Fil d'Ariane
LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE SOLIDARITÉ AVEC LE PEUPLE PALESTINIEN A ÉTÉ MARQUÉE PAR UNE RÉUNION SPÉCIALE À L’OFFICE DES NATIONS UNIES À GENÈVE
La Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien a été marquée cet après-midi par une réunion spéciale à l'Office des Nations Unies à Genève. Cette réunion était présidée par le Directeur général de l'Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller, qui a donné lecture du message adressé à cette occasion par M. António Guterres, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, dans lequel ce dernier souligne que seules des négociations constructives, de bonne foi et conformes aux principes établis de longue date d'une solution fondée sur deux États, apporteront la solution durable souhaitée.
« Aujourd’hui, en particulier, nous avons le cœur lourd face aux souffrances de la population de Gaza », poursuit le Secrétaire général dans son message. Il exhorte Israël, sans compromettre les préoccupations légitimes de sécurité, à lever les restrictions pesant sur la circulation des personnes et des biens, qui entravent également les efforts des Nations Unies et des autres agences humanitaires. Il appelle par ailleurs le Hamas et les autres groupes militants à mettre un terme à leur déploiement militaire à Gaza, y compris aux tirs aveugles de roquettes et d'engins incendiaires dirigés contre Israël. Les Palestiniens à Gaza ont des revendications légitimes et ont le droit de manifester pacifiquement, souligne le Secrétaire général. Il ajoute que le Hamas et les responsables des manifestations ont la responsabilité d'empêcher les actions violentes et les provocations. Mais pour sa part, Israël a la responsabilité de faire preuve d’une plus grande retenue et de ne pas recourir à la force létale, sauf en dernier recours pour faire face à une menace imminente de mort ou de blessure grave, souligne M. Guterres.
Dans un message adressé à la réunion, M. Mahmoud Abbas, Président de l'État de Palestine, a fait observer que malgré la signature d'un accord de paix avec Israël en 1993, malgré la reconnaissance de l'État d'Israël par l'Organisation de libération de la Palestine en 1993, malgré le respect par la Palestine de ses obligations découlant des accords signés et la mise en place d'institutions nationales respectant la primauté du droit, malgré la reconnaissance de la Palestine en tant qu'État par 139 pays et son adhésion à plus de 100 traités et organisations internationaux, et malgré le renforcement d'une culture de la paix et de la lutte contre le terrorisme, Israël, puissance occupante, continue de refuser au peuple palestinien son droit à la liberté et à l'indépendance et persiste dans ses pratiques coloniales en volant des terres palestiniennes et en y transférant des colons. « Jusqu'à quand Israël serait-il considéré comme un État au-dessus de la loi et quand la communauté internationale respectera-t-elle ses obligations à cet égard ? », demande M. Abbas, appelant tous les États qui croient en la solution des deux États et qui reconnaissent l’État d’Israël à reconnaître également l’État de Palestine.
Des déclarations ont également été faites durant la réunion par le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien; par le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés; ainsi que par des représentants de la Ligue des États arabes, de l'Organisation de coopération islamique, du Mouvement des pays non alignés et de l'Union africaine. Une déclaration a également été prononcée au nom des organisations non gouvernementales accréditées auprès du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien.
Il a été annoncé en fin de séance que des messages de solidarité à l'occasion de la Journée internationale avaient également été reçus de la part des chefs d'État du Brésil, de la Jordanie, de la Turquie, du Qatar, de Sri Lanka, de l’Indonésie, de la Namibie, de l’Inde, des Maldives, de l’Égypte, de la Malaisie et de Maurice.
Cette réunion spéciale se tient chaque année pour marquer la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, célébrée le 29 novembre conformément à la résolution 32/40B adoptée par l'Assemblée générale le 2 décembre 1977.
Aperçu des déclarations
Dans un message dont lecture a été donnée par le Directeur général de l’Office des Nations Unies à Genève, M. Michael Møller, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, M. ANTÓNIO GUTERRES, souligne que les démolitions, l’expansion illégale de colonies de peuplement, les expulsions forcées et les mesures punitives collectives n'apporteront pas la paix, pas plus que ne l’apporteront la violence et l’incitation – et pas plus que les mesures unilatérales ne résoudront les problèmes liés au statut ou le conflit. Seules des négociations constructives, de bonne foi et conformes aux principes établis de longue date d'une solution fondée sur deux États, apporteront la solution durable souhaitée.
Le Secrétaire général appelle ainsi tous les acteurs, et en premier lieu les dirigeants israéliens et de l’Autorité palestinienne, à prendre des mesures audacieuses et à restaurer la confiance dans la promesse de la Résolution 181 de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, répondant ainsi aux aspirations nationales légitimes des deux peuples, avec des frontières basées sur les lignes de 1967 et Jérusalem comme capitale des deux états - Jérusalem-Est étant la capitale de l'État palestinien. C’est la seule option pour parvenir à une paix juste et globale, insiste M. Guterres. « Aujourd’hui, en particulier, nous avons le cœur lourd face aux souffrances de la population de Gaza », poursuit le Secrétaire général dans son message. Environ deux millions de Palestiniens restent bloqués dans une situation de pauvreté et de chômage croissants, ayant un accès limité à une santé, à une éducation, à une eau et à une électricité de niveau adéquat. Les jeunes n’ont guère de perspective d'avenir meilleur.
Le Secrétaire général de l’ONU exhorte Israël, sans compromettre les préoccupations légitimes de sécurité, à lever les restrictions pesant sur la circulation des personnes et des biens, qui entravent également les efforts des Nations Unies et des autres agences humanitaires. Il appelle par ailleurs le Hamas et les autres groupes militants à mettre un terme à leur déploiement militaire à Gaza, y compris aux tirs aveugles de roquettes et d'engins incendiaires dirigés contre Israël. Les Palestiniens à Gaza ont des revendications légitimes et ont le droit de manifester pacifiquement, souligne le Secrétaire général. Il ajoute que le Hamas et les responsables des manifestations ont la responsabilité d'empêcher les actions violentes et les provocations. Mais pour sa part, Israël a la responsabilité de faire preuve d’une plus grande retenue et de ne pas recourir à la force létale, sauf en dernier recours pour faire face à une menace imminente de mort ou de blessure grave, souligne M. Guterres. En cette Journée internationale de la solidarité, le Secrétaire général incite la communauté internationale à réaffirmer son engagement à défendre les droits du peuple palestinien et à construire un avenir de paix, de justice, de sécurité et de dignité pour les Palestiniens et les Israéliens.
Le Représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève, M. COLY SECK, a donné lecture d’un message de M. CHEIKH NIANG, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, dans lequel ce dernier rappelle l’adoption, il y a 71 ans, de la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations Unies portant partition de la Palestine alors sous mandat en deux États souverains et voisins et souligne que si l’État d’Israël a effectivement obtenu son indépendance, l’État de Palestine n’a, lui, ni indépendance, ni souveraineté et demeure cantonné au statut d’État observateur à l’ONU. À ce jour, 139 États membres ont officiellement reconnu l’État de Palestine; or, l’occupation illégale de son territoire persiste depuis 51 ans. En Cisjordanie comme à Jérusalem, l’expansion des colonies de peuplement se poursuit sans répit, en violation du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, poursuit M. Niang dans son message. S’y ajoute la démolition d’infrastructures de maisons et de structures appartenant aux Palestiniens, alors que des villages entiers, comme le hameau bédouin de Khan el-Ahmar, sont menacés de déplacement, compromettant ainsi les moyens d’existence des habitants.
Les restrictions à la liberté de circulation et le mur sont d’autres entraves à la vie quotidienne de millions de Palestiniens, poursuit dans son message le Président du Comité. Il en est de même de l’usage disproportionné de la force contre la population civile, ajoute-t-il, avant de rappeler que dans la bande de Gaza, le blocus illégal, en cours depuis déjà 11 ans, continue d’isoler la population civile et de lui infliger toutes sortes de privations. Le Comité en appelle aux acteurs à prendre sans délai les mesures appropriées pour atténuer la situation humanitaire désastreuse à Gaza afin de redonner à la population civile sa dignité. Tout aussi important est l’impératif du respect du cessez-le-feu, par toutes les parties, en l’occurrence Israël et le Hamas, poursuit M. Niang. La réduction drastique des ressources de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) met en péril la poursuite de programmes essentiels au bénéfice de 5,3 millions de réfugiés palestiniens en Jordanie, au Liban, en Syrie et dans les Territoires palestiniens occupés, déplore-t-il. Tenant compte de la responsabilité première des Nations Unies sur la question de Palestine, « il nous revient, en tant qu’acteurs de la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, le Quartet et les pays de la région, d’accompagner les parties, pour parvenir à la solution des deux Etats, prévoyant le respect de la dignité et des droits fondamentaux des Israéliens comme des Palestiniens », conclut M. Niang.
Au nom du Président du Comité spécial des Nations Unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, M. ROHAN PERERA, le Représentant permanent de Sri Lanka auprès des Nations Unies à Genève, M. ALIYAR LEBBE ABDUL AZEEZ, a déclaré que le peuple palestinien est soumis à un cycle quotidien de violence et que tous les aspects de sa vie continuent d’être affectés par l'occupation illégale. Le Comité – qui a présenté il y a deux semaines son cinquantième rapport – reste préoccupé par l'expansion continue des colonies de peuplement israéliennes dans les Territoires occupés, ainsi que par le blocus et la fermeture de Gaza, l’absence de reddition de comptes, la détention d'enfants, le recours à la détention administrative, et l'environnement hostile auquel est confrontée la société civile, en particulier les organisations locales palestiniennes et israéliennes œuvrant pour la promotion des droits de l'homme dans les Territoires occupés. L'expansion des colonies de peuplement et la démolition de maisons palestiniennes ont constitué l’une des questions les plus fréquemment abordées lors des entretiens que le Comité a eus, a souligné le Représentant permanent de Sri Lanka, ajoutant que ces pratiques avaient eu un impact direct sur l'escalade de la violence dans les Territoires occupés, contribuant à l'augmentation du nombre de victimes civiles, y compris d'enfants.
Le Comité est par ailleurs préoccupé par le recours excessif à la force par les forces de sécurité israéliennes à l’encontre des manifestants à Gaza depuis la fin mars 2018 et jusqu'à aujourd’hui. Au 31 octobre 2018, le Comité a été informé du décès de 228 Palestiniens, dont 43 enfants, et d’un nombre de blessés dépassant 24 362. Le Comité condamne fermement le recours excessif à la force par les forces de sécurité israéliennes. Le blocus et la fermeture de Gaza, qui entrent dans leur douzième année, demeurent l’obstacle le plus important au développement économique et à la reconstruction durables; cela a eu un impact négatif important sur les droits de l’homme les plus fondamentaux des habitants de Gaza, y compris leur droit à la santé, à l'éducation et à la liberté de circulation. Cette situation est exacerbée par la crise sans précédent du financement de l’UNRWA, souligne le Comité. Il insiste sur le besoin urgent de relancer le processus de paix et réitère son soutien à la solution fondée sur deux États sur la base des frontières de 1967.
Un représentant de la Ligue des États arabes a donné lecture du message transmis par le Secrétaire général de la Ligue des États arabes, M. AHMAD ABUL EL GHEIT, dans lequel celui-ci explique que cette Journée est célébrée aujourd'hui dans un contexte dangereux pour la cause palestinienne. Les autorités d'occupation ont poursuivi leurs politiques et leurs intrigues visant à faire dérailler tout espoir et tout effort d'instauration de la paix, ainsi que leurs politiques discriminatoires contre le peuple palestinien, défiant ainsi la légalité internationale, comme en témoigne, dernièrement, la « loi sur l’État-nation du peuple juif » - une attitude alimentée par des décisions américaines sans précédent contre les droits du peuple palestinien. Les Arabes ont refusé tout ordre du jour visant à vider la cause palestinienne de son contenu. Ce dont le peuple palestinien a besoin maintenant, c’est que la solidarité internationale à l’égard des Palestiniens se traduise en mesures concrètes visant à mettre un terme à l’intransigeance de la puissance occupante et à son refus d’appliquer les décisions internationales, en particulier en augmentant la pression et en appliquant un blocus international sur le cadre illégal de la colonisation israélienne qui entrave toute chance de parvenir à une solution fondée sur deux États.
Les États qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine devraient également franchir cette étape importante et nécessaire, poursuit le Secrétaire général de la Ligue des États arabes dans son message. La paix - sur la base d'une solution fondée sur deux États, comme seul moyen d'assurer la stabilité du Moyen-Orient – reste le noble objectif que poursuivent le peuple palestinien, les États arabes et le monde entier. Une réconciliation palestinienne est également essentielle pour faire face, en bloc uni, à tous les dangers et à tous les défis, conclut le Secrétaire général de la Ligue.
MME NASSIMA BAGHLI, Observatrice permanente de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) auprès des Nations Unies à Genève, a regretté que malgré le fait que l’État d’Israël ait été établi, l’État arabe de Palestine n’ait toujours pas, lui, été matérialisé. Le peuple palestinien continue de revendiquer son droit à l’autodétermination et son droit d'établir son État indépendant à l'intérieur des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, comme condition préalable à la paix dans la région. Mme Baghli a déclaré que la réunion d’aujourd’hui était l’occasion de réfléchir aux effets des pratiques de colonisation israéliennes, ainsi qu’aux politiques israéliennes d’apartheid, de judaïsation, et de déplacement forcé du peuple palestinien. Elle a souligné que la commémoration de cette Journée se faisait à un moment extrêmement difficile pour le peuple palestinien et sa cause, alors que les Palestiniens n’entrevoient le dégagement d’aucun véritable horizon politique en raison des violations continues du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies par Israël, la puissance occupante. Pis encore, l’administration des Nations Unies prend des positions et des décisions qui témoignent de son parti pris en faveur de la puissance occupante, agissant ainsi en violation des résolutions internationalement agréées et s'écartant de son rôle antérieur de médiation dans le processus de paix. Dans ce contexte, l’OIC appelle les membres de la communauté internationale à s’assurer que leur politiques, positions, efforts et rôle reposent sur leur obligation de respecter la primauté du droit et la justice et de promouvoir la paix et la sécurité.
Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. JORGE VALERO, Représentant permanent du Venezuela auprès des Nations Unies à Genève, a rappelé que le Mouvement avait toujours exprimé sa position ferme et solidaire envers le peuple palestinien et sa juste cause. Le Mouvement exprime ses graves préoccupations s’agissant de la décision illégale, unilatérale et arbitraire prise par le Gouvernement des États-Unis de déclarer Jérusalem comme capitale d’Israël et de déménager par conséquent son ambassade dans cette ville.
Le Mouvement a fermement mis en garde que de telles actions provocatrices, qui constituent une violation sans équivoque des résolutions du Conseil de Sécurité, ne feront qu'exacerber les tensions, avec des répercussions potentiellement considérables.
M. Valero a par ailleurs condamné les violations flagrantes, massives et systématiques des droits de l’homme et du droit international humanitaire perpétrées par la puissance occupante, soulignant qu’en dépit de décennies d’efforts en faveur de la paix, le sort des Palestiniens n’a fait qu’empirer en raison des pratiques et politiques illégales constantes d’Israël. Cette Journée fournit l’occasion solennelle de renouveler notre engagement dans la recherche d’une solution juste et durable pour la cause palestinienne, afin de parvenir à instaurer la paix au Moyen-Orient. Le Mouvement s’est notamment dit profondément préoccupé par les pratiques et agressions illégales d’Israël, puissance occupante, contre le peuple palestinien, dans l’ensemble du Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, s’agissant notamment des pratiques israéliennes visant à modifier la composition démographique et le statut juridique dudit Territoire afin de faciliter l’annexion de facto d’encore davantage de terres palestiniennes. Le Mouvement demande la cessation immédiate des incursions militaires israéliennes dans le Territoire palestinien et réaffirme en outre son engagement à trouver une solution durable au sort des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 du Conseil de sécurité.
Au nom de M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine, l’Observateur permanent de l’Union africaine auprès des Nations Unies à Genève, M. AJAY KUMAR BRAMDEO, a relevé que plus de 40 ans après la proclamation de cette Journée, la situation dans les Territoires palestiniens occupés n’a jamais été aussi alarmante qu’aujourd’hui et continue d’envenimer les relations internationales. Depuis des années, l’Organisation de l’Union africaine – maintenant l’Union africaine – continue d’exprimer le soutien de l’Afrique au peuple palestinien dans son combat légitime pour mettre fin à l’occupation israélienne et parvenir à établir un État de Palestine indépendant sur la base des frontières de Juin 1967 avec Jérusalem comme capitale. À son plus haut niveau, l’Union africaine a fermement fait entendre son objection à la décision prise par les États-Unis le 6 décembre 2017 de considérer Al Qods comme étant la capitale d’Israël en y transférant leur ambassade – une décision qui constitue un obstacle majeur pour la paix.
Après 10 ans de blocus, la situation à Gaza - du point de vue des droits de l’homme comme du point de vue humanitaire - s’est détériorée à un niveau sans précédent. Récemment, les autorités israéliennes ont adopté une législation qui va limiter significativement la capacité pour les individus et les organisations de défense des droits de l'homme de contester la démolition ou la saisie de propriétés palestiniennes à Jérusalem-Est. Les politiques ségrégationnistes et racistes israéliennes et les pratiques contre le peuple palestinien dans les Territoires occupés constituent de graves violations du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire. De plus, Israël intensifie sans cesse et illégalement son niveau de violence et de recours disproportionné à la force. A cet égard, les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine condamnent la politique de judaïsation de la ville de Jérusalem conduite par l’État hébreu qui continue d’annexer illégalement des parties de la ville et change ainsi ses aspects historiques, juridiques et démographiques; ils condamnent en outre les attaques continues contre les sites sacrés musulmans et chrétiens et appellent la communauté internationale à intervenir immédiatement pour mettre fin à cette situation. Pour conclure, l’Observateur permanent de l’Union africaine a rappelé que la vision globale la plus partagée au monde rejette l’oppression et l’indifférence face au malheur des autres et a souligné que la conscience collective rejette aussi l’impunité, en particulier pour les violations les plus graves du droit humanitaire international.
L’Alliance mondiale des jeunes chrétiennes (YWCA) et YWCA – Palestine ont rappelé que depuis 11 ans, le siège israélien sur Gaza se poursuit; près de deux millions de Palestiniens ne peuvent pas quitter Gaza, et rien que cette année, des centaines d’entre eux ont été tués et plus de 24 000 ont été blessés dans le cadre de la « Grande marche du retour », près du mur de séparation. La violence contre les Palestiniens continue de s’intensifier, particulièrement à l’encontre des jeunes qui sont pourtant les agents clés du changement dans le processus de construction de la paix et pour un futur durable empreint de justice, de respect et de sécurité. Aujourd’hui, 8000 prisonniers politiques palestiniens se trouvent dans les prisons israéliennes, vivant dans des conditions inhumaines, et le nombre d’enfants en détention continue d’atteindre des niveaux records. De plus, la politique israélienne actuelle de transferts et de déplacements forcés par le biais des démolitions de maisons et d’expulsions, ainsi que par la révocation du droit de résidence affecte directement le sentiment de sécurité et de liberté des femmes.
Les deux organisations ont ensuite exprimé leur profonde préoccupation face aux décisions unilatérales qui aggravent les tensions au Moyen-Orient, comme celle de reconnaître Jérusalem comme capital d’Israël en transférant des ambassades dans cette Ville sainte – une décision qui viole le droit international et plusieurs résolutions des Nations Unies, ainsi que la Convention de Genève et l’Accord d’Oslo, qui demandent de ne pas changer le statut de Jérusalem jusqu’à la fin des négociations de paix. Les deux organisations ont appelé à la fin de l’occupation israélienne et à un soutien aux Palestiniens pour qu’ils puissent créer leur État souverain indépendant. Elles ont par ailleurs appelé à la libération de tous les prisonniers en détention administrative, et plus particulièrement les femmes, les jeunes et les enfants. Enfin, elles ont demandé que les Nations Unies mettent en œuvre leurs propres résolutions sur la Palestine et ont appelé chacun à avoir le courage de se lever pour les droits à l’égalité, à la liberté, à la dignité et à la sécurité des Palestiniens.
Un représentant de l’État de Palestine a donné lecture du message transmis par M. MAHMOUD ABBAS, Président de l’État de Palestine, dans lequel ce dernier réaffirme sa profonde gratitude envers tous les pays qui ont apporté un soutien précieux à la juste cause du peuple palestinien, notamment en soutenant les résolutions annuelles sur la question de la Palestine à l’ONU et en maintenant leurs positions de principe sur la base du droit international et des résolutions pertinentes des Nations Unies, malgré les pressions et les tentatives visant à saper ces positions légales et morales. Les Nations Unies ont avec raison défendu la cause palestinienne en lui accordant un rang de priorité dans l’ordre du jour de la communauté internationale. L’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil des droits de l’homme et d’autres organes et organismes des Nations Unies, y compris la Cour internationale de justice, ont adopté des résolutions fermes et fondées sur des principes en faveur de la juste cause palestinienne, rappelle M. Abbas dans son message. « Nous devons toutefois réitérer notre profond regret face au manque de mise en œuvre de ces résolutions », qui a aggravé le conflit au fil des décennies et a infligé de graves souffrances au peuple palestinien. Cette situation injuste a renforcé la conviction qu'il existe effectivement deux poids, deux mesures lorsqu’on en vient aux résolutions concernant Israël, car ces résolutions ne sont pas appliquées et Israël est autorisé à continuer de se comporter comme s’il était au-dessus des lois, en toute impunité, alors que cela a de graves conséquences.
Malgré la signature d'un accord de paix avec Israël en 1993, malgré la reconnaissance de l'État d'Israël par l'Organisation de libération de la Palestine en 1993, malgré le respect par la Palestine de ses obligations découlant des accords signés et la mise en place d'institutions nationales respectant la primauté du droit, malgré la reconnaissance de la Palestine en tant qu'État par 139 pays et son adhésion à plus de 100 traités et organisations internationaux, et malgré le renforcement d'une culture de la paix et de lutte contre le terrorisme, Israël, puissance occupante, continue de refuser au peuple palestinien son droit à la liberté et à l'indépendance sur sa propre terre et persiste dans ses pratiques coloniales en volant des terres palestiniennes et en y transférant ses colons en violation grave des Conventions de Genève – comme en témoignent notamment les récents projets de démolition du village de Khan Al Ahmar et l’adoption de la Loi sur l’« État-nation juif ». Jusqu'à quand Israël sera-t-il considéré comme un État au-dessus de la loi et quand la communauté internationale respectera-t-elle ses obligations à cet égard, demande M. Abbas dans son message ? La Palestine a appelé tous les États qui croient en la solution des deux États et qui reconnaissent l’État d’Israël à reconnaître également l’État de Palestine. La Palestine a également appelé les États à respecter leurs obligations de ne pas reconnaître la situation illégale créée par les politiques prises par Israël dans l'État de Palestine occupé, y compris à Jérusalem-Est. La Palestine est pleinement attachée au droit international, aux résolutions pertinentes des Nations Unies et à la solution des deux États avec les frontières de 1967, et reste prête à donner toutes les chances aux efforts régionaux et internationaux, pour réaliser une paix juste. Mais si les efforts échouent pour parvenir à une telle solution, le peuple palestinien ne disparaîtra pas et poursuivra sa lutte légitime pour la réalisation de ses droits inaliénables et luttera pour l'égalité des droits pour tous, sans discrimination, dans la Palestine historique, conclut M. Abbas dans son message, rappelant que le combat du peuple palestinien n’était pas dirigé contre le judaïsme en tant que religion.
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