regrette vivement l'attaque militaires contre Beit Hanoun. L'Union européenne est choquée par le nombre de morts parmi les civils. Certes, Israël a le droit légitime à l'autodéfense, mais les actions ne doivent pas être disproportionnées et contraires au droit international, a rappelé le représentant. Israël doit cesser ses opérations militaires contre la population civile palestinienne et ouvrir les points de contrôle à la frontière des territoires palestiniens. Le représentant a également déploré le déploiement de missiles sur le territoire palestinien. Il a réitéré l'appel de l'Union européenne pour la libération des détenus, notamment les parlementaires palestiniens, et a insisté sur l'importance de mettre en œuvre l'accord de novembre 2005 entre Israël et l'Autorité palestinienne. L'Union européenne demande à Israël de respecter ses engagements dans le cadre de cet accord. Israël doit ouvrir les points de contrôle.

Le représentant de l'Union européenne a par ailleurs rappelé que la résolution portant création du Conseil affirmait qu'il doit s'inspirer des principes d'universalité, d'impartialité, d'objectivité de non-sélectivité. L'Union européenne est prête à coopérer avec tous les membres du Conseil pour aborder comme il se doit toutes les situations de violations des droits de l'homme et qui suscitent la préoccupation de la communauté internationale, dans le cadre d'une solution collective pour arriver à une démarche de consensus. L'Union européenne demeure engagée à assister le peuple palestinien, a conclu le représentant, ajoutant qu'Israël doit reprendre les versements des taxes douanières à l'Autorité palestinienne. L'Union européenne tient à rappeler encore une fois aux parties intéressées les engagements qu'elles ont pris.

ITZHAK LEVANON (Israël) a indiqué que ce matin, à 6h30, une femme de 57 ans a été tuée et de nombreuses personnes blessées suite au lancement d'une roquette kassam tirée depuis le territoire palestinien. Il faudra bien un jour dire la vérité au monde entier, à savoir que si Israël assume le regret de «l'erreur tragique» de Beit Hanoun, l'Autorité palestinienne et son Gouvernement sont à blâmer pour n'avoir rien fait pour faire cesser les tirs de roquettes Kassam contre les civils israéliens à partir de Beit Hanoun, ce qui a entraîné la riposte d'Israël, devenue inévitable.

Nous ne nourrissons aucune haine à l'égard du peuple palestinien et sommes engagés en faveur d'une solution politique de deux États, conformément à la feuille de route. Mais à ceux qui imposent la terreur à tout un pays, Israël dit que leur comportement à un prix et qu'ils enfoncent leur propre peuple dans la misère. Ceux qui ont poussé à la tenue de cette session extraordinaire ignorent sans scrupule des tragédies qui se déroulent dans d'autres parties du monde, a relevé le représentant israélien, évoquant les situation au Sri Lanka, où 23 civils ont été tués la semaine dernière lorsque l'armée a bombardé une école, et au Darfour.

Lors de leur dernier engagement à Gaza, les forces de sécurité israéliennes ont découvert une grande quantité d'armements; il ne saurait y avoir d'indication plus claire des intentions palestiniennes, a poursuivi le représentant israélien. Ce dont le Moyen-Orient a besoin, ce n'est pas d'une nouvelle résolution biaisée telle que celle qui lui est présentée aujourd'hui, ni d'une mission d'établissement des faits, mais bien d'une décision palestinienne courageuse visant à passer de la violence et de la haine à la paix et à la coopération, a conclu le représentant israélien.

MME HSU KING BEE (Malaisie) a constaté que malgré les initiatives internationales, les violations commises à l'encontre du peuple palestinien continuent en toute impunité. Les opérations militaires ont récemment causé plus de 300 morts. Les diverses opérations constituent une réoccupation de Gaza, a estimé la représentante de la Malaisie. Le peuple palestinien se voit dénier l'accès à des services de base. Autant de violations qui continuent d'aggraver les souffrances du peuple palestinien. Le monde est choqué une fois de plus par l'horreur des attaques israéliennes et le ciblage des femmes et enfants à Beit Hanoun. Ces incidents horribles s'inscrivent dans une longue série de crimes de guerre. Les victimes se tournent vers le Conseil des droits de l'homme. La Malaisie espère que ces attentes seront entendue et que le Conseil adoptera ce projet de résolution et en assurera sa bonne mise en œuvre.

M. MUSTAFISUR RAHMAN (Bangladesh) a jugé abominable le bombardement de Beit Hanoun perpétré par Israël. Ce massacre est contraire à un comportement humain et civilisé et le monde ne peut croiser les bras alors qu'Israël commet de telles violations en toute impunité. Il s'agit de crimes contre l'humanité qui relèvent du droit pénal international. L'occupation de la Palestine par Israël et d'autres territoires occupés est une violation flagrante des droits de l'homme et du droit international, a insisté le représentant du Bangladesh. Il faut qu'Israël se retire immédiatement de tous les territoires qu'il occupe, a-t-il ajouté. Il a indiqué que son pays appuie pleinement le projet de résolution qui va être présenté à la présente session extraordinaire et a exprimé l'espoir qu'il serait adopté par consensus.

M. IDRISS JAZAÏRY (Algérie) a déclaré que l'attaque sanglante à Beit Hanoun est une preuve de plus de la terreur, de la destruction et de la politique adoptée par Israël qui vise aussi à étrangler l'économie de Gaza et de la Cisjordanie. Israël parle du droit à la légitime autodéfense alors qu'il affronte un peuple isolé. Il est nécessaire de prendre une décision soit équilibrée. Les crimes commis à Beit Hanoun sont des crimes de guerre. Les coupables devraient être jugés par une cour internationale, a estimé le représentant. Le Conseil doit mettre un terme à cette situation d'impunité. Il convient donc de condamner vigoureusement les massacres de Beit Hanoun, d'adopter le projet de résolution et de détacher une mission d'enquête de haut niveau pour évaluer la situation des victimes, aider les rescapés du massacre et examiner les moyens pour protéger la population et la mettre à l'abri de nouvelles attaques.

M. JUAN ANTONIO FERNANDEZ PALACIOS (Cuba) a souligné que le droit à la vie fait l'objet de violations flagrantes de la part des forces d'occupation israéliennes, à l'encontre du peuple palestinien. Dix-neuf civils, dont huit enfants, ont perdu la vie à Beit Hanoun et aucune excuse ne saurait justifier une telle atrocité. Le représentant cubain a dénoncé le veto opposé au Conseil de sécurité par les États-Unis au projet de résolution récemment présenté par la Qatar sur cette question. En moins de six mois, le nouveau Conseil des droits de l'homme a déjà tenu deux sessions d'urgence pour débattre des atrocités commises contre les peuples de Palestine et du Liban, a rappelé le représentant cubain. Pour autant, a-t-il fait observer, la situation dans le territoire palestinien occupé a continué de se détériorer alors que les responsables de cette situation continuent d'ignorer les décisions de la communauté internationale. Il est évident qu'une population entière est victime d'un véritable génocide, délibérément planifié et mené à bien en tant que politique d'État, a déclaré le représentant cubain.

M. DIAN WIRENGJURIT (Indonésie) a déclaré que malgré les initiatives internationales, des horreurs continuent de se produire dans le territoire palestinien occupé. L'Indonésie espère que cette réunion permettra d'accélérer les évènements et de travailler sur la base des Conventions de Genève et d'empêcher ces violations. L'Indonésie condamne et rejette toutes les mesures qui ont été prises pour détruire les vies de personnes innocentes. Ces attaques ne sont pas proportionnées. L'Indonésie est vivement préoccupée par la situation sur le terrain et est tout particulièrement consternée de voir que quasiment rien n'a été fait pour donner suite aux résolutions adoptées par le Conseil en session extraordinaire sur la situation en Palestine. Ces actes ne font qu'entacher la crédibilité du Conseil des droits de l'homme, un organe qui devrait se montrer plus fort et capable de donner suite à ses textes adoptés, a estimé le représentant de l'Indonésie. La situation humanitaire dans les territoires palestiniens occupés est une atteinte aux Conventions de Genève, a-t-il ajouté. Le Conseil doit mobiliser toutes ses ressources. Un dangereux vide s'est créé qui permet le recours à la force. Un cessez le feu doit être établi et respecter par toutes les parties, a conclu l'Indonésie.

M. IQBAL MOHAMED LATONA (Maurice) s'est dit vivement préoccupé par le bombardement par l'armée israélienne sur des zones résidentielles de la bande de Gaza. Il a apporté son appui à l'idée d'envoyer sur place une mission d'enquête suite à l'attaque contre Beit Hanoun. Maurice condamne l'utilisation disproportionnée de la force par l'armée israélienne et demande également aux Palestiniens de faire preuve de retenue et de cesser les attaques contre des cibles israéliennes. Le moment est venu pour les deux parties de prendre simultanément des mesures d'instauration de la confiance. À cet égard, l'invitation du Premier Ministre israélien de rencontrer le Président Mahmoud Abbas constitue un pas dans la bonne direction. Il y a aussi des signes encourageants que la formation d'un gouvernement d'unité nationale en Palestine pourrait améliorer les relations entre la Palestine et Israël.

M. SAMIR LABIDI (Tunisie) a déclaré qu'il était regrettable de voir que le Conseil des droits de l'homme a dû se réunir par trois fois pour se pencher sur le problème engendré par l'occupation israélienne. La Tunisie constate la multiplication des attaques dans la bande de Gaza. Le massacre de Beit Hanoun a réveillé la conscience internationale qui est affolée de voir qu'Israël répète ses actes de violence. La Tunisie condamne ces agressions répétées et ces violations flagrantes. La Tunisie souhaite lancer un appel pressant à la communauté internationale pour qu'elle réagisse et obtenienne des garanties afin que le peuple palestinien bénéficie de protection. La Tunisie demande également à Israël de respecter pleinement les résolutions du Conseil des droits de l'homme et que ce dernier prenne des mesures pragmatiques pour mettre un terme à ces violations. Enfin, la Tunisie demande à tous les États membres du Conseil de adopter le projet de résolution par consensus.

M. SÉRGIO FLORENCIO (Brésil, au nom également de l'Équateur) a rappelé que son pays avait, tout comme l'Équateur, paraphé la demande visant à convoquer la présente session extraordinaire du Conseil. Il a dénoncé le recours disproportionné de la force militaire à Beit Hanoun. Il a fait part de sa profonde préoccupation face aux violations du droit humanitaire dans les territoires occupés. Le recours à la violence par l'une ou l'autre des parties est inacceptable, a souligné le représentant brésilien. Seul le dialogue pourra ouvrir la voie à un règlement du conflit, a-t-il ajouté. Il a déploré la détérioration des conditions de vie et les souffrances dont pâtit le peuple palestinien. Le représentant brésilien a demandé à Israël de déterminer les responsabilités dans la conduite de ses opérations militaires et aux Palestiniens de prendre les mesures appropriées pour mettre fin aux attaques à la roquette. Les deux parties doivent reprendre les pourparlers, a-t-il insisté. L'une des mesures allant dans le sens de la réconciliation consisterait à libérer le soldat Gilad Shalit. Une autre mesure importante consisterait à créer un gouvernement palestinien d'unité nationale.

M. SHA ZUKANG (Chine) a déclaré que le monde entier a été choqué par la tragédie qu'a connu Beit Hanoun. La Chine s'oppose au véritable blocus instauré autour de la Palestine. La Chine est préoccupée par l'action militaire dans les territoires palestiniens occupés et demande à Israël de mettre immédiatement fin à ses opérations. Les deux parties doivent maintenant pouvoir trouver une solution pour coopérer, a estimé le représentant chinois. Le retour aux discussions devrait être envisagé. Sans la résolution de ce conflit il n'y aura pas de paix dans le Moyen Orient. Le problème du Moyen-Orient doit être réglé sur la base des résolutions des Nations Unies, a déclaré le représentant. La Chine est prête à se joindre à la communauté internationale pour régler ce conflit. Le Conseil des droits de l'homme ne devrait pas permettre le renouvellement de telles tragédies. Les précédentes sessions extraordinaires du Conseil n'ont pas jusqu'à présent donné de résultat. La Chine espère par conséquent que cette troisième session extraordinaire permettra de mettre en œuvre des mesures concrètes.

M. LOVE MTESA (Zambie) a jugé regrettable que le Conseil doive de nouveau se réunir pour se pencher sur la même question israélo-palestinienne. Ayant dénoncé le meurtre de civils innocents de Beit Hanoun par Israël, le représentant zambien a jugé que l'explication fournie par le Gouvernement israélien sur les raisons ayant abouti à cet événement tragique ne sont ni convaincantes, ni inacceptables. On ne peut sacrifier des innocents en espérant que de simples excuses suffiront, a-t-il ajouté. Il faut qu'Israël se retire des territoires occupés palestiniens afin d'éviter de tels événements tragiques. Il faut que la communauté internationale mobilise son énergie pour mettre un terme à ce conflit et faire prévaloir la paix dans la région.
M. DRISS ISBAYENE (Maroc) a estimé qu'étant donné la situation critique qui prévaut dans les territoires palestiniens occupés, le Maroc souscrit aux déclarations du Groupe arabe, de l'Organisation de la Conférence islamique et du Mouvement des pays non alignés. Le quotidien des Palestiniens est rendu encore plus difficile suite au bombardement sur Beit Hanoun. Le Maroc condamne avec force ces actes. Les Palestiniens sont pris en étau, leur économie est complètement asphyxiée. Cette situation ne peut que s'aggraver encore si les incursions armées d'Israël ne cessent pas. Voilà pourquoi le Maroc est fortement préoccupé par la situation dans les territoires palestiniens occupés, a déclaré le représentant. Toute la communauté internationale devrait plus que jamais faire pression sur Israël pour qu'il respecte la légitimité internationale. Le Maroc demande instamment à tous les membres du Conseil d'adopter le projet de résolution proposé à la présente session.

M. BLAISE GODET (Suisse), rappelant que c'est la troisième fois consécutive que le Conseil se réunit de manière extraordinaire sur la situation au Proche-Orient, a souligné que la convocation de la présente session démontre que l'acuité de ce conflit ne faiblit malheureusement pas. La Suisse suit avec la plus grande préoccupation les violences qui interviennent depuis plusieurs mois en Israël et dans le territoire palestinien occupé, a-t-il poursuivi. Il est dans le droit d'Israël de riposter aux attaques dont il fait l'objet et de s'efforcer de les prévenir, mais les actions menées par l'armée israélienne au cours de son offensive dans la bande de Gaza doivent respecter les principes de proportionnalité, de précaution et de distinction. La Suisse déplore en particulier l'action militaire israélienne intervenue à Beit Hanoun le 8 novembre dernier. Il s'avère qu'Israël n'a pas pris toutes les précautions requises en vertu du droit international humanitaire pour assurer la protection de la population et des infrastructures civiles. La Suisse a pris bonne note d'autre part dans ce contexte de l'ouverture par Israël d'une enquête pour déterminer les causes de ce drame et faire toute la lumière sur ces récents événements. La Suisse condamne avec la même fermeté tous les actes de violence commis par les groupes armés palestiniens à l'encontre de la population civile israélienne notamment par le lancement de roquettes Kassam en territoire israélien. Le territoire palestinien est par ailleurs aux prises avec le risque d'une crise alimentaire et médicale, a par ailleurs souligné le représentant suisse.

M. PAUL MEYER (Canada) a affirmé que l'escalade de la violence dans la bande de Gaza suscite de vives préoccupations au Canada. Si Israël a le droit de mettre ses citoyens à l'abri d'attaques, il doit prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils. Le Canada salue la décision d'Israël de procéder à une enquête sur les événements et espère que cette enquête sera rapidement menée. Dans le même temps, le Canada reconnaît que les attaques de missiles contre Israël doivent cesser. La déclaration faite par un haut fonctionnaire du Hamas qui encourage ces attaques est troublante. Le Canada exhorte vivement le Hamas à se rallier aux principes de la feuille de route du «Quatuor». Le Conseil des droits de l'homme doit aborder ces questions d'une manière équilibrée et objective. Hélas, le projet de résolution présenté au cours de cette session extraordinaire ne tient pas compte du rôle et des responsabilités de toutes les parties et ne permet donc pas de promouvoir les droits de l'homme et les libertés fondamentales de toutes les parties dans cette région. Ce texte ne fait rien pour encourager la réalisation de l'objectif qui consiste à garantir la paix à long terme. Par conséquent, le Canada votera contre ce projet de résolution, a déclaré le représentant.

M. SWASHPAWAN SINGH (Inde) s'est dit préoccupé par les pertes en vies innocentes qui se poursuivent en Asie occidentale et par l'escalade de la violence qui en résulte. L'Inde n'a de cesse de rappeler que tout acte de terrorisme, de provocation et d'incitation à la violence ainsi que toutes représailles disproportionnées méritent condamnation. Nous condamnons et regrettons profondément l'incident de Beit Hanoun et prenons note du fait que le Gouvernement israélien a ordonné une enquête sur cet incident. Le Gouvernement indien soutient la reprise du processus de paix par le biais de négociations ayant pour résultat la création d'un État unifié de Palestine viable, indépendant et souverain.

M. RICARDO GONZALEZ ARENAS (Uruguay) a déploré que, dans cette région du monde, la violence continue de prévaloir sur les efforts de paix. La communauté internationale a beaucoup de mal à jouer un rôle constructif pour ouvrir la voie à une entente, mais cela n'est pas une raison pour que la communauté internationale y renonce. Il est évident que les évènements récents dans la bande de Gaza méritent toute notre attention, a déclaré le représentant. L'Uruguay condamne ces attaques, ainsi que les tirs de missiles sur des villes israéliennes. Il est inacceptable que des civils non combattants souffrent.

M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a indiqué que Moscou était très préoccupé par l'escalade au Moyen-Orient. Dénonçant la tragédie intervenue le 8 novembre dernier à Beit Hanoun, il a affirmé que de tels actes de l'armée israélienne sont injustifiables. Un tel emploi disproportionné de la force est inacceptable, a-t-il insisté. Il faut reconnaître que les groupes extrémistes à l'œuvre dans la bande de Gaza doivent également assumer leurs responsabilités car ils font beaucoup de tort aux aspirations du peuple palestinien. En tant que partie au Quatuor, la Fédération de Russie estime que les deux parties doivent prendre des mesures d'urgence pour stabiliser la situation et reprendre le dialogue politique, afin d'aboutir au règlement du conflit. Rappelant le veto opposé au Conseil de sécurité au projet de résolution récemment déposé par le Qatar, le représentant russe a exprimé l'espoir que le Conseil des droits de l'homme adopterait, en ce qui le concerne, le projet de résolution qui lui est soumis par le Pakistan.

M. BASHAR ABU-TALEB (Jordanie) a souligné qu'en sa qualité de puissance occupante, Israël a le devoir de garantir le bien-être des civils palestiniens. Hélas, les pratiques militaires récentes semblent être des mesures délibérées visant à empêcher toute reprise du dialogue. Cela ne fait qu'accroître l'atmosphère de tension et crée un climat propice à la haine et à la vengeance, a souligné le représentant jordanien. La Jordanie condamne vigoureusement le massacre de Beit Hanoun et demande à la communauté internationale de déployer davantage d'efforts pour réagir à cette violation des droits de l'homme.

M. JUAN MARTABIT (Chili) a souligné que les événements intervenus à Beit Hanoun le 8 novembre dernier ne peuvent laisser la communauté internationale indifférente. Israël a droit à la légitime défense mais doit, dans l'exercice de ce droit, faire preuve de retenue et de modération, a-t-il déclaré. Il faut améliorer la situation humanitaire critique que connaît actuellement la population palestinienne à Gaza, a-t-il poursuivi. Le Chili lance un appel aux milices palestiniennes afin qu'elles cessent de lancer des attaques à la roquette contre les civils israéliens. La solution du conflit dans la région passe par la mise en œuvre de la feuille de route, a souligné le représentant chilien. Il a par ailleurs estimé que le Conseil ne saurait passer sous silence la situation qui prévaut actuellement au Darfour.

M. NASSER RASHID AL NUAIMI (Qatar) a demandé pendant combien de temps la communauté internationale va tolérer ce terrorisme d'État commis à l'encontre de civils? La communauté internationale a-t-elle oublié l'envergure du massacre qu a été commis? L'absence d'une solution juste aux problèmes vécus par les Palestiniens empêchera de parvenir à un règlement de la situation au Moyen Orient. Le Qatar demande que le Conseil joue le rôle moral qui est le sien et exhorte Israël à respecter ses engagements.

M. AHMED MOHAMED MASOUD AL RIYAMI (Oman) a souligné que les agressions commises par Israël contre le peuple palestinien constituent des violations flagrantes de la quatrième Convention de Genève. Le Conseil a pour mandat d'aborder avec détermination de telles questions, a-t-il rappelé. Aussi, a-t-il appelé le Conseil à assumer ses responsabilités et à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien du fait de l'agression israélienne.

M. ADEL ESSA HUR AL MAHRI (Émirats arabes unis) a souligné qu'Israël devait être appelé à respecter les droits de l'homme. La souffrance humaine de la population palestinienne porte atteinte à la dignité humaine. Ces actes se poursuivent et sapent la position même de la communauté internationale. Israël doit revenir dans la normalité et ce Conseil doit intervenir en ce sens, a estimé le représentant. Une mission d'enquête de haut niveau doit être envoyée sur place. Israël a récidivé après deux sessions extraordinaires du Conseil. Le Conseil doit donc être très ferme dans sa position et doit éviter de tomber dans les pièges qui peuvent lui être tendus et se montrer à la hauteur de son engagement moral.

M. LUIS ALBERTO VARELA QUIRÓS (Costa Rica) a dénoncé l'attaque aveugle menée par l'armée israélienne à Beit Hanoun, dans la bande de Gaza. De tels actes méritent la condamnation de la communauté internationale, a-t-il souligné. Les excuses avancées par Israël attribuent à une «erreur» l'attaque contre la population civile; nous interprétons donc ces excuses comme une promesse que de tels faits ne se répèteront pas, a dit le représentant du Costa Rica. Il faudrait maintenant que les pourparlers de paix reprennent dans la région.

M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a déclaré que les forces d'occupation ont violé tous les droits de la population palestinienne. Il faut ramener toutes les parties à la raison et assurer une réelle protection au peuple palestinien. Le monde se doit de réagir au plus tôt pour sauver le peuple palestinien, a déclaré le représentant égyptien. Le Conseil des droits de l'homme a consacré trois sessions extraordinaires à la question du Moyen orient, la crédibilité de ce Conseil est en jeu. La dernière fois, le Conseil n'a pas été en mesure d'assurer la mise en œuvre des décisions adoptées, il s'agit maintenant d'envoyer un message fort à Israël pour mettre fin à sa campagne. Les Palestiniens ont le droit de faire œuvre de résistance, a conclu le représentant.

M. NAJEEB AL-BADER (Koweït) a fait observer que des violations graves des droits de l'homme ont été commises contre des populations civiles dans le territoire palestinien occupé où les forces d'occupation violent, de toute évidence, la quatrième Convention de Genève. Ceux qui sont responsables de massacres tels que celui de Beit Hanoun devraient être poursuivis en justice. En outre, la communauté internationale devrait assumer sa responsabilité en se penchant sur l'aspect humain de cette tragédie. Il faut protéger le peuple palestinien, a insisté le représentant koweïtien.

M. MURAD HAMAIMA (Libye) a tenu à remercier Mme Arbour pour sa participation mais aurait aimé entendre une réaction de sa part sur le bombardement de Beit Hanoun. Le Conseil des droits de l'homme doit maintenant prendre les mesures qui s'imposent et doit agir auprès d'Israël pour qu'il respecte les décisions prises par le Conseil, a estimé le représentant. Le Conseil se doit de revoir son mandat et d'assurer la protection de la population palestinienne, il risque sinon de voir sa crédibilité largement entamée.

M. OMAR DAHAB MOHAMED (Soudan) a insisté sur la nécessité de faire en sorte que cesse l'occupation israélienne des territoires occupés au Proche-Orient. Il s'est dit surpris par l'attitude des Républicains aux États-Unis, qui ont jugé que l'opération israélienne contre Beit Hanoun était justifiée. La communauté internationale, le Conseil des droits de l'homme en particulier, a le devoir d'assumer ses responsabilités pour mettre un terme à l'occupation israélienne et aux châtiments collectifs qu'elle impose.

M. EVGENY LAZAREV (Bélarus) a déclaré que son pays est vivement préoccupé par le recours disproportionné et excessif à la force par Israël. Le Conseil doit exprimer son rejet d'une telle situation. C'est pourquoi le Bélarus appuie cette session extraordinaire du Conseil.

M. ALIREZA MOAIYERI (Iran) a rappelé que les Palestiniens ont déjà subi une grave détérioration de leur situation humanitaire suite au blocus qui leur a été imposé parce qu'ils avaient démocratiquement élu leur gouvernement. Or, le régime israélien a lancé un nouveau cycle d'agressions contre le territoire palestinien, en particulier dans la bande de Gaza et à Beit Hanoun, qui s'est soldé par le décès de centaines de civils. En fait, la bande de Gaza est devenue une vaste prison pour les gens qui y vivent dans une crainte quotidienne. L'ampleur des crimes commis par le régime israélien à Gaza a partiellement été décrit dans une déclaration récente du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, a rappelé le représentant iranien. Ces attaques terroristes contre le peuple palestinien, comme les précédents, se sont poursuivis alors que faisait défaut la coopération en vue de la mise en œuvre de la résolution adoptée à l'issue de la première session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme, a-t-il ajouté. Le Conseil doit assumer sa responsabilité en prenant les mesures nécessaires afin de mettre un terme à l'agression israélienne en cours et protéger les civils.

M. WARREN W. TICHENOR (États-Unis) a déclaré qu'il était regrettable de voir que des victimes innocentes aient été sacrifiées. En très peu de temps, le Conseil s'est réunit trois fois en session extraordinaire. Il est regrettable que le Conseil utilise ses ressources limitées pour discuter de sujets pas précisément définis dans son mandat, a déclaré le représentant, qui a en outre demandé pourquoi le Conseil était réticent à examiner d'autres situations des droits de l'homme, notamment celle au Soudan. Ce débat offre un point de vue déséquilibré sur le conflit. Il faut aussi se pencher sur les déclarations du Hamas. Il s'agit de faire en sorte d'empêcher aussi la terreur déployée par le Hamas. Il convient d'ajouter d'autres sons de cloche, a déclaré le représentant américain. Le Conseil a-t-il le mandat et les informations nécessaires pour agir de la sorte, s'est-il interrogé.

M. TURKEKUL KURTTEKIN (Turquie) a rappelé que le 3 novembre dernier, son pays avait exprimé sa vive préoccupation face aux vastes opérations militaires israéliennes dans le nord de la bande de Gaza. En dépit de ces préoccupations, l'opération militaire israélienne du 8 novembre dernier à Beit Hanoun a causé la mort de 18 Palestiniens. Ce à quoi la communauté internationale a assisté à Beit Hanoun est inacceptable, a déclaré le représentant turc. Le recours disproportionné et aveugle à la force par Israël en réponse aux tirs de roquettes lancés vers le territoire israélien ne sert pas les efforts visant à parvenir à instaurer une paix durable, la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, a-t-il souligné. Il faut que les négociations entre les deux parties reprennent, a-t-il ajouté; unissons nos efforts à cette fin, a-t-il conclu.

M. OSCAR CARVALLO (Venezuela) a affirmé déplorer la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés et condamner les dernières opérations militaires israéliennes. Ces actions militaires constituent une nette violation des Conventions de Genève, de même que l'utilisation disproportionnée de la force. Le Venezuela lance un appel à la coopération et au dialogue. Les actes commis par Israël ont été condamnés par les membres du Conseil de sécurité mais les États-Unis ont fait usage de leur droit de veto pour éviter des sanctions à Israël. Le Conseil des droits de l'homme doit donc lancer un appel clair et fort, a estimé le représentant.


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