Aller au contenu principal

LE COMITÉ PRÉPARATOIRE DE LA TROISIÈME CONFÉRENCE SUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES SE PENCHE SUR LE CADRE D'ACTION DEVANT SUCCÉDER À CELUI DE HYOGO

Communiqué de presse

Le Comité préparatoire de la troisième Conférence sur la prévention des catastrophes a poursuivi ce matin, à Genève, l'examen du cadre d'action pour la réduction du risque de catastrophe pour l'après-2015, entamé hier.

Les délégations ont salué le caractère volontaire et non contraignant du Cadre d'action de Hyogo et ont généralement convenu que le prochain cadre d'action devrait proposer des mécanismes de financement novateurs et renforcer les capacités locales et régionales de prévention et de réaction aux catastrophes. Elles ont préconisé une action renforcée en matière de collaboration avec le secteur privé et de préparation des populations aux catastrophes; elles ont en outre demandé que le prochain cadre soit lié au cadre du développement durable pour l'après-2015. Un intervenant a recommandé que le prochain cadre de réduction du risque de catastrophe mette l'accent sur le rôle coordonnateur des États et sur l'importance de la coopération et de la solidarité internationales.

Les délégations ont aussi observé que, grâce à un bon état de préparation des populations, il est possible de limiter le bilan humain des catastrophes et d'accélérer le relèvement des communautés. Plusieurs pays ont décrit les mesures techniques qu'ils ont prises pour assurer la sécurité de la population face aux catastrophes: systèmes d'alerte rapide, construction de logements sûrs, élaboration de plans d'urgence ou encore aménagement du territoire. Une délégation a relevé que les mesures nationales, pour nécessaires qu'elles soient, ne sont pas suffisantes et justifient la coopération internationale et régionale dans le traitement des risques de catastrophe transfrontaliers.

De nombreux petits États insulaires en développement ont participé au débat. Ils ont observé que le cadre d'action pour l'après-2015 et les résultats de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires indépendants, qui se tiendra en septembre prochain dans l'État indépendant du Samoa, devront se renforcer mutuellement. En effet, pour de nombreux petits pays, une seule catastrophe peut réduire à néant le fruit de décennies de développement, a-t-il été souligné. Il a en outre été indiqué que le prochain cadre d'action devrait tenir compte des effets des changements climatiques, notamment l'élévation du niveau des mers, et prévoir des mesures pour atténuer les risques et éviter l'apparition de nouveaux dangers. Des délégations ont plaidé pour que la plus grande attention soit accordée à la désertification et à la sécheresse en tant que phénomènes prenant de l'ampleur et causant des pertes importantes à nombre de pays

Ont fait des déclarations: l'Éthiopie, la République dominicaine, le Cambodge, la Nouvelle-Zélande, les Fidji, les Bahamas, la République démocratique du Congo, la Gambie, le Niger, la Jamaïque, Sri Lanka, l'Etat de Palestine, la France, le Gabon, l'Arménie, la Norvège, Singapour, l'État indépendant du Samoa, Cuba, le Maroc, le Canada, l'Argentine, Trinité-et-Tobago, les Îles Cook, l'Ouganda, la Zambie, le Royaume-Uni, le Burundi, l'Algérie, le Royaume des Tonga, l'Union internationale pour la conservation de la nature, l'Autorité intergouvernementale pour le développement, l'Organisation hydrographique internationale, le Groupe principal des organisations non gouvernementales, l'Agence de gestion des situations de crise et d'urgence des Caraïbes, le Groupe des gouvernements locaux et régionaux et le Groupe des femmes.


Le Comité préparatoire se réunit à nouveau à 15 heures pour poursuivre ses travaux.


Examen du cadre d'action pour la réduction du risque de catastrophe de l'après-2015

L'Éthiopie a déclaré avoir fait de la gestion des risques de catastrophe une priorité de son développement. Le Gouvernement éthiopien s'est fixé cinq objectifs pour appliquer le Cadre d'action de Hyogo : la recherche sur l'agriculture, les changements climatiques ayant créé un environnement favorable au développement de maladies affectant les récoltes ; la sécurité alimentaire, qui doit être liée à des programmes sur les niveaux de revenus ; une bonne planification de l'utilisation des sols et des terres ; une gestion des risques qui fasse partie de tous les plans sectoriels de développement ; et la collaboration et la coopération avec les entités locales, régionales et internationales afin de faciliter la surveillance des risques et la gestion des catastrophes.

La République dominicaine a souligné que son pays a été le premier à être évalué pour l'application du Cadre d'action de Hyogo : malgré les résultats positifs à cet égard, le pays doit encore se doter d'une stratégie nationale claire et s'associer aux initiatives régionales favorisant la cohésion. La délégation a rappelé que le financement international en faveur de la résilience reste à assurer et que, trop souvent, les projets humanitaires ou d'aide au développement manquent de cohérence. En conséquence, le cadre d'action post-2015 doit favoriser des mécanismes de financement plus novateurs. Il sera également important d'assurer la création de liens réels avec les économies à forte croissance pour assurer les transferts de technologies, notamment aux petits Etats insulaires en développement, particulièrement vulnérables aux catastrophes climatiques.

Le Cambodge a décidé de renforcer ses efforts en matière de réduction des risques, conscient cependant du fait qu'il lui faudra accéder à des investissements supplémentaires. Le Gouvernement cambodgien a défini une stratégie nationale de réduction des risques et un plan de développement stratégique pour la période 2014-2018, aux résultats déjà prometteurs : renforcement du cadre institutionnel, mise en place d'une plate-forme nationale de gestion des risques, analyse des risques avec des systèmes informatisés et de cartographie, mise en place d'un système d'alerte rapide, construction de logements sûrs (notamment en milieu rural), plan d'urgence face à des cas de sécheresse ou d'inondation.

La Nouvelle-Zélande a estimé qu'il est judicieux d'investir dans les mesures de réduction des catastrophes et dans des mesures propices à la résilience adaptative des populations. La délégation a fait observer que grâce à un bon état de préparation de la population, le tremblement de terre de Christchurch, en 2011, a entraîné beaucoup moins de pertes humaines que l'on aurait pu craindre; en outre, la ville s'est relevée rapidement de la catastrophe. La Nouvelle-Zélande constate d'autre part que l'éducation joue un rôle central dans la sensibilisation et l'évolution des perceptions. C'est pourquoi les programmes scolaires du pays intègrent pleinement la dimension de réduction du risque de catastrophe.

Les Fidji ont décrit les mesures qu'elles ont prises pour harmoniser et renforcer l'action des différents services publics nationaux de prévention et de réaction aux catastrophes, ainsi que leurs collaborations aux plans régional et international dans ce domaine. L'aboutissement de ces démarches a été, en 2012, le déplacement, vers une région plus sûre du pays, d'un village côtier soumis à l'érosion et aux inondations. Les Fidji, en tant que petit pays insulaire en développement très vulnérable aux effets du changement climatique, appuient pleinement le processus préparatoire en cours.

Les Bahamas ont estimé que le cadre d'action pour l'après-2015 et les résultats de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires indépendants, qui se tiendra à Samoa, devront se renforcer mutuellement. En effet, pour de nombreux petits pays des Caraïbes, une seule catastrophe peut réduire à néant le fruit de décennies de développement. Il est donc nécessaire que le prochain cadre de développement reconnaisse que le produit intérieur brut des pays n'est pas, en soi, un critère suffisant pour l'attribution des financements en faveur du développement des petits États insulaires.

La République démocratique du Congo a réaffirmé son engagement et son adhésion aux conclusions de la cinquième plate-forme régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe, organisée à Abuja. Le pays a plaidé pour l'intégration de la lutte contre la pauvreté et le changement climatique dans le cadre d'action post-2015, notamment en vue de renforcer les capacités de déplacement des populations. Des structures pérennes de prévention des conflits, accompagnées d'activités liées à l'éducation et à la résolution pacifique des conflits, sont également nécessaires pour permettre aux peuples de parvenir à la résilience à travers des programmes collectifs.

La Gambie a dit s'être dotée d'un cadre institutionnel très complet pour la réduction des effets des catastrophes: travail de sensibilisation, efforts pour accroître la résilience, création d'un système d'alerte précoce. La Gambie souhaite voir inclus dans le nouveau cadre d'action post-2015 les éléments suivants: un volet agriculture et production alimentaire; le renforcement des capacités des équipes de riposte à tous les niveaux; le renforcement des synergies avec le transfert de ressources et de technologies; l'égalité entre les sexes et l'autonomie des femmes; des mécanismes de recherche et d'alerte renforcés; et l'intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les cursus scolaires pour une meilleure sensibilisation au changement climatique.

Le Niger a rappelé que les catastrophes ont un impact très lourd sur les populations en Afrique, en particulier lorsqu'il s'agit de sécheresses et d'inondations liées au changement climatique. La vulnérabilité de ces Etats africains et leurs capacités limitées en matière de réponse et de construction de la résilience sont les caractéristiques à prendre en compte dans la définition d'un nouveau cadre d'action. Pour le Niger, le cadre de l'après-2015 doit être cohérent et pragmatique, comprendre des mesures spécifiques de transfert de technologies, s'appuyer sur un mécanisme favorisant la mise en œuvre d'actions coordonnées et adopter une approche différenciée reconnaissant la nécessité d'un soutien accru en faveur des pays les moins développés.

La Jamaïque a indiqué s'être dotée d'une politique axée sur la prévention et sur la résilience des populations les plus vulnérables. La Jamaïque collabore avec ses partenaires régionaux à l'application des instruments internationaux de réduction des risques de catastrophe. Toujours confrontée à un certain nombre de difficultés, la Jamaïque estime que le prochain cadre devra tenir compte des effets des changements climatiques, notamment l'élévation du niveau des mers, et prévoir des mesures pour atténuer les risques et éviter l'apparition de nouveaux dangers.

Sri Lanka a, depuis le raz-de-marée qui a dévasté les rivages de l'océan Indien en 2004, investi plus de 500 millions de dollars dans des mesures de réduction du risque de catastrophe au plan local. Les autorités ont notamment procédé à des évaluations des risques de glissement de terrain et de sécheresse et entrepris de généraliser les mesures de prévention dans les secteurs de la construction, de la santé et de l'éducation, entre autres. Le Gouvernement a progressé dans la réalisation des objectifs contenus dans le Cadre d'action de Hyogo. Il préconise une action renforcée en matière de collaboration avec le secteur privé et de préparation des populations aux catastrophes.

L'État de Palestine a déclaré qu'Israël utilise les territoires arabes qu'il occupe comme des décharges pour ses matières dangereuses et pour ses eaux usées, suscitant la pollution de l'environnement et des problèmes sanitaires dans la population palestinienne. Le représentant palestinien a également dénoncé la «guerre catastrophique» menée par Israël contre Gaza, qui a déjà fait plus de mille victimes, sans compter la destruction de blocs entiers d'habitations. La Palestine réaffirme son respect des instruments internationaux visant la réduction des effets des catastrophes, malgré l'occupation qu'elle subit.

La France considère que la mondialisation des risques s'est amplifiée, rendant primordiale la mise en place de stratégies globales qui doivent être multisectorielles et multi-acteurs. La gestion des risques doit intégrer la dimension environnementale, pour s'adapter au changement climatique; la dimension économique, pour une croissance durable et sûre; et la dimension sociale, pour des sociétés résilientes avec une priorité accordée aux plus vulnérables. Le nouveau cadre devra mettre l'accent sur les stratégies de prévention, notamment par la définition de priorités d'action des politiques publiques d'aménagement du territoire, d'urbanisme, de transports, mais aussi d'éducation au risque et d'incitation aux comportements vertueux pour les entreprises et les individus. La France est attachée au caractère volontaire et non contraignant du Cadre d'action de Hyogo.

Le Gabon a fait le bilan des politiques mises en place et des organes créés dans le pays pour intégrer la réduction des risques de catastrophe dans les priorités nationales. La prévention des risques est une condition de développement, a souligné la représentante gabonaise. Dans le cadre d'action post-2015, le Gabon envisage d'orienter ses actions en mettant l'accent sur l'élaboration d'une stratégie nationale et la cartographie des zones à risque. Il souhaite améliorer les systèmes d'information relatifs aux alertes climatiques saisonnières ainsi que la prise en charge des populations affectées par les catastrophes par un pacte social de solidarité. Le Gabon s'inscrit également dans la stratégie régionale de l'Afrique centrale concernant la prévention des risques, qui a besoin d'un appui technique des organismes régionaux et internationaux.

L'Arménie considère la réduction des risques de catastrophes comme un élément essentiel au développement durable et est l'un des six pays sélectionnés pour évaluer les objectifs du cadre d'action de Hyogo. L'Arménie considère qu'il est particulièrement important de former dans chaque pays des responsables de la mise en œuvre des programmes élaborés. Une campagne d'information doit en outre éduquer la population dans son ensemble.

La Norvège a noté les progrès accomplis depuis la définition du Cadre d'action de Hyogo afin de définir un nouveau cadre ambitieux. Elle est convaincue que le futur cadre doit être simple et opérationnel pour que les Etats puissent adopter une approche pragmatique. Des indicateurs ventilés à différents niveaux sont nécessaires et la réduction des risques de catastrophe devrait faire partie intégrante des politiques publiques et des programmes de développement. Le pays considère que trois types d'efforts doivent être faits: les décisions prises au quotidien par tous, des ministres aux consommateurs, doivent tenir compte des risques; une culture de la sécurité doit être intégrée dans la société dans son ensemble, l'éducation étant ici un domaine clé; les stratégies de réduction des risques de catastrophe et le cadre d'action de Hyogo doivent accorder toute l'attention voulue aux groupes les plus vulnérables – personnes handicapées, femmes, enfants, personnes âgées, migrants et pauvres.

Singapour a déclaré être particulièrement concerné par les effets des changements climatiques, puisqu'un tiers de son territoire est situé à moins de cinq mètres d'altitude. Singapour a donc construit des digues, rehaussé le niveau des terres gagnées sur la mer et consenti d'autres investissements pour la résilience nationale. Mais les mesures nationales, pour nécessaires qu'elles soient, ne sont pas suffisantes et justifient la coopération internationale et régionale dans le traitement des dangers transfrontaliers, a relevé le représentant de Singapour.

L'État indépendant de Samoa, au nom des États insulaires du Pacifique, a présenté les travaux de la sixième plate-forme du Pacifique pour la réduction des catastrophes. Les participants, représentant de nombreux secteurs de la société et des gouvernements, se sont engagés à renforcer la collaboration actuelle autour de la résilience, dans le respect tant des intérêts des catégories les plus vulnérables que des droits de l'homme. Ils ont constaté que les organisations non gouvernementales et le secteur privé doivent jouer un rôle central dans le renforcement de la résilience de la population. Ils ont aussi appelé à des évaluations régulières du prochain cadre de réduction des catastrophes.

Cuba a déclaré être durement touchée, depuis dix ans, par une accumulation de catastrophes naturelles et, depuis cinquante ans, par un embargo économique injuste. Cuba recommande que le prochain cadre de réduction du risque de catastrophe mette l'accent sur le rôle coordonnateur des États et sur l'importance de la coopération et de la solidarité internationales. Par ailleurs, Cuba estime que la question de l'examen et de la surveillance des instruments internationaux sur les changements climatiques doit être traitée par les organes compétents chapeautés par la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Cuba regrette, par ailleurs, que certains des indicateurs de risque qu'il est proposé d'intégrer au nouveau cadre empiètent sur la compétence des États.

Le Tchad, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné l'impact humain et économique des catastrophes depuis 2000, soit plus de 1,1 million de personnes tuées et 1,3 milliard de dollars des États-Unis de dégâts. Le représentant tchadien a estimé que le futur cadre d'action devrait s'attaquer aux racines de la pauvreté et des inégalités afin de promouvoir la résilience des populations et de guider les stratégies nationales. Le Groupe des 77 et la Chine soulignent l'importance d'un processus transparent et inclusif, tenant compte de facteurs tels que la reconnaissance de l'existence d'un grand écart de capacités entre pays développés et pays en développement; la promotion d'un nouveau mode de coopération internationale basé sur l'horizontalité et sur un plus large échange d'expériences, notamment en faveur des pays en développement; ou encore la responsabilisation des États s'agissant de l'application de mesures efficaces et durables.

Le Maroc a souligné que des mécanismes novateurs sont plus que jamais nécessaires pour lutter contre le changement climatique, réduire la pauvreté et prévenir les catastrophes. Le Maroc a regretté que l'évaluation périodique formelle du Cadre d'action de Hyogo par les organismes compétents de l'ONU n'ait pas été prévue, ce qui le marginalise par rapport aux objectifs du Millénaire pour le développement. Le cadre post-2015 devrait inclure des politiques publiques incitant à l'investissement privé dans le secteur de la prévention et de la réduction des risques. Pour le Maroc, la réduction des risques de catastrophes devrait constituer une obligation légale internationale. Les politiques publiques doivent s'appuyer sur les nouveaux piliers de la gouvernance constitués de tous les secteurs de la société afin de permettre l'émergence d'un suivi. Le cadre devrait aussi inclure des indicateurs compatibles avec les processus.

Le Canada a insisté sur la nécessité d'une nouvelle approche pragmatique, prenant en compte l'égalité hommes-femmes et les intérêts des populations vulnérables. Le Canada estime que le système de surveillance doit se fonder sur les bonnes pratiques acquises au cours de la dernière décennie et permettre à chaque pays de mesurer ses progrès, même s'il est difficile de mettre en place des indicateurs mondiaux reflétant les spécificités de chaque pays. Le Canada suggère que ce point soit étudié dans le contexte de l'adoption du nouveau cadre d'action.

L'Argentine s'est félicitée de la forte participation à la réunion de la plate-forme régionale des Amériques, qui a témoigné de l'importance attachée au problème de la réduction du risque de catastrophe. L'Argentine estime que les progrès dans la mise en œuvre du Cadre d'action de Hyogo ne doivent pas inciter les États à baisser la garde – bien au contraire. La délégation argentine a souligné que les avantages du développement concernent seulement les pays «capables de payer le développement». Reconnaissant que la participation du secteur privé et des organisations non gouvernementales est une bonne chose, elle a affirmé que la question en jeu relève de la prérogative des États.

Trinité-et-Tobago a déclaré qu'elle s'efforçait, en tant que petit État insulaire en développement, d'aligner ses propres priorités sur les cadres d'action régionaux et internationaux en matière de réduction du risque de catastrophe. Elle estime important que le prochain cadre reconnaisse le rôle des personnes et des institutions chargées de contrôler l'application des dispositifs de réduction du risque de catastrophe. Trinité-et-Tobago a lancé un projet de recensement de toutes les activités dans ce domaine, afin de contribuer à leur intégration systématique dans les processus habituels des pouvoirs publics.

Les Îles Cook ont souligné l'importance d'adopter une approche impliquant tous les membres de la société: institutions publiques, société civile, secteur privé et partenaires du développement ont en effet tous un rôle unique à jouer dans la construction de la résilience. Les Îles Cook estiment que le prochain cadre de réduction des risques de catastrophe devra être lié au programme de développement durable pour l'après-2015 et aux nouveaux accords sur le changement climatique, afin de renforcer la cohérence de ces instruments internationaux.

L'Ouganda n'a pas été épargné par les effets du changement climatique et a été confronté à des sécheresses, des déplacements de terrain qui ont entraîné des déplacements de population. Il recommande de promouvoir la sensibilisation, au niveau national, à la réduction des risques de catastrophe en l'intégrant aux cursus scolaires; de renforcer les capacités des autorités locales en leur procurant des moyens en termes de formation et de technologies; de renforcer les systèmes d'alerte précoce afin de réduire l'impact des catastrophes. L'Ouganda fait remarquer que les déplacements de population suite à des catastrophes sont de plus en plus fréquents et considère que ce point devrait être inclus dans les négociations. Il a également préconisé qu'une attention particulière soit accordée aux groupes les plus vulnérables.

La Zambie, pays très agricole, souffre d'aléas météorologiques qui se sont intensifiés sous les effets du changement climatique, raison pour laquelle elle souhaite un cadre d'action qui apporte la résilience à tous. Elle est préoccupée par l'ampleur des catastrophes naturelles et l'impact des conflits armés sur des sociétés vulnérables. La Zambie demande d'accorder plus d'attention à l'immense écart entre pays développés et pays en développement et d'y répondre par des aides financières et des transferts de capacités et de technologies.

Le Royaume-Uni a identifié plusieurs priorités à examiner pour un nouveau cadre d'action pour la réduction des catastrophes: fixer des règles claires, en faire une priorité de développement, construire la résilience, rendre les plus vulnérables prioritaires, encourager les initiatives nationales et locales pour répondre aux catastrophes ainsi que le secteur privé et celui de l'assurance. Il souligne qu'il est essentiel que cet accord soit compatible avec les autres accords internationaux.

Le Burundi, très vulnérable aux risques naturels et aux catastrophes associés au changement climatique, a connu, ces dernières années, des événements climatiques extrêmes, dont des inondations de plus en plus désastreuses qui ont occasionné des dégâts matériels et humains importants. Malgré l'existence des outils de prévention et de gestion recommandés par le Cadre d'action de Hyogo, le Burundi manque de moyens humains appropriés à une bonne coordination de la réaction aux catastrophes. C'est pourquoi les autorités ont adopté un plan d'action visant la résilience des communautés qui prend en compte les cinq priorités du Cadre de Hyogo. Le Burundi recommande que le prochain cadre implique activement les communautés locales, la jeunesse, la société civile et le secteur privé, avec un accent sur le rôle des médias.

L'Algérie a exprimé son adhésion aux efforts de la communauté internationale visant l'élaboration d'une stratégie de gestion intégrée du risque qui permettrait, notamment, le renforcement de la résilience des nations par le biais du développement socioéconomique des régions et populations vulnérables, de manière à éviter l'apparition de nouveaux risques. L'Algérie demande que la plus grande attention soit accordée à la désertification et à la sécheresse en tant que phénomènes prenant de l'ampleur et causant des pertes importantes à nombre de pays. La délégation a plaidé enfin pour l'adoption de critères et indicateurs plus rigoureux et plus clairs.

Le Royaume des Tonga a dit faire partie des pays les plus directement confrontés aux risques posés par les catastrophes naturelles: raz-de-marée, ouragans et, au début de cette année, cyclones. Les Tonga se sont donc lancées dans un programme de reconstruction et de renforcement de la résilience de la population. Mais les catastrophes compromettent fortement le développement durable du pays. La délégation a sollicité la collaboration de la communauté internationale dans le domaine, en particulier, des échanges scientifiques.

L'Union internationale de la conservation de la nature a souhaité mettre en exergue la conservation des écosystèmes dans la capacité des peuples à faire preuve de résilience et à trouver les moyens de faire face aux catastrophes. Elle encourage les États à faire plus d'efforts et à prendre des initiatives collectives pour protéger ces écosystèmes.

L'Autorité intergouvernementale pour le développement a attiré l'attention sur l'impact des catastrophes, notamment de la sécheresse, sur les pays membres de cette organisation régionale : Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan et Ouganda. Elle conseille, pour les cadres d'action futurs, de renforcer une approche contextuelle par la place accordée aux institutions nationales et régionales dans les stratégies. Elle conseille d'améliorer la prise de conscience du public, d'établir des systèmes d'alerte régionaux, de promouvoir l'engagement de la société civile et du secteur privé et d'améliorer l'investissement dans la recherche.

L'Organisation hydrographique internationale, qui établit des normes pour la cartographie marine, a souligné que les mers et océans sont source de vie mais aussi de danger pour les populations. Elle préconise l'élaboration de systèmes d'alerte précoce à base d'hydrographie pour faire face à des catastrophes comme les tsunamis et les tempêtes côtières. Seulement 10% des côtes ont été cartographiés, ce qui témoigne d'un manque d'intérêt de la part des Etats, a déploré l'Organisation.

Le Groupe principal des ONG a indiqué que la société civile est prête à travailler avec les gouvernements et les institutions et a préconisé de clarifier les rôles, d'établir des mécanismes de surveillance, d'élaborer des cadres juridiques. Le Groupe estime que le futur cadre d'action devrait reposer sur les notions de droits de l'homme, d'équité, de justice et de respect de l'environnement et appelle à inclure la société civile dans la préparation du nouveau cadre.

L'Agence de gestion des situations de crise et d'urgence des Caraïbes (CDEMA) a appelé au renforcement des activités de formation, de résilience et d'adaptation au risque climatique. La CDEMA demande que l'on prenne en compte les besoins des collectivités locales face aux risques de catastrophes et que l'on crée des synergies entre les intervenants concernés. Concrètement, la CDEMA propose la création de zones tampons destinées à atténuer les effets des catastrophes. Enfin, il importe de réfléchir au financement des mesures de réduction du risque de catastrophe.

Le Groupe principal des gouvernements locaux et régionaux a déclaré que l'urbanisation rapide confronte davantage de personnes et d'actifs économiques au risque lié aux catastrophes et au changement climatique. Or, les gouvernements des centres urbains manquent des compétences dont ils ont besoin pour assumer leur rôle en matière de gestion des risques de catastrophe. Le Groupe propose donc que le prochain cadre prévoie une décentralisation effective au profit des autorités locales et contienne des indicateurs liés à l'action locale.

Le Groupe principal des femmes a estimé que le cadre pour la réduction des risques de catastrophe de l'après-2015 devra s'appuyer sur les dispositions du Cadre d'action de Hyogo concernant l'intégration des droits des femmes et le principe d'égalité entre les sexes. Le prochain cadre devra en outre être lié au cadre du développement durable pour l'après-2015. Les capacités spécifiques des femmes peuvent contribuer utilement à la réduction du risque de catastrophe, surtout en milieu urbain, a insisté la représentante du Groupe. Elle a déclaré que l'expérience récente du Japon avait montré que les besoins concrets des femmes après une catastrophe n'étaient pas pris en compte par les hommes responsables des centres de secours.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

M14/008F