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LE CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME ENTAME SON DÉBAT DE HAUT NIVEAU

Compte rendu de séance
Il entend quatorze hauts dignitaires, dont le Chef de l’État tunisien qui souligne qu’«il n’y a pas de démocratie sans la femme»

Au premier jour de sa quarantième session ordinaire, le Conseil des droits de l'homme a ouvert, ce matin, son débat de haut niveau en entendant les déclarations de quatorze hauts dignitaires venus partager leur approche des droits de l'homme.

Le Président de la Tunisie, M. Béji Caïd Essebsi, a souligné que la promotion du système des droits de l’homme en Tunisie, aussi bien dans les textes que dans la pratique, est la priorité du Gouvernement depuis le début de son expérience démocratique. Il a fait valoir qu’il venait de présenter un projet de loi pour approuver l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage et a dit espérer que le Gouvernement allait l’approuver dans ce sens et que l’Assemblée nationale allait approuver ce texte de loi. « Il n’y a pas de démocratie sans la femme », a-t-il insisté.

Se concentrant sur le conflit dans son pays – qui n’a pas encore pris fin, a-t-il souligné – le Premier Ministre du Yémen a insisté sur le débat interne ayant abouti à la rédaction d’un document-cadre pour la mise en place d’une constitution et d’institutions politiques. Toutes les parties ont participé à la rédaction de ce document, y compris les milices houthistes, a-t-il indiqué, avant d’appeler la communauté internationale à demander aux houthistes de cesser leurs exactions.

Le Premier Ministre des Fidji a notamment rappelé que certains pays sont confrontés à des menaces existentielles, et que la pire de ces menaces est le changement climatique. En tant que première île du Pacifique à siéger au Conseil et en tant que Président de la COP23, les Fidji plaident pour une reconnaissance mondiale du droit universel à un environnement sûr et sain, a-t-il indiqué.

Pour sa part, le Président de la Commission de l’Union africaine a déploré la glorification des égoïsmes nationaux et les assauts répétés contre le multilatéralisme de la part de nombre d’acteurs. Il a indiqué que l’année 2019 est consacrée en Afrique à la thématique des réfugiés, des personnes déplacées et des rapatriés, et a rappelé les obligations qui incombent aux États en matière d’asile et, plus globalement, en ce qui concerne le traitement des migrants.

Le Ministre des affaires étrangères de Turquie a notamment rappelé que son pays accueille 3,5 millions de réfugiés alors que certains États qui prônent le respect des droits de l’homme dans leur pays ferment leurs frontières. Il a en outre fait état des luttes menées par son Gouvernement contre différentes organisations terroristes et a assuré qu’aucune des démocraties présentes au sein de ce Conseil n’aurait été en mesure de mieux faire respecter les droits de l’homme que la Turquie tout en luttant contre des attaques terroristes sur plusieurs fronts.

Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge a déploré que le Gouvernement cambodgien continue à être très injustement traité à partir d’informations partielles et partiales qui alimentent les critiques contre le Cambodge, alors le pays prend les mesures qui s’imposent pour protéger les institutions, la paix et la stabilité du pays.

Le Ministre des relations extérieures du Cameroun a évoqué les nombreux défis que le Conseil aura à relever, notamment des foyers de tension qui continuent à se développer, la crise migratoire, l’extrémisme violent lié à la persistance du terrorisme, les problèmes environnementaux et ceux liés aux changements climatiques.

Pour sa part, le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar a assuré que son pays se dirige fermement vers le développement durable, « malgré les circonstances exceptionnelles auxquelles il fait face en raison du blocus unilatéral qui bafoue les droits de l'homme ».

La Vice-Première Ministre et Ministre des affaires étrangères et européennes de la Croatie a estimé que le Conseil devait se concentrer sur la mise en œuvre de ses résolutions et sur le suivi du respect des droits de l'homme au niveau national.

De son côté, la Ministre des affaires étrangères de l’Australie a plaidé en faveur d’un ordre du jour équilibré au sein du Conseil et a fait savoir que son pays était opposé au maintien du « point 7 » de l’ordre du jour, qui ne concerne qu’un seul pays, Israël.

La Première Vice-Présidente du Costa Rica a constaté que la situation des droits de l’homme est de plus en plus complexe et a regretté que les questions liées aux personnes déplacées aient suscité des discours populistes. Elle a également estimé qu’il n’y avait pas eu suffisamment de progrès dans le cadre de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine.

Pour la Ministre des affaires étrangères de la Norvège, la capacité des Nations Unies d’aider les États Membres à respecter leurs obligations en matière de droits de l'homme ne peut être affaiblie par un manque de ressources. A cette session du Conseil, la Norvège souhaite aborder la nécessité de reconnaître davantage les droits des défenseurs des droits de l'homme dans le domaine environnemental, a-t-elle indiqué.

Le Ministre des affaires étrangères et du commerce de l’Irlande a regretté que le multilatéralisme soit remis en question de toute part, de même que les valeurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

La Ministre de la femme, de la famille et des droits de l'homme du Brésil a assuré de l’engagement « sans faille » de son Gouvernement et du nouveau Président en faveur des droits de l'homme.


Le Conseil poursuivait, en milieu de journée, son débat de haut niveau.


DÉBAT DE HAUT NIVEAU

M. BÉJI CAÏD ESSEBSI, Président de la République tunisienne, a indiqué qu’il allait prononcer sa déclaration en arabe pour bien souligner que les droits de l'homme ne sont « pas un privilège pour les non-Arabes et les non-musulmans ». Il a rappelé que la Tunisie avait le privilège, dans son Gouvernement actuel, d’avoir un Ministre pour les droits de l'homme. Les droits de l'homme sont une obligation pour tous, d’autant plus que l’islam est une religion qui favorise les droits de l'homme, a-t-il poursuivi. Il a en outre rappelé que la Tunisie a une expérience particulière qui est celle de l’égalité entre les hommes et les femmes pour les droits successoraux, alors que pour beaucoup – a-t-il souligné – il semble que la loi islamique ne le permet pas. « Moi je vais vous démontrer que la loi islamique permet, justement, cette égalité entre l’homme et la femme dans les droits successoraux », a insisté le Président tunisien.

M. Essebsi a réaffirmé l’attachement indéfectible de son pays aux principes et valeurs universels des droits de l’homme et aux efforts et initiatives visant à les promouvoir. Ainsi, la promotion du système des droits de l’homme en Tunisie, aussi bien dans les textes que dans la pratique, est la priorité du Gouvernement depuis le début de son expérience démocratique, a-t-il indiqué. La Tunisie croit en l’importance de la concrétisation de l’état de droit, dans le maintien de la paix sociale et le renforcement de la cohésion du tissu social. Depuis 2014, les Tunisiens ont tenu à adhérer au consensus et au dialogue comme approche cohérente pour la résolution de leurs différends et la gestion des affaires publiques et ce, avec la participation de toutes les composantes du paysage politique et les organisations de la société civile sans exclusion ou marginalisation. Cela a contribué à promouvoir le processus démocratique, à renforcer l’unité nationale et à apporter à la Tunisie une reconnaissance sur la scène internationale, manifestée par le prix Nobel de la paix en 2015 décerné au Quartet du dialogue national, a souligné le Président tunisien.

La Tunisie a accompli des missions importantes pour achever l’établissement des instances constitutionnelles, a organisé les premières élections présidentielles et législatives libres, impartiales et pluralistes dans l’histoire du pays et a organisé en mai 2018 des élections municipales selon les mêmes normes. Ces échéances ont permis une représentation significative des femmes, reflétant les progrès réalisés par la société tunisienne dans sa quête de la concrétisation du principe de l’égalité de genre dans tous les domaines. La femme jouit actuellement d’un statut distingué et est facteur de stabilisation et de paix sociale, en plus de son rôle économique significatif, a souligné M. Essebsi. D’après les dernières statistiques, a-t-il indiqué, 69% des titulaires de doctorat sont des femmes; 60% des médecins sont des femmes; et 42% des juges sont des femmes. C’est dire que les femmes tunisiennes aujourd’hui ont le droit d’exiger l’égalité avec les hommes dans tous les domaines et surtout dans celui de l’héritage, alors que selon « une tradition mal apprise, l’islam serait contre cette égalité », a déclaré le Président de la République tunisienne, soulignant qu’il venait de présenter un projet de loi pour approuver l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage. J’espère que le Gouvernement va m’approuver dans ce sens et que l’Assemblée nationale va approuver ce texte de loi; en tout cas j’y veillerai, a déclaré M. Essebsi. « Il n’y a pas de démocratie sans la femme », a-t-il insisté.

M. MOUSSA FAKI MAHAMAT, Président de la Commission de l’Union africaine, a réaffirmé l’attachement de l’Afrique à la protection et à la promotion des droits de l’homme, ainsi que son engagement en faveur des institutions multilatérales. Face à la glorification des égoïsmes nationaux, la solidarité et la collaboration internationales ne cessent, hélas, de céder du terrain, a-t-il relevé. Le multilatéralisme est soumis à des assauts répétés de la part de nombre d’acteurs, a-t-il ajouté.

Il existe, pour le Groupe africain, une forte continuité entre le combat pour la libération du continent du joug de la domination coloniale et raciale et son combat pour la démocratie et les droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle l’Union africaine a mis en place nombre d’organes chargés de la promotion et du respect des droits de l’homme, a poursuivi M. Mahamat. L’élargissement, en juin 2014, de la compétence de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme pour lui permettre de connaître des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et du crime de génocide procède de la même dynamique.

Malgré les avancées, de nombreux défis restent à surmonter, a souligné M. Mahamat. Les actes de violence indicible infligée aux populations civiles au Soudan du Sud et en République centrafricaine, la prégnance du terrorisme en Somalie, dans le bassin du Lac Tchad et dans le Sahel, ainsi que le traitement ignoble dont sont victimes les migrants africains, sont autant de rappels tragiques du chemin qui reste encore à parcourir, a-t-il expliqué. Il a indiqué que l’année 2019 est consacrée en Afrique à la thématique des réfugiés, des personnes déplacées et des rapatriés; il a rappelé les obligations qui incombent aux États en matière d’asile et, plus globalement, en ce qui concerne le traitement des migrants. M. Mahamat a réitéré la profonde préoccupation de l’Union africaine face au refus de certains pays de se joindre au Pacte mondial sur les migrations.

Le Président de la Commission de l’Union africaine a par ailleurs posé la question de savoir s’il ne fallait pas faire une distinction entre la violence politique et la violence criminelle. La violence politique exercée par les rebellions et oppositions armées ne saurait être traitée avec les mêmes instruments que la violence criminelle, a-t-il estimé. Dans l’approche de l’Union africaine, paix et réconciliation, d’une part, et justice, de l’autre doivent être poursuivies de manière mutuellement complémentaire. Il ne s’agit pas de promouvoir l’impunité, mais de répondre à l’impératif de justice sans pour autant entraver les efforts de paix, a-t-il expliqué. C’est dans ce contexte que le Sommet de l’Union africaine qui vient de se conclure à Addis Abeba a adopté un document-cadre sur la justice transitionnelle, a-t-il indiqué.

M. MAEEN ABDUL MALEK SAEED, Premier Ministre du Yémen, a fait observer que la guerre déclenchée à la suite du coup d’État qui a répandu un bain de sang dans son pays n’a pas encore pris fin. Mais des étapes ont été franchies, notamment avec le débat interne ayant abouti à la rédaction d’un document-cadre pour la mise en place d’une constitution et d’institutions politiques. Toutes les parties ont participé à la rédaction de ce document, y compris les milices houthistes, a précisé le Premier Ministre, insistant sur l’importance du dialogue pour son Gouvernement.

Mais alors que des avantages politiques ont été obtenus par la violence et en dépit des résolutions 2451 (2018) et 2452 (2018) du Conseil de sécurité, des attaques sont perpétrées dans diverse région du Yémen, dont des localités assiégées par ces milices, a poursuivi le Premier Ministre. Le silence de la communauté internationale est un encouragement pour ces milices, a-t-il déploré, appelant cette dernière à demander aux houthistes de cesser leurs exactions – au nombre desquelles figurent des enlèvements, la détention de journalistes, la persécution de minorités ou l’enrôlement de jeunes garçons –, sans quoi la mise en œuvre de l’accord politique sera mise à mal.

Cependant la meilleure manière pour le Yémen de retrouver une situation normale est que l’autorité de l’État soit restaurée sur toute l’entendue de son territoire et que soient mises en place des institutions, dont les institutions de justice. Pour cela, le Yémen a besoin du soutien de la communauté internationale, a conclu le Premier Ministre.

M. JOSAIA VOREQE BAINIMARAMA, Premier Ministre des Fidji, a évoqué l’histoire coloniale des Fidji, qui a longtemps sapé les efforts pour protéger les droits de l'homme de son peuple, pour se féliciter de la nouvelle vision figurant dans la Constitution adoptée en 2013, qui a institué une identité nationale commune et garantit un large éventail de droits pour tous les Fidjiens. Dans cette optique, le Gouvernement fidjien a ratifié sept des neuf grandes conventions des droits de l'homme et prévoit de ratifier les deux restantes cette année, a-t-il indiqué.

Le Premier Ministre, qui a rappelé que la tenue d’élections jugées crédibles et libres par la communauté internationale avait constitué « une victoire pour une démocratie à maturation rapide » comme celle des Fidji, a souligné que les démocraties fortes se fondent sur une forte protection des droits de l'homme et grandissent grâce à des institutions indépendantes solides. M. Bainimarama a fait observer que la Constitution fidjienne reconnaît la relation symbiotique entre les droits civils et politiques et les droits sociaux, économiques et culturels. La politique d’investissement dans la croissance des salaires a permis à beaucoup de personnes de créer des entreprises et d’investir dans leur propre avenir, a-t-il souligné. Quant aux plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les personnes handicapées, le budget national leur fournit une aide, a-t-il indiqué. Sont également aidées les familles à bas revenus et des fonds supplémentaires ont été alloués à l’éducation, à la santé, à la justice, à la nourriture, à l’eau propre, au logement décent et à d’autres droits fondamentaux pour le progrès humain et la dignité, a fait valoir le Premier Ministre.

M. Bainimarama a par ailleurs rappelé que les Fidji ont ratifié la Convention contre la torture en 2016 et réforment actuellement leurs prisons. Évoquant les limites systémiques imposées aux femmes, il a insisté sur son engagement en faveur de l’inclusion des deux sexes. Il a ensuite rappelé que la protection des droits de l'homme et la mise en œuvre des Objectifs de développement durable étaient aussi une question de ressources. « Les priorités des nations dans lesquelles des gens meurent de malnutrition sont très différentes de celles des puissances industrielles », a-t-il rappelé. Certains pays sont même confrontés à des menaces existentielles, et la pire de ces menaces est le changement climatique, a rappelé le Premier Ministre de l’archipel, rappelant qu’il dirigeait un État menacé par la montée des eaux et par les catastrophes dues au réchauffement de la planète. En tant que première île du Pacifique à siéger au Conseil et en tant que Président de la COP23, les Fidji plaident pour une reconnaissance mondiale du droit universel à un environnement sûr et sain, a-t-il souligné. Il a prié les nations représentées au Conseil de respecter leurs engagements en vertu de l’Accord de Paris sur le climat et a demandé un meilleur accès aux ressources financières pour financer l’adaptation vitale des économies vulnérables aux cyclones, à la montée des eaux et aux autres répercussions climatiques qui menacent déjà le progrès, le développement et les droits de l'homme dans le monde.

MME EPSY CAMPBELL BARR, Première Vice-Présidente du Costa Rica, a rappelé que depuis 1948, le Costa Rica a misé sur le droit international et le multilatéralisme. Au Costa Rica, l’état de droit est une priorité et le pays ne saurait rester muet face aux tentatives de certains acteurs internationaux de saper certaines institutions comme le Conseil, a-t-elle déclaré. Le Costa Rica a décidé de promouvoir et défendre les institutions internationales; il convient de reconnaitre l’importance de l’architecture internationale des droits de l’homme et du Conseil, a-t-elle insisté.

La situation des droits de l’homme est de plus en plus complexe et les questions liées aux personnes déplacées ont suscité des discours populistes, alors qu’il faudrait au contraire garantir à ces personnes le respect de leur dignité et l’accès à leurs droits, a poursuivi Mme Campbell Barr. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est un instrument qui doit permettre d’éliminer les inégalités et de prendre en charge les populations les plus vulnérables, a-t-elle rappelé. Évoquant par ailleurs la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, elle a regretté qu’il n’y avait pas eu suffisamment de progrès dans ce domaine. En Amérique latine, un tiers de la population est d’ascendance africaine et la moitié de ces personnes ne jouit pas de l’ensemble de ses droits. Le Costa Rica réitère son soutien afin que cette question continue de faire l’objet de discussions au sein du Conseil.

Depuis avril dernier, le Costa Rica a dénoncé l’érosion des droits de l’homme au Nicaragua, a poursuivi Mme Campbell Barr. La répression sélective et les actes d’intimidation ont sapé la liberté du peuple nicaraguayen, a-t-elle déploré. La crise ne semble pas se régler et peut avoir des conséquences sur la sécurité en Amérique centrale, a-t-elle prévenu, plaidant dans ce contexte pour la voie du dialogue véritable et du respect des droits de l’homme. La communauté internationale doit rappeler au Nicaragua que la voie vers la paix est celle du respect du droit international. Mme Campbell Barr a en outre fait part des inquiétudes de son pays face aux violations des droits de l’homme au Venezuela. Le Costa Rica plaide pour une sortie négociée de cette grave crise dans le cadre du droit international, a-t-elle indiqué, précisant que son pays condamne tout recours à la violence ou toute intervention militaire au Venezuela.

MME MARIJA PEJČINOVIĆ-BURIĆ, Vice-Première Ministre et Ministre des affaires étrangères et européennes de la Croatie, a déclaré que son pays – qui entre dans la dernière année de son mandat en tant que membre du Conseil des droits de l'homme et qui occupe la vice-présidence de cet organe – était fier de contribuer ainsi aux efforts communs en faveur des droits de l'homme. En tant qu’un des piliers des Nations Unies, les droits de l'homme font également partie intrinsèque des politiques de la Croatie et sont profondément ancrés dans toutes les priorités nationales, a assuré Mme Pejčinović-Burić.

La Vice-Première Ministre a déploré que les droits de l’homme continuent d’être bafoués dans plusieurs pays. À cet égard, le Conseil a réussi à faire la différence, s’est-elle réjouie, citant par exemple la coopération de l’instance avec l’Union européenne et l’Organisation de la coopération islamique (OCI) sur la question des musulmans rohingya. Elle a également cité l’action du Conseil concernant la République populaire démocratique de Corée, la République démocratique du Congo, le Venezuela et l’Érythrée.

La Ministre croate des affaires étrangères a estimé que le Conseil devait se concentrer sur la mise en œuvre de ses résolutions et sur le suivi du respect des droits de l'homme au plan national. Car, a-t-elle dit, « la partie la plus difficile de notre travail et le vrai défi est de transmettre les valeurs universelles sur le terrain. Dans ce sens, le renforcement des capacités ainsi que l’assistance technique devraient être impératifs ».

Mme Pejčinović-Burić a enfin affirmé que l’expérience de son pays en matière de protection des minorités et de promotion de la diversité culturelle – en particulier pour la communauté musulmane en Croatie – pouvait servir de modèle pour d’autres pays, de même que le travail du Conseil sur la liberté de croyance et de religion, la promotion des droits de la femme ou encore les droits de l’enfant.

M. MOHAMMED BIN ABDULRAHMAN BIN JASSIM AL THANI, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Qatar, a fait part de l’adhésion de son pays à plusieurs pactes internationaux en matière de droits de l’homme et de l’adoption de nouvelles mesures en faveur des travailleurs immigrés. « Malgré les circonstances exceptionnelles auxquelles il fait face en raison du blocus unilatéral qui bafoue les droits de l'homme », le Qatar se dirige fermement vers le développement durable, a assuré le Vice-Premier Ministre. Dans ce contexte, le pays a renforcé son partenariat stratégique avec les organisations internationales en matière de protection des droits de l'homme et de développement durable et s’est engagé à ouvrir à Doha un bureau de représentation des Nations Unies. Les allégations utilisées pour justifier le blocus sont fausses et ne visent qu’à saper la stabilité du pays, ainsi que la paix et la sécurité dans la région, a assuré le Ministre des affaires étrangères.

Réitérant l’importance d’activer les mécanismes internationaux pour rendre leurs droits aux populations, le Ministre a dénoncé les violations des droits de l'homme dans les Territoires palestiniens occupés par la puissance occupante et a demandé de défendre les droits inaliénables du peuple palestinien. « Le jour où le monde civilisé sera jugé, les comptes seront rendus et ce jour n’est pas loin », a-t-il lancé. Le Qatar poursuit ses efforts pour trouver une issue à la crise syrienne sur la base des négociations de Genève et a le souci de maintenir l’intégrité du Yémen, a-t-il aussi fait savoir.

Face au problème de la « mondialisation du terrorisme », M. Al Thani a estimé que la crédibilité de la communauté internationale exigeait une approche sincère et un attachement plus profond aux droits de l'homme dans toute leur globalité. Il n’est pas acceptable que la lutte contre le terrorisme soit le prétexte à de nouvelles violations des droits de l'homme, a conclu le Ministère des affaires étrangères du Qatar.

M. SIMON COVENEY, Ministre des affaires étrangères et du commerce de l’Irlande, s’est dit fier que son pays ait mis les droits de l’homme au centre de sa politique étrangère. L’Irlande entend donner effet, d’ici à 2030, à la promesse de consacrer 0,7% de son PIB à l’assistance pour le développement. Le développement exige que personne ne soit « laissé pour compte », a rappelé M. Coveney.

Le multilatéralisme est remis en question de toute part, de même que les valeurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme, a regretté M. Coveney. Les défenseurs des droits de l’homme sont agressés comme jamais auparavant et les représailles de plus en plus nombreuses envers les personnes qui collaborent avec les Nations Unies. Le Ministre a condamné fermement les actes d’intimidation et de représailles envers celles et ceux qui collaborent avec les mécanismes onusiens.

Le Ministre a attiré l’attention sur la situation dangereuse au Venezuela et appelé à ce que l’exercice des droits de l’homme soit garanti pour tous les habitants de ce pays. M. Coveney s’est aussi dit extrêmement préoccupée par les violations des droits de l’homme commises au Yémen: il a appelé à un cessez-le-feu et plaidé pour l’accès sécurisé de l’aide humanitaire dans ce pays. Le Ministre irlandais a aussi expliqué que son pays restait très inquiet de la situation dans les territoires palestiniens occupés: l’extension des colonies de peuplement illégales par Israël sape la solution à deux États, a mis en garde le Ministre.

Le Ministre a conclu son intervention en estimant qu’il fallait renforcer la coopération dans toutes les institutions des Nations Unies, y compris au Conseil. L’ONU est la seule instance crédible pour répondre aux conflits, à l’instabilité, au sous-développement et aux crises humanitaires, a insisté le Ministre.

MME MARISE PAYNE, Ministre des affaires étrangères de l’Australie, a rappelé que son pays avait participé à l’élaboration de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il y a soixante-dix ans. Outre la démocratie, l’État de droit et la liberté individuelle, valeurs qui ont inspiré l’Australie depuis des générations, Mme Payne a énoncé les valeurs qui sont chères à son Gouvernement, à savoir l’égalité entre les sexes, la liberté de pensée et de religion, la bonne gouvernance et les droits des peuples autochtones et des personnes handicapées.

La liberté d’expression compte elle aussi parmi les priorités du Gouvernement australien, dans un pays où un habitant sur quatre est né à l’étranger et où coexistent plus de 130 traditions religieuses. La liberté religieuse et la tolérance sont essentielles au sein de sociétés multiculturelles, a fait observer la Ministre. Pourtant, en 2019, un peu partout dans le monde, des communautés religieuses sont encore persécutées – chrétiens, musulmans, juifs ou encore bouddhistes. C’est pourquoi l’Australie continuera d’appuyer le travail du Conseil pour répondre à ces questions et aux autres situations critiques. Mme Payne a cité à cet égard le Venezuela, la situation des Rohingya au Myanmar et au Bangladesh, la situation des femmes en Arabie saoudite, la situation des journalistes, le sort des Ouïgours en Chine et le conflit catastrophique au Yémen et en Syrie.

D’autre part, Mme Payne a plaidé en faveur d’un ordre du jour équilibré au sein du Conseil. Elle a fait savoir que son pays était opposé au maintien du « point 7 » de l’ordre du jour, point qui ne concerne qu’un seul pays, Israël. La Ministre s’est en revanche félicitée de la diversité des représentants au Conseil et a salué l’arrivée des Fidji en tant que membre. Mme Pays a enfin assuré que l’abolition, au plan mondial, de la peine de mort; la liberté de religion et de pensée; les droits des peuples autochtones; le respect des personnes handicapées; et l’égalité entre les sexes resteraient les priorités de l’Australie pendant le temps de son mandat au Conseil et au-delà.

MME DAMARES REGINA ALVES, Ministre de la femme, de la famille et des droits de l'homme du Brésil, a assuré de l’engagement « sans faille » de son Gouvernement et du nouveau Président en faveur des droits de l'homme. Elle en a voulu pour preuves la création d’un nouveau Ministère des droits de l'homme et de la femme, aux pouvoirs élargis. Ce Ministère défendra « les droits de chacun, de la conception jusqu’à la fin », en conformité avec la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention de San José. Rien ne sera épargné face aux violences faites aux femmes, y compris le féminicide, a assuré la Ministre, assurant que tel était l’engagement du président.

La Ministre a ensuite présenté quelques mesures et priorités qu’elle entend défendre. Elle mettra ainsi l’accent sur les femmes, les enfants, les personnes handicapées, y compris les personnes issues des peuples autochtones et des minorités. Sur le plan de la lutte contre le racisme, le Brésil renforcera son soutien au Forum permanent sur les personnes d’ascendance africaine et à la Décennie internationale pour les personnes d’ascendance africaine et s’investira dans la rédaction d’une déclaration des droits de ces personnes. Les droits des personnes LGBTI seront également promus et défendus, de même que les droits à la santé pour tous et l’éducation aux droits de l'homme, a dit la Ministre.

En signe de la détermination de son Gouvernement, Mme Alves a assuré que son pays allait présenter tous les rapports en retard devant les organes de traités, dont certains attendent depuis dix ans.

La Ministre a enfin précisé que son pays était intervenu pour soutenir « le gouvernement légitime de Juan Guaidó », non pour intervenir dans les affaires internes du Venezuela, mais pour protéger son peuple des agissements du « régime dictatorial de Nicolas Maduro ».

M. PRAK SOKHONN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a regretté que certains ne veuillent voir dans le Cambodge que les manquements aux valeurs d’une démocratie qu’ils exigent parfaite, une démocratie exemplaire que même les pays de ceux qui le critiquent ne peuvent concrétiser. Il a rappelé que cette année marquait le quarantième anniversaire de la fin du régime génocidaire de Pol Pot qui, en quatre ans de pouvoir, avait fait plus de deux millions de morts. Le Vice-Premier Ministre a déclaré que c’est à ce peuple de survivants qu’une majorité à l’ONU va infliger un embargo total; des gouvernements qui parlent tout le temps de démocratie et de droits de l’homme ont privé tout un peuple rescapé d’une des pires tragédies du siècle des droits à l’alimentation, à la santé, à l’éducation, au logement, au travail, au développement et même à la paix.

Tous les organismes internationaux reconnaissent les progrès considérables réalisés au Cambodge dans toute une série de domaines, a poursuivi le Vice-Premier Ministre. Malheureusement, ces progrès sont très peu mis en évidence dans les rapports qui sont portés à la connaissance du Conseil et, de ce fait, le Gouvernement cambodgien continue à être très injustement traité à partir d’informations partielles et partiales qui alimentent les critiques contre le Cambodge, a-t-il déploré. M. Sokhonn a ajouté que les rapports qui critiquent le Gouvernement cambodgien ont très rarement dénoncé les pratiques d’une opposition qui – notamment par l’appel à la haine raciale et la xénophobie ou encore la diffamation à l’encontre des dirigeants – viole les valeurs qui sont à la base de la démocratie et des droits de l’homme. Le Vice-Premier Ministre a ensuite rendu compte de la manière dont la liberté religieuse, la liberté d’expression et d’opinion, ou encore l’égalité devant l’impôt sont respectées dans son pays. Les critiques occidentales (à l’encontre du Cambodge) sont sans limites, a-t-il insisté; au nom de la liberté d’expression, certains vont même jusqu’à reprocher au pays de protéger l’inviolabilité du Souverain. Lorsqu’un dirigeant déclare publiquement que lui et son parti sont financés et aidés techniquement par une puissance étrangère pour renverser par des moyens illégaux le Gouvernement légitimement et démocratiquement élu du Cambodge, alors le Cambodge prend les mesures qui s’imposent pour protéger les institutions, la paix et la stabilité du pays, a expliqué le Vice-Premier Ministre. Il a ajouté que les autorités cambodgiennes avaient pris des décisions légales qui permettent aux 118 cadres de l’ancien parti d’opposition de réintégrer pleinement la vie politique et que le Gouvernement vient de mettre en place une structure de concertation avec la société civile.

M. LEJEUNE MBELLA MBELLA, Ministre des relations extérieures du Cameroun, a souligné qu’au cours de ce treizième cycle de sessions annuelles, le Conseil aura à relever de nombreux défis au regard des crises que connaît actuellement la communauté internationale, s’agissant notamment des foyers de tension qui continuent à se développer, de la crise migratoire, de l’extrémisme violent lié à la persistance du terrorisme, des problèmes environnementaux ou encore de ceux liés aux changements climatiques. Le Cameroun ne ménagera aucun effort pour continuer à apporter sa contribution au traitement de ces défis, a-t-il indiqué, rappelant en outre que le Conseil est le cadre mis en place par les États Membres pour mener et approfondir le dialogue interétatique et favoriser ainsi la tolérance entre les civilisations, les cultures, les religions et les peuples.

Le 31 décembre dernier, dans son discours à la nation, le Président Paul Biya a invité ses compatriotes à s’atteler pour les prochaines années, à trois objectifs fondamentaux à l’égard desquels il a pris un engagement solennel: rétablir la sécurité, conforter la croissance économique et améliorer les conditions de vie des Camerounais, le but étant la construction d’une société camerounaise plus démocratique qui garantit l’égalité des chances et des conditions de vie pour l’ensemble de la population. Le Cameroun reconnaît et salue le rôle des acteurs de la société civile, des organisations non gouvernementales et du secteur privé et réaffirme l’importance du lien indissociable entre la paix et les droits de l’homme et la nécessité de s’y investir.

Le Ministre a en outre insisté sur le rôle primordial joué par le Centre sous-régional des droits de l’homme pour la démocratie en Afrique que le Cameroun abrite à Yaoundé depuis plusieurs années. Il a ensuite abordé la question sécuritaire et la présence de Boko Haram depuis 2013, rappelant que ce groupe mène des attaques répétées sur le territoire camerounais, entraînant plusieurs milliers de pertes en vies humaines, des enlèvements, des destructions de biens et l’utilisation d’enfants comme bombes humaines. Cette conjoncture, couplée à la situation sécuritaire dans certains pays voisins, a provoqué un afflux massif de réfugiés et de personnes déplacées internes. Le Gouvernement a également eu à faire face à des bandes armées séparatistes usant de méthodes terroristes qui occasionnent des violences, des exactions et des déplacements internes, a ajouté le Ministre. Le Cameroun demeure une terre d’hospitalité et a accueilli plus de 400 000 réfugiés de plusieurs nationalités, ainsi que de nombreux déplacés internes.

Enfin, le Ministre a énuméré les nombreux progrès réalisés par son pays en matière de respect des droits de l’homme et de justice. S’agissant des revendications de syndicats d’enseignants et des avocats anglophones des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de novembre 2016, le Gouvernement de la République a mis en place des cadres de concertation et de dialogue avec les syndicats, a fait valoir le Ministre camerounais des relations extérieures. Une commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme, un ministère dédié à la décentralisation et un plan d’assistance humanitaire d’urgence dans ces Régions ont été mis sur pied. En dépit des actes d’agression des éléments de Boko Haram et des attaques des bandes armées séparatistes, les forces de défense et de sécurité du pays sont restés professionnelles, a assuré le Ministre. Concluant son propos, il a rappelé l’engagement du Président camerounais à s’investir dans la résolution des crises auxquelles le pays fait face, pour un retour à la paix, à la stabilité et à la préservation de l’unité nationale et l’intégrité territoriale du pays.

MME INE ERIKSEN SØREIDE, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a souligné que les Objectifs de développement durable constituent la feuille de route pour l’avenir et pour trouver des solutions communes. Évoquant l’Objectif n°16 (paix, justice et institutions solides), elle a rappelé que, « partout où il y a conflit, il ne peut y avoir de développement durable ». Au lieu de réprimer l’opposition politique, les défenseurs des droits de l'homme et les médias indépendants, les gouvernements doivent garantir un espace ouvert pour l’expression et la libre circulation des idées, a-t-elle ajouté.

Pour la Ministre norvégienne, l’atout le plus précieux de quelque pays que ce soit est son capital humain; et l’égalité entre hommes et femmes est un droit humain, qui implique le droit de travailler ou de choisir si et quand avoir des enfants. Elle a rappelé que 2019 est une année importante pour les droits génésiques et sexuels; cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la Conférence internationale du Caire sur la population et le développement, qui a reconnu que les droits des individus, leurs choix indépendants et leur bien-être étaient la meilleure voie vers le développement.

L’an dernier, la Norvège a renforcé son partenariat avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et accru son financement de 100 millions de dollars pour la période 2018-2022, a d’autre part fait valoir la Ministre des affaires étrangères, soulignant que la capacité des Nations Unies d’aider les États Membres à respecter leurs obligations en matière de droits de l'homme ne saurait être affaiblie par un manque de ressources. Après avoir rappelé la résolution la plus complète jamais adoptée sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité (que le Conseil a adoptée en septembre 2018), elle a réaffirmé l’engagement de la Norvège pour la liberté de la presse et la liberté d’expression partout dans le monde. Lorsque les journalistes sont réduits au silence par des menaces ou des meurtres, c’est toute la société qui en souffre, a-t-elle déclaré. A la présente session du Conseil, la Norvège souhaite aborder la nécessité de reconnaître davantage les droits des défenseurs des droits de l'homme dans le domaine environnemental, a fait savoir la Ministre, disant espérer un projet de résolution fort en ce sens.

M. MEVLÜT ÇAVUŞOĞLU, Ministre des affaires étrangères de Turquie, a salué la visite d’Agnès Callamard, Rapporteure spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi sur le territoire turc. Il a ensuite fait état des luttes menées par son Gouvernement contre les différentes organisations terroristes à savoir DAECH, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), et le Parti de l'Union démocratique (PYD-YPG). Dans le même temps, la Turquie combat l’organisation terroriste Fetullah, qui tente de renverser l’ordre démocratique en Turquie, depuis le coup d’état du 15 juillet 2016. Aucune des démocraties présentes au sein de ce Conseil n’aurait été en mesure de mieux faire respecter les droits de l’homme que la Turquie tout en luttant contre des attaques terroristes sur plusieurs fronts, a assuré le Ministre turc des affaires étrangères. Le respect de la démocratie et des droits de l’homme a toujours été la priorité du Gouvernement turc, a-t-il affirmé, rappelant que le pays avait levé l’état d’urgence en juillet 2018 afin de pouvoir faire avancer un certain nombre de réformes.

La tragédie en Syrie, qui va entrer dans sa neuvième année, constitue une menace pour la stabilité de la région, a poursuivi le Ministre. Aujourd’hui, la Turquie accueille quelque 3,5 millions de réfugiés, a-t-il rappelé. Tandis que certains États prônent le respect des droits de l’homme dans leur pays et ferment leurs frontières, la Turquie n’a pas hésité à dépenser plus de 35 milliards de dollars pour le respect des droits humains et de la dignité de la population syrienne sur son territoire, a-t-il fait valoir, avant d’ajouter qu’une solution durable doit être trouvée.

Le Ministre turc a ensuite fait état des préoccupations de son pays concernant les violations commises par Israël dans les territoires palestiniens occupés. Il faut mettre fin à l’occupation israélienne qui se poursuit depuis des décennies, a-t-il insisté. Il s’est par ailleurs dit concerné par la situation des Rohingya au Myanmar, par les droits des musulmans ouïghours bafoués en Chine, par les millions d’Azerbaidjanais déplacés, ou encore par la question de Chypre. Concluant son propos, il a plaidé en faveur d’une Europe qui n’adopte pas deux poids, deux mesures, qui soit engagée dans un dialogue franc et effectif et qui lutte contre le discours antisémite et xénophobe croissant, l’islamophobie et toutes les formes de discrimination.



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HRC/19/03F