Fil d'Ariane
LA RÉUNION INTERNATIONALE SUR LA QUESTION DE PALESTINE CLÔT SES TRAVAUX
Le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a clôt cet après-midi la Réunion internationale des Nations Unies sur la question de Palestine, organisée les 3 et 4 avril à l'Office des Nations Unies à Genève. La Réunion a notamment été l'occasion de trois discussions autour du thème: «La question des prisonniers politiques palestiniens dans les prisons et les centres de détention israéliens: incidences juridiques et politiques».
Les trois discussions thématiques qui ont été menées au cours de la présente session ont porté, respectivement, sur les aspects juridiques et humanitaires de la situation actuelle des prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes; le statut juridique des prisonniers politiques palestiniens en droit international; et la question des prisonniers politiques palestiniens et le processus politique israélo-palestinien.
Dans une déclaration faite à la clôture des travaux cet après-midi, M. Riyad Mansour, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a notamment souligné que cette Réunion, qui est la troisième conférence internationale à porter sur la question spécifique des prisonniers palestiniens, a permis de mieux faire connaître le sort des prisonniers palestiniens à l'opinion publique internationale, tout en ajoutant une composante importante en permettant des rencontres avec d'importants partenaires, notamment le Comité international de la Croix-rouge et les autorités suisses ou encore le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. On ne pourra considérer la Palestine comme libre ou indépendante ni même envisager qu'un traité de paix soit signé tant que tous les prisonniers politiques palestiniens n'auront pas été libérés, a déclaré M. Mansour. Il faut traiter ces prisonniers avec dignité, avec pour objectif de les libérer conformément au droit international humanitaire, a-t-il conclu.
M. Abdou Salam Diallo, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a pour sa part rappelé que durant la présente Réunion, il a été proposé que l'Assemblée générale demande à la Cour internationale de justice d'émettre un avis consultatif sur la situation des prisonniers palestiniens afin qu'ils bénéficient du statut de prisonnier de guerre. Certains se sont en outre prononcés en faveur de l'examen et de l'adoption par l'Assemblée générale d'une résolution sur la question des prisonniers politiques palestiniens et a également été évoquée la possibilité pour l'Autorité palestinienne d'adhérer à la Cour pénale internationale. «La question des prisonniers politiques palestiniens a pris l'importance d'une question relative au statut permanent», a déclaré M. Diallo. Des initiatives internationales concertées au niveau diplomatique, combinées avec une action ciblée de la société civile, finiront par déboucher sur une amélioration des conditions des prisonniers palestiniens et aboutir finalement à leur libération, a-t-il conclu.
Dans deux mois, se tiendra une réunion à Paris pour se pencher sur la situation des femmes et des enfants palestiniens, ont rappelé MM. Mansour et Diallo dans leurs déclarations de clôture.
Le résumé du Président, qui reprendra les principales conclusions et recommandations issues de la Réunion, sera disponible dans quelques jours sur le site web de la Division des droits des Palestiniens et consacré à la «Question de la Palestine»
Déclarations de clôture
M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de la Palestine auprès des Nations Unies, a remercié le Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour avoir organisé cette importance Réunion à Genève – la capitale des droits de l'homme. Il a également remercié tous ceux qui ont fait de cette Réunion une réussite.
Cette Réunion est la troisième conférence internationale à porter sur la question spécifique des prisonniers palestiniens, a rappelé M. Mansour. Elle permet de mieux faire connaître le sort des prisonniers palestiniens à l'opinion publique internationale, a-t-il souligné. Bien entendu, cette Réunion de Genève est venue ajouter une composante importante en permettant des rencontres avec d'importants partenaires, notamment le CICR et les autorités suisses ou encore le Haut-Commissariat aux droits de l'homme, a fait valoir M. Mansour.
Une récente réunion d'experts tenue en Égypte a permis de quantifier les dommages causés à l'économie palestinienne par l'occupation israélienne, a poursuivi l'Observateur permanent de la Palestine, précisant que le montant des dommages a été évalué à près de 7 milliards de dollars de perte annuelle pour l'économie palestinienne.
On ne pourra considérer la Palestine comme libre ou indépendante ni même envisager qu'un traité de paix soit signé tant que tous les prisonniers politiques palestiniens n'auront pas été libérés, a déclaré M. Mansour. Il faut traiter ces prisonniers avec dignité, avec pour objectif de les libérer conformément au droit international humanitaire, a-t-il conclu.
M. ABDOU SALAM DIALLO, Président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a pour sa part déclaré qu'alors que la communauté internationale se mobilise de plus en plus autour de cette question, «nous avons continué d'entendre des témoignages faisant état des souffrances physiques et psychologiques et des conditions dégradantes qu'endurent les prisonniers palestiniens dans les centres de détention israéliens», alors que quelque 4600 Palestiniens vivent ce calvaire. Durant cette Réunion, a-t-il poursuivi, nous avons été informés que depuis 1967, environ 850 000 Palestiniens ont été mis en détention par la puissance occupante. C'est pourquoi le Ministre Qaraqe a lancé cet appel pressant à Israël pour qu'il mette fin à sa politique d'internement dit «administratif» et à l'emprisonnement de Palestiniens sans motif d'inculpation et pour qu'il libère sans plus tarder tous les prisonniers politiques palestiniens. Le Ministre Qaraqe a aussi demandé que le Conseil des droits de l'homme établisse une commission d'enquête sur les abus des droits de l'homme à l'égard des prisonniers palestiniens, a rappelé M. Diallo. Durant la présente Réunion, il a en outre été «proposé que l'Assemblée générale demande à la Cour internationale de justice d'émettre un avis consultatif sur la situation des prisonniers palestiniens afin qu'ils bénéficient du statut de prisonnier de guerre». Certains se sont prononcés en faveur de l'examen et de l'adoption par l'Assemblée générale d'une résolution sur la question des prisonniers politiques palestiniens, a poursuivi le Président du Comité. À également été évoquée la possibilité pour l'Autorité palestinienne d'adhérer à la Cour pénale internationale. «La question des prisonniers politiques palestiniens a pris l'importance d'une question relative au statut permanent», a souligné M. Diallo. Le fait de mettre fin à la pratique de la détention administrative et de libérer les prisonniers palestiniens qui ont été incarcérés avant la conclusion des Accords d'Oslo constituerait un geste important de la part d'Israël sur la voie de la reprise des négociations relatives au statut permanent, a-t-il estimé. Le droit international offre un cadre de référence clair pour le règlement de la question des prisonniers politiques palestiniens, a-t-il souligné, avant d'ajouter que le droit international doit être respecté.
«Nous réaffirmons qu'Israël a le droit de vivre en sécurité et que les attaques aveugles contre les civils israéliens doivent cesser. De la même manière, nous disons qu'Israël a aussi l'obligation, à titre de Puissance occupante, de protéger la population civile qui est sous son administration et de faire respecter l'état de droit», a déclaré M. Diallo. Des initiatives internationales concertées au niveau diplomatique, combinées avec une action ciblée de la société civile, finiront par déboucher sur une amélioration des conditions des prisonniers palestiniens et aboutir finalement à leur libération, a-t-il conclu.
M12/13F