Fil d'Ariane
LE COMITÉ POUR L'ÉLIMINATION DE LA DISCRIMINATION À L'ÉGARD DES FEMMES OUVRE SA SOIXANTE-DOUZIÈME SESSION
Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes a ouvert, ce matin, les travaux de sa soixante-douzième session, qui se tient en salle XVI du Palais des Nations à Genève jusqu'au 8 mars, en élisant à sa présidence Mme Hilary Gbedemah, du Ghana. Il a également adopté son ordre du jour et son programme de travail et a entendu une déclaration de M. Orest Nowosad, chef de la Section des groupes cibles à la Division des traités et du Conseil des droits de l'homme du Haut-Commissariat aux droits de l'homme.
Les autres membres du bureau élus ce matin sont Mme Bandana Rana (Népal), Gladys Acosta Vargas (Pérou) et Nicole Ameline (France), Vice-Présidentes. L'élection d'un rapporteur a été reportée pour des raisons techniques.
Dans sa déclaration d'ouverture, M. Nowosad a rappelé que cette année marquait le quarantième anniversaire de l'adoption de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Au cours de ses 40 années d'existence, la Convention a notamment permis de briser certains plafonds de verre et de remettre en question les stéréotypes sexistes discriminatoires, ainsi que les normes sociales anachroniques de longue date sur la place légitime des femmes et des filles dans la société, a-t-il souligné. La Convention a aussi tenté de résister à ceux qui ne reculent devant rien pour briser l'espoir des femmes et des filles, lesquelles souhaitent simplement être traitées avec respect et dignité en tant qu'êtres humains, sur un pied d’égalité, a-t-il ajouté.
Plusieurs évolutions sont intervenues depuis la précédente session du Comité, en octobre dernier, a poursuivi M. Nowosad. Tout d'abord, le 19 décembre 2018, l'Assemblée générale des Nations Unies a adopté le Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières, lequel représente le premier accord international des Nations Unies en vue d'une approche commune des migrations internationales. Bien que non juridiquement contraignant, ce Pacte repose sur les valeurs de souveraineté des États, de partage des responsabilités, de non-discrimination et de respect des droits de l'homme; il reconnaît qu'il est nécessaire d'adopter une approche coopérative pour optimiser les avantages généraux de la migration, tout en tenant compte des risques et des défis pour les pays et les populations d'origine, a souligné M. Nowosad. Par ce Pacte, les États Membres s'engagent à prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir, combattre et éliminer la traite de personnes dans le contexte des migrations internationales, a-t-il rappelé.
Par ailleurs, le 17 décembre 2018, l'Assemblée générale a adopté une résolution sur la traite des femmes et des filles dans laquelle les États sont invités à intensifier leurs efforts en vue de régler rapidement les affaires de traite d’êtres humains. L'Assemblée générale, par cette résolution, a appelé les États à encourager les fournisseurs de médias à adopter et renforcer les mesures d'autorégulation en vue de promouvoir « l'utilisation responsable des médias, en particulier d'internet, en vue d'éliminer l'exploitation des femmes et des enfants ». Telles sont quelques-unes des questions qui alimenteront le débat général que le Comité tiendra vendredi matin 22 février sur le thème de la traite des femmes et des filles dans le contexte des migrations mondiales.
M. Nowosad a précisé que deux autres résolutions pertinentes pour le Comité avaient été adoptées par l'Assemblée générale. La première, en date du 17 décembre, porte sur l'intensification des efforts pour prévenir et éliminer toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles et plus particulièrement sur le harcèlement sexuel; la seconde, adoptée le 5 décembre, porte sur les femmes, le désarmement, la non-prolifération et le contrôle des armements et encourage les États à mieux comprendre l'impact de la violence armée, en particulier l'incidence du trafic illicite d'armes légères, sur les femmes et les filles.
Enfin, M. Nowosad a rappelé qu'en avril 2020, à New York, les États Membres tiendront des discussions sur le renforcement des organes conventionnels et qu'à ce titre le Comité travaillait sur un document de synthèse qui doit mettre en évidence les progrès accomplis et fournir des recommandations clés.
Ce matin, une experte du Comité a rappelé qu'en cette année de 40e anniversaire pour le Comité, il est encore indispensable de renforcer l'universalité (de la Convention) et de placer les femmes au cœur de ce défi, en insistant sur le leadership des femmes.
La Présidente sortante du Comité, Mme Dalia Leinarte, a, pour sa part, rappelé que le nombre d’États parties à la Convention était toujours de 189 et a rappelé que 109 États avaient en outre ratifié le Protocole facultatif à la Convention instituant une procédure de plaintes individuelles (communications). Quelque 74 États au total ont accepté l'amendement au paragraphe 1 de l'article 20 de la Convention concernant le calendrier des réunions du Comité. Mme Leinarte a remercié tous ceux qui l'ont appuyée durant son mandat, rappelant qu'au cours des deux dernières années, le Comité avait adopté trois recommandations générales, révisé ses directives pour l'établissement des rapports en y intégrant les cibles et indicateurs des Objectifs du développement durable, et élargi et intensifié sa coopération avec d'autres organismes et entités des Nations Unies.
Mme Leinarte et les membres du Comité ont ensuite rendu compte de leurs activités depuis la précédente session.
Mme Wenyan Song a rendu compte des travaux du Groupe de travail présession qui s’est réuni du 23 au 27 juillet 2018 à Genève et a établi des listes de points à traiter concernant les rapports de l'Angola, d'Antigua-et-Barbuda, du Botswana, de la Colombie, de l'Ethiopie, du Royaume-Uni et de la Serbie. Lors de l'établissement de ces listes, le groupe de travail a accordé une attention particulière à la suite donnée par les États parties aux précédentes observations finales du Comité, a-t-elle indiqué.
Mme Gbedemah, en tant que rapporteuse pour la procédure de suivi, a informé le Comité de l'état des rapports de suivi reçus en réponse aux observations finales du Comité. A la fin de la précédente session du Comité, a-t-elle indiqué, des lettres de suivi exposant les résultats des évaluations des rapports de suivi ont été envoyées à l'Azerbaïdjan, à la France, au Gabon, au Japon, à la Mongolie, à la Fédération de Russie, à la Turquie et à Vanuatu. Elle a ajouté que de premiers rappels concernant des rapports de suivi en retard avaient été envoyés à l'Albanie, à Haïti, au Mali, au Ghana, à Trinité-et-Tobago et à la Tanzanie. Le Comité a reçu les rapports de suivi de l'Argentine, de l'Estonie, des Pays-Bas, du Ghana avec 24 mois de retard; celui du Liban avec 11 mois de retard; celui des Philippines avec deux mois de retard; et celui de l'Uruguay avec quatre mois de retard. Au cours de la présente session, a indiqué Mme Gbedemah, les lettres de premier rappel concernant la présentation des rapports de suivi devraient être envoyées à l'Arménie, au Bangladesh, au Bhoutan, au Burundi et au Canada.
Ce matin, les sept nouveaux membres ont fait la déclaration solennelle par laquelle ils se sont engagés à exercer leurs devoirs et attributions de membres du Comité en tout honneur et dévouement, en pleine et parfaite impartialité et en toute conscience. Ces sept nouveaux membres sont: Mme Hiroko Akizuki (Japon), Mme Tamader Al-Rammah (Arabie saoudite), Mme Ana Pelaez Narvaez (Espagne), Mme Rhoda Reddock (Trinité-et-Tobago), M. Elgun Safarov (Azerbaïdjan), Mme Genoveva Tisheva (Bulgarie), Mme Franceline Toe Bouda (Burkina Faso).
Ont également fait la même déclaration solennelle les membres réélus du Comité suivants: Mme Gladys Acosta Vargas (Pérou), Mme Louiza Chalal (Algérie), Mme Naela Gabr (Égypte), Mme Lia Nadaraia (Géorgie) et Mme Aruna Devi Narain (Maurice).
Durant cette 72ème session, est notamment prévu l'examen des rapports de la Colombie (19 février), d'Antigua-et-Barbuda (20 février), de l'Éthiopie (21 février), du Myanmar (22 février), du Royaume-Uni (26 février), de l'Angola (27 février), de la Serbie (28 février) et du Botswana (01 mars). La page internet consacrée à la session présente la documentation s'y rapportant.
Cet après-midi, à 15 heures, le Comité procédera à l'audition de représentants de la société civile au sujet de l'application de la Convention dans les pays dont les rapports doivent être examinés cette semaine, à savoir la Colombie, Antigua-et-Barbuda, l'Éthiopie et le Myanmar (rapport présenté sur une base exceptionnelle pour ce dernier pays).
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
CEDAW/19/001F