Aller au contenu principal

BURUNDI: LA COMMISSION D’ENQUÊTE APPELLE LE GOUVERNEMENT À METTRE FIN AUX GRAVES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME

Communiqué de presse

Genève, 29 septembre 2017 (Publié tel que reçu) – La Commission d’enquête sur le Burundi prend bonne note de la décision du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies de reconduire son mandat pour une année supplémentaire. Elle en appelle à un engagement déterminé du Gouvernement burundais et des Etats membres des Nations Unies pour lutter contre l’impunité et mettre un terme aux graves violations et atteintes aux droits de l’homme commises au Burundi et documentées dans son récent rapport.

« L’extension du mandat de la Commission n’est pas une fin en soi : il importe que des mesures soient prises immédiatement pour protéger les droits de l’homme au Burundi, poursuivre les auteurs présumés de graves violations de ces droits et atteintes à ceux-ci dans le cadre de procédures crédibles et équitables et ainsi rendre justice aux victimes. La Commission continuera à s’acquitter de sa mission de manière rigoureuse et impartiale, dans le respect des principes de dialogue et de coopération constructifs qui guident les activités du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies », a affirmé Fatsah Ouguergouz, Président de la Commission.

Le Gouvernement du Burundi a jusque-là refusé de coopérer avec la Commission d’enquête, en dépit des demandes et initiatives répétées de celle-ci. La Commission veut croire que les autorités burundaises sauront saisir la main qui leur est tendue. « Nous réaffirmons l’entière disponibilité de la Commission et sa volonté de dialoguer avec le Gouvernement du Burundi. Nous l’invitons, une fois encore, à coopérer avec la Commission, à lui fournir toute information utile relative à la situation des droits de l’homme au Burundi et aux efforts entrepris dans ce domaine », a expliqué Reine Alapini Gansou, membre de la Commission.

Au terme de sept mois d’enquête et sur la base de plus de 500 entretiens, y compris avec des Burundais réfugiés à l’étranger et d’autres restés dans leur pays, la Commission est arrivée à la conclusion que des violations graves des droits de l’homme et atteintes à ceux-ci ont été perpétrées au Burundi depuis avril 2015. Les violations ainsi documentées incluent des arrestations et détentions arbitraires, des actes de torture et des traitements cruels, inhumains ou dégradants, des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des viols et autres violences sexuelles.

« Nous demeurons fortement préoccupés par la persistance de telles violations, dont certaines pourraient constituer des crimes contre l’humanité. Nous demeurons également préoccupés par l’implication, dans ces violations, d’agents de l’Etat (en particulier, des membres des services de renseignement, de la police et de l’armée) et d’Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir. Il n’y a pas et ne peut y avoir de solution à la crise que traverse le Burundi sans un strict respect des droits de l’homme et une lutte déterminée contre l’impunité », a insisté Françoise Hampson, membre de la Commission.

La Commission rappelle la responsabilité première des autorités burundaises pour mettre un terme aux violations graves des droits de l’homme commises sur son territoire. Elle demande également aux groupes d’opposition de cesser immédiatement toute atteinte aux droits de l’homme et de s’abstenir de tout discours appelant à la violence. La Commission appelle en outre l’Union africaine à reprendre l’initiative dans la recherche d’une solution durable à la crise au Burundi fondée sur le respect des droits de l’homme et le rejet de l’impunité.

*********

La Commission d’enquête sur le Burundi a été créée, le 30 septembre 2016, par la résolution 33/24 du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Elle a notamment pour mandat de mener une enquête approfondie sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises au Burundi depuis avril 2015, d’en identifier les auteurs présumés et de formuler des recommandations.

Le rapport détaillé de la Commission, accompagné de questions-réponses et d’extraits de témoignages de victimes, est disponible sur : http://www.ohchr.org/FR/HRBodies/HRC/CoIBurundi/Pages/CoIBurundiReportHRC36.aspx

Contact média (Genève) : Claire Kaplun, Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Tél: +41-22 917 9056, email: ckaplun@ohchr.org


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HRC/17/160F