Aller au contenu principal

LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME A TENU UNE SESSION EXTRAORDINAIRE SUR LA SITUATION DES DROITS DE L'HOMME EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

Communiqué de presse
Il a nommé une experte indépendante sur la situation en République centrafricaine qui doit s'y rendre et présenter un rapport oral en mars prochain

Le Conseil des droits de l'homme a tenu, aujourd'hui, sa vingtième session extraordinaire, consacrée à la situation des droits de l'homme en République centrafricaine et à l'issue de laquelle il a adopté une résolution dans laquelle il appelle instamment à un arrêt immédiat de toutes les violations des droits de l'homme et des actes de violence commis par toutes les parties et demande à la communauté internationale d'aider les autorités nationales et les pays d'accueil voisins à assurer la protection et l'assistance de ceux qui fuient la violence. Le Conseil demande à toutes les parties de collaborer pleinement avec l'experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine, qui est invitée à effectuer d'urgence une visite dans le pays et à faire un compte rendu oral de la situation au Conseil à sa session de mars 2014.

Le texte de la résolution (A/HRC/S-20/L.1) paraîtra sur la page internet consacrée à la session.

En fin de journée, le Président du Conseil pour 2014, le Gabonais Baudelaire Ndong Ella, a indiqué avoir décidé, après consultations, de nommer Marie Thérèse Keita Bocoum, de la Côte d'Ivoire, comme experte indépendante sur la situation des droits de l'homme en République centrafricaine.

Le Secrétaire général de l'ONU, dans un message adressé ce matin au Conseil, qualifie la situation en Centrafrique de «crise ayant des proportions dramatiques qui requiert une action immédiate et concertée». Les Nations Unies ont déployé leur réponse d'urgence, mais l'appel humanitaire reste sous-financé et le Secrétaire général appelle les États Membres à témoigner de leur solidarité. Il lance en outre un appel à la cessation immédiate du cycle de violence et de représailles avant que la division entre les communautés ne s'enracine profondément et que la violence sectaire n'escalade vers de nouvelles atrocités massives.

Ce matin, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a indiqué que la mission qu'elle a envoyée en République centrafricaine en décembre a pu constater que des violations des droits de l'homme ont été commises à grande échelle tant par l'ex-Séléka que par les antibalaka. Des crimes sexuels ont été commis par les deux camps, mais surtout par l'ex-Séléka. La mission déplore aussi le recrutement d'enfants par les deux camps en présence. Le désarmement des milices musulmanes par l'armée française semble avoir placé la communauté musulmane dans une situation de vulnérabilité face aux attaques des antibalaka, a-t-elle aussi souligné. Par ailleurs, la situation humanitaire est de plus très préoccupante, puisque on comptait, le 7 janvier, 935 000 personnes déplacées de force à l'intérieur du pays, dont la moitié à Bangui, a indiqué Mme Pillay. Elle a recommandé que des mesures soient prises rapidement pour remédier aux problèmes de la violence sectaire, pour briser le cercle vicieux de la haine entre les communautés, remédier à l'insécurité chronique, combler le vide institutionnel et lutter contre l'impunité totale des auteurs de violations des droits de l'homme.

Le Conseil a adopté ad referendum le rapport de cette vingtième session extraordinaire, au cours de laquelle près d'une centaine de délégations - pays membres et observateurs du Conseil et d'organisations non gouvernementales - ont pris la parole.


La principale session annuelle du Conseil des droits de l'homme se tiendra du 3 au 28 mars prochain.


Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

HRC14/004F