Fil d'Ariane
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT SALUE LA CRÉATION D'UNE ZONE EXEMPTE D'ARMES NUCLÉAIRES EN ASIE CENTRALE
La Conférence du désarmement a entendu ce matin des déclarations concernant la signature récente du Traité sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale.
Le Kazakhstan a annoncé que le Traité avait été signé le 8 septembre dernier par le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Cet accord interdit explicitement la production, l'acquisition et le déploiement d'armes nucléaires et de ses composants ou autres dispositifs explosifs nucléaires en Asie centrale. Afin de permettre l'entrée en vigueur de la zone exempte d'armes nucléaires, il est prévu que les signataires du Traité négocieront avec les États dotés d'armes nucléaires le texte d'un protocole au Traité visant à assurer le respect du statut dénucléarisé de l'Asie centrale par les membres du Conseil de sécurité.
La Fédération de Russie a estimé qu'il s'agissait d'une étape importante pour renforcer le régime nucléaire de non-prolifération, et espéré que le Traité contribuerait à consolider la paix et la sécurité en Asie centrale et à empêcher que la technologie nucléaire ne tombe entre les mains d'acteurs non-étatiques. La Chine a pour sa part rappelé qu'elle respecte et soutient les efforts visant à créer des zones exemptes d'armes nucléaires, qui contribuent à la non-prolifération nucléaire et à la paix et la stabilité dans les régions concernées. Le Bélarus a également salué la signature de ce traité.
L'Équateur et la Syrie sont intervenus sur la question des travaux de la présente session de la Conférence du désarmement qui se terminent cette semaine. Notant que certains pays souhaitent traiter de points qui ne sont pas à l'ordre du jour de la Conférence, la Syrie a fait remarquer que si la voie est ouverte pour que la Conférence discute de nouveaux points, elle souhaite suggérer que la Conférence traite aussi les questions suivantes: le retrait de toutes les armes nucléaires du Moyen Orient; la soumission des installations nucléaires israéliennes aux garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique; la question des déversements par Israël de déchets nucléaires dans le Golan syrien; la fourniture par certains États dotés d'armes nucléaires des technologies militaires nucléaires les plus récentes à Israël; et l'utilisation par Israël de bombes à fragmentation et autres armes interdites contre les civils libanais.
Lors de sa prochaine séance publique, le jeudi 14 septembre à 10 heures, la Conférence du désarmement doit se pencher sur l'adoption de son rapport annuel à l'Assemblée générale avant de clore sa session annuelle.
Déclarations
M. KAIRAT ABUSSEITOV (Kazakhstan) a informé la Conférence du désarmement que, le 8 septembre dernier, le Traité sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale a été signé par les Ministres des affaires étrangères du Kazakhstan, du Kirghizistan et de l'Ouzbékistan, ainsi que le Vice-Ministre des affaires étrangères du Tadjikistan et l'Ambassadeur du Turkménistan au Kazakhstan. L'idée de la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale a trouve ses origines en 1993 lorsqu'une proposition formelle en ce sens a été faite par l'Ouzbékistan à l'occasion de la session de l'Assemblée générale de l'ONU. Neuf ans d'efforts menés par des experts régionaux ont permis cet accord qui interdit explicitement la production, l'acquisition et le déploiement d'armes nucléaires et de ses composants ou autres dispositifs explosifs nucléaires en Asie centrale. M. Abusseitov a dit sa conviction que le Traité constitue une étape importante dans le développement des utilisations pacifiques et pour le réhabilitation écologique des zones contaminées.
Afin de permettre l'entrée en vigueur de la zone exempte d'armes nucléaires, il est prévu que les signataires du Traité négocieront avec les États dotés d'armes nucléaires le texte d'un protocole au Traité visant à assurer le respect du statut dénucléarisé de l'Asie centrale par les membres du Conseil de sécurité, notamment par une disposition par laquelle ces derniers s'engageraient à ne pas recourir ou menacer de recourir aux armes nucléaires contre les États de la région.
M. MAURICIO MONTALVO SAMANIEGO (Équateur) a salué les efforts des Présidents de la session de 2006 de la Conférence, ainsi que des amis des Présidents, qui ont permis à la Conférence du désarmement de mener des discussions sur des questions de fond telles que la cessation de la course aux armements nucléaires et le désarmement nucléaire, la prévention de la guerre nucléaire, la prévention d'une course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique, les arrangements internationaux efficaces pour assurer les États non dotés d'armes nucléaires contre l'utilisation ou la menace de l'utilisation des armes nucléaires, les nouveaux types et système d'armes de destruction massive et la transparence dans le domaine des armements. À cet égard, l'Équateur a salue la franchise et à la souplesse dont a fait preuve un grand nombre de délégations pour discuter de ces questions après neuf ans dans l'impasse. En même temps, l'Équateur note avec préoccupation les graves difficultés qui empêchent les États de parvenir à des engagements multilatéraux efficaces menant au désarmement nucléaire et à l'élimination des armes de destruction massive et permettraient l'adoption de mesures visant à stimuler la transparence et la confiance.
M. Montalvo Samaniego a noté avec regret que la période de la guerre froide d'hier ait été l'époque des principaux progrès dans le domaine du désarmement. Aujourd'hui, le monde compte davantage d'armes et les États n'ont plus le monopole de l'utilisation de la force en raison de la présence de nouveaux acteurs sur la scène internationale comme des groupes terroristes, les narco-terroristes, les insurgés et autres belligérants. L'Équateur s'oppose à toutes les formes de course aux armements partout dans le monde et s'attache à promouvoir l'action aux niveaux régional et mondial pour renforcer le régime de non-prolifération et l'élimination totale des armes de destruction massive. L'Équateur condamne également toutes les formes de terrorisme, y compris le terrorisme d'État. Il soutien l'adoption d'une convention internationale sur la lutte contre le terrorisme dans le cadre des Nations Unies et souligne que la lutte contre le terrorisme devra s'effectuer dans le respect deu droit international et des normes en vigueur dans le domaine des droits de l'homme. Le représentant équateur a enfin exprimé l'espoir que la Conférence du désarmement pourra sortir, en 2007, de l'impasse dans laquelle elle se trouve et entamer ses travaux de fond.
M. VALERY LOSHCHININ (Fédération de Russie) a indiqué que son pays appuyait la création de zones exemptes d'armes nucléaires dans diverses régions du monde car elle constitue l'un des principaux éléments pour étendre les parties de la planète qui sont exemptes d'armes nucléaires, contribuant ainsi à consolider la paix et la sécurité internationales. Le 8 septembre, les représentants du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan ont signé un Traité sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale avec l'aide des Nations Unies et conformément aux directives de 1999 de la Commission du désarmement. Il s'agit d'une étape importante pour renforcer le régime nucléaire de non-prolifération, et la Russie a espère que le Traité aidera à consolider la paix et la sécurité en Asie centrale, et qu'elle contribuerait à mettre fin au terrorisme et à empêcher que la technologie nucléaire ne tombe entre les mains d'acteurs non-étatiques. La Fédération de Russie salue cette initiative des États d'Asie centrale.
M. CHENG JINGYE (Chine), prenant note de la déclaration du Kazakhstan sur la signature du Traité sur l'établissement d'une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale par le Kazakhstan, Kirghizstan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan, a fait valoir la position de la Chine sur la question des zones exemptes d'armes nucléaires était conséquente. La Chine respecte et soutient les efforts de pays pour créer des zones exemptes d'armes nucléaires. La création de telles zones contribue à la non-prolifération nucléaire et à la paix et la stabilité dans les régions concernées. La Chine et les cinq pays d'Asie centrale maintiennent des relations amicales et la Chine soutient leurs efforts pour établir cette zone exempte d'armes nucléaires et salue la signature du Traité. La Chine appuiera toujours les efforts des pays pour établir des zones exemptes d'armes nucléaires.
M. HUSSEIN ALI (Syrie) a noté que, depuis 2004, certaines délégations ont suggéré d'inclure de nouveaux points à l'ordre du jour de la Conférence. La Syrie avait alors estimé et continue de penser qu'il s'agissait d'une tentative de détourner la Conférence de ses travaux et même parfois de lui faire perdre son temps. Heureusement, ces trois dernières années, la sagesse de la majorité l'avait emporté et l'ordre du jour a pu être adopté sans être modifié. Certaines délégations ont exercé le droit de soulever certaines questions qui se sont pas à l'ordre du jour, et la Syrie l'a accepté et a exprimé sa position sur les questions soumises. Mais la Conférence n'est pas l'instance appropriée pour la discussion de ces questions, du fait qu'elles font l'objet de discussions au sein d'autres instances et que la Conférence ne parvient à conclure ses travaux sur les points qui sont déjà à son ordre du jour. Or, certaines délégations semblent vouloir accorder à ces questions le même traitement qu'aux questions de l'ordre du jour. Pour sa part, la Syrie s'y oppose. Néanmoins, si cette approche signifie que la voie est ouverte pour que la Conférence discute de nouveaux points, alors la Syrie a déjà eu l'occasion de présenter par le passé des questions sur la base de sa perspective nationale et qu'elle considère comme extrêmement importantes.
Par conséquent, la Syrie propose à la Conférence de traiter les questions suivantes au cours de la période restante de la session de 2006 et au cours de la session de 2007: le retrait de toutes les armes nucléaires du Moyen Orient; la soumission des installations nucléaires israéliennes aux garanties globales de l'Agence internationale de l'énergie atomique; la question des déversements par Israël de déchets nucléaires dans le Golan syrien; la fourniture par certains États dotés d'armes nucléaires des technologies militaires nucléaires les plus récentes à Israël; et le fait qu'Israël utilise des bombes à fragmentation et autres armes interdites contre les civils libanais. D'autres questions pourraient être examinées telles que l'utilisation par les forces américaines et britanniques de l'uranium appauvri pendant l'invasion de l'Iraq et l'utilisation par Américains de bombes au phosphore lors de l'attaque de Faluja en Iraq. Bien que la Syrie estime que ces questions soient étroitement liées aux travaux de Conférence et font partie intégrante de son ordre du jour, elle souhaite que la Conférence se concentre sur les quatre questions principales à son ordre du jour afin d'adopter son programme de travail qui respecte les priorités de tous les pays.
M. IVAN GRINEVICH (Bélarus) a tenu à saluer la signature du Traité de Semipalatinsk créant une zone exempte d'armes nucléaires en Asie centrale.
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