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LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT, SOUS PRÉSIDENCE PAKISTANAISE, ENTEND PLUSIEURS DÉLÉGATIONS AU SUJET DE LA SITUATION DANS LA PÉNINSULE DE CORÉE

Communiqué de presse

La Conférence du désarmement, qui tenait aujourd’hui sa première séance publique sous présidence pakistanaise, a entendu ce matin plusieurs délégations s’exprimer au sujet de la situation dans la péninsule coréenne, après les récents tirs de missiles effectués par la République populaire démocratique de Corée.

La nouvelle Présidente de la Conférence, l’Ambassadrice Tehmina Janjua du Pakistan, a dit tout l’honneur que représentait sa prise de fonctions, pour elle et pour son pays. À la création de la Conférence du désarmement, en 1979, a-t-elle rappelé, le Pakistan était déjà un participant actif des négociations sur le désarmement et l’interdiction des essais nucléaires. Le Pakistan, qui apprécie beaucoup le potentiel de la Conférence du désarmement pour la paix et la stabilité régionale, sait que certaines voix critiquent l’inaction de cette instance: ces voix ont tort, a estimé Mme Janjua. Certes, la Conférence ne fait pas assez de progrès; mais elle ne travaille pas non plus dans un monde abstrait et, pour s’attaquer aux causes de l’insécurité, elle est bien obligée de tenir compte des réalités stratégiques du moment. La Conférence a, depuis de longues années, mené des débats très utiles permettant de mieux comprendre les perspectives et préoccupations sécuritaires des différents États, a souligné Mme Janjua.

La nouvelle Présidente de la Conférence a indiqué qu’elle poursuivrait les consultations engagées par la précédente présidence, norvégienne, au sujet des quatre propositions de programme de travail dont est saisie la Conférence du désarmement. Mme Janjua a enfin transmis les condoléances de son pays à la Belgique après les attentats de ce matin, ainsi qu’aux autres pays qui ont été récemment frappés par des actes terroristes ou par des catastrophes.

Ce matin, les délégations des pays suivants ont fait des déclarations : République de Corée, Japon, États-Unis, Pologne, République populaire démocratique de Corée et Fédération de Russie.

La prochaine séance publique de la Conférence du désarmement aura lieu le mardi 29 mars à 10 heures.


Aperçu des déclarations

La République de Corée a déclaré que dans le contexte actuel de tensions géopolitiques, la Conférence du désarmement doit jouer un rôle important pour la paix et la sécurité. La République de Corée a jugé essentiel que la Conférence adopte rapidement son programme de travail. Elle a par ailleurs condamné les violations flagrantes de la résolution 2270 du Conseil de sécurité par la République populaire démocratique de Corée, qui constituent des menaces pour la sécurité régionale et internationale. La République de Corée demande à la République populaire démocratique de Corée de renoncer de manière irréversible à son programme d’armes nucléaires et de missiles.

Le Japon a salué les efforts des présidents successifs de la Conférence du désarmement pour adopter un plan de travail. Le 18 mars, la République populaire démocratique de Corée a lancé un missile qui a volé sur une distance de 800 kilomètres avant de s’écraser, en violation des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, a ensuite dénoncé la délégation japonaise. Le Japon demande à la République populaire démocratique de Corée de respecter ces résolutions et de s’abstenir de toute provocation.

Les États-Unis ont dit suivre de très près la situation dans la péninsule coréenne et être solidaires de leurs alliés dans cette région.

La Pologne a dit ses condoléances à tous les États qui ont récemment perdu des citoyens dans des accidents ou des attentats. La Pologne a souligné que le projet russe de traité international contre le terrorisme chimique exigeait des réflexions et consultations plus approfondies. La Pologne pense qu’il serait utile de dissocier les consultations sur le programme de travail et l’élaboration de l’instrument proposé par la Fédération de Russie.

La République populaire démocratique de Corée a dit que sa position en matière nucléaire était claire: si les États-Unis et la République de Corée arrêtent leurs exercices militaires contre la République populaire démocratique de Corée, celle-ci imposera un moratoire sur le nucléaire. Mais les États-Unis ont refusé cette offre ainsi que la proposition de tenir des négociations en vue d’un accord de paix. Cela montre que l’objectif des États-Unis n’est pas la paix mais bien de faire pression sur la République populaire démocratique de Corée. Il est clair que si un traité de paix était conclu, les États-Unis devraient retirer leurs troupes de la péninsule. La situation changerait alors du tout au tout. Les exercices militaires conjoints se poursuivent en ce moment même au Sud: directement menacée, la République populaire démocratique de Corée doit-elle rester les bras croisés ?

La Fédération de Russie a constaté que des progrès sensibles avaient été faits pour trouver un résultat acceptable pour toutes les délégations concernant le programme de travail, progrès dont il faut espérer qu’ils seront concrétisés par la présidence pakistanaise. La Fédération de Russie continuera de donner des explications concernant son projet d’instrument international contre le terrorisme chimique. La Fédération de Russie soutient les pays qui viennent de subir des actes terroristes ou des catastrophes.

Les États-Unis ont déclaré que les manœuvres militaires réalisées actuellement avec leurs alliés étaient prévues de longue date et ne menaçaient en rien la République populaire démocratique de Corée. Ce dernier pays a l’obligation, en vertu des résolutions du Conseil de sécurité, de procéder à la dénucléarisation de la péninsule. Cette démarche doit faire partie intégrante de toute négociation de paix, ont insisté les États-Unis.

La République de Corée a précisé que ses manœuvres militaires avaient un caractère défensif et étaient transparentes. Aucun prétexte ne peut justifier que la République populaire démocratique de Corée continue de contrevenir aux décisions du Conseil de sécurité.

Le Japon a souligné que la République populaire démocratique de Corée continue d’enfreindre les résolutions pertinentes de Nations Unies et les décisions prises au terme des négociations entre les six parties.

La République populaire démocratique de Corée a déclaré que les manœuvres militaires entraînent un risque absolu de dérapage dans la péninsule coréenne. La réalité est différente des résolutions du Conseil de sécurité. Les pays qui participent aux manœuvres cherchent en réalité des occasions de nuire à la République populaire démocratique de Corée, au risque de provoquer une deuxième guerre de Corée. La République populaire démocratique de Corée réitère son appel à la tenue d’une conférence de paix. Elle considère que la République de Corée n’est qu’une colonie des États-Unis.


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DC/2016/15F