Fil d'Ariane
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTAME LA DEUXIÈME PARTIE DE SA SESSION DE 2007
La Conférence du désarmement a tenu, ce matin, la première séance plénière publique de la deuxième partie de sa session de 2007, qui se déroulera jusqu'au 29 juin prochain. La Présidente de la Conférence, Mme Sarala Fernando de Sri Lanka, a exprimé l'espoir que la Conférence pourra s'appuyer sur l'excellent climat qui a largement prévalu durant les premiers mois de 2007 afin d'agir de façon constructive.
Après une longue suspension de séance ayant permis la tenue d'une réunion informelle, la Présidente de la Conférence a indiqué que la Présidence poursuivrait ses consultations pour voir si les délégations sont prêtes à aller de l'avant et prendre une décision sur le projet de décision de la Présidence présenté en mars dernier et figurant dans le document CD/2007/L.1. Il n'y a toujours pas de consensus et certaines délégations ont besoin de temps afin de recevoir des instructions de leurs capitales, a précisé Mme Fernando.
L'Égypte, l'Inde, le Pakistan, l'Iran, l'Algérie et le Royaume-Uni sont intervenus pour exprimer leurs points de vue s'agissant de la proposition CD/2007/L.1, qui prévoit notamment que quatre coordonnateurs soient chargés respectivement de discussions ou de négociations sur les quatre questions suivantes: le désarmement nucléaire et la prévention de la guerre nucléaire; un traité multilatéral et non discriminatoire, interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d'armes et autres dispositifs explosifs nucléaires; les questions liées à la prévention d'une course aux armements dans l'espace et des arrangements internationaux appropriés pour garantir les États non dotés d'armes nucléaires contre l'emploi ou la menace de ces armes.
En début de séance, l'Irlande - au nom de la «coalition du nouvel ordre du jour» regroupant l'Irlande, le Brésil, l'Égypte, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et la Suède - a indiqué que, dans le contexte des travaux préparatoires, à Vienne, de la prochaine Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, la «coalition» est encouragée par les discussions constructives qui ont eu lieu récemment à Genève et notamment de la proposition des six Présidents de 2007 visant à commencer le travail dans ce domaine.
La Conférence a par ailleurs accepté la demande de participation à ses travaux présentée par le Ghana.
La prochaine séance plénière publique de la Conférence se tiendra mardi 22 mai, à 10 heures.
Déclarations
En début de séance, la Présidente de la Conférence, Mme SARALA FERNANDO, a exprimé l'espoir que la Conférence pourra se fonder sur l'excellent climat qui a largement prévalu durant les premiers mois de 2007 afin d'agir de façon constructive.
Mme Fernando a ensuite présenté son rapport concernant les consultations officieuses intersessions qu'elle a tenues depuis la fin de la première partie de session, en rappelant qu'à la fin de la première partie de session, le 30 mars dernier, elle avait indiqué que les réunions officieuses qui s'étaient déroulées ont mis en lumière un large appui en faveur de la décision présidentielle contenue dans le document CD/2007/L.1, mais que des délégations avaient besoin de davantage de temps afin de consulter leurs capitales au sujet de ce document. Avait également été envisagée la possibilité de tenir une session spéciale en vertu de l'article 8 du règlement intérieur. Mais les délégations ayant fait savoir qu'elles n'avaient rien de nouveau à signaler, la présidence a poursuivi les consultations, a indiqué Mme Fernando. Aussi, a-t-elle demandé ce matin s'il y avait une évolution de la situation à cet égard.
M. PAUL KAVANAGH (Irlande, au nom de la «coalition du nouvel ordre du jour» regroupant l'Irlande, le Brésil, l'Égypte, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du Sud et la Suède) a souligné que nombre de pays se sont consacrés, ces derniers temps, aux travaux à Vienne du Comité préparatoire de la prochaine Conférence d'examen du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Dans ce contexte, il a fait savoir, s'agissant de la question d'un traité d'interdiction des matières fissiles à des fins d'armement, que la «coalition du nouvel ordre du jour» est encouragée par les discussions constructives qui ont eu lieu récemment à Genève et notamment de la proposition des six Présidents visant à commencer le travail dans ce domaine. Pour être efficace, un tel traité devrait comporter un mécanisme de vérification et porter aussi sur les stocks existants, a souligné M. Kavanagh. Nous espérons ardemment que la Conférence saisira l'occasion qui lui est offerte de sortir de l'impasse dans laquelle elle se trouve depuis dix ans, afin de commencer ses travaux de fond.
Après une suspension de séance ayant permis la tenue d'une réunion informelle, la Présidente de la Conférence, Mme FERNANDO, a indiqué que la Présidence devra poursuivre ses consultations pour voir si les délégations sont prêtes à aller de l'avant et prendre une décision sur le projet de décision de la Présidence présenté en mars dernier et figurant dans le document CD/2007/L.1. Mme Fernando a précisé qu'elle croyait comprendre qu'il n'y avait toujours pas de consensus et que des délégations ont besoin de temps afin de consulter leurs capitales respectives. Les six Présidents continuent d'avoir toute confiance en leur proposition et dans le processus qui a abouti à la soumission de la proposition L.1, a tenuà préciser Mme Fernando.
M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a remercié la Présidente et les autres Présidents de la Conférence de cette année pour les efforts qu'ils ont déployés afin de relancer les travaux de la Conférence. Il a assuré la présidence du soutien de sa délégation alors que la Conférence se lance dans la mission consistant à se remettre sur les rails et à reprendre ses travaux de fond. Après tant d'années d'impasse, on commence à voir la lumière au bout du tunnel, a estimé M. Shoukry. Il faut que chacun modère ses positions et fasse preuve de pragmatisme en travaillant de manière constructive afin de profiter de ce renouveau de la Conférence, a-t-il déclaré. Ceci étant dit, a-t-il poursuivi, l'Égypte reste préoccupée par le retard qui a été pris dans la mise en œuvre d'un processus consultatif pour aborder la proposition de la présidence; elle est déçue qu'un tel processus n'ait pu être mis en place durant la période intersessions. Aussi, l'Égypte encourage-t-elle la présidence à créer un tel mécanisme.
MME FERNANDO a rappelé que chaque État membre de la Conférence avait été consulté par l'un des six présidents de la Conférence de 2007 et qu'il y avait eu un processus de consultations avant la soumission du projet L.1.
M. JAYANT PRASAD (Inde) a indiqué que pour son pays, l'adoption d'un programme de travail reste prioritaire et l'Inde est donc heureuse de constater que le projet L.1 se concentre sur cette question. Il convient de se mettre d'accord sur les paramètres fondamentaux d'un programme de travail et, surtout, sur son contenu. La véritable vocation de la Conférence a toujours été de mener des négociations afin de parvenir à des instruments sur chacun des points inscrits à son ordre du jour, a rappelé M. Prasad. En ce qui concerne un traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins d'armement, l'Inde est attachée à la négociation d'un traité non discriminatoire et internationalement vérifiable. Il eût été idéal d'aborder les négociations sur un tel traité au sein d'un comité spécial et non par le biais d'un coordonnateur, qui ne peut être considéré comme un organe subsidiaire, a-t-il ajouté.
MME TEHMINA JANJUA (Pakistan) a rappelé que sa délégation a fait part de ses préoccupations concernant le document L.1 lors des consultations officieuses qui se sont tenues ce matin. Elle a rappelé que la majorité des membres de la Conférence se sont dits disposés à engager des négociations sur un traité d'interdiction des matières fissiles multilatéral, internationalement vérifiable et non discriminatoire. Les garanties négatives de sécurité doivent être prioritaires et le désarmement nucléaire continue d'être la raison d'être de la Conférence, a ajouté Mme Janjua. De l'avis du Pakistan, le document L.1 doit être revu et il faut que des consultations soient ouvertes à cette fin dans le cadre d'un processus structuré, avec la participation de tous. Le Pakistan est convaincu de l'importance du multilatéralisme et est attaché à ce que la Conférence se mette au travail, a-t-elle indiqué.
M. SEYED MOHAMMAD KAZEM SAJJADPOUR (Iran) a estimé que pour disposer d'un programme de travail complet et équilibré au sein de cette instance, il faut que le règlement intérieur de la Conférence soit pris en compte. Il a indiqué que sa délégation attendait les instructions de sa capitale s'agissant du contenu de la proposition L.1. Il convient d'assurer un traitement égal des quatre questions principales, a insisté M. Sajjadpour. L'Iran ne comprend pas pourquoi il est proposé de reporter des négociations sérieuses sur les garanties négatives de sécurité et le désarmement nucléaire, a-t-il indiqué. Tout traité d'interdiction des matières fissiles doit inclure les stocks actuels et le processus dans ce domaine doit se placer dans le cadre du mandat Shannon, a-t-il ajouté.
M. HAMZA KHELIF (Algérie) a dit apprécier les aspects positifs de la proposition L.1, qui inclut les quatre questions principales (désarmement nucléaire, garanties négatives de sécurité, traité d'interdiction de la production de matières fissiles à des fins militaires et prévention d'une course aux armements dans l'espace). L'Algérie attend les efforts des six Présidents de la Conférence de 2007 (P6) pour surmonter les divergences qui persistent et parvenir à un consensus sur ce projet L.1. L'Algérie encourage les «P6» à trouver les bons moyens, la bonne formule, afin que des consultations multilatérales se déroulent ici, à la Conférence, sur cette proposition, en tenant compte des amendements présentés par d'autres délégations et afin de parvenir à un programme de travail acceptable pour toutes les parties.
M. JOHN STEWART DUNCAN (Royaume-Uni) s'est dit quelque peu perplexe des propos d'une délégation qui prétend qu'il n'y a pas eu de structure durant la période intersessions. Chacun semble d'accord pour dire que le fait de remettre la Conférence au travail sert les intérêts de tous, États dotés d'armes nucléaires comme États qui n'en sont pas dotés. À ceux qui demandent davantage de temps, M. Duncan a fait observer qu'il est surprenant que sept semaines n'ont pas suffi à certains pour obtenir des instructions de leur capitale concernant une question qui préoccupe la Conférence depuis des années. D'ici quelques semaines, nous n'aurons plus le temps de faire avancer les choses sur l'un ou l'autre des thèmes inclus dans ce document L.1, a-t-il mis en garde.
M. SAMEH SHOUKRY (Égypte) a affirmé que ce n'est que grâce à un échange de vues franc et en tenant compte des intérêts de tous que la Conférence parviendra à atteindre ses objectifs.
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